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Comment combattre le racisme anti-gros?

Linecoaching au quotidien Se motiver au quotidien
24 juin 2016 à 22h

Bonjour à tous,

j'ouvre ce post car je remarque que de nombreuses personnes obèses se font insulter ou humiliées à cause de leur poids, soit par leurs proches (carrément), soit par des gens qu'ils croisent dans leur vie de tous les jours (vendeurs...) soit par les médecins, ou autres.

Je remarque également que très souvent, la personnes insultée ou humiliée n'arrive pas à se défendre, souvent elle fond en larme et finalement se laisse insulter, humilier, arnaquer.

personnellement, je suis allée chez mon médecin parce que j'avais mal dans les fessiers à cause de contractures chroniques et cet imbécile m'a sortit son discours sur les gros. Je me suis retrouvée con sur le coup, je n'ai pas sû répondre car son discours n'était pas ouvertement insultant, juste insidieusement humiliant.

Après coup, je me suis dit que j'aurais dû lui répondre "si aller voir un nutritionniste faisait maigrir, ça fait longtemps que je serai mince" ou alors "vous êtes tout aussi incapable de soigner mes contractures que mon obésité finalement". Mais ça m'est venu après coup bien sûr.

Si je me faisais insulter ouvertement, je pense que je cracherai ma haine au visage de la personne, sous forme d'insultes, je crois même que j'irai jusqu'à lui coller mon poing dans la figure. Mais le ferai-je vraiment? En aurais-je le courage? En aurais-je le réflexe? Et enfin, est-ce vraiment la solution?

on trouve sur internet plein de forum ou les gens s'en donnent à coeur joie sur les insultent sur les gros, même sur des forums de médecins, c'est juste hallucinant.

Comment faites-vous lorsque vous êtes insulté(e), humilié(e)? arrivez-vous à répondre? Quelle est votre réaction?

Peut-être qu'en mettant en commun nos réactions (sur le coup et après-coup) peut-être arriverons-nous à mieux nous défendre?

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38 commentaires

Bonjour,

Je suis sidérée par tous ces temoignages. Je ne suis pas moi même concernée par le racisme anti gros, mais je crois que je serais également restée sans voix par tant de mépris et de méchanceté.

Aurais tu dire ceci, ou faire cela, réagir comme ci ou comme ça ? Sur le moment on réagit comme on peut, et c'est déjà pas mal. Je me suis retrouvée moi aussi dans des situations de discriminations, et jusque là, je n'exprimais pas ma colère ou ma frustration. Je conseille à toutes le livre qui m'a déjà été conseillé par des LCées sur ce site, et que je ne remercierais jamais assez : "femmes qui courent avec les loups" de Clarissa Pinkola Estés. J'apprends depuis et je m'autorise à me mettre en colère et à me rebeller quand des choses me heurtent...j'apprends à m'aimer (dur travail).

Sinon, passé ce moment de sidération, je suis d'accord avec une des interventions de ce fil : le racisme, ça se dénonce !

Auprès, des autorités compétentes, selon les situations. Ca a encore plus de poids quand c'est dénoncé par un témoin non concerné directement (dans ton cas, un témoin présent sur la scene ou un proche à qui tu as raconté ta mésaventure etc...). Car les situations de racisme et de discrimination ne manquent pas :

anti gros / anti maigre

anti couleur de peau

anti convictions religieuses et/ou spirituelles

anti handicap

anti femme / anti homme

anti jeunes / anti vieux

anti culture étrangère

anti "j'ai choisis d'allaiter" / "j'ai choisis de ne pas allaiter"

anti "j'ai choisis de reprendre le travail" / "j'ai choisi de rester m'occuper de mes enfants"

anti différences sociales

anti convictions politiques

anti choix vestimentaires

etc...la liste est tellement longue et infinie que j'ai peur de toutes vous déprimer...

il y en a des beaucoup plus graves que d'autres, bien sur, mais finallement, c'est du racisme "anti différence".

On nous prône partout dans les médias le culte de la différence, mais dans les faits, sur le terrain, dans la vie de tous les jours, dès que quelqu'un sort du rang, que ce soit physiquement ou par ses choix, il se fait montrer du doigt, rabaisser ou exclure.

Mais il y a des lois, et nous avons le droit de dénoncer ce genre d'abus. Et même quand on a personne vers qui se retourner, dans le cas d'une agression verbale dans la rue par exemple, rien n'empeche de traiter haut et fort la personne de raciste anti gros, devant tout le monde. Ca ne changera peut être pas la personne, ni la face du monde, mais ça fait du bien à l'estime de soi si souvent bafoué. "Oui, je suis noire, oui je suis rousse, oui je suis grosse, oui, je suis maigre, oui je suis handicapée, oui, oui, et alors, ça te pose un problème ?" qui sait, cela fera peut germer une once de respect et d'humanité dans un cerveau, et c'est déjà pas mal...

