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La douance

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
27 jan 2012 à 10h

Bonjour et merci beacoup d'avoir créé ce site. J'aime l'humanité, l'intelligence et le bon sens qui règne ici. Rien que ça est une thérapie en soi! 

Voilà, j'ai beaucoup hésité à poser cette question car moi même je ne sais pas trop encore comment appréhender cette idée. J'ai une amie dont les enfants ont été diagnostiqués précoces. Alors je sais, ça semble être le sujet à la mode mais ses propos ont fait écho en moi et je m'y suis alors interessée.

Ce que j'ai compris, c'est que les personnes précoces tendent à développer une intelligence émotionnelle et donc une hypersensibilité souvent mal maitrisée, et qui semble de par le fait,  entrainer  parfois des troubles-encore mal reconnus- dont des troubles alimentaires.

Ces diverses lectures m'ont beaucoup touchée car depuis des années, mes émotions me pourissent la vie. C'est simple, j'ai la sensation d'être toujours en décalage avec les autres. Je me sens constamment envahie par ce qui m'entoure, les bruits, le comportement des autres. Je me décris comme une handicapée émotionnelle et j'ai l'impression qu'avec l'âge c'est de plus en plus présent. Mon empathie, trop importante m'empêche de laisser émerger mes émotions à moi. C'est à dire que je comprends tellement la personne en face que j'oublie que sa position devrait me mettre en colère et c'est seulement qq temps plus tard que la colère monte. Je dois d'ailleurs passer certainement pour une personne faible et sans opinion. Les rares fois où je me met en colère, c'est uniquement quand je me sens dans le juste, quand j'ai vérifié toutes les données. Et c'est de toute façon toujours pour les autres, rarement pour me défendre et bien souvent dans le cadre professionel, pour soulever le cas d'un patient par exemple. Tout ça est extrêmement frustrant.

Depuis des années en bonne infirmière psy que je suis, je rationnalise ces difficultés: je me sais anxieuse, encline à la procrastination. Alors je me culpabilise, me secoue dans tous les sens pour être plus combative, plus comme ci ou comme ça. Je ne suis jamais en paix avec moi même et constamment insatisfaite.

Et quand j'ai lu ces livres, j'ai eu l'impression qu'on racontait ma vie. J'ai senti sur le moment un vrai soulagement, comme si enfin j'avais l'explication à ce que je suis. Mais c'était évidemment trop simple et depuis, je rationnalise à fond, et je m'empêche d'aller plus loin dans cette démarche. J'imagine que tout le monde peut se reconnaitre dans la précocité, peur de l'échec, pensée éparpillée, hypersensibilité, profond sens de l'injustice, etc.. Qui ne peut prétendre être comme ça?

Je sais qu'il existe tout un tas de raisons pour développer des troubles de l'alimentation.

Je sais que le concept de précocité est remis en question.

J'imagine que savoir ou pas que l'on est précoce ne change pas grand chose au travail que je fais ici.

Je sais que je risque de me fourvoyer et que c'est peut être même une attitude d'évitement quant aux vraies raisons de mes comportements.

Je déteste mettre les gens dans des cases, mais je me dis aussi que si vraiment on peut reconnaitre la précocité, on peut reconnaitre qu'il existe tout un tas d'intelligence, et que c'est peut être l'espoir qu'un jour le système éducatif soit plus diversifié. (on peut rêver)

 

Mais quand même  ça me travaille et au fond de moi, je me dis que peut être ça serait un élément de plus vers un mieux être? (dans la mesure où je serais vraiment concernée)

Je me dis que vous pourriez peut être m'apporter quelques éclaircissements?

Avez vous connaissance de travaux qui existeraient sur un lien entre la précocité et les troubles alimentaires? (dans la mesure où vous reconnaissez l'existence de la précocité) Pensez vous qu'il serait intéressant d'approfondir les recherches dans ce domaine?

Et enfin LA question à 100 000 dollars à laquelle il est sans doute difficile de répondre. Est ce que je dois aller au bout de cette piste, quitte à me casser les dents, mais au moins être au clair avec ça?

