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les kilos émotionnels ou de "protection"

Linecoaching au quotidien Mon vécu du programme
12 nov 2015 à 15h

Salut à toutes,

Je m'étais interessée il y a quelques temps à la notion de kilos émotionnels. ça faisait complètement sens pour moi car mes kilos sont majoritairement associés aux eme.

et dernièrement j'ai pu expérimenter comment le corps joue un rôle protecteur face aux émotions inconfortables et notamment face à mon hypersensibilité.

Après une phase eme-zen completement ratée il y a deux semaines, je me retrouvais agréablement surprise la semaine qui suivait  à manger en pleine conscience, à savourer, à écouter ma satiété, à trouver du réconfort et du plaisir dans les aliments. Tout n'était pas parfait, j'avais encore des eme tous les jours, mais la pratique semblait avoir payé, la quantité de nourriture était largement diminuée, je développais la notion d'appétit spécifique et je sentais même que je m'étais allégée de quelques grammes, voire peut être même d'un kilos.

Cette même semaine je découvrais également mon "hypersensibilité".

Et cette semaine, tout se casse la gueule. Au contact de cette vulnérabilité, de ce sentiment de trouille quasiment permanent chez moi, je me suis confrontée à un état d'agitation interne terrible.

J'ai ressenti cette nervosité si fort qu'il a fallu manger à nouveau en quantité, comme pour mettre une enclume à l'intérieur, comme pour m'allourdir tellement je tremblais d'agitation à l'interieur. Peut être que ce que je vous dit vous parait fou. Mais j'ai eu le sentiment qu'après m'être un peu allégée, mes émotions m'amenaient à me "ré-envelopper".

En tout cas, après une semaine que j'avais trouvé idyllique tellement j'avais progressé en terme d'écoute de soi, et de respect des sensations, je me retrouve aujourd'hui le moral dans les chaussettes. Je me suis "alourdie" de nouveau, ne pouvant vivre en pleine conscience aucune eme, et ayant simplement le besoin de remplir.

Je voulais partager avec vous ma tristesse, tout d'abord. Et puis aussi cette notion de protection. Car parfois niveau technique on se débrouille bien, on suit les consignes, on pratique, et ça finit par payer même si c'est pas tout de suite. Mais comment faire quand lorsqu'on s'allège on se sent encore plus vulnérable?

Je suis un peu abattue, je me sens comme dans un cercle vicieux. J'apprend à accueillir mes émotions, du coup ça se passe mieux, je mange moins, je maigris et là je me sens envahie par encore plus de peur, de fragilité, et donc je repars dans les vieux schémas.

Je crois que j'ai eu l'impression que plus j'étais en conscience de cet état d'agitation à l'intérieur, plus je me rendais compte que je passais quasiment toute la journée dans cet état là. Et ça m'a fait peur! Je me suis sentie vraiment vulnérable, et dépassée surtout. Après des mois de pratique de pleine conscience, je me suis sentie plus agitée que jamais, déçue de ne pas observer une petite diminution de mon anxiété, et je me suis sentie impuissante.

Comment j'allais pouvoir mener une vie heureuse en étant en permanence dans cet état de peur, d'agitation?

Aujourd'hui je me pose encore la question. Dois-je vivre recluse pour m'éviter le stress? Mais j'aime trop la vie avec les autres, les moments de partage!

Je vous avoue que je ne sais plus quoi faire ou quoi penser, alors si vous avez des idées, je suis preneuse.

Au plaisir de vous lire.

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7 commentaires
Zenattitude, Ton histoire me parle, et m'apprends même des choses sur moi dont je n'avais pas encore conscience. Cette envie de s'isoler du monde et de partir élever des chèvres ( moi c'est plutôt en Auvergne), c'est un fantasme que je partage. Nous l'avons même concrètement envisagé avec mon mari, nous avons fait beaucoup de démarches pendant plus d'un an pour le réaliser. Et puis.... J'ai pris conscience grâce aux obstacles rencontrés que c'était une fuite en avant... Que la solution à mes problèmes ne viendrait pas de l'extérieur. Ici ou ailleurs, peu importe.... Le problème est en moi donc la solution est en moi. Mais, si j'arrive à identifier certaines émotions qui me poussent à manger pour chercher à me réconforter, je n'avais pas encore mis le doigt sur cette peur dont tu parles. Comme un état d'hypervigilance émotionnelle toujours présente dans tous les événements de la vie quotidienne (heureux ou malheureux). Cette peur paralyse et provoque un repli sur soi malgré une envie d'aller vers les autres. Je n'ai malheureusement pas de solutions à te proposer car je ressens la même tristesse. Pourtant très récemment, grâce à plusieurs guides spirituels dont j'ai fait la connaissance au gré de mes lectures ( Thich Nhat Hanh, Ostad Elahi...), j'ai trouvé la foi. Et je crois que cette protection dont j'ai besoin et que je cherchais en vain dans la nourriture, je l'ai trouvé en Dieu. Loin de moi l'idée de faire du prosélytisme, c'est une expérience très personnelle et très intime. Cela ne va pas régler mes problèmes "miraculeusement" mais cela m'apporte déjà un soutien incommensurable et une grande motivation.

