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mal-être lié au poids : demande de conseils

Communauté et échange On papote
24 juin 2014 à 19h

Bonjour à toutes et à tous,

Je fais appel à vous pour des conseils car je vis une période difficile vis-à-vis de mon poids. J'ai toujours été grosse, j'aimerais perdre une vingtaine de kilos. Depuis l'enfance j'ai subi divers désagréments liés à mon surpoids et je pensais m'être forgée une carapace face à la souffrance engendrée. Aujourd'hui, j'ai 25 ans, j'ai une vie épanouissante, des amis, un amoureux, une famille qui me soutient... mais depuis quelques mois, je ne supporte plus mon apparence. Je me sens humiliée 24h/24. J'ai honte constamment et je me sens gênée et repoussante dès que je sors de chez moi. Je me trouve jolie dans le miroir, en tout cas je ne me déteste pas, mais dès que je suis avec d'autres gens j'ai l'impression que mon physique est un "affront" pour eux, une insulte à la bienséance, et j'aimerais pouvoir disparaître sous terre.

J'ai conscience qu'une partie de ce sentiment est due à ma propre parano et que le monde n'est pas aussi malveillant, mais je ne parviens pas à expliquer pourquoi je vois à présent les choses ainsi. En plus de ça, les insultes contre lesquelles je me croyais forte sont à présent insupportables, il y a quelques temps je marchais dans la rue et une bande de 8 hommes m'a interpelée "eh la grosse, la baleine, reste chez toi, tu devrais avoir honte de te montrer comme ça !". J'ai fondu en larmes et j'ai eu doublement honte quand il a fallu expliquer à mes amis et mon compagnon pourquoi j'étais en pleurs en les retrouvant. D'une façon générale, j'ai l'impression de ne plus être vue comme une "femme" par mes proches, mes amies sont minces et j'entends sans cesse des compliments à leur égard, j'ai l'impression de ne pas exister. J'ai peur que ce sentiment d'humiliation finisse par toucher mon amoureux et qu'il se sente lui aussi dévalorisé à cause de mon poids.

Rien de spécial n'a changé dans ma vie ces derniers temps, je ne parviens pas à déceler un élément déclencheur. Je ne sais pas vers qui me tourner car je crois que mes proches ne comprendraient pas. Mon ami essaye mais cela me gêne d'en parler avec lui et quand je le fais malgré tout j'ai le sentiment qu'il ne comprend pas bien même s'il fait de son mieux pour me soutenir.

Beaucoup de mots pour une question : avez-vous vécu une "phase" de ce genre et avez-vous des conseils pour en sortir ? J'ai conscience que ce mal-être nuit à mon chemin vers la perte de poids et j'aimerais vraiment réussir à m'en débarrasser.

Je précise que je n'ai aucune malveillance à l'égard des autres personnes en surpoids.

Je suis désolée c'est un bien long message, je crois que j'avais besoin de partager enfin ce que je ressens. Mille mercis par avance pour vos conseils, je vous souhaite à tous beaucoup de courage quel que soit votre objectif sur linecoaching !

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7 commentaires

Bonjour,

Moi aussi j'ai vécu tout cela.C'est aller loin,puisque j'ai meme eu peur de sortir de chez moi.Je sortais ,j'allais au travail,mais avec la peur au ventre,littéralement.Je détestais le regard des autres sur moi,les petites phrases assassines qu'on pouvait me lancer.Cela me faisaient très mal(c'est toujours le cas).

Mais depuis que j'ai commencé LC ,je me sens apaisée par rapport à tout cela.Je commence meme à faire la paix avec mon corps.On n'est pas encore amis,mais cela viendra avec du temps et de la patience.

Ceci dit, il est vrai que parler de tout cela avec d'autres,ce n'est pas facile?Surtout avec ceux qui n'ont pas vécu tout cela;En général,ils ne comprennent pas.,meme s'ils essaient.

En tout cas,je peux te dire qu'avec LC tu es sur la bonne voie.

[quote=Nutcracker]

dès que je suis avec d'autres gens j'ai l'impression que mon physique est un "affront" pour eux, une insulte à la bienséance, et j'aimerais pouvoir disparaître sous terre.

[/quote]

Oui, ça me parle ! Je l'ai écrit il y a peu sur le forum. Je n'ai pas 25 ans, j'en ai 43, et je vis ça depuis mon enfance. Il y a plein de raisons, j'ai cherché pour savoir pourquoi j'étais comme ça. Mais le fait d'en prendre connaissance ou conscience ne m'a pas aidée à changer.

Je sens un vrai changement depuis LC. Je ne sais pas pourquoi. J'aimerais bien savoir, parce que si ça change à nouveau, j'aimerais pouvoir le retrouver.