 

J'espère que mes questionnement ne dévient pas trop du sujet du forum, et si c'est le cas, je m'en excuse. Mais ça fait plusieurs jours que j'écris ce mot et que je l'efface, pas peur des réactions et ce matin, je me sens d'affronter tout cela. Au cas où, il y a la RPC, n'est ce pas?

 

Merci d'avoir lu mon loooooong texte.

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7 commentaires

Bonjour mllezebre,

Merci pour ce très long texte dans lequel vous posez plusieurs questions. 

Êtes-vous une personne à haut potentiel, comme on dit aujourd'hui ? Ce haut potentiel peut-il expliquer une émotivité particulière ? Et cette émotivité est-elle la cause de vos troubles alimentaires ?

La question de savoir si vous avez été une enfant précoce vous tarabuste et, oui, je pense que cela mérite d'être exploré si vous pensez que cela peut expliquer certaines des difficultés actuelles ou passées. Les lectures que vous citez sont un bon commencement.

La précocité n'est pas toujours un avantage, bien au contraire pour beaucoup, et il ne faut pas confondre le QI qui peut très élevé avec le QE (quotient émotionnel) qui peut être très abaissé. Les enfants précoces rencontrent de nombreuses difficultés et sont souvent en situation d'échec scolaire. Ils ont des difficultés relationnelles, d'intégration, une forte sensibilité et présentent parfois une grande émotivité. 

Quant à dire que cette émotivité est la cause de vos troubles alimentaires, je n'irai pas jusque-là.

Oui, les enfants ou les adultes à haut potentiel ont souvent beaucoup d'émotions. Oui, une forte émotivité est souvent associée à des TCA. Mais les émotions ne sont pas le problème. Le problème est la façon d'y réagir. Souvent l'émotivité conduit à développer des stratégies d'évitement émotionnel, afin de ne pas être confronté à des situations d'inconfort ou de douleur émotionnel. Mais la façon de minorer ses émotions peut prendre des formes très différentes : manger, boire, fumer, jouer, acheter... Au  bout du compte, le problème n'est pas d'avoir des émotions mais de ne pas pouvoir les supporter et ce qu'on met en place pour ne pas y être confronté.

Dans le cas du TCA, C'est l'aliment qui est censé apporter le réconfort et c'est souvent la restriction cognitive qui empêche de l'obtenir. C'est pourquoi nous engageons un travail sur deux axes : augmenter la tolérance émotionnelle et corriger le trouble du réconfort.

Connaitre la cause de ses émotions ne suffit donc pas à corriger le trouble alimentaire. Mais cela peut grandement améliorer sa qualité de vie et aider à résoudre un grand nombre de ses problèmes.

 J'espère vous avoir apporté un petit éclairage. Et je vous souhaite le meilleur succès dans votre démarche.

JP

Merci beaucoup de votre réponse rapide. Bon week end à vous! smiley

Les filles, d'abord, merci pour vos réponses qui vraiment m'apportent beaucoup.

Tourmaline, nos post se sont croisés et donc effectivement le premier livre que j'ai lu était celui de JSF et j'ai particulièrement apprécié son approche même si des fois j'ai la sensation qu'elle en rajoute un peu. Ta démarche me rappelle effectivement ce que je vis en ce moment et ej recherche peut être une sorte de reconnaissance, ou de soulagement, peut être une envie qui vient très loin qu'on m'aide à savoir qui je suis.

 

Isabellej: le pseudo rejoint effectivement les fameux zèbres de JSF. Je n'y ai pas pensé tout de suite, au début je voulais simplement changer mon pseudo habituel. Coincidence? :) 

Tourmaline et Isabellej, vous illustrez chacune la thèse et l'antithèse en quelquesorte de cette situation.

