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(Ancienne) anorexique et plaisir gustatif

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
05 Aoû 2016 à 15h

Bonjour,

Je suis nouvelle sur le forum et suite à la lecture de Maigrir sans régime du Dr Jean-Phulippe Zermati -encore en cours d'ailleurs- j'ai décidé de m'inscrire sur LineCoaching afin d'obtenir de l'aide, seulement je me pose pas mal de questions...

Pour commencer j'ai été anorexique pendant pratiquement 2 ans, je suis descendue jusqu'au poids de 38 kg pour 1.69 m, et après 3 hospitalisations durant lesquelles je reprenais quelques kilos pour les reperdre ensuite j'ai décidé de me reprendre ne main et de sortir de cette s*****rie de maladie. En janvier je faisais 39 kg -toujours pour la même taille, soit 1.69 m-, et le fait de recommencer à suivre mes envies à engendré de grosses compulsions qui m'ont "propulsée" au poids de 66 kg -64 à ce jour- en environ 5 mois, chose que je vis très mal aujourd'hui.

Je n'arrive pas à perdre de poids parce que même si je ressens la faim à présent la satiété est systématiquement absente, ce qui fait que je mange souvent beaucoup trop. Et je me demandais si la méthode pouvait me convenir parce que vous parlez souvent des boulimiques, des hyperphagiques et des gens ayany suivi des régimes trop restrictifs, hors dans mon cas il s'agit d'une maladie, alors pensez-vous pouvoir m'aider ?

Je n'ai que très peu de compulsions maintenant, mais j'ai toujours terriblement peur de continuer à prendre du poids, des envies de sucré à la fin de chaque repas, et bien évidemment comme je l'ai dit plus haut une absence totale de satiété... J'aimerais vraiment redevenir comme avant, c'est à dire fine -52 kg pour 1.69 m- mais surtout bien dans mon corps : je ne lui acordait aucune importance, et ça m'allait très bien.

Alors comment faire ? Vous dites qu'il ne faut manger que lorsque l'on a faim, mais à l'heure des repas j'ai parfois envie de manger sans forcément ressentir cette sensation, et quand je me retiens cela finit en compulsion, ce qui fait que je ne sais pas si c'est parce que j'avais faim mais que je ne l'ai pas senti ou tout simplement parce que je n'ai pas répondu à mon envie alimentaire...

Ensuite la plupart du temps lorsque j'ai envie de manger il ne s'agit pas d'émotions à calmer, je prends toujours mon temps pour déguster et je suis mes envies mais je ne ressens pratiquement jamais de baisse du plaisir gustatif. Comment cela se fait-il ? Qu'est-ce que le plaisir gustatif en fait ? J'ai un peu de mal à comprendre ça... Et il y a apparemment une différence entre le plaisir que l'on a à manger et le plaisir gustatif, mais quelle est-elle ?

Je vous remercie par avance pour vos réponses qui, je l'espère, pourront m'éclairer, et vous souhaite une bonne et agréable journée.

Cordialement,

MissyChocolat

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4 commentaires

Bonjour MissyChocolat,

Tout d’abord, bienvenue sur LineCoaching et dans notre programme !

Vous avez donc été anorexique, très maigre, mais maintenant, vous avez un poids qui est tout à fait dans la normale. Votre IMC est de 22,7 et la normale est entre 20 et 25.

Je me doute que vous n’avez pas vraiment envie d’être normale à ce point. Mais le problème, voyez-vous, c’est qu’on ne fait pas le poids qu’on veut, on fait le poids que notre corps est d’accord pour faire. C’est ce qu’on appelle le poids d'équilibre.

Comment cela marche-t-il ? Lorsqu’on est au-dessus du poids d'équilibre, on a moins faim, on sature vite avec les aliments riches qui, de toute façon, ne nous attirent pas beaucoup, qu’on trouve assez vite écœurants si on déguste attentivement. Comme on mange moins, le poids revient au poids d'équilibre. Et à l’inverse, lorsqu’on est en dessous du poids d'équilibre, on a plus faim, on sature très lentement avec les aliments à haute densité calorique, qui nous semblent longtemps délicieux. On prend du poids, jusqu’au poids d'équilibre.

Tout cela, à condition qu’on ne soit pas en restriction cognitive (c'est-à-dire en contrôle mental du comportement alimentaire), que notre envie de manger soit essentiellement engendrée par la faim, et non pas par le besoin de calmer des émotions. Si on est dans ce dernier cas de figure, on peut manger tout ce qu’il faut pour étouffer ses émotions, sans autre considération.

Ces mécanismes, habituellement très performants (bien des gens font toujours à peu près le même poids sans jamais se peser) peuvent se détraquer. C’est le cas quand on est passé par la case anorexie mentale, ou par la case régime, ou par la case boulimie. Là, on perd la notion de faim, de rassasiement, on ne sait plus déguster ce qu’on mange et reconnaître le plaisir gustatif, on ne peut plus repérer le rassasiement.

Alors, il faut faire une thérapie. En l’occurrence une thérapie cognitivo-comportementale, qui, d’exercice en exercice, permet de récupérer tout cela, afin que le poids soit correctement régulé. LineCoaching vous le propose, ainsi qu’un approche émotionnelle, pour les personnes que cela concerne.

Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que récupérer ses sensations alimentaires est parfaitement possible. La mauvaise, c’est que le poids d'équilibre auquel cela aboutit n’est pas forcément le poids qu’on voudrait faire.

Mais il se trouve que c’est le seul poids auquel ça se passe bien, où on n’a pas besoin de contrôler sur un mode volontariste. Comme vous vous en êtes sûrement rendue compte, le contrôle, ça marche un temps, mais ça finit toujours par se casser la figure, et alors là, le poids se met à faire n’importe quoi.

Peut-on vivre sa vie avec un poids qui ne nous plaît pas ? En fait, on peut vivre sa vie avec beaucoup de choses qui ne nous plaisent pas. Mais on se fait une raison parce qu’il y a des choses dans la vie qui nous semblent vraiment importantes pour nous, et qui donnent du sens à cette vie. Selon les personnes, cela peut être les relations sentimentales, le travail, les études, la famille, l’amitié, la spiritualité ou que sais-je encore. Et pour faire que sa vie ait du sens, qu’elle vaille la peine d’être vécue, il faut la plupart du temps accepter plein de désagréments, des petits et des gros, afin de ne pas perdre de vue les choses qui, pour nous, sont essentielles. La vie, c’est maintenant, pas quand on fera le poids qu’on veut faire.

Quand on a été anorexique, ce n’est généralement pas une mince affaire (pardon, je ne l’ai pas faite exprès, celle-là) que d’accepter un poids qui ne nous plaît pas. Alors, si vous ne vous sentez pas de taille à résoudre ce problème toute seule, je vous conseille de vous trouver un thérapeute, intelligent et qui connaisse bien les problèmes des troubles du comportement alimentaire (souvent il faut en essayer plusieurs).

Bonne route à vous, MissyChocolat.

 

Merci beaucoup pour votre réponse !

Je sais que l'on ne choisit pas le poids que l'on fait, et c'est pour cette raison que je ne me suis pas fixé d'objectif à ce niveau-là ; tout ce que je veux, c'est retrouver une alimentation normale, régulée et sans aucune privation, et surtout un lâcher prise à ce niveau-là et à celui de l'image corporelle, car je sais que l'on peut vivre avec un corps qui ne nous plaît pas seulement cela me semble impossible pour l'instant...

Et le problème aussi est que comme vous l'avez souligné, les sensations alimentaires et la régulation qui devraient normalement se faire sont brouillées suite à des TCA. Mais dans ce cas, comment faire pour que cela revienne, pour que tout se remette en place ?

Je ne sature pas même avec beaucoup d'aliments très riches, je suis capable d'en manger tous les jours sans jamais -ou presque- en être écoeurée, en ai toujours envie... Et justement, en ce qui concerne les envies, j'en ai énormément depuis l'anorexie, et il ne me semble pas que ces denrières soient engendrées par des émotions, quelles qu'elles soient...

Lorsque je mange je prends toujours le temps et essaie de déguster, mais je suis absolument incapable de faire la différence entre le plaisir de manger et le plaisir gustatif. Quelle est cette différence ?

Je sais que je ne pourrais sans doute jamais récupérer le poids que je faisais avant la maladie -d'autant plus que j'avais seulement 16 ans à l'époque-, je veux juste retrouver le comportement alimentaire et le rapport au corps que j'avais à cette époque ; je mangeais ce que je voulais quand je voulais, je ne me pesais pratiquement jamais et de toute façon je ne prêtais aucune attention au résultat affiché sur la balance. C'est ça que j'aimerai retrouver.

En outre je suis tout à fait d'accord avec vous lorsque vous parlez de tout ce qui peut apporter du plaisir dans une vie en dehors de l'apparence physique, mais pour une raison que j'ignore cette dernière m'empêche de mener une vie normale ; elle est la cause d'un enfermement particulièrement important, ainsi que d'idées très noires ayant déjà nécessité une hospitalisation il y a quelques mois de cela.

À mon avis il me sera beaucoup plus simple d'accepter mon corps une fois que mon alimentation sera de nouveau régulée, et ce parce que cela me permettra sans doute de moins me prendre la tête à ce niveau-là et de me consacrer à d'autres choses, des choses qui me font du bien.

Je désespère parfois un peu d'y parvenir, et j'espère vraiment que votre méthode me permettra d'y arriver, d'atteindre les objectifs que je me suis fixée.

En tout cas, encore un grand merci à vous d'avoir apporté une réponse à mes questions et de m'avoir rassurée sur le fait que retrouver des sensations alimentaires normales soit possible.

Sur ce, je vous souhaite de passer une bonne et agréable soirée.

Cordialement,

MissyChocolat

Bonjour MissyChocolat,

Ce que vous dites me rassure : vous êtes d'accord, semble-t-il, pour ne pas vous fixer un poids en particulier et laisser votre corps rejoindre votre poids d'équilibre. C'est une excellente chose !

il s'agit bel et bien, comme vous vous en doutez, de retrouver le comportement alimentaire que vous aviez dans le passé, avant vos 16 ans, quand vous mangiez selon votre bon plaisir, et où votre poids était constant. C'est bien l'objectif du programme Linecoaching.

