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Ce soir je vois le plus jeune de mes frères qui ne me parle plus depuis 10 ans et j'ai envie de manger

L’alimentation émotionnelle Les envies de manger émotionnelles
03 nov 2012 à 18h

Bonjour,

Ce qui me fait le plus manger émotionnellement, c'est l'angoisse d'anticipation. Et aujourd'hui, c'est l'angoisse de voir mon frère qui ne me parle plus et vis-à-vis duquel je ne me permets pas de m'imposer et faire reconnaître comme une personne.

Ce soir, mon frère cadet S et sa copine fêtent leur pendaison de crémaillère. Ils ont invité des amis et les frères et soeurs. Il y aura donc le plus jeune de mes frères, N, qui a 9 ans de moins que moi.

Depuis environ 10 ans, il ne me parle plus. Depuis que j'ai révélé ce que mon père m'a fait quand j'avais presque 4 ans. Il a décidé de croire mon père quand il dit n'avoir rien fait.

C'est très compliqué. Depuiis 10 ans, je ne vais pas aux fêtes de famille, parce que je ne veux pas voir mon père, c'est trop horrible pour moi à chaque fois. Ma famille (au courant pour une bonne partie d'entre eux) a décidé de ne pas prendre partie, enfin si, finalement : de prendre partie pour mon père : il est à toutes les réunions de famille. C'est moi qui étais seule pour Noël. Je ne le suis plus car j'ai maintenant un compagnon. 

Pendant très lontemps, j'ai culpabilisé, j'avais l'impression que c'était moi qui détruisais la famille. Ma mère dit me croire mais qu'elle croit aussi mon père quand il dit que ce n'est pas vrai. 

Alors j'ai coupé les ponts avec mes parents. Pas totalement avec ma mère. 

Mon frère N ne me parle plus. Il a repoussé toutes mes tentatives. Il en est à ne même pas saluer mon compagnon lorsque nous nous voyons à des soirées communes (car en plus de mon autre frère et de ma soeur, nous avons des amis communs). Sa copine ne me regarde jamais dans les yeux.

Pendant des années j'ai pris sur moi, je ne voulais pas gâcher la fête à laquelle nous nous croisions. Mais je me rends de plus en plus compte à quel point ce n'est pas juste pour moi. Car ça me bouffe, et pour me couper émotionnellement, me durcir, je bouffe, je me remplis.

Mon compagnon me soutient dans cette situation. Il dit que je peux m'autoriser à lui rentrer dans le lard. Mais j'ai peur de créer un esclandre; de gâcher la fête, que les gens m'en veuille après.

Je déteste écrire comme ça, je me mets en position de victime, et je sens bien que j'y reste en ne m'affirmant pas vis-à-vis de ce frère qui préfère se mettre la tête dans le sable.

Ca me fait du bien d'écrire tout ça. Je sais que la communauté LC est chaleureuse et soutenante, et aussi respectueuse. Et ce soir, là, j'ai besoin de sentire cette chaleur et ce soutien.

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5 commentaires

C'est bon à lire. Pas le coup de la sagesse, hein, ça c'est surtout rigolo quand on me connait angle Mais le reste.

N'hésite pas à revenir parler ici de ce qui te chagrine dans cette histoire. Je ne pense pas trop m'avancer en disant que tu y trouveras toujours le même soutien. Je suis heureuse que ça se soit aussi bien passé que ça pouvait.

Quand à ton excès alimentaire... Sur mon blog, je racontais dans mon dernier billet une journée entière passée à bouffer. Moche. Eh bien tu le croiras ou non, mais la seule teeeeerrible conséquence... c'est une perte de poids de quelques centaines de grammes, cinq jours plus tard. La régulation a fait son petit boulot, en toute sérenité. Ce qu'elle n'aurait pas fait si j'avais culpabilisé à mort, battu ma coulpe en rythme, décidé que tout était foutu, et recommencé le lendemain. Et le jour suivant. Ce que tu ne me sembles pas avoir pris la direction de faire, du tout !

Merci beaucoup pour vos messages et votre soutien. J'ai eu le temps de les lire avant de partir pour la soirée.

