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L'obsession du contrôle, de la maîtrise

L’alimentation émotionnelle Les envies de manger émotionnelles
21 nov 2012 à 22h

Aux LCistes et aux DR a. et Z. aussi,

Nous avons toutes et tous connu les EME (j'aime bien parler au passéwink)

Pour moi, la question est la suivante :

Pourquoi dans ma vie de tous les jours, j'ai un besoin presque viscéral de toujours tout contrôler ? Quoi que j'entreprenne ou que je fasse, il me faut tjs savoir que je vais pouvoir mener au bout ce que j'ai entrepris. Même au boulot, si je travaille en binôme, malgré la confiance accordée à l'autre, si ma responsabilité est engagée, je redouble de prudence, je me mets une pression dingue pour ne pas le perdre ce f*** de contrôle (comme dirait une IAA dont je ne citerai pas le nom...hihi) frown

Il est primordial pour moi de savoir que même si je devais le perdre un peu, j'aurai déjà anticipé ou calculé de sorte que je puisse redresser la barre ou trouver une alternative pour m'en sortir .....

Je ne sais pas si c'est la peur de l'échec si je suis dans ce contrôle permanent,je suis exigeante vis à vis de moi et des autres aussi un peu, je ne me qualifierai pas de perfectionniste ou alors raisonnablement....hummm....

Dans ce cas, mes EME que j'avais (j'en ai moins, alors je préfère parler à l'imparfait...) étaient totalement contradictoires avec ma conception des choses, puisque là, je n'avais plus de contrôle !

Pourquoi s'autoriser un "lâcher prise démesuré " dans la nourriture et vouloir contrôler tout le reste ?

Pourquoi serait-ce cà, le sas de "décompression" ?

J'ai bcp évoluée dans la gestion de ces EME et et dans mon introspection depuis mes débuts à LC, je remercie les Dr A et Z, j'en profite, mais je bloque dans la compréhension de ce comportement, c'est comme si je travaillais sur l'élaboration d'une nouvelle recette sans comprendre le choix des ingrédients, et de ce fait, je me demande si un jour, malgré la RPC et toutes les clés données, je ne risquerai pas de réinverser la vapeur ?

Allo, allo ? Y-a-t-il un pilote dans l'avion ? êtes-vous dans la même situation ou similaire ? ou pas ?surprise

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22 commentaires

Merci à vous, Dr Apfeldorfer, d'avoir pris un moment pour nous répondre !

Bonne route à toutes et tous !

Bon week end ...

Oui merci mims68. Je pense aussi comme toi, il y a une part d'éducation et une part de vécu qui ont fait qu'on s'est imposé cette rigueur. Tout ca pour dire que je vais essayer de lacher prise sur certaines petites choses au départ (au travail, comme à la maison). Car finalement on se rend malades toutes seules !

Je plussoie ;-) Merci, Mims. Merci pour cet échange intéressant.

Vouloir être parfait, c'est un message contraignant qu'on se donne à soi-même et qui peut vraiment pourrir la vie! Et c'est tellement relatif, en plus!

Je dis: vive l'imperfection, car elle nous rend humains!

Je vous souhaite plein de vécu non parfait aujourd'hui ;-)

Je pense c'est vrai que quand on est perfectionniste c'est un manque de confiance en soi et parce qu'on ne veut pas être prise en défaut. On a aussi un grand besoin d'être aimée et ceci certainement à cause d'une carence affective vécue dans l'enfance. Si on n'est pas parfaite on pense qu'on ne nous aimera plus mais est-ce qu'on n'aime plus nous, les gens qui ne sont pas parfaits ? En plus, des fois ça fait du bien de voir qu'on n'est pas les seules. Et puis, il y a des gens qui assument parfaitement bien de ne pas être parfaits sans parler de ceux qui ne se sentent jamais coupables mais ça c'est un autre problème. Ça fait vraiment du bien ces forums : on se rend compte qu'on n'est pas les seules à se compliquer la vie toutes seules comme des grandes !!!

Ouhhhhlalalala je prends ce post tardivement, et en cours de route, mais je me retrouve totalement dans ce que vous racontez... Perfectionniste, préférant faire et PARFAITEMENT en 15 min plutôt que de passer 10 min à expliquer à l'autre, qui ne le fera pas aussi bien (et c'est forcément la prise de bc assurée); tétanisée à l'idée de demander de l'aide (je n'en ai jamais demandé)...

Je travaille sur ces sujets là depuis quelques années, j'ai compris que beaucoup de choses venaient de mon éducation, de ma place dans la fratrie, de beaucoup de choses (je pourrais en développer des tartines ici)... alors de petits exercices comme :

- demander de l'aide (un truc basique)

- faire qqch imparfaitement, ou le faire faire et s'en accomoder et ne surtout pas repasser derrière, et à la place s'installer avec un bon thé, un bon bouquin...