Je te copie ce que j'ai écrit :

"Par exemple, avant, rien que d'exister physiquement, d'imposer au monde ma vue, ça me gênait. J'étais désolée pour eux d'être obligés de subir ça. Je savais que je pouvais plaire (mon esprit à certains, mon corps à d'autres, les deux parfois !), ça n'est pas le problème. J'avais quand même l'impression de devoir la jouer profil bas, vu ce que j'imposais à la vue du monde. Ca se traduisait corporellement. Par exemple, je m'étais aperçue (avant LC) que je rentrais mes doigts dans mes mains, que je recourbais mes mains comme pour les rentrer dans mes bras, et que je crispais mes bras contre moi. Même après mon précédent régime. Maintenant, je ne le fais plus (et ça fait du bien !). Je rentre un peu les épaules, parfois, mais comme je ne rajeunis pas, ça me fait mal aux articulations, et comme LC m'a appris à être attentive à moi, je m'en rends compte. Et souvent, ça n'est pas dû à la crainte du regard des autres mais à un moment stressant que j'ai envie de traverser rapidement (rentrer les épaules, ça doit me rendre aérodynamique, pour accélérer le temps !). Maintenant, je ne pense pas à ce que les autres voient de moi, tout naturellement. Je me suis accordée le droit d'être, au lieu de m'imposer le devoir d'être regardée. J'espère que ça va durer ! Ca fait assez longtemps que c'est comme ça, un ou deux mois après le début de LC. Peut-être quand j'ai compris que le coup des régimes, c'était vraiment la grosse arnaque de ma vie, que le monde m'avait trompé, et qu'à côté de cette trahison, être ce que je suis, ça n'est pas bien grave, que le monde pouvait bien le supporter, et que s'il ne le supportait, pas, j'en avais rien à faire !"

Je pense que c'est LC qui m'a permis de connaître ça, avec la RPC, le décodage de comment fonctionne un mangeur régulé, le regard observateur que je me suis permis d'avoir sur les mangeurs régulés, m'apercevoir que moi aussi, je pouvais avoir un regard sur les autres, et voir qu'eux, dans l'ensemble, ça les touche peu, le regard des autres, ou voir à quel point eux aussi, ça les atteint, voir que même mon regard à moi, pauvre misérable chose, ça pouvait inquiéter, que je pouvais avoir moi aussi un regard "inquiétant", un regard pas cool sur la manière d'être de quelqu'un (le physique, je m'en fiche, je ne regarde pas vraiment les gens avec mes yeux, je les "regarde" davantage avec mes oreilles). Peut-être simplement que LC m'apprend à me regarder de l'intérieur, et du coup, je n'ai plus besoin de me référer à des regards extérieurs, réels ou imaginés.

Par contre, je ne suis pas en butte aux insultes débiles. C'est plus facile sans les insultes. Ce que tu as vécu, d'être traitée de baleine, les derniers qui me l'ont dit devaient avoir 14 ans, et moi pareil, au collège. A l'entrée au lycée, je n'ai jamais plus entendu de trucs pareils, mais je les avais tellement intégrés que ça revenait à peu près au même, je me les jouais dans ma tête, plus besoin que les autres me les disent. Sauf qu'en vrai, ça ne revient pas au même. Je ne pense pas qu'on puisse traverser sereinement un groupe de pauvres crétins qui insultent, comme dans un vieux film que j'avais vu, sur l'entrée en fac de médecine des premières femmes ou des premiers noirs américains, je ne me souviens plus. Ca désespère ou ça renforce, mais ça ne peut pas être anodin. Tout ce qu'on peut faire, c'est limiter l'effet rebond. On se prend l'insulte en pleine face, on en souffre. Mais après, il y a le deuxième effet kiss cool, où on se rejoue la scène à l'infini dans sa tête. On peut, grâce à la RPC, se regrouper (petit à petit) après avoir été éparpillée par un moment intensément désagréable, se retrouver, retrouver son unité, sa "colonne vertébrale", ce qui fait qu'on est ce qu'on est et pas ce que les insulteurs ont dit.

En tous cas, je ne pensais pas que je pourrais un jour ne pas me rendre malade en étant exposée au regard des autres. J'espère que tu pourras aussi vivre ça, avant tes 43 ans ! Et j'espère que je continuerai à le vivre, de plus en plus.

Merci beaucoup pour ton message Pattie ! C'est très encourageant de voir ta prise de conscience et cela me motive d'autant plus à continuer le parcours LC !

Désolée je n'ai pas trouvé ton message quand j'ai cherché où poster le mien, je ne suis pas encore très familiarisée avec le forum, il faut que je vienne y passer plus de temps.