merci à toutes pour vos réponses, elles m'ont vraiment apporté un grand réconfort et l'énergie nécessaire pour continuer mon apprentissage grâce à vos précieux conseils  smiley

Pour moi qui ait ce même comportement, c'est à dire utiliser la nourriture comme barrière de protection, je me demande souvent comment c'est de vivre sans cette armure que représente le poids...?

je comprends tout à fait ce que tu vis Zenattitude puisque j'ai vécu la même chose

en effet la sur-alimentation pour me protéger du  "survoltage" de mon système nerveux, c'est ma spécialité

ce que tu as vécu la semaine dernière t'a permis de voir que c'est possible que tu pourras le vivre, il faut que tu prennes refuge là-dedans

maintenant arrêter de calmer te nerfs avec un surabondance de nourriture, au début, ça fait bizarre en effet, on a l'impression de retrouver toute sa vulnérabilité et soudain se souvenir  "ah ouais....  j'ai été comme ça, mais je ne veux pas que ça revienne"

c'est en effet parfois un lourd fardeau que l'hypersensibilité, du moins quand on est jeune

je l'ai trainé comme un boulet, et mes parents me trainaient comme un boulet chez le médecin, chez l'homéopathe (mais bizarrement pas chez le psy, peut-être heureusement à l'époque)

ensuite spamophilie ou autre, fallait me mettre dans une petite case

et surtout s'apercevoir qu'on n'est PAS DU TOUT  zen,  en fait   (tout le monde me certifiait comme la personne la plus zen)

 

donc au début ça fait bizarre, un peu comme un aveugle à qui on redonnerait la vue

mais ensuite tu apprends que ces émotions sont utiles, voire précieuses et tu apprends à gérer ton système nerveux

la pleine conscience est absolulment formidable pour augmenter sa tolérance aux stimuli sensoriels

 

et surtout il faut apprendre à développer un nouveau rapport avec ses pensées, surtout les pensées anxieuses, les pensées de non-amour, tout ça, tout ça

 

pour ma part l'approche qui m'a le plus aidée est l'ACT comme je t'en ai parlé  parce qu'elle se focalise aussi sur le vécu des choses importantes, ce qui donne du sens au fait d'accepter de ressentir des choses pas toujours très.... glop

 

par exemple, ressentir l'éloignement d'un ami est qqchse de très douloureux, mais ça prend sens quand on comprend que l'amitié est qqchse finalement de primordial pour nous et qu'il faut la vivre et la faire vivre au quotidien

 

les hypersensibles plus que les autres ont besoin de mettre du "sens" sur leurs émotions,  non pas en rationnalisant, mais en intégrant que ces émotions là, fortes, ces pensées là, hyperactivables, ont un sens, ce n'est pas juste une bizarrerie, c'est un truc en fait génial,

mais

oui, il faut apprendre à développer un nouveau rapport avec ces états intérieurs,  non pas la submersion, non pas la lutte, mais apprendre à surfer là-dessus

 

et pour ça, il faut un peu de temps

je n'ai aucun doute sur ta capacité à y arriver

pense à la semaine où tu suivais naturellement ta faim,   ça c'est possible, tu l'as vécu, maintenant tu vas travailler pour que cela prenne place plus souvent

et il faudra de la patience

Coucou Zennatitude, que je ne trouve pas bien zen en ce moment smileywink

Pas sûr que si tu vivais recluse tu ressentirais moins de stress..J'ai lu sur un autre fil que tu évoquais le Larzac et les chèvres à garder. En ce moment, sur le Larzac y a des brebis (car il y a des chèvres mais aussi beaucoup  de brebis) qui se font tuer par un loup. Un loup qui fout une frousse terrible aux paysans du Larzac, ils ont peur et sont en colère aussi...

J'évoque LA PEUR car c'est elle qui m'apparaît le plus en te lisant. La peur est une émotion universelle qui fait courir le monde, elle est partout et malheureusement à l'origine de bien des guerres. Mais bon , ça c'est un autre sujet.

J'ai eu ma période complètement flippée de tout, en 2013 ou plus exactement ou je ressentais très fortement plein de peurs (ce qui veut dire que j'étais sûrement déjà bien flippée avant mais sans en avoir conscience) . Evidemment des peurs j'en ai encore, et plein  d'autres émotions aussi, mais je les le plus souvent laisse tranquille et faire leur vie!

Car on peut avoir peur, en être remplie sans pour cela la ressentir...Et ça c'est quand même génial de la ressentir jusque dans son corps comme toi ...Ce n'est pas donné à tout le monde !

La peur de devenir toi  (et pas celle que tu penses que tu devrais être pour être une fille bien) ? de devenir celle que tu ne connais pas encore ? Belle aventure de connaissance de soi...Alors oui, normal que tu appréhendes...

