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Beauté = minceur ?

Notre rapport au corps Mon corps et moi!
17 déc 2012 à 23h

 

Bonjour à tous et toutes,

 

Je voudrais lancer un fil de discussion sur le lien entre beauté et minceur.

 

J'imagine que beaucoup d'entre nous ont des croyances du genre : "toutes les minces sont belles", "toutes les minces plaisent à tous les hommes", "quand je serai mince je serai belle", "quand je serai mince je serai heureuse", etc... J'ai lu dans un fil de discussion dans ce forum la notion du "paradis des minces".

 

Alors je voudrais discuter ici de ces croyances. Essayer de les décortiquer. "Désidéaliser" la minceur.

 

*** "toutes les filles minces sont belles" ***

Ben en fait non : ne connaissez-vous pas des filles dont le rapport taille-poids est parfait, mais qui ne sont pas belles pour autant ? Des filles qui ne prennent pas forcément soin d'elles, ne se mettent pas trop en valeur via les vêtements ou la coiffure par exemple, etc...

A l'inverse, ne connaissez-vous pas des filles qui ont des "kilos en trop" mais qui pourtant sont rayonnantes et magnifiques ? C'est le cas de ma soeur par exemple, qui a un très beau visage et qui est plus carrée que moi… mais elle met en valeur sa féminité.

Sinon, ma source d'inspiration en ce moment c'est l'actrice américaine "bien en chair" Christina Hendricks. Je vous laisse découvrir ses photos sur internet. Pour moi elle est mille fois plus belle que Victoria Beckham ! Quand je la vois, j'ai pas envie de maigrir… j'ai envie de mettre des robes !

 

Je conclus de tout cela que la beauté n'a rien à voir avec la minceur : la beauté vient de l'estime de soi qui fait qu'on se met en valeur et qu'on adopte une bonne attitude.

 

*** "les minces plaisent plus aux hommes" ***

Je pense que c'est évidement faux : en matière de préférence, tous les goûts sont dans la nature. J'ai eu des petits copains qui étaient contents de tripoter mes hanches grassouillette…

 

***  "Quand je serai mince, je serai belle" ***

Oui, mais seulement si tu te mets en valeur à ce moment-là ! Et si MAINTENANT tu t'aimes et que tu te mets en valeur, tu l'es déjà…

 

Et vous quelles sont vos "croyances / fantasmes" liés à la minceur ? Vos expériences ?

 

Dans l'attente de vous lire,

Amitiés, 

Mandala

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26 commentaires

C'est un peu ça oui!

A me voir, je suis "forte", j'encaisse les coups quoi. Même si mon visage trahit ma personnalité fragile et émotive (j'ai un visage de poupée), je trouve que mon corps n'est pas assez "gracile" pas assez "fragile". Non pas je voudrais être frêle, mais bien souvent on est rude avec moi parce qu'on croit que je peux encaisser, on a tendance à me taper fort dans le bras parce qu'il est potelé, alors que je vacille aussi bien que si je pesais 50 kilos toute mouillée... C'est ce côté-là qui me dérange.

Tout est trop "grossier". Pas dans le sens vulgaire, mais dans le sens "pas assez fin, pas assez subtil" dans mon corps.

 

Après, les personnes qui me connaissent trouvent ma vision de mon corps totalement déformée, mais je ressens au premier coup d'oeil chez un inconnu ou une personne pas vraiment proche (genre un collègue de boulot) qu'on me croit capable de tout encaisser "par mon enveloppe corporelle". Les gens manquent de tact avec moi, naturellement.

Ellyra, tu écris que tu aimerais mincir parce que tu trouves ton physique non raccord avec ta personnalité...Ton "moi vrai", en quelque sorte.

Tu dis que c'est difficile à expliquer, peut-être mais moi je comprends ça parfaitement, si tu savais!: j'ai toujours eu cette sensation, ce sentiment, que je sois en surpoids léger ou important. Sentiment qui n'ôte rien au fait que je sais bien  par ailleurs qu'on peut  être "aimable" au sens premier du terme, malgré ce surpoids ( important depuis près de 20 ans  pour moi)

Ô paradoxe! Disons pour être claire, que nous nous sentons plus "fines", plus "subtiles", plus "déliées au plan moral, affectif, intellectuel,  que sais-je ,sans doute, que notre enveloppe corporelle et que nous nous en sentons toute "marries", vite humiliées...Que l'on se dit que ce serait dommage que l'on nous croie aussi "pataudes" que notre corps pourrait le faire croire..;Non?

