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S'accepter "pour de vrai"

Notre rapport au corps Mon corps et moi!
11 avr 2016 à 17h

Hello ! Un peu de prose sur l'acceptation de soi... J'ai hésité sur le lieu où venir poser tout ce bazar, mais finalement, je repars d'une page blanche.. Nouveau fil !

Je me suis pesée ce matin. Poids stable depuis des mois, qui avoisine le poids que je faisais quand j'ai débuté LC, il ya plusieurs années de cela. Voilà, ce n'est pas nouveau mais pour la première fois ce matin, je me suis autorisée à formuler cette pensée, à ne pas la repousser, à l'observer en conscience : les quelques kilos que j'ai perdu à un moment, je les ai repris très discrètement, à coup de 500g par-ci, d'un kilo par-là.

Je me refusais à "verbaliser" ceci car je le vis, dans un premier temps, comme un échec terrible. Tellement terrible que je ne veux même pas y penser, en fait. Donc je n'y pense pas.

 

Ce matin je me suis arrêtée, enfin, pour accepter d'y penser (merci la méditation).

Et regarder ce qui se passe si j'y pense.

Eh bien tenez-vous bien : il ne se passe rien ! smiley Pas de tremblement de terre, pas d'attaque cardiaque, même pas une petite larme, à peine de l'émotion. 

 

Car au delà du chiffre sur la balance, force m'est de constater que, si ce fameux chiffre n'a pas bougé, tout le reste a changé.

Je me sens bien. Je me trouve belle, souvent. Je me regarde dans la glace et ça va. Je fais beaucoup de sport. Je mange de tout. Il m'arrive régulièrement des moments de franche écoute de mes sensations alimentaires : sauter un repas n'est plus impossible. Il m'arrive d'arrêter de picorer des M&M's parce que je me rends compte que mon palet me crie "stooooop".

J'arrive à observer les comportements de mes copines "régulées" avec une bienveillante curiosité.

J'arrive (un peu) à parler de mon poids, je ne le vis plus comme une tare honteuse.

Je ne crains plus de continuer de grossir jusqu'à une obésité morbide.

 

Pourtant, quand je vois ce fameux chiffre (87 kg pour 1,65m, pour tout vous dire), mon cœur chavire toujours, mes pensées s'affolent au point de ne plus fonctionner, et toute l'acceptation sur laquelle je pense avoir progressé fiche le camp. Ce n'est qu'au prix de tout un processus de réflexion que je parviens à me dire "arrête de flipper, en fait tu vas bien".

Je suis plus que jamais convaincue que seule l'acceptation "réelle" (= non feinte) est pour moi la clé du comportement alimentaire réellement pacifié, celui dans lequel les moments d'écoute évoqués plus haut ne seront plus sporadiques, mais réguliers.

Mais en pensant de cette façon, c'est bien qu'il y a toujours derrière ma tête une idée de l'ordre de la perte de poids... soit le contraire de l'acceptation ! Pour accepter réellement, il me faut faire le deuil de la perte de poids.

 

Sur le papier, rationnellement, c'est fait : je suis OK avec mon physique d'aujourd'hui, je sais que les kilos ne changent pas mon bonheur, qu'ils ne m'empêchent de rien faire, qu'ils ne sont qu'un chiffre sur une fichue balance.

Mais quand je monte sur la fichue balance, le discours interne automatique est toujours "ah bah bravo, tu en es toujours au même point, ma pauvre fille".

 

Qu'il est long, le chemin, qu'il est long !!!!! 

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23 commentaires

C'est chouette, Loli, ce moment d'acceptation !

Merci Mavo. Et de ton côté, de nouveaux apprentissages sur le chemin du "s'accepter pour de vrai" ?

Merci de vos apports, et désolée de répondre seulement aujourd'hui... Oui Loli, en effet, le temps est trop rare ! smiley

Iza c'e'st plus clair. C'est intéressant, parce que ça enclenche une réflexion sur : au fond, je veux maigrir pourquoi ? Bien sûr, j'ai eu cette question déjà très souvent, mais finalement, je n'ai pas une réponse immédiate qui me vienne à l'esprit. La santé, oui, un peu... M'habiller plus facilement, aussi. Me plaire en photo. Ne plus me définir comme "une grosse" (dans ma tête, il y a cette idée que si les gens parlent de moi, c'est sous la forme "tu sais, la fille un peu grosse, là..." HAHAHA laugh je relis le titre de ce fil : s'accepter pour de vrai !.............).

