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N'avez-vous pas l'impression, parfois, que le trop manger est une forme de drogue, comme la cigarette ou l'alcool ?

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Questions autour de la Nutrition
25 Sep 2012 à 14h

En écrivant mon blog du jour, je me suis posée cette question. Parce que c'est le vécu que j'ai, d'être une droguée en manque. J'aurais même envie d'être suivie comme un alcoolique en cure, j'aurais aimé qu'il existe une clinique ou j'aurais pu faire un petit séjour, où j'aurais reçu tous ces conseils, mais aussi parfois de quoi me calmer. Parce que je trouve que c'est dur. J'ai l'impression d'avoir compris le message de départ. Attendre la faim, manger jusqu'à satiété, traiter les envies de manger différemment de la faim, apprendre petit à petit les outils qui aident à gérer ces envies de manger. Je le fais au pieds de la lettre, peut-être trop et en écrivant, mes larmes coulent. 

Aujourd'hui, je me suis sentie toute la journée tiraillée par des sentiments divers. Comme une météo qui passe des ondées au ciel bleu à un temps menaçant d'orage. Je reprends ce que j'ai écrit dans mon blog du jour ...

 

L'irritation, la colère ...

Je suis irritée par mes envies de manger auxquelles je me refuse de céder. Je me rends bien compte qu'il faut que j'aille explorer les outils émotionnels pour m'aider à les surmonter. Je sens par moment, comme un volcan qui monte. Une envie de hurler : "donnez moi à manger !!!". Comme une droguée. Alors, pour l'instant, je me contente de me le laisser sentir, de faire une place à cette partie, sans jugement, comme le suggère Mr Apfeldorfer (mysère que c'est un nom difficile à écrire). A d'autres moments, je râle sur cette partie et lui dit : "fout moi la paix !". Et puis, cela fini toujours par passer. Souvent le lendemain d'une journée particulièrement pénible, la journée est un peu meilleure. Moins douloureuse. 

Le chagrin, la tristesse ...

A d'autres moments, je sens une tristesse sourde, les larmes me coulent, et là encore, j'essaie d'accueillir. Je me demande s'il s'agit d'une tristesse de deuil (de la nourriture en quantité illimitée), d'un sentiment d'impuissance de la partie qui n'obtient pas "sa drogue" ou d'une tristesse enfouie qui apparrait à la surface sans la camisole de la nourriture (ce que je veux dire, c'est que je pense que la nourriture en grande quantité peut avoir pour fonction de ne pas sentir certaines émotion tout comme la cigarette ou l'alcool). 

La joie ...

Hé bien oui, parfois, entre les ondées ou les menaces d'orages, tout d'un coup le ciel est bleu. Tantôt au magasin, quand je choisissais ce que j'allais mangé et que je ne pensais pas du tout à l'aspect calorique des choses. Je me sentais comme une petite fille qui a gagné à la pêche au canard et qui doit choisir son cadeau. N'importe quoi, ce qui te fait le plus envie et qu'on mangera en savourant. N'oublie pas mon poussin, tu peux manger ce que tu veux pour autant que tu aies faim !

Bref un peu perturbant. 

J'imagine que ce genre de sentiments ne se sentent que lorsque le problème d'hyperphagie est important. 

Vous aussi, vous sentez cela ?

 

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6 commentaires

Avant de découvrir ce programme, je suis aussi passée par une phase où je me suis dit que j'avais un réel problème. Je pensais être boulimique, je me suis dit que je devrais revoir un psy pour traîter ce problème, etc.

Et c'est en discutant de ces pensées avec mon médecin qu'il m'a orientée vers le livre de J.-Ph. Zermati. Et j'ai découvert ce site et son programme en faisant des recherches internet sur le docteur et sa méthode.

Et je ne regrette rien car, pour la première fois, je me suis sentie comprise et surtout j'ai commencé à me comprendre moi-même!!!

Le cheminement sera long, nous passerons par des hauts et des bas, mais je suis persuadée que nous avons enfin trouvé ce qu'il nous fallait et nous allons réussir ensemble!!!

Bonne journée.

Sev

Je ne pense pas ce que soit juste une impression, je pense que les aliments entrent dans notre corps comme des médicaments ou des drogues et changent l'état de notre constitution chimique. Ainsi, je pense que tout le monde a ressenti ce bien être qui vient après une digstion de sucre rapide, alors que le corps n'en avait pas avant...on se sent plus souriant, plus calme -en plus du plaisir que cela procure. C'est assez chimique, pas seulement psychologique, je pense.

Les gens qui travaillent et qui font des affaires à une table de restaurant le savent aussi, c'est plus facile de conclure un contrat après avoir bien mangé. Avant, on est plus nerveux, même si on n'a pas faim...

