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Procrastination, perfectionnisme et... manque de sommeil

L’alimentation émotionnelle Le perfectionnisme
02 déc 2013 à 23h

Hello,

En ce moment, je lis beaucoup sur le perfectionnisme, un de mes grands problèmes, et la procrastination qui va souvent avec.

Et hier soir, comme j'ai toujours énormément de mal à aller me coucher, je me suis fait la réflexion suivante : et si ne pas aller me coucher (alors que je suis crevée) était une forme de procrastination ?

Parce que : quand j'ai un truc à faire, je m'imagine comme je vais le faire formidablement bien, même plus et mieux que ce qu'on m'a demandé, on me citera en exemple ! (je caricature, mais à peine, croyez-moi !). Et je n'arrive pas à m'y mettre, je fais plein d'autres trucs moins importants à la place mais je ne m'y mets pas. Sans doute parce que je risque de ne pas être à la hauteur de mon fantasme, et ça me donne l'excuse d'avoir manqué de temps (je l'aurais fait parfaitement... si j'avais eu plus de temps). Et je culpabilise.

Et en fait, le soir, je me demande si ce n'est pas le même mécanisme : je pense à ma journée du lendemain, aux trucs que j'ai à faire (d'ailleurs, j'ai toujours des to-do lists longues comme le bras), je m'imagine hyper-efficace, cochant toutes les lignes de ma liste hyper-vite-hyper-bien et... je traine sur le net, je regarde la télé, je fais je ne sais pas quoi, je fais plein de trucs pas très importants mais je ne vais pas me coucher.

Et le lendemain, je suis crevée, j'avance à 2 à l'heure jusqu'au milieu de l'après-midi, ma to-do list, je la regarde mais je ne m'y mets pas. Et je culpabilise.

C'est limite une forme d'auto-sabotage, finalement.

Peut-être aussi que ça me donne une bonne excuse pour enlever la pression du perfectionnisme : "si j'y arrive pas, c'est parce que je dors mal" ?

Vous connaissez ce problème ? Qu'en pensez-vous ?

surmonchemin, qui vient de revoir sa to-do list de demain et l'a réduite à 4 choses (bon, avec une 5è en option, d'accord)

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122 commentaires
14/01/2018 - 22:12

Moi aussi Fanette, j'ai tout revu à la baisse à cause d'un gros complexe d'infériorité. Je ne sors plus de ma zone de confort, je ne prends plus aucun risque, dans aucun domaine,pour ne pas affronter d'éventuels échecs (c'est vraisemblablement pour cela que je m'enlise dans le programme depuis des années). Du coup, je n'ai pas vraiment de satisfactions ou au moins de satisfactions qui comptent et je ne suis pas fière de moi, alors que c'est ce dont j'aurais le plus besoin en ce moment.

 

Des petits pas, des objectifs modestes auxquels on trouve du sens, c'est un bon début.

Mais je ne sais pas vous, mais moi, je pense toujours que je vais arriver à faire beaucoup plus que ce que je fais en réalité. J'ai beau le savoir, je n'arrive toujours pas à "calibrer" mes journées pour ne pas me mettre des objectifs inatteignables et me sentir nulle après. Je crois toujours que cette fois-ci, c'est la bonne, je vais arriver à m'activer et à faire tout ce que j'ai prévu au lieu de m'engluer dans l'inertie. C'est exactement comme les gens qui veulent faire un régime et qui se disent demain je m'y mets en pensant que le lendemain ils seront fondamentalement différents et trouveront en eux la force de s'y mettre qu'ils n'ont pas eu les jours ou les mois précédents… Ce soir encore, je me suis surprise à imaginer tout ce que j'allais faire demain, alors que je commence le matin par une visite chez ma dentiste et un arrachage de dent et que je ne sais pas trop comment je serai dans la suite de la journée…

J'ai l'impression d'être atteinte d'une maladie incurable…

Je vais essayer de me coucher pas trop tard…

12/01/2018 - 00:14

Ce que j'ai appris de mon "travail" sur le perfectionnisme, qui dure depuis un temps certain, c'est que moins on se met de pression sur ses objectifs, plus on se félicite de ses petites victoires, et plus on en fait, finalement.

Ca n'empêche pas la rigueur, quand on aime le travail bien fait, mais mettre légèreté et souplesse dans l'action fait la différence.