Effictivement, d'accord avec Fred, et comme tu le sais, accueilles tes peurs et autres émotions, apprends tout doucement en t'entraînant , à ne plus lutter. Les peurs et autres émotions sont normales. Elles prouvent et nous rappellent que nous sommes en vie et bien vivantes ! Rappelles toi que nos pensées ne sont pas la Vérité donc ne t'y accroches pas.

J'avais lu aussi que tu exerces un métier de relation d'aide (moi aussi depuis 33 ans)  . Et ces métiers ne nous laissent jamais indemmes et souvent quand nous sommes jeunes professionnelles nous sommes des vraies éponges au contact de la détresse des personnes accompagnées. Et Nous ne savons pas toujours essorer l'éponge, cela m'arrive encore...Ne serait pas aussi un peu cela qui te travaille ? Es tu jeune professionnelle ? ou nouvelle dans ce service là ? ou avec une nouvelle équipe ?

Pour mettre à distance mes peurs pour les comprendre aussi, j'ai lu deux bouquins sur le sujet (et retenu ce qui me convient!) , bouquins bien différents : la peur de Tchin Nhat Hanh (même en  n'étant pas bouddiste ce livre m'a parlé avec exercices de méditation) et le grand saut de Russ Harris, j'ai bien aimé aussi, plus sur la confiance en soi  (le résumé du livre commence par "y a t-il un fossé entre votre  situation  et celle dont vous rêvez?"...) Ils m'ot aidée.

Après, s'il y a beaucoup de souffrance peut être te feras tu aider par un thérapeute..

Voilà, ce que m'a inspiré ton post très dense avec plein de choses...Je ne sais pas si je t'aurais un peu consoler de ta tristesse. Je te fais un gros bisou .  Et tu sais, j'habite à 10 kms du Larzac si tu passes par là fais moi un signe smiley

Et bien je ressens la même chose que toi. Tu dis que plus tu étais en conscience de cet état d'agitation intérieure plus tu passais toute la journée dans cet état. Je crois que c'est parce que tu luttes contre.Certes, tu en as conscience mais tu ne ľaccepte pas, tu ne lui fait pas de place parce que tu veux qu'il fiche le camps et te laisse tranquille. Je sais ce n'est vraiment pas facile, je travaille dessus en ce moment et c'est difficile pour moi d'accepter cet état qui n'est pas du tout agréable mais je me suis rendue compte qu'en acceptant cet inconfort, il était moins grand. Mais c'est difficile parce qu'on sait qu'il est là et que l'on a qu'une envie c'est qu'il patte alors on se dit qu'on l'accepte mais en fait non parce qu'on n'en a pas envie. En fait, il faut l'accepter vraiment et lui faire une place sans chercher à le faire partir. L'anxiété est là parce qu'elle cherche à nous préparer à un danger mais là le danger n'est pas véritable et puis on ne peut pas se préparer à tout ce qui peut survenir dans une journée. Alors, je crois que le mieux est de dire merci de vouloir me préparer, anxiété, mais je peux me débrouiller sans toi mais tout en te faisant une place. Faire une place à cet inconfort sans s'occuper de lui mais sans vouloir le faire partir. Il ne reste plus que ľ entraînement !

merci fred pour ta réponse. et savoir que je ne suis pas la seule à traverser ces difficultés  ça me réconforte. 

J'ai bien conscience qu'à l'heure actuelle la pleine conscience me permet de sentir cette anxiété, de voir que c'est là, mais c'est sur je ne l'acceptes pas. 

c'est difficile d'accepter cette insécurité intérieure, et surtout à quel point elle impacte ma vie aujourd'hui. 

Avant j'étais dans le contrôle à fond, je fumais, et je luttais. J'allais à la gym, je prenais des cours de peinture, je sortais. J'étais mal mais j'avançais, ça me donnait l'impression de mener une vie à peu près satisfaisante. et puis je n'ai plus pu contrôler, je pense que je devais être épuisée de lutter contre moi même depuis des années. j'avais la sensation d'avancer face au vent, un vent puissant, qui rendait chacun de mes mouvements difficiles et lourds. 

et l'arrêt du tabac et l'arrêt de la lutte (en tout cas dans l'action pas dans la tête) ont fait que je me suis confrontée à ma peur au quotidien avec pour seul calmant la nourriture.

Aujourd'hui je commence à être nerveuse vers 14h et à la fin de ma journée c'est l'état de nervosité, d'agitation et d'insécurité maximal. Alors je rentre chez moi et je mange pour me calmer. 

C'est pour ça qu'il m'est difficile d'accepter cette peur, elle a réduit ma vie au minimum metro boulot dodo, elle me prend toute mon énergie et je ne fait plus rien d'autre. 

Je sais qu'il s'agit d'accepter de faire une place à cette peur en moi, et non pas d'accepter les conséquences de cette peur sur ma vie, mais ça reste très difficile. 

J'ai tendance à penser qu'un jour où l'autre je me sentirais mieux mais attendant les mois passent, les années également, c'est ça qui m'attriste. Constater que cette peur qui m'accompagne me prive depuis si longtemps d'une vie plus épanouie, et je ne sais pas encore pour combien de temps.