Coucou Ariciane, Aomame et NathD33, coucou tout le monde,

Peut-être que nous les hyperphages, nous avons une sorte de mauvaise habitude qui nous conduit à nous laisser manipuler par nos émotions, ce que tu décris Ariciane dans cette succession d'états émotionnels que tu vis aujourd'hui.

En ce moment je prends conscience que, jusqu'à présent, j'adhérais à mes émotions, comme si je faisais corps avec elles, et même pire : comme si je me définissais par mes émotions ! Par exemple, quand je disais de moi "Je suis hypersensible", je n'imaginais même pas que cela puisse changer un jour, je pensais vraiment que c'était ma nature propre.

Quand je regarde autour de moi les mangeurs régulés, il me semble que ces personnes vivent un rapport plus distancié avec leurs émotions.

Alors voilà, je ne suis pas certaine de ce que j'avance, c'est juste une réflexion que je me fais en ce moment parce que, à force de faire des séances de RPC et de réussir à faire beaucoup de choses en PCS tout au long de la journée, je constate qu'il se produit une forme de détachement par rapport à mes émotions : je peux les observer, constater, contempler, étudier, sans qu'elles me désarçonnent. Et surtout je prends conscience qu'elles ne sont pas MOI, puisque MOI je suis dans ma respiration. Et grâce à cette respiration justement, il me suffit de les regarder bien tranquillement pour les voir s'apaiser, comme si je regardais des nuages se dissiper dans le ciel - pour reprendre la même image que toi Ariciane à la fin de ton post. wink

oui Alpha a raison

c'est quand on s'identifie à ses émotions qu'on a du mal avec

et en les observant, en les acceptant, en leur faisant une place, dans le même temps on constate que ce sont des événements : être triste, être colère, avoir peur, se sentir rejeté, etc...  ce n'est pas nous

ce sont des choses qui passent à travers nous

certaines personnes vont être tentées de les "contrôler"...  ça se met en place très tôt

surtout, à mon sens, quand on ressens fortement les choses,  et la tentation est grande de les contrôler par l'esprit, les ruminations mentales, mais au final ça ne fait que les entretenir

 

apprendre à les regarder et les laisser passer comme le fait Alpha, en mettant son esprit au repos est la meilleure des solutions

c'est un apprentissage un peu long quand on a pris le pli dès le plus jeune âge de vouloir contrôler tous nos états intérieurs

mais c'est la seule solution

de plus après un peu de pratique, quel soulagement de ne plus être systématiquement en lutte

 

dans l'hyperphagie, on utilise la prise alimentaire comme un moyen d'évitement de ces états intérieurs,  une façon de contrôler ces états intérieurs, on les masque derrière une sensation très agréable (suivi en général de ressentis très désagréables, mais moins que ce qu'on cherche à fuir)

c'est une sorte de drogue, mais c'est une addiction comportementale uniquement

alors que dans la prise de drogue il y a également addiction à la substance, ce qui bien sûr complique le sevrage

 

alors observer ce qu'il se passe en nous sans chercher à le résoudre, à le faire disparaitre, juste laisser vivre et mourrir ces émotions et pensées désagréables qui vont et qui viennent, c'est une grande clé pour ne plus avoir besoin de manger pour les affronter

Merci pour ton message. Effectivement, je sens moi-même toute ces facettes de ma vision face à la nourriture. Ce sentiment d'en avoir assez et que tout cela se termine que l'on me soigne parce que je suis "zinzin". Il y a des hauts et des bas dans ce parcours alors sans doute ce que tu dis là reflete bien ce cheminement.

Je suis moi-même parfois enjouée de manger ci ou ça en me disant "youpi tralal, j'ai vaincu moi démon intérieur". Mais le temps est maître de toutes les vertus..Peut-être voulons-nous que cela aille vite et bien trop vite pour notre corps et notre esprit.

Courage,cette prise de conscience ets sans doute déjà un grand pas en avant.

Bonjour,

Je suis heureuse de vous lire, car  moi aussi je ressents celà depuis pas mal de temps.... je me suis meme demandée pourquoi l'obésité n'est pas pris en charge au meme titre que l'alcoolisme ou la drogue... celà n'est il pas de l'auto destruction au meme titre que prendre une cigarette qu'un morceau de pain et de fromage alors qu'on sort de table ? ... on parle bien d'attitude compulsive.... je découvre ce site avec interet  peut etre aurrais je des réponses?Je l'espère en tout cas. 

Je me laisse porter par le parcour proposé et il me tarde de lire le premier bilan. 

Je vous dis  à bientot. 

Nathalie.