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Faire face à la mort

Linecoaching au quotidien Pratiquer la Pleine Conscience au Quotidien
28 juin 2014 à 15h

La mort, pas la mienne, celle d'un être cher... Peut-être aurai-je dû écrire faire face au deuil ? Il est mort, on s'y attendait, il était vieux après tout, et puis malade, mais c'est toujours trop tôt. Et trop difficile, l'absence, la fin, le plus jamais je ne rirai à ses farces, et tout ce qui fait de la mort une douleur saignante pour ceux qui restent...

Dans mon programme LC je ne me débrouillais pas si mal, une séance de RPC de dix minutes par jour, les dix seules minutes de répit que me laisse ma petite famille remuante, EME zen, peu d'EME d'ailleurs et puis voilà...

Je n'ai plus envie de RPC, pour faire face à quoi ? Quand j'ai commencé la RPC je savais que je ferai face à mes émotions, que j'avais identifiées plus où moins, de la colère, du dépassement, de la culpabilité, mais ce n'est rien à côté de ce que je ressens maintenant, je n'ai pas envie, pas le courage, j'ai l'impression que je m'y noierais dans la douleur de l'absence, définitive, le manque impossible à combler, la colère aussi, mais de l'essence de colère, comme un concentré, j'ai l'impression d'avoir atteint les émotions brutes, incontrôlables, insurmontables... Je ne peux pas respirer avec ça, je ne veux pas respirer avec ça...

Et il est de bon ton de maigrir pendant un deuil, moi ma vie est une gigantesque EME, plus zen du tout, je mange je mange je mange pour faire taire tout ça, pour remplir le vide pour tenter de m'accrocher à quelque chose mais je n'arrive à rien, je tourne en rond et j'essaie de faire taire mon cerveau à grands coups de cuillère, et j'essaie de faire taire la tristesse de mon compagnon à grands coups de plats cuisinés, mange mange et ne pense à rien, je ne suis pas capable de faire face à ta tristesse...

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13 commentaires
Vos mots à toutes sont très beaux, riches et sages et émouvants. Picota mes pensées sont avec toi.

Picota,

mon père est mort en décembre 2012. le jour après Noël. Il avait 78 ans, il avait un cancer, il avait eu une belle vie. Mes deux soeurs ont perdu du poids durant cette période difficile et moi, j'en ai pris. et j'avais honte de ça. J'ai eu l'impression que les gens me regardaient comme pour dire "regarde celle-là, son père meurt et elle grossit, donc elle continue à profiter de la vie on dirait, elle se prive de rien, plutôt que de se laisser dépérir de chagrin".

mais ce que les gens ne comprenaient pas c'est que la seule chose qui m'aidit à surmonter mes journées durant cette période c'était de me mettre à table et de manger. Cela me faisait du bien, cela venait panser la blessure, c'était le seul moment où j'arrivais à me relaxer un peu.

ton chagrin va s'amenuiser avec le temps. et les kilos pris vont s'envoler de la même manière qu'ils sont arrivés. je t'assure....

 

[quote=Flowerbomb]

Picota,

mon père est mort en décembre 2012. le jour après Noël. Il avait 78 ans, il avait un cancer, il avait eu une belle vie. Mes deux soeurs ont perdu du poids durant cette période difficile et moi, j'en ai pris. et j'avais honte de ça. J'ai eu l'impression que les gens me regardaient comme pour dire "regarde celle-là, son père meurt et elle grossit, donc elle continue à profiter de la vie on dirait, elle se prive de rien, plutôt que de se laisser dépérir de chagrin".

mais ce que les gens ne comprenaient pas c'est que la seule chose qui m'aidit à surmonter mes journées durant cette période c'était de me mettre à table et de manger. Cela me faisait du bien, cela venait panser la blessure, c'était le seul moment où j'arrivais à me relaxer un peu.

ton chagrin va s'amenuiser avec le temps. et les kilos pris vont s'envoler de la même manière qu'ils sont arrivés. je t'assure....

 

[/quote]

 

Flowerbomb, tu le dis toi même ça n'est qu'une impression et on peut imaginer bien sûr qu'elle est fausse. Et tu vois sur cette fausse idée tu te construis un fonctionnement

 

Je ne sais pas si tu connais cet ouvrage qui s'appelle "les 4 (ou 5) accords toltèques. L'un deux de façon très juste : tu ne feras pas de suppositions. Je crois que cela s'applique pour chacun d'entre nous, on suppose et on échafaude des plans pour parer à ces suppositions.

 

Puissiez vous toutes retrouver la paix, car on peut la retrouver je vous l'assure. La mort est une épreuve et il ne faut pas qu'elle devienne un obstacle qui lui nous figera sur notre route si nous nous laissons envahir. Je ne dis pas que les choses seront comme avant car il y a bien l'avant et l'après et après plus rien n'est comme avant mais la vie change tout le temps, elle est, par sa nature, changeante, mouvante et ne pas accepter cela nous conduit à de mauvais choix et à beaucoup de souffrances

chantoune34130 : Ces mots, "il sagit d'un bout de moi qui l'a suivi" me parlent beaucoup, merci...

Izabelle, c'est déjà un pas que d'accepter de laisser exister la tristesse, un pas que je vais faire, dans quelques temps. Je vais suivre ton conseil de lecture, merci.

