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se reconnaître dans un corps plus mince

Notre rapport au corps Mon corps et moi!
07 oct 2011 à 21h

Bonjour

 

Voilà bientôt 3 mois que je suis ce programme, avec des hauts et des bas, des avancées et des retours en arrière, de grands espoirs et de profonds découragements. Cahin, caha, j'intègre une nouvelle manière de manger, je me centre plus sur moi et mes sensations corporelles, et en parallèle je fais un gros travail de libération des émotions que je retiens dans mon corps depuis si longtemps (au point que je les croyais disparues). 

Et je mincis. Je ne sais pas combien de kilos j'ai perdu. Pas énormément, car j'avais un IMC "normal". mais je me transforme, mon corps se transforme. Mais en parallèle, mon image du corps ne suit pas. Je me vois toujours ronde, "un peu trop..." "quelques kilos à perdre", ces pensées qui me trottent dans la tête depuis petite.

Alors par moment, j'ai l'impression de voir une étrangère dans le miroir. Quand je choisis des vêtements au magasin, je me dis "mais non, jamais je ne rentrerai là-dedans". Et pourtant, si. Je suis étonnée quand je vois mon reflet dans une vitre. Je ne me reconnais pas vraiment. J'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose.

J'en suis contente, fière, n'en doutez pas. Mais je ressens une espèce de mélancolie. Oui, je suis plus mince. Rectificatif. Je suis mince. Ce que je n'avais jamais vraiment été, ou alors temporairement après des régimes de misère. 

Je ressens une espèce de tristesse. Je ne sais pas si c'est une tristesse sur tout ce que je me suis fait subir dans le passé, sur cette haine que je vouais à mon corps et donc à moi. Parfois, de me voir mince, j'ai l'impression d'avoir abandonné une partie de moi. Ma protection. Je n'en ai plus besoin, mais je suis triste des événements qui ont engendré ce besoin de protection. 

Peut-être suis-je aussi triste parce que oui, je suis mince, mais je suis toujours célibataire, sans enfants, sans un sens clair à ma vie. Je savais mentalement qu'il était faux de croire que je serais plus heureuse en étant mince. Maintenant je l'expérimente "physiquement".

Je suis dans des sentiments contradictoires. L'impression de m'être séparée de quelque chose de moi. C'est comme un deuil. Et en même temps, un soulagement, une libération, une respiration. L'impression de devenir enfin moi-même.

 

Et vous, comment vivez-vous votre amincissement ? Etes-vous également prises et pris dans des émotions ambivalentes ? Comment décririez-vous vos sensations ?

J'ai l'impression d'être une extraterrestre, et ingrate qui plus est, d'avoir écrit cela. Je serrerais avec plaisir la pince d'autres martiens et martiennes...

Clémentine77

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6 commentaires

Chère Clémentine, ^^

Si tu es une extraterrestre alors j'en suis une aussi car ce que tu décris je l'ai ressentie et je comprend parfaitement ce que tu veux dire.

J'ai moi aussi fait plusieurs régimes qui ont porté leurs fruits mais pendant ces phases d'amaigrissements je ne me suis jamais vu maigrir. On a avait beau me dire que cela se voyait, moi quand je me regardais dans la glace ou quand je prenais ma douche ou m'habillais je ne voyais absolument aucune différence. Ce qui fait que quand j'ai repris mes kilos, en plus de me voir encore plus grosse qu'avant, j'avais une énorme impression de gachis et de dégout saupoudré de culpabilité qui ne s'en va jamais.

Aujourd'hui je suis obsédé par cela. Dés que mon regard croise mon reflet dans n'importe quelle surface polie c'est un suplice. Je me dégoute et ne comprend pas comment je peut etre ce que je suis. Toutefois, j'ai enfin compris que mon problème de poid n'est qu'une carapace, un paravent qui cache de réelles peurs auxquels je ne suis peut être pour l'instant pas prête d'affronter.

Ce que tu expliques sur ta tristesse d'avoir laisser une partie de toi de côté, je l'ai à la fois expérimenté et à la fois peur de le faire. C'est comme si mes kilos en trop parti je n'existait plus, je n'étais plus moi, et même si j'en rêve, une petite voix en moi me dit "mais qui sera tu sans cela? vers quoi te réfugiras-tu si tu n'as plus ce bouc émissaire?"

Si j'avais trouvé la réponse, bien sur que je ne serai pas sur ce site, mais je pense qu'il faut une certaine période d'adaptation, comme si ton cerveau et ton corps devait se remettre à zéro, se re-programmer dans un sens, pour pouvoir fonctionner ensemble sur un nouveau plan.

On dit toujours qu'il faut apprivoiser son corps, c'est d'autant plus vrai quand on passe par une phase de changement physique et mentale. Mais c'est loin d'être facile!

Peut être qu'il est temps pour toi de te demander ce à quoi te servait cette fameuse protection et ainsi voir que n'étant plus là, ta réelle angoisse montre son vrai visage? ^^

Je ne pense pas t'etre d'une grande aide mais merci pour ton témoignage car je me sens vraiment moins seule dans mon combat et cela me donne du baume au coeur.

Merci =^^=

j'ai moi aussi vécu ce que tu decrits.

Comme je l'ai raconté quelque part sur le forum, quand j'étais jeune j'étais tres grosse. A l'age de 17 ans j'ai perdu 30 kg et je suis passé de 85 a 55kg en 4 mois, et passé de la taille 48 a la taille 36. Et a ce poids j'ai eu enormément de mal a m'accepter, a me reconnaitre, et pour acheter des fringues, c'était pareil, je prenais du 48 et quand la vendeuse me demandait pour qui c'était et que je disais que c'était pour moi, elle a pensé que je me foutais de sa gu...

aujourd'hui j'arrive a me voir a peu pres comme je suis mais bon je me vois pas mince, je me vois ronde, je me compare toujours aux autres filles et je ne vois que mes defauts.

