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Angoisses : fin de programme + stresseur poids

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
30 avr 2012 à 18h

Bonsoir,

Le tchat se terminait et vous nous avez proposé de continuer cette conversation sur le forum, je vous en remercie.

J'avoue être très angoissée par les sujets abordés ci-dessous et je me sens désorientée.

 

(18:21:59) JolieRonde:

Docteur Zermati. Votre phrase "L'attention que vous mettez sur vos sensations alimentaires doit être motivée par la recherche de plaisir et de confort et non plus par le poids. Je sais que ce n'est pas facile. Mais c'est un bon moyen de réduire l'impact du stresseur poids sur votre façon de manger." a une forte résonance. Je ne perds plus de poids depuis un mois et je commence à envisager qu'il s'agit de mon poids d'équilibre même s'il est largement au dessus de mes espérances et que je me trouve toujours grosse. Aujourd'hui, je voudrais travailler sur l'acceptation de ce poids, renoncer à des attentes, assumer mon image. Je reconnais que mon attention, du coup se détourne presque de la recheche de plaisir et de confort puisqu'elle est moins tournée vers le poids

Je précise que je suis en fin fin de programme. Auriez-vous des pistes svp ? Je pratique le body-scan et les exercices de pc presque chaque jour, est-ce que cela est suffisant pour ce problème en particulier ? De toutes façons je les pratique régulièrement car ils m'apportent énormément dans ma vie et pas que pour le poids

(18:28:43) jpzermati:

Bonjour Jolie Ronde, le poids d'équilibre est celui qu'on atteint quand on respecte ses SA et qu'on ne perd plus de poids. C'est à ce moment-là qu'il faut envisager le travail d'acceptation de son poids. Même s'il n'est pas encore certain que ce soit le poids définitif. Il faut que vous précisiez ce que sont vos attentes. ET ce que sont vos craintes.

(18:30:58) JolieRonde:

mes attentes : perdre encore du poids. A vrai dire, je ne demande même pas d'être mince et je ne suis pas bloquée à 5 kilos prés, mais je voudrais perdre 10 kg pour être plus à l'aise, pour arriver à m'aimer + facilement et être + à l'aise en société. Mes craintes : grossir, me laisser à nouveau embarquer par mes anciens fonctionnements, c'est à dire manger pour tout autre chose que ma faim

***********************************

Voilà pour la partie du tchat

Je rajoute qu'en fait j'ai peur d'avoir atteind mon poids d'équilibre. Je ne le connais pas car j'ai fais beaucoup d'allers-retours en terme de poids dans ma vie. Je mange quand j'ai faim, je mange lentement, la plupart en pleine conscience (même si j'éprouve encore des difficultés lorsque je ne mange pas chez moi et avec d'autres personnes), et je m'arrête quand je n'ai plus faim (bien que là ce soit + aléatoire car je m'accorde de manger quelques fois + un peu sinon ça me provoque des EME).

Ces derniers temps, j'ai des EME et je mange donc quand je n'ai pas faim et je dépasse pas mal ma satiété, je mange au delà. Parce que j'ai ces angoisses liées au stresseur poids, parce que j'ai hyper envie de continuer à perdre du poids, parce que si j'ai atteinds mon poids d'équilibre, je me dis qu'il va me falloir beaucoup (vraiment beaucoup) d'efforts pour l'assumer et l'accepter, je me sens frustrée.

J'ai vraiment envie de me détacher de ce poids, j'ai vraiment envie d'arriver à assumer mon poids, mon image. J'ai vraiment envie de ne plus ressentir de pression. Je travailler sur mon imperfectionnisme et j'avoue que c'est assez jouissif !

Voilà, si vous avez des pistes à me proposer :)

Merci :))

 

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12 commentaires

Merci docteur Zermati,

l'idée de faire deux listes (ce que le surpoids m'empêche de ..., ce que la perte de poids me permettrait de ...) me plaît beaucoup,

et pour  la peur de maigrir, je m'en ferais bien une de ce que le surpoids m'apporte comme avantages et une de ce à quoi la perte de poids pourrait m'exposer.