Evelyne 

07/01/2018 - 15:56

Merci, les filles!smiley

Ce fil inattendu dans un programme sur le surpoids est une vraie source de réconfort. Aucun psy n'avait jamais trouvé de piste pour m'aider face à la procrastination jusqu'à récemment. Celle que je vois de temps en temps m'a proposé de faire de l'hypnose pour m'aider à retrouver le focus. Ça, plus la PC, ça me permet d'avancer. J'apprécie vraiment d'échanger avec vous car, pendant des décennies, j'ai cru être isolée et je n'ai que rarement osé parler de la procrastination. Au point de ne plus inviter par honte de ma maison, au point de ne plus oser travailler avec certaines personnes par complexe d'infériorité. Ça fait du bien de poser ses valises! Merci encore! Et clin d'œil à ma binômette!

07/01/2018 - 14:28

Passage en coup de vent juste pour dire que j'adore les tartines, Fanette wink et non, tu n'es pas pathétique !! 

Merci de tout de ce que vous déposez ici. C'est un beau fil.

07/01/2018 - 00:43

Je viens répondre rapidement que non, il n'est pas fastidieux de te lire Fanette, loin de là, que ce soit sur un ton plus sérieux ou avec l'humour qui te caractérise ?.

Bon dimanche à toutes et tous.

Evelyne

06/01/2018 - 16:07

Bonjour Milagros et Evelyne, et aux passants aussi!

Je suis désolée, je n'ai pas eu le loisir de revenir écrire aussi vite que je l'aurais voulu. Mais je vous ai lues avec intérêt et en communion d'intérêt! wink

Bravo pour le bureau, Milagros! J'en ai autant à faire, et ce, depuis des mois. Pour moi aussi, la procrastination est une souffrance. Ça va mieux depuis que j'ai compris que j'étais une perfectionniste assoiffée d'absolu qui vise des résultats idéaux et ne passe pas à l'action par crainte de ne pas réussir. Par exemple, quand j'étais lycéenne ou étudiante, je me faisais souvent une très/trop haute idée de ce qu'il fallait produire. Je voyais bien le résultat mais je m'en sentais incapable et je ne supportais pas l'idée de rendre quelque chose de moyen. Je travaillais souvent plus que les autres mais, au moment de rendre un travail, je préférais avoir zéro plutôt que de montrer ce que j'avais fait. Ça m'est arrivé plusieurs fois, au point de penser que j'étais quelqu'un de mal fini. Je croyais qu'il me manquait un cadre intérieur et qu'en plus, c'était de ma faute! Apprendre que mon perfectionnisme était la cause de ces difficultés, ça a été une révélation il y a quelques mois. Depuis, je vais mieux, je culpabilise moins et je reprends goût aux choses. Je n'ai pas encore retrouvé une grande confiance en moi-même mais j'ai progressé. Je suis capable de voir que certaines actions particulières, à certains moments précis, ne sont là que pour retarder le moment de me mettre à ce qui constitue un enjeu. Je sais que quand me prend une subite envie de faire la vaisselle alors que j'ai plusieurs heures devant moi pour travailler tranquille, c'est que ce travail me colle des angoisses. J'adore ce que je fais, ça ne m'ennuie pas mais les enjeux sont élevés pour moi. Tout va mieux quand je dis non à mon évier qui me tend ses fourchettes et que je m'assois pour faire une pause PC "j'accepte l'émotion qui m'étreint": quelques bonnes respirations, des mots sur ce que je ressens, oui je peux vivre avec, oui je veux faire aboutir mon travail, vas-y découpe en étape et démarre, tu as toutes les qualités pour réussir. Souvent, ça me débloque. Je me sens ridicule à écrire ça! Vous pensez peut-être que je ne suis qu'une gourde!

Comme d'autres "procrastineurs", je peux attendre des semaines, des mois avant de faire quelque chose alors que pour d'autres, cela paraît si aisé de le faire tout de suite. Ce n'est pas une question de fainéantise. Ce n'est pas une question de frustration mal gérée. C'est qu'il y a là pour moi un enjeu que je dois comprendre et dompter avant de pouvoir passer à l'action ou avant d'aborder l'étape finale d'une série d'actions. Milagros, l'exemple des cours que tu veux préparer me parle tout à fait. Il m'est arrivé de passer des jours au montage d'un cours, avec des heures de recherches et de réflexion, avec un niveau d'expertise suffisant, avec un fil directeur, avec... une telle angoisse que le résultat ne soit pas à la hauteur que je ne suis jamais allée au bout. Mais quelle hauteur? Celle d'un idéal connu et attendu de moi seule, en fait. Au bout du bout, je m'effondre persuadée d'être la reine des nulles et je regarde avec dépit et envie le travail d'autres, moins rigoureux mais plus productifs.

