Aller au contenu principal
Accueil forum       Retour à liste des sujets

La peur de la faim

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Trouver et aimer la bonne faim
28 avr 2012 à 15h
J'ai réalisé il y a peu une chose pour moi surprenante : je ne supporte pas de fractionner, réduire les portions, sortir de table avec une sensation de pas assez, même minime. Et pourtant, je supporte (depuis l'exercice ad hoc, lol) très bien la faim. Pas toujours possible de prendre une collation quand elle se présente, et cela ne me stresse pas dans l'instant. Par conre, l'idée que je pourrais avoir faim, ça c'est ingérable. Il suffit qu'on me demande de réduire mes portions pour... que je mange trop ! Il y aurait donc faim imaginaire, à venir, et faim réelle, au présent. Et l'une est insupportable alors que l'autre ne me pose pas problème. Bizarre bizarre.

Voir le dernier message

Répondre
25 commentaires

Bravo Nicole44 ^_^

Oui tu as raison de te féliciter, de profiter du moment présent et de profiter de ces moments lorsque tu réussis des étapes, car petit à petit ces réussites deviennent de + en + présentes dans notre vie.

"S'autoriser à" est super important, je l'ai réalisé avec le temps entre LC et les exercices de Pleine Conscience, m'autoriser à manger quand j'ai faim et pas par obligation sociale, pas parce que c'est l'heure qu'on a toujours apprise (de toutes façons au fur et à mesure, sa faim correspond à l'heure des repas), pas juste "parce que c'est comme ça" qui correspond à une éducation tellement ancrée qu'il est ensuite difficile de s'en détacher, mais pas impossible.

Il en va de même avec les sensations, les émotions, les pensées. Le fait de s'autoriser à ressentir ce que l'on ressent me soulage beaucoup, je me sens + au présent et + présente. Pour l'instant ça n'est pas quelque chose que je fais de manière inconsciente. J'ai encore besoin de me dire "je m'autorise à", j'ai besoin de m'arrêter quelques secondes pour faire le point mais bon je trouve ça déjà très bien.

Je suis un peu comme toi lorsque tu parles de te laisser entrainer par les autres (pour toi les enfants). Parfois, le soir, parce que mon compagnon a faim, alors je me laisse tenter et il m'arrive de manger comme lui juste parce qu'on partage un moment convivial, agréable et j'en oublie d'écouter mes sensations. Ceci avec le temps, j'arrive parfois à ré-ajuster ce comportement.

 

Pour le fractionnement, je me rappelle maintenant qu'au début de cette épreuve, ce dont j'avais peur c'est de ne pas ressentir la faim pour pouvoir manger ! Comme si cette sensation n'allait pas revenir. Avec le temps, j'ai appris à faire confiance à mon corps et à le laisser gouverner mes sensations, plutôt que mon mental.

Ce qui m'a aidé c'est de prendre cette étape comme une sorte de jeu. Je m'étais dit "tiens c'est intéressant cette étape, je vais expérimenter", comme une chercheuse !  J'avais envie de vivre l'expérience. Je trouvais ça ludique. C'est ma manière à moi de rendre l'étape faisable et de la rendre un peu légère parce que c'est vrai que ça réveille pas mal de "démons".

Voilà :)

Bon dimanche :)

Merci, JolieRonde, pour ton témoignage. Ca m'aide beaucoup.

De mon côté, le fractionnement (sur lequel je traîne depuis des semaines) a effectivement fait remonter les vieux démons de la restriction cognitive.... Je pensais en avoir pris conscience, jusqu'à ce que je lise ton intervention, où tu estimes "avoir le droit" de prendre une collation dès UNE heure APRES la prise de ton déjeuner ! Je viens de réaliser que je l'appliquais jusqu'ici, ma restriction cognitive !... Je me disais qu'il "fallait" quand même attendre au moins trois heures, pour "terminer ma digestion", avant de m'autoriser à avoir le droit d'avoir faim ! ;o) ! D'où une partie de mes difficultés avec ces exercices...