Bon courage à toutes

Bonsoir,

Appoline77,

[quote=apolline77]

Je suis sidérée par tous ces temoignages. Je ne suis pas moi même concernée par le racisme anti gros, mais je crois que je serais également restée sans voix par tant de mépris et de méchanceté...

Auprès, des autorités compétentes, selon les situations. Ca a encore plus de poids quand c'est dénoncé par un témoin non concerné directement (dans ton cas, un témoin présent sur la scene ou un proche à qui tu as raconté ta mésaventure etc...). Car les situations de racisme et de discrimination ne manquent pas ...

il y en a des beaucoup plus graves que d'autres, bien sur, mais finallement, c'est du racisme "anti différence".

On nous prône partout dans les médias le culte de la différence, mais dans les faits, sur le terrain, dans la vie de tous les jours, dès que quelqu'un sort du rang, que ce soit physiquement ou par ses choix, il se fait montrer du doigt, rabaisser ou exclure.

Mais il y a des lois, et nous avons le droit de dénoncer ce genre d'abus. Et même quand on a personne vers qui se retourner, dans le cas d'une agression verbale dans la rue par exemple, rien n'empeche de traiter haut et fort la personne de raciste anti gros, devant tout le monde. Ca ne changera peut être pas la personne, ni la face du monde, mais ça fait du bien à l'estime de soi si souvent bafoué. "Oui, je suis noire, oui je suis rousse, oui je suis grosse, oui, je suis maigre, oui je suis handicapée, oui, oui, et alors, ça te pose un problème ?" qui sait, cela fera peut germer une once de respect et d'humanité dans un cerveau, et c'est déjà pas mal...
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Et oui, moi je suis restée SIDEREE devant ces insultes... Et je pense qu'effectivement on accepte pas que l'autre soit différent physiquement, spirituellement, intellectuellement... La différence nous dérange. C'est bien du racisme "anti différence".

Je persiste à penser que c'est aussi par l'éducation des enfants que l'on pourra changer les mentalités.

Pour ma part, lorsque j'étais en primaire j'ai eu la chance d'être dans une école où l'on ne faisait pas de différence. Nous jouions tous ensemble quelques soient notre origine sociale ou notre couleur de peau... Nous ne nous posions pas de questions. C'était vers la fin des années soixantes et c'était une école novatrice dont le Directeur voulait faire changer les mentalité. Il osait faire des choses jusqu'alors impossibles... 

Je n'ai rencontré la différence discriminatoire que beaucoup plus tard. Notamment dans le monde du travail. La différence de milieu social dont certains se targuent, la différence d'origine que beaucoup soulignent , la méchanceté par rapport aux handicapés qui travailaient avec nous...

Bien sûr, il y a des lois,  on peut dénoncer.

Moi non plus je n'ai pas été l'objet de racisme anti gros récemment mais cela m'évoque des souvenirs du collège. Quand j'étais en 6e la cantine du collège n'était pas encore un self et selon les jours soit les 6e mangeaient entre eux s'ils étaient les premiers et alors ça se passait bien soit ils "complétaient les tables". On savait alors que si le repas était bon, les autres se répartiraient notre part et que nous les regarderions manger... Il nous a fallu plusieurs mois pour penser aller nous plaindre et alors que j'étais allée avec 3 copines voir la surveillante du midi, non seulement elle nous a répondu que c'était à nous de nous adapter, que nous n'étions plus des petits, mais elle m'a gratifiée d'un "bon et puis toi tu as des réserves"... J'ai ravalé mes larmes mais je n'ai pas trouvé ça anormal, elle était adulte et j'ai considéré qu'elle avait raison. Il me parait primordial d'éduquer les enfants à reconnaitre le racisme anti gros, qu'ils soient concernés ou témoins d'ailleurs. A l'époque on m'a dit de ne pas y accorder d'importance et c'était au contraire très important.