Lia, merci pour ton commentaire, n'hésites pas à développer si tu le souhaite. :D

coucou Mle Zebre, d'abord je m'en suis doutée tout de suite vu ton pseudo et aussi ton premier message sur le blog....

dans mon métier, je travaille avec des enfants à haut potentiel intellectuel (mais pas que), et je confirme l'hyper-tout...

hyper-esthésie....  et donc la plupart du temps.... hypersensibilité émotionnelle qui se traduit de façon très variée d'ailleurs

en revanche pour l'intelligence émotionnelle c'est parfois plus compliqué, mais ça dépend des enfants et surtout de l'entourage, de leur parcours

perso j'ai une fille haut potentiel intellectuel, hypersensible bien sûr, mais avec des outils et de bonnes conditions, on y arrive, du moins j'espère qu'on est sur de bons rails

pour ma part, en ce qui me concerne, j'en ai émis l'hypothèse,  car en effet mon tableau ressemble beaucoup au tien, mais je n'ai jamais eu envie de me faire tester je dois dire, je ne vois pas ce que ça m'apporterait......   c'est un chiffre, mais ça correspond à ce à quoi ça correspond...   une performance à un certain nombre de tests qui se corrèlent de façon varié autour du fameux facteur G...   bon... et alors?

pour ma part, je ne ressens pas le besoin de tester mon potentiel intellectuel, il me suffit de savoir, ça pas de doute, que je suis hypersensible, au niveau sensations physiques et émotionnelles, que je suis hyperempathique (comme toi), et de travailler en conséquence....

en tous cas j'espère que tu trouveras la sérénité dans cette démarche

Bonjour,

mon fils a été "diagnostiqué" (comme si c'était une maladie !) précoce à l'âge de 7 ans. Cela m'a fait me poser beaucoup de questions sur moi-même qui me suis toujours vécue comme "bête" jusqu'à l'âge de 30 ans puis, qui es restée dans le flou avec cette idée "non, ce n'est pas que je suis bête, c'est que je n'ai pas une intelligence normale" sans vraiment savoir ce que j'entendais par ça. Comme toi, je pensais que j'étais une handicapée émotionnelle, d'une susceptibilité anormale et une handicapée  de la relation en plus...

Je ne suis pas restée dans le flou. Cela devenait trop douloureux surtout que pour moi, mon fils est "normal" (il a 16 ans maintenant et il est bien plus épanoui, sachant qui il est, que moi au même âge !!!) Je me suis fait tester et j'ai bien fait. Pour moi, cela a mis les choses à leur juste place. Ce n'est pas être plus ou moins, c'est être différent. c'est vraiment une manière de penser différente qui génère grandes joies et grandes souffrances.

Quand je te lis, je me retrouve il y a quelques année. Fais ce que tu dois faire pour être sûre et bien dans ta peau. Tu verras qu'à la fois, cela pose les choses, on souffle, et que cela ne résoud rien car il faut faire avec ce que l'on est.

Mais il plus facile de faire avec ce que l'on est lorsque l'on sait qui on est. cela m'a beaucoup aidé dans mes relations avec les autres. (J'attends patiemment qu'ils arrivent à la conclusion évidente pour moi dès le début de la réunion. Je sais que je parais bizarre à plein de gens, avec un sens de l'humour étrange. Je me rappelle qu'ils ne pensent pas comme moi, que je dois traduire ma pensée et qu'ils ont aussi des tas d'idées que je n'aurais pas.) Et quand je déprime parce que je me sens un peu une extra-terrestre, seule de mon espèce, je me rappelle que je ne suis pas nulle, juste différente...

En plus du livre que te conseille Lia, je te propose la lecture de "trop intelligent pour être heureux ? l'adulte surdoué" de Jeanne Siaud-Facchin aux éditions Odile Jacob. Si je le préfère au premier cité, c'est peut-être que je l'ai lu avant. Ils sont très différents dans leur approche et complémentaires.

Bonne route...

Je n'ai pas le temps de trop développer (je le ferai peut être plus tard) mais je me reconnais dans tes questions et recherches,as tu lu "je pense trop"? 

Non celui ci, je ne l'ai pas lu. J'en ai lu 3 ainsi que tout ce que j'ai pu glaner sur internet, entre autre"trop intelligent pour être heureux" de Jeanne Siaud-Facchin. les autres, je ne me souviens plus des titres.