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s'occuper, est-ce se tenir à distance de ses sensations alimentaires?

Communauté et échange On papote
10 juin 2013 à 18h

Salut tout le monde!! :)

g6k75 a posé cette question très intéressante sur son blog: s'occuper, est-ce se tenir à distance de ses sensations alimentaires?

La question est large, et j'ai peur de m'emmêler, voici ce qui me vient dans un premier temps:

 

Je dirais que ça dépend.


J'ai une EME: mon corps me demande d'anesthésier mon désagrément émotionnel.
Pourquoi ne pas "l'anesthésier" avec de la musique? en allant prendre l'air?...
Est-ce vraiment l'anesthésier ou est-ce la transformer? Encore une fois je pense que ça dépend. Parfois chanter c'est comme écouter le désagrément émotionnel. Parfois c'est comme l'esquiver.


Mais parfois j'anesthésie l'EME/le désagrément, en surfant sur le net par exemple; et là ce n'est (la plupart du temps) vraiment pas bon.
Parce que quand je lève la tête, je ne me sens pas bien.
Et là l'EME peut faire très très mal, parce qu'elle m'a attendue tout ce temps, et qu'elle est fâchée!!!

 

Parce que parfois ce que je cherche j'ai l'impression que je ne peux le trouver nulle part. Comme si rien ne pouvait vraiment consoler certaines de mes blessures. Alors oui, il y a plein d'idées pour consoler son EME: mettre di vernis à ongles, écrire, appeler, une amie, faire un auto massage, ... Mais quand tout cela me laisse sur ma "faim", je pense que le mieux c'est peut-être d'écouter simplement (RPC...) que oui, j'ai mal. MAL.

 

Qu'en pensez vous? Consolez-vous vos EME par des activités? Si oui, lesquelles? Cela fonctionne-t-il à "tous les coups"? Etes-vous inconsolables? ...

 

Le sujet est vaste, je suis tout ouïe, prête à vous écouter. Merci.

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10 commentaires

Décidemment ce forum me fait du bien (ça ne résout pas tout mais un soutien moral c'est le plus important pour moi en ce moment). Le fait que tu comprennes ce que je ressens Aster, ça me fait chaud au coeur, je me dis que je suis pas la seule dans mon cas ouf!

Là il est quatre heures du matin, j'ai mal au ventre car j'ai mangé sans faim hier soir pour me détendre (ça a marché un peu) et je me demande si je vais réussir à me bouger le popotin aujourd'hui et faire ce que j'ai à faire, ou si je vais me trouver des excuses pour rester à la maison et entretenir mon syndrome de nullité.

Je suis tellement fière de moi pourtant quand je coche la liste de mes activités de la journée, je me sens comme wonder woman, mais peut-être que je voudrais quelque chose en plus, une récompense immédiate (allez, perdre 5 kilos dans la journée cool).

S'occuper oui c'est la solution mais comment ne pas céder à cette lourdeur, à cette déprime...? Déjà en me levant si tôt j'ai l'impression de casser cette routine. Allez je vais bouquiner et tenter de ne plus avoir peur de vivre ma vie.

Autre problème : même en étant occupée parfois je n'arrive pas à me concentrer à cause des obsessions alimentaires. Je vais rééssayer la RPC dans ce cas, en réponse...

Bonjour

 

je me suis demandée comment je vivais cette question là, que tu poses, sur s'occuper et les eme, moi qui ai bien entendu toujours des eme, et plus particulièrement en ce moment, mais peut etre pas , en fait, simplement, je mets bien plus souvent qu'avant le mot eme, et meme (youpie) le nom de l'emotion sur cette eme (quel progrès pour moi)

qu'est ce que je fais.. je n'ai pas l'impression de m'occuper pour mon anesthésier eme, mais plutot de l'identifier, genre "ah,  qu'est ce qui m'arrive.."  et  soit de reprendre le cours de ma vie, reprendre le fil de ce que je faisais, soit  de manger , en me disant  que je ne devrais pas

comme tu vois, l'eme zen et moi ça fait deux, mais quand meme, j'arrive bien plus souvent qu'avant a juste reprendre le fil de ma vie

merci de ta question!!!

 

Très bonne question Noodledish, à la fois théorique et pratique.