Pour moi, c'est ça...Enfin, ce le fut pendant longtemps.

Moi, mon fantasme ce fut longtemps de rêvasser ou rêver vraiment, qu' un garçon plus fin que les autres, adorable, différent des quelques crétins que je croisais au quotidien, tombait amoureux de moi parce que lui, avait vu ma "beauté intérieure" ;-))

Il avait su voir au-delà, il dépassait sans peine l'enveloppe charnelle et me voyait, moi et ma  vraie personnalité, quoiiii ....! Et c'était tellement doux et bon!!

Et tellement dur en se réveillant... Ah on peut dire que je l'ai attendu le Prince Charmant ou plutôt le Prince  Perspicace de mon adolescence!

Pourtant, j'avais trois fois moins de kgs prétendument à perdre que maintenant...

Pour ma part, ma notion de la beauté a beaucoup évoluée ces dernières années.

Quand j'étais ado, je rêvais de ressembler à ces mannequins dans les magazines, ou à la coqueluche du lycée. Je ne m'imaginais pas pouvoir être belle aux yeux de quelqu'un telle que j'étais et je me faisais des scénari type "la fille qui perd 20 kilos pendant l'été et revient au lycée belle et mince et emballe tous les garçons".

Evidemment, ça n'est jamais arrivé.

Au fil du temps, ma vision de la beauté s'est transformée. Très honnêtement et sans faire de fausse modestie, quand je regarde des mannequins dans les magazines, à la télé, je ne m'y reconnais plus, du moins, je ne me dis plus "qu'est-ce que j'aimerais lui ressembler". La plupart du temps, je les trouve fades, lisses, sans charme au final.

Là, je parle surtout de la beauté féminine. Pour la beauté masculine, ça a toujours été pareil: les mecs musclés et grands que mes copines adulaient m'ont toujours laissée de marbre, et avec le temps, ça n'a pas changé, ça s'est même accentué je dirais. J'iame de moins en moins les physiques lisses, que je trouve sans charme.

Quand je dis ça, tout le monde me dit que c'est cliché, mais les gens qui me connaissent bien savent que je ne mens pas: pour trouver quelqu'un beau, j'ai besoin de le connaître, de lui parler... Bien sûr que je peux dire d'une personne qu'elle est "bien foutue" ou qu'elle a "des mensurations de rêve" (comparées aux "normes" qu'on nous impose), mais je ne la trouverai pas forcément belle.

Je suis tombée amoureuse de plein de physiques différents dans ma toute jeune vie, et j'ai trouvé moches des hommes que tout le monde trouvait beau, surtout parce qu'après les avoir un peu plus connus, j'ai été déçue de leur personnalité.

Pour moi la beauté n'est pas que physique. Et surtout, elle est complexe.

Autre chose "amusante": si je peux trouver des personnes de physiques divers et variés belles, je persiste à penser que je ne serai jamais belle tant que je ne serai pas plus mince. Pas tellement dans le sens où pour moi être belle est être mince, mais plutôt dans le sens où je trouve que mon physique actuel ne correspond pas à ma personnalité, c'est une chose difficile à expliquer.

Merci pour le lien Liegama: Jouissif!!!!!!!!!!

Combien d'entre nous, avons souffert pour perdre nos kgs, y sommes parvenu(e)s, et finalement, passés quelques semaines, mois, au mieux, années ( car on a tous et toutes assez vite repris ), avions de nouveau des doutes sur notre minceur, DONC sur notre capacité à séduire, DONC sur celle d'être aimée?

Gouffre sans fond ni fin...

Combien d'entre nous, une fois les kgs perdus, continuaient à se voir, se vivre malgré tout comme "gros/ses"  et donc toujours "moches"? Sans oser se l'avouer, bien sûr: eh ben je lève le doigt!..

Insatisfaction perpétuelle de nous-mêmes...C'est donc que le problème était/est bien en grande partie ailleurs, plutôt dans notre difficulté à nous estimer, à nous plaire à nous-mêmes, avant tout, mais sur un plan bien autre que celui des kgs en trop. Eux, ne sont que l'un des symptomes de cette difficulté à s'aimer, avec ou sans kgs...