 

Pour en revenir a ta question, je pense que les kg en trop et l'nsatisfaction corporelle, ça nous permet de nous retrancher et de justifier toutes les choses qu'on ne fait pas.

On dis souvent , quand je serais mince, je ferais ça, ça et ça. Quand je serais mince je serais heureuse, je profiterais de la vie, je changerais de boulot, de mari, mes gosses seront toujours polis et bien élevés, je ferais du sport, de la peinture,je serais trilingue ,  bref des tas de projets quand je serais mince !!!

et au final, quand on y arrive et qu'on atteint le poids tant revé, on se rend compte que notre vie n'a pas changée, nos enfants sont toujours aussi insolent, changer de boulot c'est pas le moment, la salle de sport est treeees loin, les langues c'est pas mon truc, et la peinture je suis pas douée, bref plus d'excuse et on se retrouve face a sa vrai vie.

le poids en trop c'est aussi, pour certaine (mon cas) un morceau de notre vie et notre histoire. On vit avec ça depuis tellement longtemp que du coup, si on guerissait vraiment, bah putain on se ferait chier !!!! a quoi on penserait-on le matin en se levant ? le soir en se couchant ? moi perso, ça occupe tout mon temps, toutes mes pensées, toute ma vie.

Chercher un nouveau regime, faire des plans et des menus, des listes de courses, c'est toute ma vie. Alors ouais une fois guerie, j'aurais un vide, un manque, comme si quelqu'un était parti ou qu'on m'avait amputé.

c'est pour ça qu'il faut préparer le terrain et faire un vrai changement de comportement, de facon de vivre, il faut pas attendre de maigrir pour profiter de la vie et l'acceeptation du nouveau coprs se fera en meme temps.

Bonjour Clémentine;

Dans ce message tu touches très justement au coeur d'un problème qui est tellement complexe... pourquoi nous voyons nous d'une certaine façon et pas d'une autre, que veulent dire "grosse"et "mince"et "maigre"et "belle" pour chacune et chacun d'entre nous, pourquoi quand nous parvenons à ce que nous désirons la tristesse s'installe comme si nous vivions une perte...la perte d'un désir qui nous a tenu des années durant, tournant à l'obsession ( du moins en ce qui me concerne), envahissant nos pensées et nos actes. C'est que ça meuble une existence un tel désir!  Alors quand il n'y a plus à désirer l'amincissement, il faut que le désir se porte sur autre chose, mais l'oeil s'accroche au corps et au désir perdu. Ne plus avoir à penser au poids crée une béance, laisse de l'espace pour penser à autre chose, à soi, mais d'une autre façon...pas simple...J'ai vécu cette expérience mais "à l'envers", si je puis dire... adolescente anorexique, je me suis vue et sentie grosse à 40 kilos pour 1 m 63!!! En apprenant à re manger, je me suis sentie énorme, et puis peu à peu, ce fut long, la maigreur que je recherchais m'est apparue d'une laideur choquante, mon regard s'est modifié, je m'en suis sortie après cinq ans de bagarre. Aujourd'hui, je me vois ronde mais je ne suis pas persuadée que je le suis; par contre, ce dont je suis persuadée c'est que le bonheur n'est pas une question de poids, c'est autre chose, ailleurs, à tricoter au jour le jour... des bises à toi.

merci pour vos témoignages et encouragements, ça me fait beaucoup de bien. bises à vous toutes.

Salut Clémentine,

Je trouve que tu décris très très bien ce que tu ressens! et que tu te poses les bonnes questions, et que tu fais les bonnes constatations. Et oui, mincir ne résoud pas tous les problèmes... Mais je crois qu'il est aussi normal que l'on mette un certain temps à se faire à notre nouvelle image!

Pour ma part, je n'ai pas maigris suffisament pour voir une transformation de mon corps, mais je l'ai vécu dans le passé, ou l'année de mes 15 ans, je suis passé du 42 au 36. Et pourtant, je me sentais toujours ronde, alors même que, comme toi, je voyais pourtant bien la taile de mes nouvelles frignues!!! Du coup, j'ai l'impression de ne pas avoir "profité" de cette nouvelle image : j'étais toujours aussi complexée, et je plaisais toujours aussi peu à la gent masculine (les ados sont ingrats^^). J'ai regrossis sans m'en rendre compte assez rapidement je crois, et je me suis mise à plaire quand j'ai pris conscience (enfin!) de mon corps et de mon image! (mais dans les moments de déprime, je pense aussi que je ne serais pas célibataire si j'étais mince)

Bref, je n'ai pas de solutions toute faite à t'apporter, si ce n'est te conseiller plus que tout de tenter d'avoir un regard bienveillant sur toi, sur ton corps. Peut-être essaye de le réaprivoiser avec des essayages de vêtements, des massages (ou auto-massages) avec des crèmes qui sentent bon, etc...

L'ambivalence est le propre de l'être humain! ne culpabilise pas de l'être! c'est normal, tu es dans un processus de changement (physique mais aussi psychique), laisse toi le temps...

Bises, bonne continuation!

Je ressens la même chose et je n'ai pas vraiment de solution à apporter. Je crois qu'il faut du temps, tout simplement. Que le corps, le cerveau enregistrent la modification et qu'il l'acceptent ?

Je crois qu'on abandonne aussi une sorte de "protection" et c'est ça qui fait un peu mal, peut-être ?