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Et après le tsunami, comment identifier les émotions plus ordinaires ?

Linecoaching au quotidien Se motiver au quotidien
08 mai 2014 à 18h

Coucou,

Je reviens donc parmi vous après un hiver difficile, sans doute la pire période de mon existence (pour le faire en résumé rapide, dans l'ordre j'ai vécu en 4 mois : cambriolage, burn-out, problèmes de santé de ma mère, décès de mon père). Je parle de Tsunami par rapport au post de Soleluna que je viens de lire, et qui me rappelle justement que j'ai vu arriver le burn-out, et que je me suis posé les mêmes questions qu'elle, sans trouver de solutions.

Bref, je ne veux pas m'appesantir sur tout çà, parce que ça fait 6 mois que je suis là-dedans et que maintenant, ça suffit, je veux en sortir ! Mais je me rends compte, maintenant que les tempêtes semblent passées, que je ne sais plus identifier mes émotions : celles que j'ai vécues ont été tellement fortes, dures, que maintenant, quand je ne travaille pas (je suis encore en mi-temps thérapeutique), et bien je suis dans la léthargie.

Pourtant, l'année dernière, quand j'étais dans le surmenage, j'en rêvais d'avoir du temps, pour faire des choses pour moi, vivre un peu, profiter... Et maintenant que j'ai enfin ce temps, je n'en profite pas, je glande devant la télé ou sur internet, je réfléchis (beaucoup ! trop !) à ce que j'ai envie de faire, je recommence à avoir des idées, des envies, mais je me disperse, je ne sais pas par quoi commencer.

Ca me donne l'impression d'un gros verrou qui me bloque, et j'imagine que ce verrou est émotionnel, je ne vois pas ce qu'il pourrait être d'autre. Mais je n'arrive plus à identifier ces émotions, comme si mon cerveau s'était anesthésié. Je n'arrive pas à FAIRE les choses, j'arrive juste à les envisager. Par exemple, tout me ramène en ce moment à la méditation, à la pleine conscience, j'ai l'impression qu'on m'en parle tout le temps, comme si la vie m'envoyait des signes. Une amie m'a prêté un bouquin qui lui a beaucoup apporté, j'ai téléchargé une appli de pleine conscience... mais je ne m'en sers pas, et le livre trône sur la table du salon depuis près d'un mois,et tous les jours je le regarde en me disant que je vais m'y mettre.

Qu'est-ce qui me bloque, et comment le débloquer ? C'est la grande question que je me pose.

Avez-vous déjà traversé ce genre de période ? Quelles sont les solutions que vous avez trouvées ?

Un grand merci !

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18 commentaires

Coucou Surmonchemin,

c'est chouette que tu reviennes par ici :) Je trouve cela très encourageant et dit plein de choses sur ton désir d'avancer sur ton chemin ;) et surtout le fait que tu t'es tapée le Tsunami, mais que tu as survécu. Alors c'est sûr, tu es lessivée, rincée, mais tu es là, clopin clopan, et debout et c'est beaucoup. :) Tu peux te féliciter pour tout ça, c'est pas évident je trouve :)

J'entends bien ce que tu dis de ton envie de ne pas revenir sur ce qui s'est passé et de laisser ça derrière toi :) En revanche, si à un moment t'as l'envie d'en causer, sens toi libre :)

Ton post me parle, ahlala, tu t'en doutes bien... J'ai envie de te dire plein de choses et ne sais par quel bout les attraper, comme toujours ; ça sera décousu, tu m'en voudras pas. Le burn-out, c'est pas rien et il faut bien le considérer. Se dire que quand on en sort, on est en convalescence. Et pas repartir comme en 40. On attendrait pas de quelqu'un qui s'est gravement fracturé la jambe qu'il reparte dans la foulée pour un marathon. Ben c'est pareil (oui, la comparaison semble forcée, mais je trouve pas en fait). Du coup, prendre patience, ne pas s'ennerver parce qu'on réagit pas comme avant, peut-être même s'en réjouir : c'est cet avant qui a contribué à cette situation ; veut-on vraiment le retrouver ???!

Le tsunami, la dépression, c'est la meilleure solution que trouve le corps pour sauver sa peau. Quand ça surchauffe (et on parle de burn-out) il y a risque d'embrasement, alors le corps balance du lourd, du froid, disjoncte, coupe tout et se met au repos. Plus rien circule, faut que les circuits refroidissent (et c'est pareil en électricité, ça sert à ça, les disjoncteurs, les plombs).

Tu ressens rien, ou du moins t'arrives pas bien à identifier les émotions. Rien de plus normal. T'as eu ta dose, et puis ça continue, alors le corps et l'esprit et le coeur et tout ton être résistent. En plus, quand on ne fonctionne qu'aux émotions fortes (soit qu'on les recherche, soit que la vie nous les envoie malgré nous), les autres émotions, par contraste, on les sent à peine. Comme si tu te brulais la langue avec une boisson bouillante ; tu ressens plus rien, tes papilles sont anesthésiées.