Cela dit, ce w.-e. je ne suis pas chez moi, mais juste en compagnie de mes parents (assez âgés), et hier soir, à ma grande surprise, j'ai ECOUTE ma faim -- ou plutôt, mon manque de faim -- en limitant mon dîner à une soupe et un yaourt. J'étais suffisamment détachée de l'ambiance familiale (avec mes enfants) habituelle pour pouvoir m'écouter, mais j'ai passé mon temps à me féliciter et je pense souvent -- et avec satisfaction ! -- à ce qu'il s'est passé hier soir...

Je n'arrive pas encore à voir très bien d'où vient, chez moi, ce sens de l'imitation, c-à-d. que je mange quand "on mange" (avec mes enfants) et qu'avec mes parents, qui ont tendance à ne pas manger le soir, je me pose au moins la question de savoir si moi, j'ai faim (et du coup, je continue en écoutant mon corps). A travailler encore, donc...

Un très bon dimanche à tou(te)s !

Bonsoir,

Je viens apporter mon petit grain d'sel contradictoire, est-ce que ça va avancer le shmilbick ? no lo sé !

L'étape de fractionnement avait été une vraie révélation pour moi et assez facile finalement, contrairement à l'étape tester la petite, moyenne, grande faim. Pendant l'étape de fractionnement, même si j'avais peur d'avoir faim, je savais que j'allais pouvoir m'autoriser une collation au moins 1 heures après le repas si j'éprouvais de la faim. D'ailleurs c'est comme ça que j'ai découvert que je mangeais au delà de ma faim et que j'ai découvert qu'en fait, notamment le repas de midi, j'avais vraiment besoin de manger 3 fois rien pour arriver à satiété. En +, ça m'a fait + apprécier le dessert lorsque je le mangeais lors de la collation.

Cette étape a été très très enrichissante pour moi, j'ai appris beaucoup sur ma façon de manger, comment je mangeais, la quantité et ça m'a vraiment permis d'être connectée avec mes sensations. D'ailleurs, j'appréciais cette sensation de GRANDE PLENITUDE dès que j'avais mangé à satiété.

Petit à petit, avec le temps, j'ai voulu revivre cette sensation de plénitude, donc il m'arrive encore parfois de fractionner mes repas. J'y arrive surtout pour le repas du midi. Je reconnais que pour les repas du soir, il m'ait beaucoup + difficile de ne pas aller au delà de mes sensations. Je ne fais pas forcément des dépassements énormes (encore que le week end c'est pire), mais je mange souvent par tentation, par fatigue (donc pas envie de m'écouter, juste d'être un robot), parfois pour me réconforter-soulager.

Donc pour répondre plus précisemment à Pommedereinette, selon moi c'est vraiment lié avec le fait qu'on a tellement vécu dans la restriction que la peur de revivre le manque est très forte. Lors des régimes, la faim était étroitement liée avec le manque, la restriction, le controle. Notre corps avait faim, il nous le criait mais on préférait la restriction cognitive à l'écoute de nos sensations. Oui tu as raison, pleine conscience, pleine conscience pleine conscience. Cela m'a permis de me rapprocher de mes sensations, de faire confiance à mon corps, de le rassurer, de rendre vivable des émotions que je suis allée identifier et que j'ai fini par accepter, des peurs qui ont fini par se détacher.

j'avais dit que je reviendrai en cas d'eme,

alors me revoilà : j'ai bien tenu le fractionnement pendant 4 jours et le 5ème, plus rien, tout s'est envolé, juste l'envie de manger qui est revenue. Il faut dire que point de vue stress, mon boulot me donne de quoi en ce moment.

Hier, après avoir mangé sous le coup d'une eme de fin de repas, j'ai retrouvé la sensation de ventre trop rempli et ça m'a presque fait plaisir, comme si je me retrouvais.

Ce soir, même type d'eme mais cette fois la même sensation de ventre trop plein me fait horreur, comme le signe d'une sorte d'esclavage dont on ne peut jamais sortir.

Peut-être que j'ai voulu en faire trop avec le fractionnement et voilà que mon corps se rebelle : je ferais bien de l'écouter car s'il m'empêche de continuer sur ma lancée c'est qu'il a dû sentir que je repartais sur mes grands chevaux de la restriction cognitive.

