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Pourquoi se faire du bien en se faisant du mal?

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
07 mai 2012 à 10h

Un jour un de mes collègue qui bosse avec des toxicos m'a dit: "ils ont tellement l'habitude de se faire du bien en se faisant du mal qu'il ne savent plus comment on se fait vraiment du bien"

 

Cette phrase m'avait profondément marquée parce que je m'étais rendue compte de sa véracité en ce qui me concerne et encore aujourd'hui je la vérifie. Je m'explique, quand je fais la RPC, je sens que ça me fait du bien,en général une fois dedans, j'y prend presque du plaisir (sans doute aussi lié à la satisfaction d'y être arrivée), je n'ai jamais eu d'émotions insupportables qui me la fasse redouter, je perds du poids, enfin tout va pour le mieux. Et pourtant, j'ai toujours autant de difficultés à la pratiquer que ce soit au quotidien ou au moment d'une EME. Je ne comprend pas car je sais que c'est efficace, je sais que lorsque je pratique je me sens mieux que si je mange. 

J'imagine tout un tas de raison qui me poussent à cela: peur de  maigrir, peur de ne plus avoir ce problème qui m'habite et qq part me définit depuis si longtemps, peur d'être enfin ce que je suis, préférence d'une satisfation immédiate, intense, au détriment d'un bien être plus prodond et moins perceptible, sensation de combler le vide que j'ai toujours senti dans mon existence, malgré une vie à priori épanouissante.

En fait, je ne sais pas exactement comment poser ma question car beaucoup se cachent derrière. Mais j'aurai envie d'aborder peut être tout cela d'un point de vue plus général: qu'est ce qui nous amène à nous faire du bien en nous faisant du mal, et pourquoi est si difficile d'inverser le courant alors que les bénéfices sont pourtant si visibles?

.................

 

Vaste question hein? smiley

 

 

Merci par avance!

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8 commentaires

Comme tu dis Mlle zèbre, vaste question ! et j'ai dans l'idée que la réponse n'est pas simple non plus. J'ai hâte de lire ce que les docteurs nous te diront.

Bonjour MelleZebre

Je suis comme toi .. j'ai beaucoup de mal avec la pleine conscience ...(mais moi en plus je n'en vois pas particulièrement les effets donc ça n'aide pas)

Je me trompe peut etre mais j'ai l'impression que tu inverses les propositions ... 

Ce que tu appelles se faire du bien en se faisant du mal, je l'aurais plutot appelé l'inverse.. se faire du mal du mal (à long terme) en se faisant du bien (à court terme en mangeant) ...

alors que pratiquer la pleine conscience (ou autre activité) s'est se faire du bien (à long terme) en se faisant "du mal" à court terme (se forcer à faire quelque chose d'un peu difficile et de pas très "fun" et qu'on a pas envie de faire sur le moment)

je pens qu'une des images qui convient bien c'est le chemin de montagne ... c'est tellement plus simple de prendre celui qui descend (en oubliant le précipice au bout) que celui qui monte dans les cailloux (et qui va vers le superbe panorama) ...et c'est tellement plus facile de rechercher la satisfaction immédiate (le court terme) que le long terme (par définition incertain).

 

En plus, c'est paradoxal : pour se convaincre de pratiquer la pleine conscience (qui nous ancre dans le présent) il faut se projeter dans le bien que cela nous fera plus tard, au lieu de satisfaire le "bien" immédiat (manger)

Et je pense que c'est d'autant plus difficile dans notre société qui est tournée sur la satisfaction du plaisir immédiat  (je veux ça tout de suite) .. nous n'avons plus la "culture" de l'attente et de la patience.. 

Bon courage

Nikaia

waow Nikaia, tu me tortures les méninges de bon matin!!!  se faire du bien en se faisant du mal ou inversement, mes neurones ont disjoncté, là.....

heureusement ton image de la montagne m'éclaire totalement, c'est ce que je me répète à chaque fois, moi qui ait tendance à préférer le calme plat...