[quote=Macorouge]Moi non plus je n'ai pas été l'objet de racisme anti gros récemment mais cela m'évoque des souvenirs du collège. Quand j'étais en 6e la cantine du collège n'était pas encore un self et selon les jours soit les 6e mangeaient entre eux s'ils étaient les premiers et alors ça se passait bien soit ils "complétaient les tables". On savait alors que si le repas était bon, les autres se répartiraient notre part et que nous les regarderions manger... Il nous a fallu plusieurs mois pour penser aller nous plaindre et alors que j'étais allée avec 3 copines voir la surveillante du midi, non seulement elle nous a répondu que c'était à nous de nous adapter, que nous n'étions plus des petits, mais elle m'a gratifiée d'un "bon et puis toi tu as des réserves"... J'ai ravalé mes larmes mais je n'ai pas trouvé ça anormal, elle était adulte et j'ai considéré qu'elle avait raison. Il me parait primordial d'éduquer les enfants à reconnaitre le racisme anti gros, qu'ils soient concernés ou témoins d'ailleurs. A l'époque on m'a dit de ne pas y accorder d'importance et c'était au contraire très important.[/quote]

 

Mais enfin, elle était là pourquoi cette surveillante ! Elle aurait du veiller à ce que ce genre de choses n'arrive pas. C'était son travail. Heureusement, désormais les 6èmes sont un peu plus préservées.

Et la cerise sur le gâteau, sa réflexion.

Actuellement, c'est la phrase que je prononce lorsque je sens qu'on va me dire quelque chose par rapport à mon physique ou lors d'un repas :"avec les réserves que j'ai, je ne risque pas de mourrir de faim..."

Et oui, c'est par l'éducation des enfants que les mentalités évolueront. Mais le chemin sera long.

oui Chris, entièrement d'accord avec toi, l'éducation des enfants est une clé !! même si les bénéfices ne se verront que dans qq générations...c'est la clé

mouais moi je pense que la non-violence a ses limite. Je ne parle pas bien sûr de leur éclater la tête contre le mur (même si c'est pas l'envie qui me manque) mais je dis juste que j'essaye de répondre un truc qui les mettent mal à l'aise ou les insulter ou autre, juste pour qu'il la ferme.

mais bon je n'y arrive pas. Je me rend compte qu'il faut beaucoup de courage. Une collègue de boulot a eu une réflexion très déplacée sur un enfant en surpoids il y a quelques jours et je voulais lui en faire la remarque, mais quand l'occasion s'est présentée, je ne l'ai pas fait, je me suis dégonflée.

Et je reviens sur le sujet des associations : j'ai regardé un peu ce qu'il y avait dans ma ville, et la seule association que j'ai trouvée c'est celle du CHU, avec régime équilibré à la clef. Tenue par le genre de personnes qui pensent que si les gros sont gros c'est qu'ils ne font pas d'efforts, n'ont pas de volonté. Que si leur régime ne marche pas c'est de leur faute. Voilà où on en est actuellement.

Bonsoir Estellka,

Vite avant d'aller dormir, quelques mots...

[quote=Estellka]

mouais moi je pense que la non-violence a ses limite. Je ne parle pas bien sûr de leur éclater la tête contre le mur (même si c'est pas l'envie qui me manque) mais je dis juste que j'essaye de répondre un truc qui les mettent mal à l'aise ou les insulter ou autre, juste pour qu'il la ferme.

mais bon je n'y arrive pas. Je me rend compte qu'il faut beaucoup de courage. Une collègue de boulot a eu une réflexion très déplacée sur un enfant en surpoids il y a quelques jours et je voulais lui en faire la remarque, mais quand l'occasion s'est présentée, je ne l'ai pas fait, je me suis dégonflée.
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Moi aussi je voudrais, mais je suis mal à l'aise dans ce registre... 

 

[quote=Estellka]

Et je reviens sur le sujet des associations : j'ai regardé un peu ce qu'il y avait dans ma ville, et la seule association que j'ai trouvée c'est celle du CHU, avec régime équilibré à la clef. Tenue par le genre de personnes qui pensent que si les gros sont gros c'est qu'ils ne font pas d'efforts, n'ont pas de volonté. Que si leur régime ne marche pas c'est de leur faute. Voilà où on en est actuellement.

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Pour les associations, je crois que malheureusement tu as raison. J'ai regardé dans ma région et surtout près de Grenoble.

Les associations (de patients) sont à priori rattachées au CHU.

Mon médecin m'en a parlé avant de partir en vacances d'été. Mais bon c'est régime régime. C'est surtout un parcours médical sur minimum une année.

Il faut rencontrer une équipe médicale. Nutritionniste en tête.

Il faut démontrer que l'on peut obtenir une réduction de poids et la tenir 6 mois. il faut démontrer qu'on veut changer. ..

J'ai déjà donné dans la restriction alimentaire et je pense que ça m'a surtout conduit à mon surpoids actuel.

Mais je n'appelle pas ça une association de lutte contre les discriminations.

Et là, oui je crois que je pourrai les envoyer promener avec leurs discours tout prêt.

Je regarderai à nouveau sur le net.

Bonne nuit

courage patience, ton point de vue est intéressant, mais je pense que ce n'est pas spécifique aux femmes. Ce que tu dis est vrai, on n'apprend pas aux femmes à se défendre ni a utiliser la violence, ça je suis entièrement d'accord.