 

Comme toi je pense que "ça dépend".

 

- quand j'ai une EME de fin de repas mais que je n'ai plus faim, et que je prolonge mon repas parce que je ne veux pas retourner à une activité désagréable ou stressante, c'est bien de trouver un truc amusant ou sympa à faire, parce que tout simplement, ça résout la cause de mon EME.

 

- Même chose si c'est la lutte contre la restriction cognitive qui me pousse à manger. Le fait de trouver une autre source d'intérêt résout la cause de l'EME.

 

- Même chose si c'est parce que je ne sais pas quoi faire, et là c'est bien logique que trouver une activité résout le problème.

 

Dans les trois cas, les sources ici ce sont des idées : anticipation d'un ennui lié à la réalisation d'une tâche, ou restriction cognitive, ou s'ennuyer. Et là, pas de retour en force de l'EME après...

 

(Il va sans dire que ces stratégies d'évitement ne fonctionneront pas longtemps si on a faim…)

 

- Si par contre, hors repas, j'ai une EME parce que je suis contrariée, triste, énervée, frustrée, et que je me force à faire autre chose pour ne pas me confronter à mes émotions, alors comme toi, cela va empirer parce que cette émotion n'aura pas été entendue et maintenant elle va crier plus fort pour se faire entendre. La seule solution pour c'est de me poser et de me demander ce qui se passe en moi, avec ou sans RPC formelle (et avec ou sans prise alimentaire).

 

Il me semble donc que si il y a des émotions désagréables qui sont là, la solution pour moi c'est toujours de les vivre pleinement.

 

Je vais probablement y re-réfléchir dans les jours qui viennent… parce que c'est une bonne question ! 

oui je me retrouve bien là-dedans

il y a s'occuper et s'occuper

si on s'occupe en définissant des actions qui ont du sens pour nous,  ce n'est pas une distraction, c'est une action engagée, cela n'empêche pas de sentir toujours son ressenti

par exemple je me sens mal parce que je me sens nulle, j'ai envie de manger et de voir une émission stupide tout en renforçant mon sentiment de nullité.....    mais je décide consciemment de faire une autre activité, choisie, non pas pour me distraire, mais parce qu'elle symbolise une valeur importante pour moi (par ex pour moi jouer de la guitare)

en jouant de la guitare, j'aurais toujours ce premier sentiment de nullité,    mais le fait d'en avoir conscience me permet déjà de ne plus avoir envie de manger,   et le fait  de décider de mes actes selon mes valeurs me permet de ne pas entretenir outre-mesure ce sentiment de nullité, dans un cercle vicieux préjudiciable

 

je crois que toute activité est neutre en elle-même, mais tout dépend de si, en la faisant,   on essaie  "de ne pas penser" à l'objet de nos tourments    ou bien  si notre ressenti est là, bien présent, mais il ne nous empêche plus d'agir à notre guise

le deuxième cas étant hautement préférable bien sûr......

Question difficile qui revient sans cesse chez moi.

Sans vouloir faire une réponse à la Yoda, voilà le shéma typique de mes journées pleines d'EME :

J'ai des trucs à faire, qui mènent au perfectionnisme, qui mène à la procrastination, qui mène à une angoisse, qui mène à l'EME. Après l'EME mène à la honte qui mène à "je ne sors pas de chez moi" qui mène à la procrastination. Et voilà la semaine qui passe et le samedi je fais tout à la bourre et énervée et j'ai envie de me détendre donc EME.

Mais quand je n'ai rien à faire je fais aussi des EME parce que je reproduis sans cesse ce cercle vicieux.

 

Donc oui, s'occuper je pense que ça aide mais ce n'est pas si simple. Sans compter qu'on devient vite accro à ses petites habitudes...il n'y a pas de formule magique, j'essaie petit à petit d'en faire un bout chaque jour, mais ça va prendre du temps pour me sortir de là! (bon je parle pour moi là mais j'espère que je suis pas la seule comme ça sinon bonjour l'angoisse).

Ah Aphrodyta, merci pour ton analyse, qui me fait enfin comprendre la raison de mes procrastinations et de quelques belles EME!!! C'est exactement ça!

