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Tout change

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Trouver et aimer la bonne faim
01 avr 2013 à 12h

Je suis en train de tenter l'expérience de la grande faim pour clore 15 jours de découverte de la bonne faim. Cette expérience de la grande faim m'inquiétait un peu, je crois. Je l'avais pourtant déjà tentée l'année dernière lors de ma première tentative sur LC. J'ai donc pris le temps pour trouver un moment pour faire cette tentative le plus sereinement possible, sans me précipiter (je crois que l'année dernière, j'avais bâclé cette étape). Je sens que cet apprentissage, cette redécouverte de la faim est très important pour moi. Je mange si souvent sans savoir si j'ai faim ou pas, sans même me poser la question, à vrai dire.

Cette observation de la faim est vraiment étonnante. On se rend compte que la faim change, évolue, enfle, puis dégonfle. Tantôt elle occupe tout l'espace, tout le champ mental. Tantôt elle s'efface derrière ce qu'on est en train de faire. Tantôt elle nous donne une impression de légèreté, tantôt on se sent sans la moindre force. C'est vraiment étonnant, tous ces changements d'instant en instant. C'est étonnant, car lorsque la faim est inconfortable, on a l'impression qu'on ne pourra pas la supporter une seconde de plus. Pourtant, si on respire, si on applique la RPC appliquée à la sensation de la faim, et bien, elle diminue ou en tout cas, la gêne diminue. Et on tient un peu plus longtemps...

Je trouve que cette expérience permet vraiment de prendre conscience de ce phénomène que tout change : nos sensations, nos ressentis, nos sentiments, nos humeurs changent et finalement ce qu'on pensait insurmontable, insupportable, au delà de nos forces, peut s'affronter, se supporter, bien plus facilement qu'on ne l'aurait cru.

Je me demande si ce n'est pas notre peur, nos appréhensions qui nous compliquent le plus la tâche, en nous faisant anticiper des difficultés bien pires que celles que nous rencontrons réellement.

Et même quand c'est dur moralement, émotionnellement, même quand ce n'est pas confortable physiquement, on peut se dire que ça ne dure pas. Tout change, tout le temps. Y penser m'aide à supporter les mauvais moments. Mais de plus en plus, j'essaye d'y penser aussi quand ça va bien, pour me préparer au moment où ce sera moins bien. Les bons moments aussi ont une fin, alors il faut vraiment en profiter quand ils sont là pour ne pas les regretter quand ils seront partis...

Oups, je me laisse emporter... vraiment c'est étonnant, ce vers quoi la faim peut nous mener !! lol

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8 commentaires

j'aime bien quand tu te laisses emporter!

une belle découverte, surtout quand on le vit soi-même.... c'est autre chose que juste le savoir..

merci pour ce partage

Merci beaucoup pour ce message, je sens qu'il va bien m'aider à vivre la grande faim que je vais devoir "affronter" d'ici quelques jours (mais pas tout de suite, je fais une pause !)

Oui, ne t'inquiète pas tout va bien se passer ! Les sensations passent, évoluent et ne deviennent difficiles à supporter que lorsqu'on se focalise dessus. Je trouve que la RPC adaptée à la sensation de la faim aide vraiment beaucoup : observer ce que l'on ressent, mais ensuite pouvoir se centrer sur la respiration. Je trouve que les inspirations et expirations profondes font un bien fou : elles m'aident vraiment à me calmer et à diminuer mon inconfort.

Aujourd'hui je vais m'en servir en attendant mon intervention chirurgicale puisque je dois rester à jeûn. Normalement je dois passer sur le billard vers 12 h 30 s'il n'y a pas de retard (et apparemment il peut y en avoir beaucoup !).  Car malgré les expérimentations des derniers jours de savoir que je n'allais sans doute pas manger avant cet après-midi, cela m'a créé un peu d'anxiété !!! lol

Qu'il est important de répéter les expériences, même quand elles sont frappantes pour nous... car on oublie vite et on retombe vite dans nos vieilles habitudes, bien installées !!!

Bonne journée à toi Lyphaé et bonne expérimentation quand tu seras prête !

Hier c'était mon tour de tester la grande faim. J'ai commencé par la grande parce que c'était le week-end (plus facile) et puis parce que j'étais motivée et je me sentais prête à la tester... Ce qui n'aurait peut-être plus été le cas deux jours plus tard ! J'ai donc profité de mon élan de motivation (dû à la pleine conscience appliquée à la faim qui commence vraiment à pacifier ma relation à la faim !). Et puis la petite et la moyenne faim, je les connais bien...