Mais je pense que les hommes gros qui se font insulter ne répondent pas non-plus, en tout cas c'est ce qu'il me semble. D'où le fait que je pense que c'est un problème lié au surpoids et pas au sexe, même si le sexe renforce ce phénomène, d'après ton avis.

Chris, je pense que les associations sont complètement impuissantes face à ce phénomène. Déjà le racisme "ordinaire" n'est que très peu reconnu et punit, alors le racisme contre les gros on en est loin. C'est tellement habituel de se moquer des gros, encore plus que de se moquer des Noirs, des chinois, des arabes etc.

Bonsoir Estelika,

[quote=Estellka]

courage patience, ton point de vue est intéressant, mais je pense que ce n'est pas spécifique aux femmes. Ce que tu dis est vrai, on n'apprend pas aux femmes à se défendre ni a utiliser la violence, ça je suis entièrement d'accord.

Mais je pense que les hommes gros qui se font insulter ne répondent pas non-plus, en tout cas c'est ce qu'il me semble. D'où le fait que je pense que c'est un problème lié au surpoids et pas au sexe, même si le sexe renforce ce phénomène, d'après ton avis.

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Effectivement, ce problème ne concerne pas que les femmes. Il concerne tous les êtres humains : les femmes, les hommes et même les enfants.

D'accord, on n'apprend pas aux femmes à se défendre... Du moins c'est la conception que l'on avait de l'éducation de la femme... Mais elle évolue. Et se défendre ne passe pas forcément par la violence .

La violence qu'elle soit physique ou verbale n'est pas LA solution. En tous cas, pas la seule.

Le dialogue, l'éducation en font partie. 

 

[quote=Estellka]

Chris, je pense que les associations sont complètement impuissantes face à ce phénomène. Déjà le racisme "ordinaire" n'est que très peu reconnu et punit, alors le racisme contre les gros on en est loin. C'est tellement habituel de se moquer des gros, encore plus que de se moquer des Noirs, des chinois, des arabes etc.

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J'espère que non, les associations peuvent jouer un rôle. En tout cas, elles ont le mérite d'exister.

Je ne suis pas certaine que les moqueries soient plus habituelles envers les "gros" qu'envers les "personnes de couleur"...

En tout cas, ceux qui sont la cible de ces moqueries en souffre.

Bonne soirée

[quote=chris212]

La violence qu'elle soit physique ou verbale n'est pas LA solution. En tous cas, pas la seule.

Le dialogue, l'éducation en font partie.

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Bonjour Chris

Non bien sûr la violence n'est pas la seule solution. Mais ça m'est arrivé de l'utiliser. Et j'ai eut la surprise de voir que souvent ces gars là sont des gros trouillards en fait !!? Ils baissent les yeux, se dégonflent totalement. Donc la prochaine fois peut être ils se poseront des questions avant de recommencer si les filles sont parfois violentes.

Le dialogue évidemment c'est le top mais je ne sais pas encore bien faire quand ça me touche trop, je suis très émotive, hypersensible, donc souvent ça part en colère verbale ou rien, je garde en moi. En même temps avant, j'étais très calme de nature mais je retournais cette colère contre moi (en mangeant, en me faisant des symptômes) donc je fais au mieux. Mais oui, avec mes années de thérapie j'apprends à parler, dire ce que je ressens à l'autre, mais c'est une longue route. Je le vois bien en couple où c'est diffiicile quand parfois l'autre me dit un truc qui me fait super mal, il a un autre avis que je dois respecter, une autre façon de voir les choses, ne pense même pas que ça peut autant me toucher vu qu'il est différent de moi donc voit autrement le monde. C'est pourquoi quand j'entends "je regrette d'avoir parlé" ça touche si fort en moi, si tu savais comme ça me touche. Car j'ai longtemps eut peur de parler. Pourtant c'est en prenant le risque de parler et en me confrontant au monde extérieur que j'ai avancé. C'est facile à écrire et plus difficile à vivre !  ;-)

Par contre je n'attends plus rien de la société. Les associations peuvent aider les personnes mais ce sont juste des outils. En 20 ans je n'ai vu aucun changement donc je regarde ailleurs, du côté de l'art. Les gens heureux je remarque, sont ceux qui ont inventé leur vie, ils me servent de modèle (comme la chanteuse Beth Ditto que j'admire, parce qu'elle ne s'excuse pas d'être sur la planète malgré ses kilos,). Plus il y aura de personnes passionnante comme elle, et plus la société changera.

Bonnes vacances à toutes ! Merci pour cet échange très enrichissant. Bonne route Chris !