 

sinon pour apporter ma pierre à la réflexion, pour moi, la RPC me fait du bien de façon irréfutable, puisque lorsque j'en fais, je n'ai pas d'EME, ce qui est quand même le but, pour moi, franchement....

mais effectivement....

soit j'oublie

soit quand je mets mon réveil, je n'y arrive plus, soudain, totalement embarquée dans mes pensées

soit carrément je commence et puis je me lève au beau milieu pour aller faire un truc "urgent" 

soit je m'arrange pour être trop occupée pour en faire (soit-disant)

 

bref.....

 

je crois, pour ma part, si je m'analyse, que cette sorte de résistance à pratiquer quelque chose qui pourtant me fait un bien fou, est dûe au fait qu'il s'agit de sortir d'un fonctionnement qui a été le mien pendant des années....

et pour reprendre une image, on pourrait dire que la rivière a creusé son lit ici, et que l'eau suit naturellement ce cours là....... parce que depuis des années, l'eau est passée par là......  

non acceptation, non conscience, contrôle émotionnel, mode "faire" tout azimut, surtout ne pas prendre conscience de ce qui s'agite en moi et rester totalement focalisée sur les "autres"

 

mon objectif est donc de creuser un nouveau lit pour la rivière : prendre conscience, se centrer, accepter ce qui se passe en moi, ne pas chercher à le "résoudre"

mais bon, prendre sa pelle et sa pioche tous les matins pour creuser ce nouveau lit de rivière (faire sa RPC), au bout d'un moment, quand même on fatigue....

 

 

tout ça pour dire, à mon avis, quand on a du mal à tolérer ses émotions, c'est normal de ne pas être naturellement "ravie" à l'idée de s'y confronter très régulièrement, même si cela amène de grandes avancées comportementales....

 

Sur ce, bonne journée et bonne semaine à tous!

Fil très intéressant sur le bien et le mal !

Je m'identifie beaucoup à ce que tu dis Izabelle, moi aussi, j'ai l'impression de vivre tout le temps focalisée sur les autres, mais je sais aussi que c'est à cause de ce corps que je fuis malgré tout.

Et la RPC, ça consiste au contraire à revenir en soi, alors forcément, ça n'est pas évident...

Bonne journée et semaine aussi à toutes !

 

Bonjour MelleZebre et vous toutes,

Que dire, si ce n’est que je suis pleinement d’accord avec ce fil de discussion ?

Il y a tout d’abord la résistance au changement, qu’il ne faut jamais sous-estimer : on sait comment on est aujourd’hui, mais qui sait comment ce sera demain ? La nouveauté angoisse, même quand on l’imagine positive. Alors oui, on peut avoir peur de maigrir, peur de ne plus avoir d’excuse pour ne pas faire les choses et les réussir. Aujourd’hui, je n’arrive à rien, mais j’ai une excuse, mon poids. Demain, plus d’excuse, et le ratage de ma vie sera mon ratage.

Bien sûr, comme le disait déjà Jean-Paul II avant moi, n’ayez pas peur ! La vie consiste à aller de moment en moment, et tout du long, faire de son mieux, pas moins, mais pas davantage. Le reste n’est que pensées et émotions, des événements mentaux, pas la réalité.

J’aime bien l’image du chemin de montagne, évoquée par Nikaia, que j’utilise souvent. Et d’ailleurs, j’adore les chemins de montagne. Certes, ce chemin qui monte, qui descend, qui serpente, est tellement plus difficile que cette autoroute sur laquelle on peut foncer à fond de train sans fatigue. Cette autoroute qui, finalement, débouche sur un précipice ! Merci Nikaia.

Pour pratiquer le pleine conscience régulièrement, il me semble qu’il n’existe qu’un seul moyen : ne pas avoir à se poser de question à ce sujet. Ne pas avoir à se demander si on a envie ou pas, si c’est le bon moment ou pas. Inscrire ces séances dans une routine. Le chemin que l’on suit passe par là, et on suit ce chemin.