J'espère mieux cerner mes stresseurs qui font que je n'ose plus monter sur la balance.

bon,eh bien les propos du Dr Z. ont agi sur moi comme un coup de poignard au coeur........surtout les mot "rejet", "s'exposer à des peurs", "renoncer à des attentes"... je crois que j'ai du travail à faire sur moi. comme quoi, on ne guérit jamais ses blessures, on apprend juste à vivre avec (j'ai fait 5 ans de psychothérapie). et si on fait bon ménage avec parfois, d'autres fois, elles s'ouvrent comme des plaies béantes. et voilà que je pleure...

ah! enfin je vous ai retrouvées ! j'ai cherché partout ce chat qui faisait suite à celui des "anciennes" du 30 avril ! bon je vais lire tous vos posts et d'ores et déjà, JolieRonde, je voulais te dire bravo pour tes progrès et ta sensibilité très touchante....

Toutes vos interventions sont très enrichissantes. Merci docteur Zermati d'avoir pris le temps de répondre également. Tout ça me donne pas mal de sujets de réflexion :-)

J'ai commencé à faire une liste de ce que le surpoids m'empêche de vive, ressentir, être, faire et une liste de ce que la perte de poids pourrait me permettre de vivre, ressentir, être faire.

Beaucoup de choses, et pas des + agréables se réveillent. Pour l'instant, je ne sais pas trop ce que je vais faire de ces douleurs aïgues. Je ne peux plus faire semblant, les enfouir (par la nourriture), il faut bien que j'aille les voir, savoir de quoi il retourne. Ces temps-ci je mange un peu + à cause de tout ça mais je me l'accorde. J'ai fais des progrès, une rééducation est longue et semée d'embuches mais petit à petit, si je regarde mes victoires depuis que j'ai commencé LC, si je m'accorde de l'indulgence et de la lucidité, je finirai bien par avancer.

Je vais prendre le temps d'écouter, prendre le temps de poser tout ça. Prendre le temps d'y travailler en douceur et ne pas chercher à tout décortiquer parce que je sais que le mental n'apporte pas toutes les réponses. Je garde confiance sur des réponses qui peuvent me venir sans que j'y ai un contrôle dessus. Ce dont je suis sûre c'est de vouloir avancer dans la confiance en soi, l'estime de soi et l'affirmation de soi... Bien au delà du poids donc.

Bien à vous tous et toutes :-)

Lors de ns nombraux régimes nous avons je pense tous rencontré ce foutu phénomène du "palier". Ce truc qui fait qu'on a beau s'obstiner, réduire les calories, multiplier les "trucs", le poids reste stable. Jusqu'au jour où... à condition de n'avoir pas "rechuté" avant !

Pour ce que j'en sais, le même phénomène joue d'ailleurs dans l'autre sens : le corps se maintient un certain temps à un pois donné avant de reprendre son escalade.

Il me semble -et tout le paradoxe est là- que si nous parvenons à nous défaire de cette obsession du poids, c'est alors que notre corps s'allégera et atteindra véritablement son "set-point", quel qu'il soit. En gros (lol ! ) c'est au moment où cela cessera de prendre à nos yeux une telle importance que nous perdrons nos dernières couches en trop, quel que soit le set-point.

Je dis "nous" parce qu'à moi aussi cette histoire de "stresseur poids" parle diantrement ! hélas...

Merci beaucoup Docteur Zermati pour ces reflexions sur le stresseur poids qui , en regardant autour de moi, sont une peur très importante chez beaucoup de personnes et en premier lieu moi-même. Je me rends compte que le détachement du regard des autres est très important dans ce cas-là et beaucoup aussi du regard lorsque l'on mange quelque chose, qui plus est des "mauvaises" choses.

Merci encore de nous permettre (en tout cas pour ma part) de réfléchir sur notre modèle de société.

Merci beaucoup Docteur Zermati pour vos éclairages qui font écho en moi....Ah la la les peurs....qu'est ce qu'elles  peuvent nous -me - ronger.....

 

Allez, en ce 1er Mai je vais continuer à travailler sur moi....

Merci Jolieronde pour ton post et bon courage à toi

Bonsoir JolieRonde,

Le stresseur poids est un sujet majeur de la problématique pondérale.