Eh ben y'a du boulot !

oui, trop est l'ennemi du bien 

en même temps le fractionnement ne dure qu'une semaine, donc bientôt fini

ensuite il faut en tirer les enseignements, pour ajuster au mieux ta sensation de satiété, et effectivement arriver au juste dosage afin d'éviter la restriction et de pouvoir répondre à ses sensations

Pommedereinette, je n'ai pas très bien réussi le fractionnement non plus, parce que je déteste manger tout le temps. Ça me donne l'impression de mal m'alimenter et le plaisir n'est pas au rendez vous comme quand je mange un vrai repas. Par contre j'ai utilisé cet exercice pour fractionner les portions en vue que ma faim arrive juste pour le prochain repas. Cela fait en sorte que je peux avoir faim en même temps que mes enfants ou mes amis.

Mais jamais je n'ai réduit mes portions. J'apprends à en jeter plutôt (pas facile) la quantité qu'il faut pour que j'aie faim au repas suivant. Mais j'ai toujours une petite anxiété quand il n'y en a pas assez dans mon assiette. C'est comme une façon de rassurer ma petite fille intérieur.... Une façon de lui dire qu'elle pourra en manger autant qu'elle a faim ;-). Je me dis qu'un jour elle saura que je ne la laisse plus mourir de faim.

 

www.pourlamourdolga.com

Bonjour à toutes,

Peut-être que le côté stressant de l'exercice comme vous le décrivez beaucoup  vient du fait de commencer son repas en décidant ce qu'on  va supprimer ou réduire, je trouve ça angoissant.  En plus pour le coup ça ressemble à des contraintes de régime, donc la résistance est logique.

Pour ma part, au fur et à mesure que je mange,( je me sers des plus petites portions, c'est sûr)   j'attends de voir ce que ça me fait au niveau plaisir/satiété avant de manger plus de la même chose ou autre chose. Et c'est donc après coup que je constate si j'ai réduit ou supprimé quelque chose. En pratique, je suis tellement concentrée sur le plaisir de chaque bouchée que de toute façon ça me fait réduire.  Je trouve que c'est un peu le principe des exercices de dégustation : plus on déguste, moins on mange. Peut-être que j'ai transformé la consigne mais c'est comme ça que ça m'apporte quelque chose.

Le petit inconfort que tu décris, Izabelle, me parle bien : c'est le côté "léger" de l'inconfort qui est c'est délicat à gérer. Mais justement comme tu dis bien, c'est ça qui permet de vérifier après coup si c'était un reste de faim ou une envie de manger. C'est bien ça qui fait progresser je trouve.  Et comme l'exercice prévoit une collation au cas où c'aurait été un reste de fain, autant retarder ce reste pour retrouver une bonne faim et  profiter avec grand plaisir de cette collation.

Bon, ça ne fait que deux jours que je fais l'étape fractionnement, peut-être que je me plante complètement, on verra. Si ça me fait surgir des eme, je reviendrais ici.

 

 

Izabelle,

Je suis d'accord avec toi aussi quand tu dis que c'est difficile, quand on fait l'exercice du fractionnement, de ne pas passer en mode "restriction", ce que j'appelle le mode "régime". C'est ce qui a dû m'arriver plus ou moins hier, avec la "nécessité" aujourd'hui de trop manger... C'est vrai que ça tient à un cheveu... émotionnel !

Ah d'accord, je pensais que tu parlais de l'inconfort d'une vraie faim, même légère.

oui voilà, je ne parlais pas d'une vraie faim, pardon si je n'étais pas vraiment claire

et c'est vrai que pour bcp de personnes, c'est vraiment dur de différencier un reste de vraie faim  d'une envie de manger de fin de repas

je pense que c'est justement le but de cet exercice

franchement c'est un des plus compliqué à appréhender

 

moi mon critère, c'est que ce reste de "faim" disparaisse en l'espace de 10-15 minutes

si ça disparait, je sais que c'était de l'inconfort émotionnel  (pour moi, tout le temps!!!)

si ça persiste c'était de la vraie faim tout simplement

 

je pense que maintenant j'arrive à faire la différence mais au début, franchement difficile