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j'aime j'aime la faim !!!

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Trouver et aimer la bonne faim
20 Mar 2013 à 18h

oui, moi, l'intolérante aux frustrations, l'éternelle affamée dans ma tête et limite en hypo, obligée de manger tout et tout de suite ... ben je découvre que tout est faux, et là, je découvre que progressivement, non seulement je la supporte, la faim, mais je l'aime ... non pas le trou dans le bidou, mais bien la promesse du plaisir qui va suivre !!!!

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35 commentaires

Je pense que notre rapport à la faim est complexe. Parfois on n'entend pas ou on ne comprend pas les signaux que nous envoie notre corps. Parfois on n'arrive pas à les respecter : soit on refuse de manger quand on a faim (parce qu'on est en restriction cognitive), soit on mange alors qu'on sait parfaitement qu'on n'a pas du tout faim ou juste un tout petit peu et qu'on aurait pu bien attendre un peu plus. Et en plus, il y a cette fameuse peur de la faim qui est souvent très présente et qui vent parfois tout brouiller dans le peu qu'on avait réussi à comprendre...

Je viens de finir l'étape de la découverte de la faim. Comme lors de mon premier passage sur le site, elle a été très importante, très riche en découvertes (ou redécouvertes). J'ai bien pris conscience que je n'attendais pas d'avoir la bonne faim pour manger. Bien souvent, je ne me posais même pas la question... juste je me mettais à manger par habitude ou parce que je savais que cela me ferait du bien (au moins momentanément...) ou encore plus souvent parce que je n'avais pas envie de me dire non (et que je pensais que je faisais déjà assez d'efforts dans ma vie, dans mon travail, alors que je n'allais pas encore en plus me priver pour la nourriture... faut pas déconner non plus !).

La peur d'avoir faim, la peur de manquer était assez présente pour moi, mais je trouve que l'expériementation des différentes faims (petite, moyenne, grande) m'a bien permis de dédramatiser tout ça et de me rendre comme que c'était dans ma tête que ça se passait et pas dans mon corps. Je me suis rendue compte que je ne risquais rien à ne pas manger tout de suite, à attendre d'être sûre d'avoir bien faim.

Je me suis rendue compte aussi que la RPC (même juste quelques respirations profondes) m'aidait beaucoup aussi à gérer les choses lorsque la faim augmentait et que je ne pouvais pas manger tout de suite, car une des peurs est que la faim devienne trop forte à un moment où on ne peut pas manger (notamment quand on est au boulot).

Donc plus besoin d'avoir peur et par contre, besoin de garder cela en conscience et donc de me rapperler régulièrement ces sensations pour ne pas que les bonnes vieilles habitudes ne reviennent au galop... Donc le week-end, je me crée un nouveau rituel : je fais sauter ou je décale au moins petit déj pour attendre d'avoir vraiment faim au moins une fois dans la semaine et garder en tête l'échelle des petite/moyenne/grande faim (je sais que progressivement, je peux oublier ce que j'ai trouvé si parlant quelques semaines/mois auparavant).

J'aime, j'aime la faim ! Oui, je suis bien d'accord avec ça !

Je viens d'achever la dernière sous-étape de l'étape de la faim, au cours de laquelle il faut manger un aliment apprécié (j'ai choisi un carré de chocolat noir noisette) avant le repas en ayant une bonne faim et ensuite remanger la même chose après le repas, sans faim.

Durant cette étape, on distingue le soulagement (manger quand on a faim soulage un inconfort), le goût (le goût de l'aliment) et la satisfaction (sensation agréable due au fait de manger un aliment qu'on apprécie).

J'ai remarqué un truc intéressant et qui m'a étonnée : le premier carré de chocolat, mangé avec faim, m'a clairement soulagée et le goût était bon. Par contre, la satisfaction n'était pas au rendez-vous : j'ai réalisé que malgré le fait que j'aime l'aliment, je n'étais pas satisfaite parce que de un je n'avais pas envie de manger ça (je voulais mes asperges pelées "avec amour" durant 45 minutes !!!) et de deux, il y avait une petite voix qui me disait que "ça ne va pas" de commencer le déjeuner par du chocolat !

Par contre, le second carré, mangé sans faim, ne m'a pas soulagée (logique, je n'avais plus faim), était moins bon au goût (logique, j'avais plus faim) mais m'a procuré une satisfaction supérieure parce que "ça va" de manger un carré de chocolat noir avec un thé après le repas.

Tout ça pour dire que je suis plus(+)  influencée par les règles alimentaires et la restriction que ce que j'imaginais. Je crois que je n'en suis pas encore débarrassée et que les étapes du parcours sur ces sujets vont m'aider.

Je ne regrette absolument pas de recommencer mon parcours ! Je l'aborde vraiment différemment, en mode "observation", sans a priori (ou en tout cas beaucoup moins). Et j'apprends beaucoup plus ! Ceci dit, je n'étais tout simplement pas capable d'agir comme ça lors de mon premier parcours. Les EME étaient encore beaucoup trop présentes, les émotions insupportables et l'envie de maigrir beaucoup trop pressante.

Contente de lire que cela peut finir par devenir agréable . Ca donne des perspectives, merci ! smiley

Pour l'instant la sensation de faim est passée chez moi du stade "très désagréable" à "supportable". Le ressenti corporel et les émotions qui s'y attachent ont encore une valeur négative. Je suis quand même contente de supporter progressivement la faim au quotidien, et j'espère qu'un jour je la vivrai comme une promesse de plaisir !

sûrement Laureline, car je trouve que tu progresses très vite!

oui tu as raison, quand la faim n'est plus associé à la bataille, au combat,  et qu'elle reprend son rôle normal : un signal qu'un bon repas va devoir être nécessaire...

alors les sensations de la faim deviennent agréables, une jolie promesse

ce qui nous montre que des sensations qui pouvaient être perçues comme "dangereuses"   sont ensuite perçues comme "agréable"   selon le sens qu'il y a derrière, ce que symbolise ces sensations

quand ça symbolise qu'il est temps de se régaler, c'est autrement plus sympa que quand ça symbolise la lutte contre nous-même et la peur....

 

bravo à toi