Hier matin donc, je me suis réveillée avec l'estomac dans les talons à 8h. J'ai failli abandonner l'exercice avant même de le commencer ! Ma faim moyenne était déjà là, j'avais vraiment très faim, pas envie de patienter avant de manger et certainement pas envie de sauter le petit déjeuner et le déjeuner. Je me suis dit que c'était bête, qu'il s'agissait d'une expérience, que je n'avais rien à perdre et qu'au pire je mangerais avant midi, pas la fin du monde, surtout si la grande faim était déjà là.

Je me suis donc préparé un café et puis j'ai commencé le ménage. La faim s'est effacée devant les activités et elle n'a repointé le bout de son nez que quand je me suis arrêtée, vers 11h30. J'ai préparé le repas pour l'homme sans aucune envie de manger. Ce n'est pas que je n'avais pas faim, mais j'étais dans une phase où je ne la sentais pas, je crois (la faim va et vient, quand on ne la satisfait pas...).

Je n'ai pas mangé avec lui, j'ai bu un thé à la place. Vers 12h30, la faim est revenue et j'ai fait une pleine conscience. Je me sentais capable d'attendre encore. Jusque 13h30 où j'ai commencé à avoir mal à la tête et du mal à me concentrer, clairement dû à la grande faim. J'ai hésité à manger et puis j'ai décidé de patienter encore trente minutes, pour voir ce qui allait se passer. Après tout, j'étais chez moi et pas sur le point de tomber dans les pommes !

Le mal de tête et la difficulté de se concentrer ont disparu en une demi heure. Par contre, j'avais vraiment TRÈS faim ! J'ai finalement mangé à 15h, heure à laquelle la faim commençait vraiment à m'obséder.

La bonne nouvelle ? J'étais en mode observation, sans avoir peur, sans me forcer, et du coup je n'ai même pas englouti mon repas, je l'ai dégusté et je n'ai pas dépassé la satiété...

J'étais plutôt fière de moi ! Je crois que je vais faire une deuxième grande faim durant cette semaine (pas aujourd'hui, je suis pas maso quand même !), juste pour me rassurer que la faim est vivable, même quand elle est grande !

bravo Lyphaé, tu as dédramatisé la grande faim en en faisant l'expérience tout en t'observant

eh oui ce n'est pas si terrible, d'autant que le corps s'adapte

ensuite bien sûr ce n'est qu'un exercice, bien heureusement...   laugh

Lyphaé tu écris : "La bonne nouvelle ? J'étais en mode observation, sans avoir peur, sans me forcer, et du coup je n'ai même pas englouti mon repas, je l'ai dégusté et je n'ai pas dépassé la satiété...

J'étais plutôt fière de moi ! Je crois que je vais faire une deuxième grande faim durant cette semaine (pas aujourd'hui, je suis pas maso quand même !), juste pour me rassurer que la faim est vivable, même quand elle est grande !"

 

Alors, là, Lyphaé, je trouve que ce post devrait apparaître sur tous les fils pour être lus par TOUS

C'est tellement bien dit et c'est tellement la peur de beaucoup (dont moi....d'ailleurs je n'ai fait l'exo qu'une fois !)

Merci et bravo....

Merci Lorraine  :-)

Bravo Lyphaé : quelle expérience ! En plus, tu as réussi à déguster ton repas et tu as envie de recommencer dans quelques jours ! Chapeau ! Tu peux vraiment être fière de toi !

C'est pour ça que je disais que c'est presque grisant cette expérience de la faim : ça casse tous nos a priori, toutes les croyances sur nous-mêmes que nous nous sommes construits au fil des ans !! Oui, on peut faire face à la faim. Oui, on peut attendre d'avoir faim et même quand on ressent la faim, on peut attendre encore sans risque pour notre sécurité, sans envoyer tout le monde promener... C'est juste dans la tête que ça se passait, cette peur d'avoir faim, cet inconfort au premier gargouillis ressenti ! Et toutes ces sensations évoluent bien au fil du temps : elles apparaissent, disparaissent, vont, viennent, s'amplifient, diminuent et nous sommes capables de gérer l'inconfort qu'elles génèrent au moins quelques minutes ou mêmes heures sans que le monde s'écroule !!

Je souhaite vraiment que cette expérience reste bien présente dans ma mémoire et je crois que je vais la réactiver régulièrement pour que ce soit le cas. Peut-être pas avec la grande faim, mais au moins une moyenne faim par week-end ! Je sais que j'oublie trop vite, si je ne répète pas régulièrement... j'dois être un peu lente à la détente ! lol