Car la pleine conscience est difficile : chaque séance est comme une nouvelle aventure, dont on ne sait pas ce qui sortira. On en revient à cette peur de la nouveauté, du changement. En somme, à l’impermanence, et à la permanence de cette impermanence.

C’est beau, hein, ce que j’écris là. Bon rassurez-vous, je ne me prends pas au sérieux tant que ça. En fait, je me fais rire.

Bonjour,

Je suis très touchée par cette discussion, et je sens bien que c'est l'habitude qui me joue des tours.

Par exemple la PC en ce moment, je me dis : je m'ennuie, ça ne sert à rien alors qu'au début quand j'ai commencé à la pratiquer, j'ai compris et ressentis que cela pouvait m'aider et j'ai aussi pris du plaisir.

Mais le plaisir que je peux en retirer me fait peur, "la résistance au changement" est  une amie versatile qui me tient compagnie, et quand je commence à me dire que c'est bien, j'arrête tout court. J'en prend conscience et je vais essayer de prendre le chemin de montagne, plus tôt que d'être en automatique sur l'autoroute!

Pas facile sûrement, il faut y aller doucement avec " bienveillance", j'ai tellement l'habitude d'autre chose que je me demande si ça existe le bien-être! où j'ai peur en le touchant un peu du doigt qu'il s'en aille à tout jamais, j'imagine qu' il ne peut être que succinct, et j'ai peur....

Allez, cela me redonne du courage de vous lire toutes et tous, je vais prendre le sentier un peu escarpé qui a une bonne odeur de printemps...

Et bien j'emmenerai avec moi l'idée de changer le lit de la rivière.

Je fais le parallèle avec se laver les dents. Mon fils trouve que c'est une perte de temps, il y a tellement de choses plus marrantes à faire, jouer, lire un livre, dormir. Et moi je lui enseigne que c'est bon pour sa santé, pour son haleine, pour éviter les carries, de pas avoir mal, prendre soin de soi.......Parce que se laver les dents je le fais je ne me poser pas de questions à ce sujet, c'est une routine pour mon bien être et ma santé. Alors j'espère que pour la rpc ce sera pareil à long terme. Aujourd'hui j'ai fait ma rpc ce matin et un body scan cet après midi. Un jour à la fois. Hier c'était différent, demain je ne sais pas. Mais si je peux le faire pour les dents et des milliers d'autres trucs tous les jours, pour la rpc c'est possible aussi.

Je vais me lister quelquepart toutes les choses que je fais pour mon bien être et qui à la base n'étaient pas "acquises" genre arrêter de fumer, ne plus faire des crises d'hyperphagies nocturnes comme il y a des années, me reposer quand je suis fatiguée, aller nager sans me poser 10000 questions et être très heureuse ensuite etc. etc.

Ca rejoint un exercice de tcc que je fais pour quelques semaines afin de modifier la pensée automatique quotidienne que "j'a'i fait quelquechose de mal" (pensée récurrente chez moi qui fait que je me fais payer toute seule 100000000 de trucs dont je ne suis pas responsable)

Dans ma journée je liste:

-Dans une colonne à gauche tout ce que j'ai fait de bine au fil de ma journée (j'ai fait un bon repas, je me suis détendue avec une amie, j'ai aidé quelqu'un etc.....)

- Dans la colonne de droite tout ce que je crois avoir mal fait avec un MAIS. Par ex je me suis énervée au travail MAIS j'en ai pris conscience et je travaille sur mes comportements.

 

J'y pense parce que derrière cette idée d'être "incapable de la faire" il y a une source infinie de capacités diverses et variées. Il y a un an je ne faisais pas de rpc, et maintenant j'en fait, régulièrement même si ce n'est pas tous les jours. 

"C’est beau, hein, ce que j’écris là. Bon rassurez-vous, je ne me prends pas au sérieux tant que ça. En fait, je me fais rire."

Et si ça peut vous rassurez, vous me faites rire aussi!  cheeky