Je vais continuer à m'investir dans le programme et j'espère que ce déclic viendra un jour ou l'autre. Les pistes que tu évoques sont de bons sujets de réflexion. Et je vais essayer d'approfondir la RPC, que je ne maîtrise pas encore très bien, pour les moments où le "deuxième effet kiss cool" survient :)

Bonne continuation

Tu sais Nutcracker... on a toutes et tous connu ce genre de situation... à un moment ou à un autre dans notre vie lorsqu'on est en surpoids.

Un exercice proposé par le Dr G. Afpeldorfer en groupe de thérapie... nous a permis de nous affranchir de ce sentiment et par la même occasion... d'acqurérir une meilleure confiance en nous... ce qui repousse bien des regards ou des remarques malveillantes concernant notre surpoids.

Cet exercice consiste... à marcher avec un port de tête bien droit (comme les manequins).... devant une terrasse ou sur le quai d'une gare rempli de monde... à s'affirmer même avec notre surpoids.

Je t'assure... lorsque tu fais au moins une fois cet exercice... plus personne ensuite n'osera te maltraiter de la sorte.

Essaie cet exercice... tu verras la différence sur ta propre estime de toi après.

Belle journée à toi et à toutes et à tous,

doveline

Merci pour ce conseil Doveline. Oui j'ai conscience que cette situation n'a rien d'extraordinaire malheureusement.

Je vais essayer l'exercice très vite :-)

Bonne journée !

Salut Nutcracker !

Aïe, c'est terrible à dire, mais les abrutis sont partout. Je parle évidemment de ceux qui t'ont insultée. L'épisode, crois-le ou non, est beaucoup plus humiliant pour eux que pour toi. La seule différence est qu'ils ne se rendent pas compte à quel point ils sont stupides, alors que toi, ils ont sans doute réussi à te faire croire que tu es beaucoup plus "volumineuse" que tu ne l'es en réalité.

Je pense que l'étape du Body Scan t'aidera beaucoup, dans le sens où il apprend à considérer ton corps comme il est, avec cette sorte de bienveillance extrêmement reposante : se détester, c'est épuisant. Alors, au contraire, prends soin de toi, fais-toi du bien, trouve des vêtements dans lesquels tu te trouves belle. Nous ne sommes pas un chiffre, un nombre de kilos, ou de centimètres. Nous ne sommes pas un tour de taille ou de hanche. Nous sommes un ensemble de courbes et de creux, un tout harmonieux, fonctionnel, en plus, un petit miracle de la nature et de la génétique. Et, avant tout, nous sommes une personne. Même ceux qui t'ont insultée, d'ailleurs, alors qu'on aurait vraiment du mal à le croire.

Bref. Tu dis que ce sentiment d'occuper trop de place est arrivé brutalement. Tu dis également que lorsque tu te regardes dans la glace, tu te trouves belle. Que ton angoisse survient en compagnie des autres, en comparant le volume de ton corps à celui des autres. C'est assez classique, en fait, mais cela trouve peut-être son origine ailleurs que dans ton poids. Quelque chose t'est-il arrivé il y a bien longtemps, qui ressurgit aujourd'hui seulement sous cette forme ? Ou bien s'ait-il d'une récente évolution, liée à une autre peur ? Je pense que tu devrais t'interroger, d'une part parce que c'est intéressant et enrichissant pour toi de découvrir la clé de ce petit mystère, et ensuite, parce que cela pourra t'aider à relativiser. Les choses que l'on connaît sont toujours moins effrayantes.

Dernière chose : Ces gens dont tu ignores tout et qui te traitent mal, à l'image de ce groupe de débiles mentaux qui t'ont bouleversée, tu ne les reverras jamais. Ils passent, et puis ils disparaissent. exactement comme les mauvaises pensées, qui ne sont rien d'autre que de simples idées. A cnosidérer un instant, de l'extérieur, puis à évacuer. Et si, pour évacuer, tu as besoin de manifester ta colère contre ces gens mal élevés, fais-le. Tu en as le droit. Insulte-les, écris un pamphlet contre eux, carciature-les, et puis jette tout ça au feu et passe à autre chose. C'est ce que je ferais à ta place, parce que, de temps en temps, se foutre en rogne, ça fait du bien, et c'est plus contructif que de se jetter sur le chocolat. Tu existes, avec tes émotions, bonnes ou mauvaises. Laisse-les sortir de temps en temps, quitte à ce que ça surprenne un peu ton entourage. Les filles rondes ont tendance à jouer les petites souris, comme s'il fallait s'excuser d'exister. Je toruve ça insupportable, maintenant. Fais-toi entendre !

Bises, et grand courage à toi. Il en faut, mais bientôt, ça ira mieux !

 

(Doublon)