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Peur de maigrir

L’alimentation émotionnelle Les envies de manger émotionnelles
Animatrice forum En or (1004) Très actif (30)
15 Juil 2013 à 20h

J'ouvre un post à ce sujet, puisque depuis longtemps, cette peur de maigrir, plus inconsciente que consciente  (puisqu'officiellement j'ai bien envie de maigrir), me provoque je pense la plupart des mes EME de fin de repas....

en ce moment le soir c'est flagrant....  grosses fringales APRES le repas du soir....  insatiables....

cela me fait le coup dès que je maigris, comme un espèce d'affolement

ce n'est pas une vraie faim mais ça y ressemble beaucoup ce qui est très destabilisant

 

je pense que cette peur de maigrir est multiple, déjà elle est naturelle, mais elle s'amplifie par mon histoire certainement

pour l'instant la seule chose que j'ai réussi à faire remonter à la surface, c'est la peur de se retrouver  "sans protection" si je deviens vraiment mince

cela est absolument irrationnel car j'ai déjà été plus mince que maintenant (et je me trouvais trop grosse bien sûr)

 

bref je n'en connais pas les tenants et les aboutissants, mais j'ai penser que le noter ici pourrait m'aider à l'appréhender plus sereinement chaque soir

 

ce soir donc, à nouveau : grosse fringale post-diner, envie de féculents (comme d'hab)

peur de maigrir reconnue, acceptée.....    mais je n'ai pas sur-mangé, je la laisse évoluer gentiment

 

et vous, avez-vous des fois ce genre de peur qui agit de façon "souterraine"?

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96 commentaires
Je vous rejoins sur la peur de séduire, le rapport aux hommes etc. Je ne rajoute rien là dessus vos propos sont très parlants. Pour moi en plus il y a une peur de la déformation. J'ai autour de moi des personnes qui ont beaucoup maigri 30, 50 voir 60 kilos (avec chirurgie bariatique). Et j'ai une hantise de la peau qui pend, des seins sur le bide et du bide sur le pubis! et des bras de chauve souris. Personne ne peut me garantir (au contraire) qu'en maigrissant je conserverai mes contours que j'aime actuellement même si je suis grosse je me trouve ferme. Alors quelque part autant rester grosse pour moi, pour en pas souffrir de cet effet secondaire de la perte de poids. Et la chirurgie réparatrice est quelquechose que je n'envisage pas, pas les sous (pas remboursé en suisse) et pas envie de passer sur le billard une fois de plus. Me reste l'espoir de maigrir un peu tout lentement jusqu'à la taille 46 et y rester en pleine forme.
Salut les filles! C'est un sujet qui me parle beaucoup. Je me suis rendue compte récemment que je reprends systématiquement du poids quand on me fait remarquer que j'ai perdu, tout comme je reprend lorsque ma balance m'annonce que je maigris. Je retrouve aussi ces interrogations autour de la peur d'être séduisante, peur de ne pas pouvoir gérer. Mais j'ai aussi la sensation que je me sens rapidement agressée par le monde extérieur, beaucoup de choses sont intrusives pour moi et surtout, surtout je vis dans l'illusion que je ne sais pas me défendre. Je suis tellement perfectionniste que je ne m'autorise pas à me mettre en colère de peur d'être ridicule, à côté de la plaque, que peut être je ne vaux pas la peine de me défendre. Quelque part je suis souvent comme une petite fille face à l'autre qui sur le moment me donne l'impression qu'il est plus fort, qu'il sait mieux que moi, qu'il a raison. Je suis souvent fuyante dans mes rapports et mes amies sont mes amies parce qu'elles ont su m'apprivoiser, et elles acceptent que je me referme parfois comme une huitre. Ma défense réside donc dans l'évitement et l'immobilité, et plus on est lourd, plus il est difficile de nous pousser. D'ailleurs je me ronge les ongles et je me dis souvent que je ronge mes griffes, comme si j'avais peur de les utiliser. Une dernière piste de réflexion: je ne crois pas avoir peur de réussir si je maigris, je crois que j'ai peur que malgré ma minceur je ne réussisse pas mieux. Mince, je n'aurais plus d'excuse pour ne pas faire les choses. Peut être que pour perdre du poids, je dois accepter que ma sensibilité, mes milliards de questions par minute, ma sensation d'être toujours à côté de la plaque soient toujours présentes, même en changeant physiquement.. Il faut que je me dise que je ne serai pas forcément plus à l'aise en groupe en étant mince ni plus audacieuse, ni autre tout simplement. Pour maigrir peut être faut il plutôt essayer de plonger en soi à la recherche de celle qu'on est sous la graisse, la vrai soi plutôt que de chercher à modeler celle qu'on croit devoir être. C'est pas si simple de faire le tri entre les deux, surtout quand on imagine que tout çe qu'on est ne vaut pas la peine. C'est faire le deuil de son moi idéal tout simplement et accepter de voir la beauté qu'on possède déjà mais qu'on refuse de s'attribuer. Ce qui me fait penser à un truc, un peu à chaud là, il faudra que j'y réfléchisse plus longuement . Est ce que la graisse ne cache pas qqchose dont on a honte? En ce qui me concerne j'ai souvent l'impression d'avoir un truc honteux que personne ne doit voir au risque d'être montrée du doigt. Aucune idée de ce que c'est, d'ailleurs il n'y a ses doute rien, c'est juste une idée que me fais. En tout cas si je maigris est ce que je n'ai pas peur de laisser émerger cette chose. Peut être la femme que je suis? Peut être m'a t'on laissé entendre un jour qu'être une femme, séduisante qui plus est était honteux? C'est fou, au fur et à mesure que j'écris, j'ai tout un tas de théories qui fusent. Alors je crois que je vais m'arrêter là, sinon je vais finir par faire ma psychothérapie ici! :)