Et pareil, quand j'étais en surmenage, je rêvais comme toi de ce fameux temps et quand il arrivait, pouf, je savais pas quoi en faire, par quel bout le prendre, et je culpabilisais ; alors qu'en fait, je passais d'un extrême à l'autre, et que mon corps ne savait plus où se situer simplement (j'ai écrit sur ça sur mon blog).

Alors quoi faire hein? (raaa, là aussi je me reconnais à fond, le faire, le désir de prendre les choses en main :)))

La méditation, c'est surement une très bonne chose, mille fois oui. Mais ça te semble une contrainte, une montagne, le bouquin est là, mais c'est au-dessus de tes forces. Tu te mets certainement trop la pression, il s'agit pas de s'assoir pendant 1h et d'analyser tous les trucs ou de tout ressentir d'un bloc. Comme disent les filles, et comme tu as commencé par le faire, 1min par ci, 3 par là, dans le bus, la file d'attente. Reprendre contact avec la chose, se rendre compte que c'est pas terrible, c'est surtout l'image qu'on en a qui l'est. Juste reprendre le fil, le tenir, par petites minutes, c'est beaucoup.

Moi ce qui m'a beaucoup aidée, dans le faire avec après l'embrasement, c'est la pleine conscience et d'être au contact de moi-même. Mais comme c'était le bordel, le tsunami et tchernobyl en même temps, je résistais à fond sur le côté émotions blablas. Alors ce qui a été salvateur, c'est la respiration et le body scan. Moins centrée sur les pensées et les émotions, plus le corps. D'abord ca m'appaise, puis ça me renseigne sur mon état, et du coup c'est mon meilleur ami : ca m'aide à poser les limites, à me faire de la place, à me reposer quand c'est nécessaire (avant, comme j'étais pas connectée, c'est ma tête qui disait, no limit). Et c'est top pour retrouver tes émotions, ordinaires ou pas au demeurant. Souvent on veut les aborder avec l'esprit. Alors qu'on peut aussi chercher à voir ce qui se passe dans le corps, ce qu'elles induisent physiquement, en terme de sensations. Le corps te dira alors ce qui est en toi et t'aidera à faire les choses, à lever les verrous, mais au bon tempo.

Et aussi comment faire ? Ben sortir du tout ou rien, parce que c'est surtout tout hein? Et on voit où ça peut mener, pousser à l'extrême. Alors oui, accepter de faire comme on peut, du mieux qu'on peut, même si c'est pas parfait, au boulot, mais aussi à la maison, avec le chéri, les gamins, la famille, tout quoi. Et tu verras : le monde ne s'écroule pas, ça tourne bien même et nous avec !  

Et enfin, le truc qui m'avait aidée : j'avais couché sur papier, à la demande de la psy, ce que je voulais voir changer, ou ce qui était important pour moi. Et après j'avais classé par ordre d'importance. Et un autre ordre, par difficulté. Ca m'avait permis de clarifier les choses et tu sais quoi ? toutes ces lignes ont bougé, dans le sens où je le voulais, dans le sens, pas nécessairement de la manière hein :)

bon ben sorry pour ce post fleuve tout brouillon. Ton message a résonné en moi, et c'est comme si j'avais voulu tout te dire d'un bloc, ou résumer l'expérience. J'ai beaucoup écrit sur le blog et c'est dans l'ordre ;)) Et puis on est là.

A tantôt, tiens bon la barre
 

Merci Marieal,

J'avais vu le titre passer dans des posts, mais je pensais l'acheter plus tard, vu la hauteur de ma pile à lire en ce moment.

Mais finalement, c'est peut-être par celui-là que je devrais commencer ! (chouette, une bonne excuse pour aller à la fnac... non, ne crie pas avant d'avoir mal, petite carte bleue...)

En tous cas je vais aller au moins regarder, car tu m'as bien donné envie !!! Merci !!!

j'ai envie de te conseiller à mon tour la lecture du libre que m'a conseillé Izabelle: le choc de la réalité de Russ Harris.

Ce bouquin a été une vraie bouée de sauvetage pour moi. Il l'est toujours, puisque mon mois de mai n'est pas encore fini...

Il t'aiderait surement à retrouver l'écoute de tes sensations et envies mais aussi remettre un peu "d'ordre" dans ce qui t'importe, dans tes valeurs pour savoir par quoi commencer.

Courage

Merci beaucoup Pattie !

Bricoler, oui, j'aime bien le mot, parce qu'il signifie que ça ne doit pas forcément être parfait, ce qui compte c'est de faire, avec ce qui est, là maintenant, avec les moyens que l'on a, comme on peut. Ca me plait bien.

J'ai fait 3 mintes de pleine conscience tout à l'heure, dans le bus, avec ma nouvelle appli (une minute, y'avait pas). J'ai survécu, Izabelle avait raison. Je n'ai rien ressenti, pas cherché non plus, juste ressenti mon corps assis dans ce bus, qui respire et qui bouge au gré des accélérations et freinages du conducteur. J'avais les yeux fermés, ça m'a permis aussi de vivre le trajet différemment, sans m'énerver après celui qui écoute sa musique trop fort ou celui qui téléphone. J'étais dans ma bulle, juste moi, dans le bus.

