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craquage en "société", devant les autres

L’alimentation émotionnelle Les envies de manger émotionnelles
21 Mar 2012 à 16h

Ce que j’ai vécu ce week-end résume atrocement bien mon rapport complexe avec la nourriture. Week-end en famille (mon compagnon et ma fille) avec un autre couple (parents aussi) que nous ne connaissons pas très intimement. Tout se passe bien, petite virée à la plage puis ballade sur le marché du village pour faire les courses pour le repas. Emballée par les choses qui se passent bien, je propose d’acheter un gâteau pour le dessert. La fille du couple ami commence à émettre des réserves, son compagnon aussi, « nous ne sommes pas très dessert », « ça va faire beaucoup », etc. Dans le contexte de linecoaching, je me dis que ce sont eux qui ont un problème de restriction alimentaire et que si j’ai envie d’un gâteau je l’achète. Au fond, à ce moment-là, je me trouve surpuissante car assumant pleinement mes envies (et mon énorme ventre) face à une fille sans un gramme de trop qui ne préfère pas acheter de gâteau. Une fois à table, bien sûr, tout le monde se sert de gâteau (même ceux qui rechignaient à l’acheter !) mais juste un petit peu, histoire de contrôler leur poids. Je sens que ça m’énerve, je n’arrive pas à trop savoir pourquoi mais quoi qu’il en soit, je rentre dans une logique de « provocation » (qui s’avère plutôt être autodestructive) et j’entreprends de finir le gâteau toute seule, sans aucune faim bien sûr.

Ensuite se déploie le schéma classique : la honte (qu’est-ce qu’elle va penser de toi, déjà qu’elle lorgne sur tes bourrelets et en plus tu te donnes en spectacle en te goinfrant devant elle), la tristesse en voyant les photos du week-end où je ressemble à une grosse truie (si les photos n’existaient pas, je ne saurai pas que je suis grosse car je n’en ai jamais l’impression) et les remords, la culpabilité… une déprime de deux jours sans me connecter à linecoaching, comme si m’y attendaient des reproches.

La grande question dans tout ça, c’est pourquoi s’enclenche tout ce mécanisme alors qu’en toute logique, ça devrait être plus simple de se contrôler face aux gens (cela fait bien longtemps que je n’ai pas d’EME toute seule, car j’arrive à rester en pleine conscience quand je suis seule). C’est terrible cette façon d’agir, cette envie de provoquer qui se retourne contre moi.

Le programme LC parle du fait d’assumer ses EME sans culpabilité, mais dans mon cas, la culpabilité arrive à retardement, le soir en rentrant du we et surtout le lendemain en voyant les photos, etc.

Est-ce que d’autres se reconnaissent dans ce comportement ou est-ce que je suis vraiment schizophrène ? Pourquoi a-t-on parfois l’impression que notre inconscient est contre nous ? Je me sens triste…

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6 commentaires

Bonsoir Onereta,

Quand je lis ton récit, une chose me saute au yeux en fait elle me dérange parce que j'ai l'impression de me revoir il y a quelques années! En fait il semblerait que tu imagines beaucoup ou que tu présumes beaucoup de choses sur ce que pensent les autres, en particulier ce couple que tu ne connais pas bien. Tu te compares beaucoup, et toujours dans le mauvais sens, cela te fait souffrir et immanquablement cela a déclenché une belle EME! Tu imagines qu'ils ont un problème de restriction, tu associes le fait qu'elle soit capable de garder la ligne avec son refus d'acheter un gateau, et finalement tu penses qu'ils n'en mangent qu' "un tout petit peu, histoire de contrôler leur poids".

Et s'ils n'en avaient tout simplement pas envie au moment de l'acheter, ce gateau, et s'ils s'étaient laissé finalement tenter au moment du dessert pour le plaisir de partager ça avec vous en l'honneur du bon moment passé ensemble, mais qu'ils n'en ont pris qu'un tout petit peu parce qu'ils n'avaient plus faim justement... Mon interprétation tendant du coup à prouver l'inverse de la tienne: ce couple n'est pas en restriction! C'est mon interprétation et pourtant je pars de ce que tu nous racontes! Je la trouve moins stressante.

Je ne cherche pas à faire une démonstration parfaite, je ne maitrise pas assez la méthode pour ça et puis je ne suis pas sûre de bien m'exprimer mais on dirait que ton craquage et tes EME en général sont causées par tes pensées parasites toujours très négatives.