Le fait d'avoir peur de séduire, çà fait écho en moi.

Ado et jeune adulte, je plaisais aux hommes d'âge mûr ( ils avaient au moins 30 ans !!!  On ne rit pas. J'en ai 54 aujourd'hui et je trouverais çà plutôt sympa). Vraiment les hommes me faisaient peur.

J'ai déjà pris du poids à cette époque mais assez raisonnablement.

Autre piste : quand j'étais petite, j'étais maigre, transparente, absente. je faisais tout pour me faire oublier.

Je crois que j'ai grossi beaucoup quand j'ai dit " stop, j'existe, regardez-moi ".

Le poids était symboliquement ma volonté d'être vue, entendue.

Maigrir, çà voudrait dire me reconnaître le droit d'exister tout simplement.

j'espère être au début de ce chemin

çà fait un peu tragi comédie ce que j'écris,  non ?

Je repasse entre deux... Ce que tu dis Laureline me souligne qu'il y a deux choses pour moi dans la peur de perdre ma protection, ma couche de gras... D'abord la peur d'être agressée, très viscérale et malheureusement très liée à mon histoire d'ado, et la peur d'être de nouveau séduisante, et donc peut-être tentée, et donc de mettre mon couple en danger. Y'a du pain sur la planche ici aussi, on dirait !!

Bonne idée de lancer un sujet comme celui-là ! J'aime bien ta proposition Izabelle, parce que mes EME sont également souvent le soir, en fin de repas. Le terme de "sur-manger" me parle d'ailleurs.

Quand ça arrive (quasi tous les soirs en ce moment) j'ai tendance à mettre ces EME en lien avec des choses assez  "immédiates" : la journée de travail, les petites contrariétés de la vie... j'en oublie les mouvements de fonds, comme la peur de maigrir. Pourtant j'y pense en ce moment, mais ça ne vient pas au moment des EME, et pas non plus lors de la RPC... En gros, je n'y pense pas dans des moments de ressenti, plutôt dans des moments de réflexion sur ce qui se passe.

La "peur de maigrir" est une vieille connaissance, en raison d'elle j'ai stagné à un poids élevé pendant des années. J'y croyais dur comme fer à cette peur. Elle était très agissante dans ma vie, j'ai vraiment longtemps pensé que mes kgs me protégaient. Au début de LC elle s'est faite discrète, mais maintenant, après cinq mois sur LC et quelques kgs perdus, je l'ai retrouvée.

Cela me renvoie à de la fragilité. A une carapace qui s'en irait. A des désirs qu'il faudrait assumer (plus mince, je n'aurais pas le choix !?). La peur, ce serait d'apparaître plus fragile (et plus désirable), et de ne pas savoir me protéger de cela, ne pas savoir gérer la bonne distance par exemple. C'est une façon de ne pas avoir confiance en moi... Pourtant, y'a pas de raisons... on a tous des ressources.

Aussi comme tu le dis Izabelle, reconnaître ces peurs, les accepter... et défusionner...  pour qu'elles soient moins agissantes (pour moi ça veut dire : ça pourrait être le bon moment pour passer à la librairie et acheter le fameux bouquin "Le piège du bonheur" avant les vacances).

Laureline

Je suis convaincue que la peur de maigrir est un frein puissant pour moi (de même que la peur de grossir, du reste... Allez comprendre !). Peur de perdre ma couche de protection. Peur de ne plus avoir mon identité. C'est plus subtil que la première. En fait, je pense que mon surpoids me définit. Il me caractérise. Alors qui suis-je si je ne l'ai plus ? Quand je commence à perdre du poids, j'ai parfois cette étrange pensée en regardant les inconnus autour de moi dans la rue : "quoi, tous ces efforts pour ressembler à tout le monde ?". Peut-être aussi peur de réussir, peur d'être enfin "arrivée" puisque cela fait des années que je poursuis cet objectif... Voilà pour quelques idées rapides, la troupe m'appelle pour aller jouer !