.Pareil pour les gens qui focalisent sur leur nez, leus oreilles, leur culotte de cheval ( moi, moi!) que sais-je mais qui, une fois cette partie de leur autonomie rectifiée, vont déplacer la haine de soi sur une autre partie du cops et vont d'intervention en rectification de celui-ci, sans jamais trouver la paix.

C'est une réalité que la silhouettte élancée et gracile a infiniment plus de facilité à s'habiller que nombre d'entre nous et que rien que pour ça, c'est pas mal de mincir, tiens! Que médicalement aussi, il y a des avantages.

Mais ceux que l'on rencontre et qui nous côtoient, qui nous aiment, nous apprécient, deviennent nos amis, nos amoureux/ses, nos amant(e)s, EN DEPIT de nos dits kgs, c'est qu'ils perçoivent, EUX, tout ce que nous sommes aussi d'autre! Qu'on leur plait par bien des aspects de notre personnalité. Ils découpent pas, EUX! Ils ne focalisent pas, EUX!!

Ils prennent l'ensemble avec notre excès de poids,parce que ça fait aussi partie de notre personnalié, pour eux. Ils nous aiment comme ça et ça n'est ni pitié ni condescendance.

C'est bien pour ça que nous avons tous eu QUAND MÊME des amis, des potes et...des histoires d'amour,

Et c'est à cela, à tous ces aspects positifs de notre personnalité, que l'on peut donner le sens de "beauté intérieure", terme un peu "frelaté", un peu fatigué,oui, sans doute, mais bon...

Bon allons-y pour la confidence: Moi, j'ai un mari qui avait a priori une attirance envers les filles androgynes à la Birkin, justement ( nous nous connaissions depuis assez peu de temps quand à je ne sais plus quelle occasion, il l'a évoqué, comme ça, devant un magazine peut-être) Bien que beaucoup moins en surpoids que maintenant, je n'étais pas  dans les "normes" imposées mais je me percevais bien plus grosse que je n'étais ceci dit. Et pourtant, à l'écouter, car moi évidemment, je ne me savais pas cette séduction-là, il a je cite "tout de suite flashé sur la petite blonde rieuse qui allait lui apporter la lumière," Waouh!! ...

A l'adolescence, tout de suite après de gros chagrins, deuils graves soucis de etc,,  j'ai grossi et je me suis moi aussi attiré des vexations cuisantes,  au souvenir encore désagréable, comme vous en témoignez ici, mais j'avais si peu d'assurance,j'étais si peu convaincue de mon faire naître un intérêt ( total, pas seulement physique!) que ça m'enlaidissait, bien sûr et que je "suintais" cela... qu'en somme, J'attirais les coups bas, TRES bas, quand j'y songe. Si bas que c'en est insignifiant, je le sais maintenant que je suis devenue une grande fille qu'on a aimée et qu'on aime encore...

Tout cela s'est peu à peu tari, mais ce n'est pas parce que j'ai perdu avec un premier régime, c'est parce que des chagrins se sont apaisés, que j'ai évolué et que j'ai probablement  du "embellir" en dégageant plus de " beauté intérieure" - ;-))  parce que pour  les kgs, ils sont revenus! Mais j'ai continué à ...ne pas trop déplaire...visiblement toujours moins à moi-même qu'aux autres, vu ma traque sempiternelle au surpoids ds laquelle j'ai eu la bêtise de rentrer.

Y a du creux, du vide, du "moche" dans bien des enveloppes et des silhouettes merveilleuses.

y a du bon, de la tendresse, de l'humanité, du "don", de la richesse "intérieure" mais bien perceptible ( regards, gestuelles, verbe), dans bien des silhouettes alourdies.

Quelle que soit la silhouette, qualités et défauts sotn les choses les mieux partagées du monde, tout comme la "laideur" ou la "beauté", non?

Suite à ma discussion je voulais vous faire part d'une vidéo qui m'a bien fait rire : voici ce qui arrive quand on est trop belle/sexy.

//www.youtube.com/watch?v=H-AcV8mcxZ4

J'aime beaucoup ce fil de discussion, merci Mandala.

Je suis persuadée que beauté n'égale pas minceur mais j'ai beaucoup souffert surtout jeune adolescente d'être ronde.