Mais vous êtes au début de votre parcours, vous n'avez pour l'instant fait aucun des exercices qui permettent de récupérer ses sensations alimentaires, et clairement, vous êtes en restriction cognitive, je n’ai aucun doute là dessus. Il est donc tout à fait normal que vous ne parveniez pas à identifier clairement le moment du rassasiement.

Certes, vous croyez savoir déguster des aliments à haute densité énergétique, vous croyez aussi peut-être savoir identifier la faim et le rassasiement, vous pensez peut-être aussi être à même de manger des aliments riches en toute sérénité, mais je suis sûr qu'en pratiquant les exercices proposés, vous allez faire des découvertes qui vous surprendront.

Par ailleurs, vous dites qu'il vous semble plus simple de commencer par un travail sur le comportement alimentaire plutôt qu'un travail sur l'acceptation corporelle, mais permettez-moi d'en douter. Car vous dites tout de même que vivre dans un corps qui ne vous plaît pas est impossible actuellement et a provoqué chez vous une dépression et une hospitalisation.

Comme je vous le disais dans ma réponse précédente, on ne peut retrouver un comportement alimentaire qualifié d'intuitif, c'est-à-dire essentiellement gouverné par les mécanismes neurophysiologiques qui en sont chargés, que dans la mesure où on accepte un certain inconfort corporel au nom de valeurs qui nous paraissent bien plus prioritaires. C’est particulièrement vrai pour les personnes anorexiques mentales ou qui l’ont été. Car quel que soit le poids, ces personnes le trouveront toujours trop élevé.

C'est pourquoi je vous conseillais, si ce n'est pas déjà le cas, parallèlement à Linecoaching, d'entreprendre une thérapie avec un psy compétent en matière de troubles du comportement alimentaire.

Quant à votre question concernant la différence entre le plaisir de manger et le plaisir gustatif, voilà ce que j'en pense : le plaisir, tout d'abord, est quelque chose d'éminemment subjectif, très personnel, et difficile à définir. On peut par exemple avoir du plaisir à se faire du mal. En matière d’alimentation, satisfaire un besoin pressant est un plaisir, ou l’évitement d’un déplaisir, ce qui est une forme de plaisir, non ? Le besoin peut être de nature énergétique et c’est ce qu’on appelle la faim. Ou bien il peut être de nature émotionnelle, et on est dans une recherche de réconfort.

Le plaisir que l'on considère comme principal habituellement est le plaisir gustatif, celui de manger des aliments que l'on aime et qui nous apportent ce dont nous avons besoin dans le moment. Mais il y a aussi le plaisir du partage et de la convivialité, le plaisir de consommer des aliments porteurs de sens, de représentations positives.

En conclusion, voilà mon conseil, chère MissyChocolat : immergez-vous dans le programme, sans vous poser trop de questions ! Faites chaque étape aussi consciencieusement que possible, même si vous n’en voyez pas a priori l’intérêt. Sans doute la plupart de ces questions trouveront-elles des réponses au fur et à mesure de votre avancée. Bonne route à vous!

Je suis en effet tout à fait d'accord avec cela car je sais que si je devais me fixer un poids ce dernier serait le plus bas possible -inférieur à 32 kg si possible, même si je sais bien que cela serait particulièrement dangereux.

Jusqu'à très récemment je pensais ne plus me trouver en restriction cognitive, mais vous avez bel et bien raison : je me retiens souvent de manger par peur de grossir : soit je me dis que cela ne serait pas raisonnable, que ça ferait trop, soit la peur de déraper fait que je préfère ne pas commencer à m'alimenter -et plus particulièrement lorsqu'il s'agit d'envies alimentaires. Et même lorsque je m'accorde un plaisir la culpabilité et la crainte de prendre du poids sont toujours bien présentes et m'empêchent de profiter à cent pour cent du moment présent. En fait, je crois que je ne mange absolument jamais en toute sérénité...

Vous avez également raison lorsque vous dites que je n'en suis encore qu'au tout début de mon programme ; je brûle peut-être un peu trop les étapes, et vais donc essayer de faire les choses en prenant mon temps, sans précipitation ; cela sera sans doute nécessaire.

Je pense suivre vos conseils et m'orienter vers un thérapeute possédant une bonne connaissance des TCA, cela m'aidera probablement beaucoup à accepter comme vous dites l'inconfort corporel, ainsi qu'à me trouver d'autres priorités me permettant de me détacher de tout cela.

Et je vous remercie pour votre réponse sur le plaisir gustatif, je pense comprendre un peu mieux de quoi il s'agit. Mais de toute façon je finirai bien par y arriver en continuant sur LineCoaching !

Merci beaucoup de m'avoir répondu et éclairée, je continue le programme rassurée et avec l'espoir que cela m'aide à retrouver une vie normale, axée sur les joies de la vie plus que sur le corps et sur l'alimentation.

Sur ce, je vous souhaite une excellente soirée

Cordialement,

MissyChocolat