Et non, tu n'es pas la seule, je suis toute pareille que toi sur ce coup-là, procrastination et petit bout chaque jour pour m'en sortir ;-)

Bonjour Ziguele, En relisant ton post, j'essaie de penser au pourquoi on a commencé à compenser avec la nourriture. Pour ma part, j'ai toujours vu ma mère compenser avec la nourriture. Elle pouvait finir une boîte d'1kg de chocolats fourres pralinés en 2h. Heureusement ça arrivait rarement mais quand même la quantité est impressionnante en si peu de temps. De plus, elle me préparait toujours à goûter (gâteau maison) quand je rentrais de l'école en étant petite. Je pense que c'est un moyen de retrouver de l'amour quelque part. Par exemple, lorsqu'une mère donne le sein à son bébé, elle ne lui donne pas que des nutriments, elle l'admire, lui transmet son amour, sa chaleur. (C'est donc très réconfortant). Plus tard, à l'âge adulte, lorsque son petit quitte la maison, elle peut lui donner plein de nourriture pour être sur qu'il mange bien ou alors lui préparer son plat favori quand il revient. C'est une façon de prouver son amour. De même dans les films, une femme en proie à un énorme chagrin suite à une rupture amoureuse va se faire consoler par une amie qui va apporter des chocolats ou un énorme pot de glace. Ainsi dans l'inconscient personnel et collectif, la nourriture est un moyen de se réconforter.
Bonjour à vous 2. Pour ma part, j'ai le sentiment que chercher à tout pris à s'occuper ou à manger revient à vouloir échapper ou à anesthésier ses émotions/angoisses. Au fond ça ne résout rien et parfois, un peu plus tard, les émotions ou la crise nous submerge et on essaie à nouveau de trouver un dérivatif. Par exemple, si je m'ennuie, je me sens vide ou si j'ai peur de me retrouver face à mes angoisses, je vais tout faire pour ne pas rester seule face à moi même. Dans le meilleur des cas, ce sera faire du sport, sortir avec des amis. Dans le pire, ça va être faire une crise d'hyperphagie devant la Tv. Si je m'occupe autrement pour ne pas faire une compulsion, je suis alors dans le déni de mon ressenti, non? Je ne sais pas trop si je dois prendre conscience, au moment de compulser, de mon envie irrépressible de compulser et d'y céder en essayant de rester présente, ou si en pleine conscience, je dois trouver une activité refuge (mais dans ce cas je suis dans la restriction). Moi aussi je reste parfois sur faim même en ayant compulsé (je peux rester parfois 30 min dans un magasin au rayon gâteaux/chocolat/confiserie en ne sachant pas quoi prendre et prendre un paquet par dépit car il faut que j'aille au bout de cette pulsion) ou sinon en ayant fait une autre activité. Bref, j'ai vraiment le sentiment de tourner en rond avec cette question.

Bonjour Noodledish,

De mon avis une EME est une manière de réagir à une émotion qui me "dépasse". Parce que je gère mal mes émotions, que j'ai de la peine à leur faire face, je recherche dans la nourriture une "sortie" pour faire baisser la tension. La question que je me pose est : pourquoi me suis-je habituée à régler mes états émotionnels via une prise de nourriture ?

Probablement que pour faire baisser la tension due à une émotion je pourrais faire autre chose : de la RPC par exemple...Il faudrait arriver à trouver le même soulagement qu'avec la nourriture....Ce n'est pas chercher à anesthésier l'EME mais trouver une manière autre de gérer ses émotions.

Reste la question posée précédemment : comment ai-je fait pour décider un jour de chercher dans la nourriture la seule réponse à mes états émotionnels ?

Si tu peux me donner des pistes pour comprendre je suis preneuse...

Amitiés

Ziguele

Bonjour Ziguele, je n'ai pas assez de connaissances pour répondre à ta question... Une histoire de "besoin oral" comme dans les trucs de psychanalyse des enfants? Un manque d'autonomisation face à la "mère nourricière"? Un besoin de se remplir comme pour se compléter? Un besoin de s'envelopper d'une couche comme pour se protéger? Un besoin de réveiller des souvenirs de réconfort ou de convivialité?... Je ne sais pas ce que la nourriture évoque en toi...