Et en fait, quand je lis ces raisons, elles sonnent creux, pas consistantes, pas très importantes finalement. Et effectivement, pas en phase avec mes valeurs... A creuser !

Oui, l'égo est une petite plante bien fragile, qu'il faut très soigneusement entretenir et que peu de choses peuvent fragiliser. Un peu comme toi, Loli, je mets beaucoup de sujets sur le compte du poids... Ils ont bon dos, les kilos !

Coucou à toutes,

Alors, pour apporter le petit caillou du jour à l'édifice de l'acceptation pour de vrai : j'ai accompagné ce matin ma soeurette à la gare à pieds, elle qui ne connaît encore pas trop sa nouvelle ville. On est parties assez précipitamment en réalisant que pour cause de grève son premier train était supprimé. Du coup, j'ai enfilé ma jupette d'hier soir dans laquelle je me sens bien (assez courte et droite, mais qui, je trouve, me va bien ... et qui reçoit les compliments de mon entourage) et suis sortie sans maquillage, chose ultra-over-rarissime ... car ayant la peau super réactive j'ai beaucoup de rougeurs et de zones déssechées, bref, pour moi c'est un méga-complexe ma peau.

Du coup, 2 enseignements étonnements de retour chez moi après avoir été pas mal "suivie des yeux" et reçu des remarques approbatrices (mais sans rentrer dans le débat du harcèlement/drague .. pour lequel j'n'ai pas finalisé mon avis en fait) :

- 1) je peux peut-être lâcher un peu prise avec mon défaut de peau que je croyais être la monstruosité absolue ... visiblement, l'absolu est relatif :),

- 2) j'ai eu un premier réflexe de me dire "ah mais si les mecs/gens ne font pas attention à la monstruosité de ma peau c'est grâce à ma tenue ... Bien sur, que j'n'saurai jamais s'il y a une règle en la matière mais ce que je note et qui m'étonne, c'est que mon premier réflexe a été de penser que ma silhouette avait compensé ma peau... ahahahahaha, je repense maintenant à toutes les fois où j'ai eu un petit coup au coeur en écoutant des gens bien intentionnés pourtant me dire "tu es belle et en plus tu as un beau visage" hhih et en étant dépitée de ça, me disant que forcément ce qu'ils taisaient alors, c'est que j'étais grosse. Enfin, peut-être était-ce ce qu'ils pensaient ... mais chouette de découvrir que pour une fois ce matin, j'ai plutôt considéré mon corps comme un atout compensant ma tête.

Y a pas à dire, le changement au cours de la vie, c'est une réalité.

Bonjour à toutes

Absente à nouveau pendant quelques semaines, regrettant à nouveau de ne pas venir plus souvent... bref !

Patience, je suis heureuse de te retrouver, mais pas très heureuse de lire ton récit qui fait mal au coeur. Qu'on en soit encore là dans le corps médical, c'est tellement navrant... J'espère que tu vas retrouver ta paix intérieure, ton acceptation et reprendre ton chemin qui était manifestement celui qui te convenait.

De te lire, de vous lire toutes, me fait préciser un point (à moi-même, d'abord !). Quand je dis que je m'accepte plutôt bien, c'est vrai assez souvent. Mais il y a aussi des jours où je ne me supporte plus ! Dans ces cas-là, j'ai besoin de me cacher le matin sous un grand T-shirt informe, et mon humeur s'en ressent bien vite. Tu as bien raison de le souligner, c'est très fragile, l'amitié envers soi-même...

Iza, peux-tu me dire deux mots de plus sur les objectifs qui ne devraient pas être plus simples pour une personne morte ou une personne vivante ? Je tourne la phrase mais je ne veux pas bien d'application pratique... ou bien est-ce seulement pour exprimer le fait qu'un objectif doit être actif, et non passif ?

oui c'est ça, actif dans le sens engagé au nom d'une valeur

contrairement à des objectifs d'éradication de la souffrance, qui sont des objectifs d'évitement

si l'objectif est  : ne pas ressentir la souffrance, c'est lié à l'évitement

et ne pas ressentir de souffrance est plus facile pour un mort que pour un vivant, donc c'est une façon assez simple de pouvoir avoir des objectifs centrés sur ses valeurs plutôt que sur ses évitements

le but en ACT thérapie est toujours de "s'approcher" de ses valeurs  et de moins en moins passer d'énergie à "éviter" la souffrance

 

par exemple si on veut maigrir pour :

- ne pas se sentir nulle

l'objectif a peu de chance d'aboutir

 

par contre si on veut (réellement) maigrir pour :