- changer ses habitudes...

- faire des choses différemment...

- arrêter de tout le temps proposer de faire pour l'autre (proposer une fois c'est aider, proposer plus d'une fois c'est secourir, l'autre se sent obligé d'accepter et va nous en vouloir, nous on va se demander pourquoi il rale alors qu'on l'aide... c'est sans fin !!!)

ça ne peut faire que du bien...

ça rassure de voir en effet qu'on est tout une "troupe" !!!

 

Merci à tous pour tous ces posts sur le désir de contrôle et le perfectionnisme, qui sont si justes ! En fait, je n'ai pas grand chose à ajouter, tellement c'est parfait!

Bon, mais quand même, résumons. Les personnes perfectionnistes ont des standards très élevés, un haut niveau d’exigence et n’acceptent ni les erreurs, ni les imperfections, ni le moindre échec. Elles cherchent à contrôler leurs conduites en tous points. Elles traquent les fautes qu’elles sont susceptibles de faire et estiment que la moindre erreur remet en question la totalité de leur travail. Elles ont des discours intérieurs parsemés de « il faut que… », « je dois absolument… »

Souvent, elles préfèrent ne rien faire si elles estiment qu’elles ne sont pas en mesure d’obtenir un résultat parfait. Il n’est pas rare qu’elles soient très anxieuses à l’idée d’une imperfection dans le résultat, et cela peut les conduire à la procrastination, accompagnée d’une grande anxiété. Il y a tant de choses à faire, et il faut les faire impeccablement. Je ne peux pas, alors je ne fais rien, et j’angoisse !

On devient perfectionniste souvent du fait de parents exigeants, eux-mêmes perfectionnistes, mais aussi de parents hyperprotecteurs, trop permissifs, car l’enfant peut vivre cette hyperprotection comme le signe de son incapacité, de sa faiblesse. Il cherchera par la suite à démontrer ses capacités. Des parents critiques et dévalorisateurs, ou un milieu systématiquement dévalorisant (internats…) peuvent eux aussi conduire l’enfant à chercher à se montrer parfait, afin de ne pas être rejeté, être accepté.

La solution consiste bien entendu à devenir moins perfectionniste, sans pour autant renoncer à faire aussi bien qu’on peut. On devient alors « optimaliste » : on tient compte des contingences, des circonstances du temps disponible, de ses capacités physiques et mentales du moment. On fait de son mieux, en sachant que le résultat sera imparfait, c'est-à-dire humain. On pardonne aux autres de ne pas être parfaits, de faire les choses différemment de nous, à leur idée, avec des résultats évidemment imparfaits. On apprend à tolérer tous ces résultats imparfaits, les leurs, les nôtres, et ce monde lui-même bien imparfait.

Le perfectionnisme peut bien entendu se manifester dans tous les domaines, et en matière de comportement alimentaire, il devient vite paralysant. On cherche par exemple à manger parfaitement, exactement en fonction de ses sensations alimentaires. On n’a alors aucune souplesse. Je rappelle qu’il est normal, à certains moments, de dépasser son seuil de rassasiement. Cela se corrige spontanément par la suite.

Le lâcher-prise alimentaire ne consiste pas en une douce anarchie, bien au contraire. Le lâcher-prise est exigeant : on cesse de contrôler volontairement son alimentation, pour écouter ses sensations alimentaires avec attention, mais aussi en souplesse. Ce seront alors nos processus de régulation internes qui contrôleront nos apports, et non notre être conscient.

Sur le site, nous proposons des exercices d’imperfection, comme prendre du temps pour soi, un temps durant lequel on se sent exister, où on profite du plaisir de se sentir vivant. Et surtout, s’entraîner à effectuer des tâches imparfaitement. On introduit sciemment une erreur mineure ou une imperfection dans une tâche, un devoir, un travail.

Ce sera là un bon début, pour aller vers le lâcher-prise, qui permet de vivre dans le monde tel qu’il est, comme on est, comme sont les autres, tout en faisant de son mieux.

Bonne route à tous, dans ce monde-là, pas à pas.

Oui, merci beaucoup de partager cet avis éclairé avec nous!

@ Courtepatte et les autres, voici la réponse du Dr Apfeldorfer concernant nos besoins de contrôle :

  Je ne sais pas pourquoi vous désirez « tout contrôler ». Est-ce un trait de caractère, hérité génétiquement, ou le fruit de votre éducation, de vos expériences infantiles, ou bien avez-vous mûri cette stratégie pour tenter de contenir vos angoisses ?