Flowerbomb : Merci de ton témoignage, et de l'espoir qu'il m'apporte.

"Le deuil est si large qu’on ne peut pas le contourner, il est si haut qu’on ne peut pas passer par-dessus; il est si profond qu’on ne peut pas passer en dessous.
C’est pourquoi, il ne reste qu’une solution, c’est d’en ouvrir la porte et de le traverser." Anonyme


 

toutes mes meilleures pensées pour vivre cette phase difficile

la tristesse est une émotion trèèèèès utile pendant un deuil

on la vit pendant des mois, mais elle est là pour nous aider à faire ce travail-là, d'accepter, de laisser partir, d'accepter l'inacceptable, le manque, la perte

ce qui est important c'est de ne pas "combattre" la tristesse, mais simplement de la laisser exister, la laisser nous aider à traverser cet au-revoir

un livre qui parle de pleine conscience et de moments de vie difficiles, c'est celui de Russ Harris  "le choc de la réalité"

il l'a écrit après avoir subi un choc de vie particuliièrement difficile

Pas assez "vieille" dans la RPC pour formuler des conseils. Accepte simplement ma sympathie pour le moment présent et les moments à venir.

Au moment ou je suis dans ma vie, j'ai déja bien sur vécu des deuils, mes grands-meres des tantes un oncle très recemment, une cousine pour citer le milieu familial. Et encore plus intime pour moi, mon père il y a plus de 20 ans, une douleur immense, les chemins qui se séparent la perte d'un pilier de ma vie, d'un des repères qui m'avait forgé, d'un soutien inconditionnel. J'ai eu mal, très mal, la vie a continuée, à travers moi, mes enfants, mes petites-filles maintenant, il poursuit son existence.

La perte de ma soeur trop jeune, dans des conditions épouvantables est autre chose. Avec elle c'est une part de moi qui est partie. Il ne sagit plus de quelqu'un qui vit toujours en moi, il sagit d'un bout de moi qui l'a suivi. Je ne peux l'expliquer autremment, mais j'en suis sure. Elle vit dans ces enfants, bientôt dans sa petite-fille. Moi je vis un peu dans son souvenir. Ca je sais que je ne pourrai jamais le changer, il va falloir faire avec, et cela depuis 7 ans ....

Alors bon courage à toi, laisse du temps au temps. Cette formule n'est pas de moi, mais elle me parle. Ton deuil tu vas le vivre à ta façon, on fait comme on peux, à son rythme, les choses prendront leur place peu à peu, sans renier la douleur.

C'est surprenant comme les choses n'arrivent jamais vraiment par hasard sur la route....

Tout d'abord je suis désolée Picota... 

Je suis aussi passée par là il y a 4 ans. Dire "Je suis passée par là" n'est pas correct. J'ai perdu ma maman. Donc je n'en sortirai jamais, de ce "là"... Même si j'ai bien avancé dans mon deuil. J'ai plus le sentiment d'être passé dans une autre vie. Plus rien n'est pareil, il y a du positif et du négatif à ça

Avant de voir ton post j'étais en train d'écrire un texte sur la peur. La peur que j'ai vécu dans mes tripes pendant les 3 ans de cancer de ma maman, et qui s'en est allée lorsqu'elle est morte, laissant place à la culpabilité, bien-sûr...

J'ai moi aussi lu pas mal de livres sur le deuil et ses différentes phases, j'ai noirci beaucoup de papier, c'est bon d'écrire! Et j'ai marché. Marché des kilomètres. A chaque fois que la douleur était trop vive je partais marcher, dans des endroits où je pouvais laisser sortir mes larmes, même si à l'époque je pleurais souvent, surtout dans le train pour me rendre au travail, ou chez moi. A chaque pas je me disais que je pourrais y arriver. Chaque pas était une libération. Et le deuil anéantit tout, je me souviens des nuits d'insomnies, de cette fatigue qui pesait si lourd sur mes épaules que j'avais l'impression d'avoir 100 ans.

Mais les jours passent. C'est dur. C'est long. C'est douloureux... Mais un jour tu te surprends à sourire en regardant une fleur. Et tu comprends que la vie reprend le dessus. Gentiment. 

J'ai commencé Linecoaching une petite année après la mort de ma mère. J'ai très vite compris, surtout dans la richesse de ce forum, que je pourrais grandir et continuer à avancer sur le chemin de mon deuil grâce à vous toutes. Et c'est ce qui arrive. 

Tu es à vif, pour l'instant, et rien ne sert de brusquer quoi que ce soit... Il faut aussi se donner la libérté, parfois, de ne pas affronter ses émotions, accepter de les calmer avec la nourriture... Tu as appris la rpc, tu verras, un jour ou l'autre tu t'en resservira, c'est un bel outil que tu as entre tes mains, tu ne vas pas le perdre. Mais tu peux peut-être le ranger quelques temps!

Bon courage à toi...

Merci,

merci beaucoup pour la bulle de chaleur que vous avez créée autour de ce post.

J'ai lu et je relirai vos mots réconfortants, merci pour le soutien, les liens, le partage...

La RPC est effectivement un outil, je la ressortirai du placard quand je m'en sentirai de nouveau capable, pour l'instant je vais juste souffler...

On t'envoie toute notre sympathie et on pense à toi