La RPC va sûrement t'aider à en prendre conscience, mieux que je ne le fais ;o), et à te détacher de ces pensées qui déclenchent tes crises je crois.

Bref ne te décourage pas ! Et c'est super que tu prennes le temps de raconter tout ça, peut-être que tu devrais envoyer une copie de ton post au coach d'ailleurs.

 

Bonne route ici!

Merci Fabou d’avoir pris le temps d’analyser tout ça !

Tu as parfaitement raison, je suis très paranoïaque (mes parents me le disent depuis toujours !!) et ce week-end a été une belle démonstration des dégâts que cela provoque. J’aimerais pouvoir analyser les choses avec la bienveillance que tu proposes, je suppose que ça viendra si j’arrive à rester en pleine conscience. Si j’arrive à vaincre ça, pour moi ça vaudra plus que toutes les pertes de poids !!

Merci pour votre soutien !

C'est typiquement le genre de comportement que j'aurais pu adopter...

 

Merci Fabou pour cette belle interprétation. Comment as-tu changé de vision ?

Salut les filles, je suis contente si je peux aider.

Alors BlackKam, pour parler de moi (gloups!) j'ai changé parce que je n'avais plus le choix, tout ce que j'imaginais de ce que pensaient les autres sur moi m'était devenu tellement insupportable que ça m'a conduit à ne plus exister, je rasais les murs et ne prononçais presque plus un mot, j'exagère à peine, en fait non je n'exagère pas.

Cela impliquait de la peur, parce que j'étais écrasée par le jugement (présupposé) des autres, une absence quasi totale d'estime de soi, certains bredouillent quand ils sont intimidés moi je ne pouvais même plus penser, j'étais littéralement absorbée par les autres.

J'ai commencé à aller mieux, en simplifiant beaucoup, quand je me suis centrée sur les FAITS, juste les faits, sûrs et établis.

Et puis quand je me suis forgé MES  points de vue, sans tenir compte de ceux des autres. Je les ai trouvé pas si cons mes points de vue!

Quand je me suis dit: ok je me trouve grosse, moche, bête, mais les autres vont devoir compter AVEC MOI, je vais imposer ce que je suis, je vais exister, sans faire dépendre mon existence de celle des autres. Et puis on verra!

Et quand je me suis enlevé la pression de vouloir PROUVER (c'est arrivé plus tard), je n'ai rien à prouver, les faits le feront , si tant est que les gens ont besoin qu'on leur prouve quelque chose.

Et je peux vous assurer que pour canaliser toutes les pensées automatiques ou les pensées négatives que j'avais dans la tête il en a fallu de la pleine conscience, de la méditation, pour poser les choses à plat, parfois qur le papier, surout celles qui me provoquaient palpitations et fuites bref un gros stress paralysant.

Bon c'est sans doute un peu brouillon mais en gros c'est ça. On a chacun des étapes à franchir pour évoluer dans le but de se sentir bien et je trouve qu'ici on avance beaucoup, alors tant mieux si vous avez trouvé LC sur votre route, exploitez-le à fond j'aurais adoré pouvoir le faire il y a 15 ans et quelque.

 

Bonsoir Oreneta,

Comme toi, je me sens beaucoup plus à même de gérer mes EME quand je suis seule.

Comme toi, je ne me sens grosse que quand je me vois en photo, ou lorsque je vois mon reflet à côté d'une autre fille.

Ce que je lis dans ton témoignage, c'est toute la colère que le comportement de ce couple a réveillé en toi.

Et c'est compliqué de comprendre et de trouver pourquoi cette colère est là, et qu'est-ce qui fait écho chez toi à ce moment-là.

Un jour mon analyste m'a dit que manger trop c'était une façon de me punir... je ne sais pas si elle a raison, je ne sais pas si c'est pareil pour toi, tout ce que je sais c'est que nous pardonner à nous-même ces expériences malheureuses nous aidera à avancer, j'en suis certaine.

Tu n'es pas schizophrène, tu n'es pas seule.

Hier soir en m'endormant j'ai pris mon ventre dans mes mains et je l'ai aimé pour la première fois de ma vie.

Je t'envoie mes pensées les plus chaleureuses pour la soirée.

Merci Belette,

Effectivement, depuis que j'ai commencé le coaching, je réalise à quel point je suis animée par la colère, et son lien direct sur mes problèmes de poids. Espérons que du constat je saurai passer à l'action.

Merci en tout cas pour ton empathie, ça rassure de savoir que d'autres nous comprennent.