A 14 ans j'ai pris 20 kilos après une année à l'étranger et ce fut le début de l'enfer. Toute mon adolescence j'ai entendu : c'est tellement dommage avec ce beau visage d'être aussi grosse. On m'a traité de "boudin", "la grosse", "grosse vache" "gros cul" (même dans la rue par des inconnus) et j'en passe. J'ai été amoureuse de mecs qui ne savaient pas que j'existais. De 15 à 30 ans j'ai souffert d'un fort acné qui me dévisageait littéralement. Un jour dans le métro à Paris une dame qui ne me connaissait pas m'a donné un morceau de papier avant de sortir de la rame. Sur ce papier il y avait écrit "vous devriez faire quelque chose pour vos boutons c'est vraiment moche". Cette remarque m'a plombé le morale et j'ai fait une semaine de fortes compulsions ensuite. Je me cachais, me sentais mal, n'avais pas de petits copains, était persuadée de ne jamais être aimée. Je ne savais pas être féminine, j'étais la grosse rigolote, la bonne copine. 

Il y a quelques année j'ai décidé d'arrêter "d'attendre d'être mince pour m'habiller" et pour la première fois je me suis acheté des habits à une taille qui me convenait (40-42) plutôt que d'essayer de me forcer à rentrer dans du 38. Ce changement a modifié tous les regards des autres et m'a beaucoup perturbé. Soudain, après des années à me sentir transparente (je faisais tout pour) des hommes me regardaient avec envie. Je ne comprenais pas bien ce qui m'arrivait, je n'avais pas du tout conscience de mon potentiel de séduction, je continuais à jouer le rôle de bonne copine. Toutes mes relations professionnelles ont été affecté. Soudain, des collègues hommes me faisaient des compliments, d'autres découvraient que je travaillais dans la même entreprise qu'eux (du style, une fois au café : vous êtes nouvelle? moi : non ça fait 5 ans que je travaille ici on s'est croisé pleins de fois, lui: vous êtes sûre? je n'aurai pas pu louper une belle fille comme vous!!! moi intérieurement : pourquoi il se fout me ma gueule) Certaines choses étaient plus faciles à obtenir avec certains supérieurs hommes. Bref j'ai découvert ce qu'étais la vie des filles "jolies" pendant un temps. Ceci a crée des malentendus gênants : la bonne copine peut se comporter comme telle avec un homme quand il n'y a pas de risque qu'elle l'attire, mais une femme vu comme jolie se comportant comme une bonne copine avec un homme est perçue comme une salope (de ce que l'on m'a fait comprendre). Surtout quand elle est mariée. Résultat j'ai repris 7 kilos et mes vieux pantalons noirs et mes grands pulls. Ca m'a fait une grande claque, après des années à rêver "quand je serai mince, je serai belle, élégante etc..." et bien j'ai préféré redevenir la grosse car c'était plus confortable et que personne m'avait expliqué les codes de la "jolie". 

J'ai lu le lien sur la "femme idéale de 1912", ça m'a fait rire, je correspond assez au profil, j'aurai eu beaucoup de succès à l'époque. Je suis blonde, avec des yeux bleus/verts, ronde, une taille très fine, des seins équilibrées, de jolies épaules, une jolie nuque, de jolis cheveux, un beau sourire et une peau que l'on a souvent décrit comme "appétissante". Mais j'ai aussi de la cellulite sur l'ensemble de mes jambes (jusqu'aux chevilles), des cuisses vraiment très fortes et de bonnes fesses qui m'ont énormément complexées pendant des années. C'est mon mari qui m'a aidé à sortir un peu de mes complexes, il me trouve belle et me le dit souvent, mais longtemps je ne l'ai pas cru. 

Aujourd'hui avec LC je ne maigris pas, mais je suis pas sûre de vouloir maigrir, je veux surtout pouvoir profiter de la nourriture sans culpabilité. Je crois que j'ai peur de maigrir, je veux bien perdre 2 ou 3 kilos mais j'ai peur de perdre plus car après je rentre dans ce poids où je suis perçue comme "jolie". Ce fil est sur beauté=minceur, mais moi je pense que beauté ou minceur n'est pas égale à bonheur.

Oui je crois qu'effectivement beauté n'est pas égal minceur. Et votre fil le prouve!

Pour ma part, j'ai perdu il y a peu 5 kilos suit eà une rupture amoureuse et à des pr0blèmes personnels. Je n'avais pas d epoids à perdre, mon IMC étant "normal". Et bien , je me trouve beaucoup moins jolie maintenant qu'avant avec mes 5 kilos en plus! Je me trouve fatiguée, avec un air triste alors qu'il y a 1 an je paraissais heureuse avec mon visage aux joues rebondies!