Ce que je sais, c'est que ce désir de contrôle finit par poser de nombreux problèmes, de même que le perfectionnisme, avec lequel il est souvent associé.
Tenter de contrôler son alimentation conduit à entrer en lutte avec ses mécanismes de régulation internes. Notre corps nous dit une chose, et notre esprit une autre. Nous voilà sommés de choisir ! Le contrôleur choisit l'esprit, bien sûr, et entre en lutte avec son corps. L'alternative est celle que nous proposons ici : échanger le contrôle contre de l'écoute. Se mettre au service de son corps plutôt que le combattre. Est-ce un "lâcher-prise démesuré", comme vous le dites ? Sûrement pas, car l'écoute n'a rien à voir avec l'anarchie. Nos comportements alimentaires sont alors sous contrôle, non pas au moyen de notre volonté, mais par les mécanismes neurologiques chargés de la régulation de notre poids.
Cette écoute n'est pas seulement une stratégie valable pour ce qui est de l'alimentation. C'est une discipline de vie. Être à l'écoute de ses émotions, de ses désirs, de ses valeurs, de ses directions de vie, et les respecter, c'est être en accord avec soi-même. Les exercices de pleine conscience peuvent y aider grandement.
 
Bon, alors, conclusion : je suppose qu'il y a un trait d'hérédté, un soupçon d'éducation et un vécu douloureux dans ma jeune vie d'adulte, donc je vais essayer d'être plus à l'écoute de mes désirs, de les respecter, et advienne que pourra....hihi...je le savais déjà + ou - inconsciemment, mais je culpabilise énormément si je ne fais pas les choses tout de suite etc... donc je vais essayer comme pour la nourriture, d'accepter de me respecter plus et d'écouter mon corps, finalement, ça ne gênera peut être que moi au départ et les autres n'y verront que du feu ???cool
Allez, c'est parti !
J'espère que ce message du Dr.A, vous aidera aussi ? 
Bises à toutes !heart

Très intéressant, je n'avais jamais pensé qu'on pouvait être toute une troupe à avoir à la fois un problème de perte de contrôle avec la nourriture et un problème de contrôle excessif dans le reste de notre vie.

Je suis pareille, incapable de faire confiance aux autres, sans doute, mais aussi (est-ce le cas pour vous aussi? ça m'intéresse!) hyper stressée à l'idée de demander de l'aide. J'ai une peur terrible de déranger, de dépendre des autres. Parfois, je me complique horriblement la vie simplement pour ne pas avoir à demander de l'aide.

Du coup, ma vie devient souvent très stressante (je la rends très stressante, elle ne l'est pas en tant que telle, quand j'y réfléchis) et peut-être que me jeter dans la nourriture est la seule douceur que je m'accorde. Ou y a-t-il d'autres explications?

Sûrement que pour moi, ce serait un très bon défi de m'obliger à demander de l'aide (même pour une chose minuscule!) deux fois par jour; et de constater que rien de grave n'arrive.

Est-ce une pression qui a été mise par mes parents?

J'attends vos avis avec impatience! wink

C'est un bon début, je dirai, moi, de lâcher prise, je me retrouve tellement à travers ce que tu dis laugh

Mon mari me demande souvent le we s'il peut m'aider mais en général, j'ai déjà commencé et j'ai mes habitudes de fonctionnement, ce n'est pas que j'ai du mal à déléguer...hummmm quoi que....un peu.....qd même.... mais je sais que je suis tjs contente de mon travail, alors peur d'être décue, insatisfaite, trop perfectionniste ???

That's the question .....

Ce sont des des fonctionnements automatiques, il faut inverser la vapeur, ca ne se fait pas en 5mn, je ne pense pas que ce soit un manque de confiance vis à vis de l'autre, car chacun a sa façon de faire, il n'y a pas de bonne ou mauvaise  façon de faire, je n'ai pas la science infuse, je ne détiens pas LA règle ou la bonne méthode ...

Peut être est ce plutôt un manque de confiance en soi, qui nous fait tjs douter ou craindre que l'autre ne fasse pas aussi bien ?

L'échec, je n'y est jamais été confrontée pendant mon parcours scolaire, je l'ai cotoyé de près, de trop près même, bien plus tard, et j'en ai enchainés sur des années, bien malheureusement...

Ils m'ont d'abord mis une grande claque, m'ont même rendu malade,puis m'ont fait apprécier la vie, les choses simples, mais bien plus tard... mais ils m'ont aussi énormément fait culpabiliser, m'ont fait douter de moi, m'ont fragilisé, m'ont enfermé dans une sorte de carapace, qui me protège et dans laquelle je me réfugie, car une personne empathique qui a tjs la joie de vivre au boulot, qui mène sa petite équipe, qui rigole, qui ne montre jamais son côté sombre, cache forcément qlq chose.....

Bref, allez, je crois que ce programme va nous ouvrir des portes grâce aux clés , on se croirait dans "Fort boyard" hihi,.....y en a bien une qui va pouvoir nous permettre de trouver ce déclic et de nous épanouir et nous réapprivoiser !

a bientôt ...bonne soirée !