Avant tout, je voudrais vous préciser que vous ne pouvez pas encore savoir si vous avez atteint votre set-point. Voilà un mois que vous n'avez plus maigri et que vous avez encore des EME. Pour envisager cette éventualité, il faut plusieurs mois de stabilité dans le respect global des sensations alimentaires. Vous ne pouvez donc pas avoir de certitudes mais je comprends vos craintes.

Pourquoi parler du stresseur poids ? Parce qu'il peut empêcher certains de perdre du poids et faire regrossir certains qui en ont perdu. Le stresseur poids peut réveiller de vieux réflexes de restriction ou des EME. Dans les deux cas, il aboutit à une déconnection des sensations alimentaires.

Je voudrai d'abord vous rappeler les limites de l'approche médicale du surpoids. Elle permet de revenir à son set-point sachant que celui-ci est souvent inconnu et qu'il a pu se dérégler au cours des variations de poids successives. Elle ne permet pas de se maintenir durablement au-dessous. Il revient donc à chacun de découvrir son set-point et de l'accepter. Si le set-point et ses déréglements n'existaient pas, l'obésité ne serait pas une maladie. Il revient aux médecins de tenir ce discours difficile. Difficile à dire et à entendre. Cette situation n'est pas propre au surpoids. Elle concerne toutes les maladies pour lesquelles la médecine n'a pas de bonnes réponses. Pensez aux AVC, tous les patients ne retrouveront pas l'intégralité des fonctions perdues. Il faut bien, à un moment, que le médecin l'annonce. Et qu'il aide son patient à l'accepter pour se reconstuire.

Dans le cas du poids, le problème est encore plus compliqué. Car la peur de grossir ou de ne pas maigrir peut faire manger. Le stresseur poids constitue un obstacle majeur à la perte de poids ou à la stabilisation.

Le stresseur poids n'est pas le poids qu'on fait. Mais ce qu'on pense des conséquences de son poids. Il est constitué de tous les espoirs qui se cachent derrière la perte de poids et de toutes les peurs qui se cachent derrière la prise de poids. A quoi le surpoids nous oblige-t-il à renoncer ? Celui qui perd son bras ne pleure pas son bras mais tout ce que son bras lui permettait de faire. Faites la liste de tout ce que votre surpoids vous empêche de faire, d'être, de vivre, de ressentir. Faites ensuite la liste de tout ce la perte de poids vous permettrait de faire, vivre, ressentir. Vous trouverez de quel bois est fait votre stresseur.

Derrière le surpoids se cachent souvent les mêmes peurs. D'abord celle du rejet, de l'exclusion. Même derrière des choses qui pourraient paraitre un peu superficielles, comme ne plus pouvoir choisir ses vêtements. Derrière chacune de ses choses d'apparence frivole se dissimulent des choses profondes et douloureuses.

Et puis, le soupçon qui pèse sur l'obése de manquer de volonté. C'est dans notre société une accusation très grave, disqualifiante.

Mon ambition serait que toutes les personnes LC soient capables d'expliquer avec clarté en quoi la prise de poids et la difficulté à en perdre n'ont rien à voir avec la volonté. C'est un exercice que doivent s'imposer tous ceux qui veulent réparer leur estime de soi. 

Et puis il y a les peurs propres à chaque trajectoire personnelle. Dans certains cas, le stresseur poids se manifeste plutôt par une peur de maigrir.

Voilà pourquoi, plus que d'accepter un poids, il s'agit d'accepter les peurs qui se tapissent au fond de nous. Je voudrais vous rappeler qu'au bout du compte, il ne s'agit pas de se plaire, ni même de s'aimer, mais de s'accepter aussi imparfait qu'on soit. Pour améliorer ce qui peut l'être.

Je sais qu'il s'agit d'un sujet d'une immense difficulté. J'espère, dans ma modeste mesure, vous avoir donné quelques pistes de réflexions.

JP

 

 

 

 

 

 

 

merci pour cette explication du stresseur poids, je m'en vais de ce pas essayer de clarifier tout ça pour ma part

cela me rappelle une phrase que j'ai lu récemment :

'l'acceptation, ce n'est pas l'acceptation des événéments concrets, mais du retentissement qu'ils ont en nous-mêmes"

Un immense merci pour ces paroles bienveillantes et toutes les pistes que vous nous donnez. Ça va m'être très utile :-)