J'ai d'ailleurs eu plusieurs EME ces temps-ci et sans être écoeurée du tout. Comme si mon corps "avit besoin" de ces calories en plus pour retrouver son poids "normal"...

Pour moi, ce qui se cache derrière ces notions de minceur et de beauté, c'est le désir d'être aimé.e.

La croyance que nous véhiculons pour la plupart d'entre nous, c'est "quand je serai mince, je serai belle et donc on m'aimera". Même si nous savons pour l'avoir expérimenté que ce n'est pas vrai et même si nous pouvons nous révolter contre ce type de croyance (c'est mon cas), nous vivons dans une société qui ne cesse de nous renvoyer ce message débile, essentiellement par le biais des médias, que ce soient les magazines, le cinéma, la télévision etc: toutes les personnes qui comptent sont minces (et donc belles et donc intéressantes ou aimables).

Un autre élément qui à mon avis vient renforcer cette croyance est notre mode de vie. J'ai l'impression de vivre dans une société qui n'offre que peu d'espaces pour créer des liens véritables. Lorsqu'on travaille, les relations sont souvent empreintes de frustration ou basées sur une compétition larvée, lorsqu'on ne travaille pas, on est très rapidement mis à l'écart et de manière générale, tout le monde semble courir après quelque chose ou a des emplois du temps tellement compliqués qu'il devient assez difficile de se voir, ne serait-ce que pour boire un café. Du coup, comme on n'a pas le temps de se rencontrer vraiment, c'est l'apparence (c'est-à-dire ce qui est immédiat) qui prime, une apparence normée car d'une certaine manière, ça rassure dans un monde perçu comme globalement instable.

Pour moi, ce qui se cache derrière ces notions de minceur et de beauté, c'est le désir d'être aimé.e.

La croyance que nous véhiculons pour la plupart d'entre nous, c'est "quand je serai mince, je serai belle et donc on m'aimera". Même si nous savons pour l'avoir expérimenté que ce n'est pas vrai et même si nous pouvons nous révolter contre ce type de croyance (c'est mon cas), nous vivons dans une société qui ne cesse de nous renvoyer ce message débile, essentiellement par le biais des médias, que ce soient les magazines, le cinéma, la télévision etc: toutes les personnes qui comptent sont minces (et donc belles et donc intéressantes ou aimables).

Un autre élément qui à mon avis vient renforcer cette croyance est notre mode de vie. J'ai l'impression de vivre dans une société qui n'offre que peu d'espaces pour créer des liens véritables. Lorsqu'on travaille, les relations sont souvent empreintes de frustration ou basées sur une compétition larvée, lorsqu'on ne travaille pas, on est très rapidement mis à l'écart et de manière générale, tout le monde semble courir après quelque chose ou a des emplois du temps tellement compliqués qu'il devient assez difficile de se voir, ne serait-ce que pour boire un café. Du coup, comme on n'a pas le temps de se rencontrer vraiment, c'est l'apparence (c'est-à-dire ce qui est immédiat) qui prime, une apparence normée car d'une certaine manière, ça rassure dans un monde perçu comme globalement instable.

Hello, merci pour ce fil.

Pour avoir perdu du poids, j'ai bien compris que mince on n'est pas plus belle, plus heureuse. Mais perdre du poids pour moi a été synonyme de découverte de ma féminité, et de son "pouvoir" sur les hommes, à 28 ans il était temps.

Sauf qu'après 23kg perdus, bah je trouve grosse, je ne vois que ce qui ne va pas chez moi, ce qui n'est pas conforme à l'image du corps que je voudrais avoir et voir des photos de moi nues ravive mon dégout... 

Mais j'espère un jour, refaire sa place à ce corps si longtemps dédaigné et maltraité.

Quand au concept de beauté intérieure, je le trouve vide de sens, car qu'on le veuille ou non, on juge sur l'apparence (notre physique est ce que les gens voient en 1er dans la rue), après plus qu'une question de beauté, c'est une question de charme, d'incarnation, de charisme.

Après chaque personne est un subtil mélange entre un corps, des idées, des sentiments, des valeurs, une histoire...

 

PS: pour celles et ceux qui penseraient que mince on a moins de problèmes de santé, je pense que vous lirez à profit le livre de Danielle Bourque "à 10kg du bonheur", c'est édifiant !!!!