Pathétique, n'est-ce pas? Et pourtant, j'ai lutté pendant des années persuadée de manquer de volonté alors que je n'étais que ça. Depuis que j'essaie de ne plus lutter, et que je m'écoute davantage, ça va mieux. J'avance mieux, et je me réconcilie avec moi-même et avec ce qui m'intéresse le plus. J'ai encore souvent l'impression que les choses me sont hors de portée mais je prends de plus en plus souvent le temps de faire une pause pour retrouver le focus et me rassurer. Je le fais plusieurs fois par jour, pour ne pas perdre le fil, pour ne pas renoncer à ce qui m'intéresse et à ce qui est dans mon intérêt. Car c'est aussi de là que vient ce que j'ai longtemps pris pour une tendance à l'auto-sabotage.

Comme toi, Evelyne, je trouve que ça fait du bien d'essayer de démêler la confusion. Pour moi, c'est celle qui s'empare de mon esprit quand la pression est trop forte.

Ouh la la! J'en ai écrit une tartine pour parler de moi! Pardon, ça doit être une lecture fastidieuse. Merci merci, d'avoir lu jusqu'ici.

En attendant, Milagros, tu sais que tu n'es pas isolée. 

Au plaisir de vous lire les filles!

 

06/01/2018 - 14:29

Bonjour Milagros,

Tu m'as permis, grâce à l'échange que nous avons eu, de sortir un peu du déni de perfectionnisme qui me touche depuis un bon moment, y compris, forcément, sur le plan alimentaire.

Alors, merci à toi de m'avoir invitée, par tes questionnements, à poser des mots qui me font avancer, et tant pis pour le manque de sommeil ainsi bien compensé ?.

Beau week-end à toi et à la communauté.

Evelyne

05/01/2018 - 23:07

OUh la la !  Pour quelqu'un qui doit recaler son sommeil tu fais très fort ! wink

Je me sens un peu coupable de t'avoir fait veiller hier … ,euh ce matin, pour me répondre. Donc interdiction de me répondre ce soir : il est trop tard !!

merci pour tout ce que tu as pris le temps de poser sur le papier. C'est précieux. Oui, il y a matière à réflexion avec cette histoire de "carcan". Je ne suis pas sûre, en ce qui me concerne, d'être une rebelle. Je me suis souvent demandé si je n'étais pas plutôt une adulte qui a du mal à grandir et du mal avec le principe de réalité et la gestion de la frustration.

Je me demande aussi si je ne vis pas les objectifs, les planning comme des carcans parce que je mets toujours la barre trop haut au lieu de procéder par petites étapes, petit pas après petit pas. 

C'est chouette, tes commentaires me font réfléchir sur moi, mes pratiques. Ça devrait me faire avancer. 

Merci Evelyne et BONNE NUIT !!!

05/01/2018 - 01:50

Je me rends compte Milagros que je n'ai pas répondu au COMMENT mais me revient d'un entretien récent avec Anne-Lyse, la coach, une remarque que je lui ai faite, qui rejoint ce que tu nommes un carcan.

Je lui ai fait remarquer que pour moi, me fixer des objectifs dans la vie et au jour le jour revient à mettre du contrôle et c'est comme si je m'y refusais.

J'ai éprouvé la même chose dans certaines étapes du programme LC où il fallait une forme de contrôle pour expérimenter et là, blocage.

Je suis arrivée au bout du programme depuis quelques semaines mais pas de la démarche, loin de là...

Ca m'interroge donc, ton idée de carcan, aurions-nous un côté rebelle ou une part qui crée un blocage.

Je crois que l'idée d'objectifs avancée par la coach est au moins une réponse a ton comment.

Qu'en penses-te .

Bon là pour le coup, je dois vraiment aller me coucher.

A plus.

Evelyne 

05/01/2018 - 01:27

Coucou Milagros,

Je viens te répondre à une heure bien tardive, alors que je me dis depuis le début de la semaine que je dois recaler mon sommeil, pas bien ? .

Je suis dans la même difficulté que toi en fait, passer de la théorie (je lis aussi beaucoup ) à la pratique et là, c'est comme pour le programme LC, il faut se lancer pour de vrai, expérimenter, tenter des choses, faire machine arrière, recommencer, que ça passe moins par l'intellect et plus par l'action. L'anxiété d'ailleurs se dilue dans l'action, même la plus petite. Je l'ai expérimenté et pourtant souvent je l'oublie, les habitudes ont la peau et la vie dures !

Après, comme je l'ai écrit, je n'ai pas tout bon à tous les coups, je ne suis pas parfaite quoi ?.

J'ai été heureuse de lire tes victoires du jour sur un autre forum, bravo, à ranger dans un coin de la tête pour les jours plus durs.

Cheminons ensemble, un pas à la fois, avec notre imperfection, notre humanité quoi.

C'est ça aussi le cercle vertueux, remplacer les mots et phrases négatifs par du positif. Nous ne sommes pas imparfaites, nous sommes humaines et ça change tout, non ?!

Evelyne