Pourtant j'ai encore eu des émotions fortes aujourd'hui, une nouvelle pas très bonne sur la santé de ma mère. Les émotions fortes, je les ressens bien, pas de question à ce poser, les larmes qui montent et l'angoisse dans le ventre. J'ai eu l'impression de mieux gérer du coup, ou alors c'est que ma tête ne veut plus les entendre, je ne sais pas trop. Mais si, quand même, j'ai l'impression d'avoir eu un peu de maitrise sur tout çà, de ne pas m'être laissée emporter comme d'habitude (juste un quart d'heure, mais je considère que c'est normal).

C'est encore bien bordélique, tout çà...

Prochaine étape, faire la même chose seule, sur mon canapé, pour voir.

Ah, et aussi, j'ai (enfin !) ouvert cet aprème le bouquin de ma copine sur la méditation !!!!! Et pour l'instant, j'ai survécu aussi :)

 

bravo surmonchemin, c'est exactement ça qu'il faut faire, ces trois minutes de pleine conscience dans le bus....

en effet les émotions fortes tu les ressentiras, ça c'est sûr

mais continuer à ressentir le "reste",  à TE ressentir  et donc pouvoir poser les limites de ta vie et de ton corps, c'est aussi important

le plus tu pratiqueras, le plus tu constateras que tu ne risques rien à te poser, à te ressentir

ta relation avec tes émotions, même fortes, va s'améliorer et du coup elles te seront utiles pour mener ta vie

une fois qu'on arrête de lutter contre, on s'aperçoit que les émotions sont en fait nos meilleures amies

pas dans un monde formaté, neutre et "sous contrôle", mais dans un monde vivant, où on "existe" profondément

plein de bonnes pensées pour toi

J'ai aussi eu un moment où j'avais envie de me couper de mes émotions, et Izabelle m'avait donné ce conseil. Et en effet, ça marche. Par contre, ça n'a pas marché pas tout de suite. Au début, je portais mon attention sur ma respiration, et clac, je me repliais, aucune envie de tâter du présent ! Et à force d'essayer, ça s'est déclenché, je n'avais plus l'impression que les émotions du présent étaient un danger pour moi, donc je me suis autorisée à ressentir un peu ce qui se présentait. Je me suis aussi autorisée à manger quelques émotions au passage. Je suis aussi une "tout ou rien". Je ne peux pas arriver au "tout", mais si je passais au rien, les sensations alimentaires me manqueraient. Alors je bricole avec de l'à peu près. C'est  inconfortable, parce que du coup, je ne suis pas sûre de faire ce qu'il faut. Mais j'ai bien l'impression que c'est ça, en gros, ce qu'on apprend ici : à bricoler avec ce qui est, sans établir de plan sur ce qui pourrait être ni sur ce qui devrait être.

Bon courage à toi !

Ah la la, Izabelle, comme ça fait du bien de te relire et de retrouver tes conseils toujours si pleins de sagesse...

Bien sûr que tu as raison, je n'avais même pas pensé qu'on peut aussi faire les choses "un peu" (je suis toujours une "tout-ou-rien"). Présenté comme tu le fais, c'est vrai que la minute de méditation me semble moins insurmontable.

Quant à la peur, oui, c'est possible que ce soit çà. C'est dur à définir, car je ne ressens plus les signaux (avant je savais dire par exemple que j'avais un noeud dans le ventre, ou dans le dos, là je ne sens rien). Mais peut-être que je me reconnecterai peu à peu justement avec la méditation et la pleine conscience. Déjà "un peu" pour commencer...

je crois que ton corps et ton esprit ont encore besoin de se reposer, et ne pas te lancer dans un tourbillon d'action est en effet une bonne idée!

du coup la méditation serait excellent,c'est vrai

ce qui t'en empêche?   sans doute la peur de te retrouver face à toi-même, face à ce tsunami à peine apaisé....

la solution c'est d'y aller, à petite dose, même si tu n'as aucune envie, même si tu as envie de fuir,  tu te programmes une alarme et à l'heure dite,  tu fais UNE minute de méditation, et le lendemain 2 minutes

il n'y a que la pratique qui permettra à ta peur de s'évanouir peu à peu,  pour l'instant les freins sont serrés, de peur de se re-confronter à nouveau à toutes ces émotions

mais en pratiquant, une minute de méditation, en constatant que tu as " survécu"  que ce n'est pas si terrible, puis en allongeant un peu les séances,  ça te permettra de ne plus avoir peur, peu à peu, de tes états intérieurs

c'est vraiment important car dans le cas du burn-out, on ne s'écoute vraiment pas assez, on est vraiment coupé de son intérieur

 

si tu as conscience de ta peur,  tu peux choisir de le faire quand même

si tu attends que ta peur se dissipe avnat de pratiquer, tu peux attendre longtemps....

prends ta peur par la main et respire......   rien de grave ne t'arrivera

oui qq émotions peuvent resurgir, dans ce calme qui ne sera plus léthargique, mais tu vas être en mesure de les accepter en toi-même, comme un océan qui accepte ses vagues