- faire de la danse parce qu'on adore ça

cela n'a rien à voir

 

même en termes de santé, les objectifs peuvent être liés à l'évitement, ils sont beaucoup moins motivants sur le long terme que des objectifs réellement actif

par exemple : être en bonne santé, c'est plus ou moins  "ne pas souffrir"

ce dont je me suis rendue compte récemment

 

alors que par exemple la motivation  "plaisir gustatif"  peut être une vraie motivation hyper efficace

 

j'espère que c'est un peu plus clair, sinon j'irai farfouiller dans mes bouquins pour te citer des choses plus claires

Bonjour les filles,

Merci pour tous vos supers témoignages.

Je crois que ce fil manquait alors merci d'avoir pris le temps (si rare, on dirait) de le créer, Mavo !

Je retiens 2 trucs fondamentaux pour avancer (et pour ma part, hein, chacune ses problématiques ou pistes de progrès :)) : l'idée de l'acceptation pour de vrai ... soit effectivement, en conscience, comme tu le soulignes Izabelle, soit (et peut-être que ça revient au même ... mais dans l'immédiat, je n'arrive pas à relier le tout) soit de manière inconditionnelle et donc sans crainte qu'un jour la honte d'etre soi te rappelle à ton bon souvenir. C'est vrai que la vie est tellement plys grande, belle, intense quand tu existes totalement .. et bim, d'un seule coup, un caillou vient se loger dans notre chaussure (pour certaines la balance qui contredit le poids qu'on s'imaginait, une remarque d'un inconnu qui nous ébranle, un vêtement qui nous engonce, ...) et toute notre belle assurance s'éparpille sur le sol. Alors, moi de l'inconditionnel j'en veux .. ou du moins, que les coups de mou (qui peuvent continuer à arriver) ne soient pas mis d'emblée sur le compte d'un soi-disant surpoids. Bien souvent, ce que je me dis ... qd je doute (moi ce qui me met le doute en ce moment c'est qd je passe la soirée avec l'ex-femme de mon compagnon, qui au demeurant est très sympa) et là, je me vois grosse et je la vois, elle mince ... du coup, pour rester fréquentable pour la soirée, je me dis qu'elle aussi a pas mal de défauts, ou alors, j'parle du passé qui n'est plus et que maintenant c'est moi que mon compagnon aime, blablbala ... mais bon, même si je sais que je suis pas si mal, c'est fou comme illico, à la moindre fragilité de mon égo, c'est le poids qui est incriminé,

l'autre truc, c'est l'idée de trouver sa motivation en se rapprochant de valeurs actives, engagées ... c'est un réel déclic de lire cela.

Patience, je suis confiante pour toi ... nul doute que tu as fait le bon choix que de prendre le chemin de la bienveillance envers toi-même. Quant à tes projets FIV, il ya des équipes médicales de toutes "cultures" et tu trouveras la manière d'avancer sans être en contradiction avec ce en quoi tu crois ... qd même, là où on entend partout que pour donner la vie, il faut lâcher prise, faire confiance, être ouvert ... et tout et tout, ce ne serait probablement pas mettre toutes les chances de ton côté en vivant en lutte, en contrôle. Bonne pause parmi nous et des solutions se présenteront à toi. Bon moment pour toi en tous cas.

Bisàtoutes

Super fil. Bravo les filles pour vos questionnements.

Moi non plus je ne m'accepte pas.

Mais c'est parce que ma prise de poids a été trop soudaine. Je n'ai plus d'habits qui me vont bien, je me sens oppressée, je n'ai pas l'habitude de me voir comme ça. J'ai l'impression que c'est temporaire. Mais le problème c'est que ça fait plus de 6 mois que c'est temporaire maintenant.

Comment faire pour vraiment s'accepter et surtout pour arrêter de paniquer et d'avoir l'impression que le poids ne s'arrêtera jamais de monter ???

Quand un changement s'opère en nous Pétronilles, il est parfois difficile de l'accepter, c'est un peu mon chemin et comme toi j'ai l'impression que ça ne s'arrêtera jamais. C'est vrai

 

Mais voilà qui dit ça ? Moi ? ou mes convictions qui se basent sur je ne sais quelle hypothèse scientifique ? Mon corps, ton corps nous prévient de quelque chose. Alors avant d'agir, avant de rejeter, apprenons à écouter peut être. 

 

Je ne sais pas quel âge tu as, ni les raisons qui vont que ça change, tu pourrais nous en dire plus ?