Sita, tu es d'une grande sagesse, si, si ! J'ai suivi ton conseil de ne pas me rajouter de pression avec ma peur de trop manger, et de simplement faire ce qui rendait les choses plus faciles pour moi. Résultats des courses, j'ai certes mangé au-delà de ma faim, mais par contre je n'ai pas mangé compulsivement. Alors que si en plus du reste je m'étais mis la pression de la peur de grossir, je n'aurais rien senti à ce que je mangeais, et je me serais bourrée de nourriture pour ne pas avoir mal.

Il y a eu des moments de trsitesse dans cette soirée, mais mon compagnon était solidement présent et soutenant. Je ne suis pas entrée en conflit avec mon frère, j'ai simplement laissé les choses couler. Mon compagnon m'avait dit, juste avant l'arrivée de mon frère, "tu as le droit de t'en fiche, qu'il ne te salue pas". Et ça m'a fait beaucoup de bien. Effectivement, c'est son choix, son problème à lui. Ce n'est pas à moi de le porter. C'est lui qui s'exclut du lien avec moi.

J'ai un compagnon en or, parfois je n'en reviens pas d'avoir autant de chance.

Et des co-linecoachées précieuses. Votre chaleur et votre soutien m'a portée durant cette soirée. Merci à vous.

Je vous souhaite une belle journée.

Tout à fait d'accord avec Sita, je suis passée et passe à nouveau par les mêmes épreuves, pb familiaux, qui, à ce jour ne sont tjs pas résolus...

Il y a des similitudes, mais comme le dit Sita, je pense aussi que le moment serait malvenu ce soir, mais il serait peut être bon pour toi d'abord, de faire état de ton vécu à ta famille à nouveau, de leur expliquer ton mal de vivre à cause de ses épreuves, leur expliquer que tu as du apprendre à vivre avec, que tu t'es sentie abandonnée, que tu n'as pas eu le soutien escompté de ta famille  à laquelle tu tenais beaucoup ?

Mon frère l'a fait par mails incendiaires de façon abrupte et il s'en est suivi un tsunami force 10 ! Avec le temps et moults coups de fils, les choses se sont un peu arrangées mais je sais que c'est difficile quand chacun campe sur ses positions :(

Il faut pouvoir ne compter que sur soi et finalement comme la RPC, apprendre à vivre avec ses émotions difficiles, peut être s'atténueront elles avec le temps ? Et pourquoi pas peut être voir quelqu'un d'extérieur à tout çà, je pense à un psychologue ou psychiatre: n'y voit pas mal, on peut tous en avoir besoin un jour, j'y ai moi aussi déjà eu recours ou même à des scéances d'hypnose, ca marche super bien aussi !!!

En tout cas, je pense bien à toi, on est là pour se soutenir dans nos avancées, nos doutes, nos défaillances, bref, l'être humain est une machine complexe, mais l'écoute est importante et le soutien aussi ...

J'espère que tu auras passé une bonne soirée, apprécier les gens que tu aimais et les autres on s'en f.....hihi....

Bon dimanche wink ou alors schénà Sundig....haha hihi....vive les alsaciens !!!! hoplà une fois cool

 

 

 

Chère Clementine, je ne suis pas très fort a donner des conseils mais ce que je peux tu dire c'est que tu as raison.

Moi et je pense plein d autre entre nous pense a toi, je comprends que ca doit etre tres difficile pour toi. Crois en toi, tu n'es plus seule maintenant, le plus important est que ton compagnon est derriere toi. Ce que pense les autres est finalement pas ton problème, toi tu connais la vérité, essai d avoir confiance en toi et garde la tete bien haute, c'est pas toi qui est en tort.

Bonne courage a toi et donne nous des nouvelles si tu as envie biensur

gros bisous!

C'est toujours très dur, ce genre de situation. En partie parce que la plupart des gens sont incapables de fragmenter ceux qu'ils aiment, d'accepter qu'ils peuvent les aimer malgré certaines de leurs facettes qu'ils peuvent haïr. Pour une majorité de personnes, c'est être déloyal que d'insérer de l'objectivité dans leur amour pour quelqu'un, en particulier si cette personne est de leur famille. Alors il faut aimer et fermer les yeux, ou ne voir que le mauvais (éventuellement en inventer) et haïr. Toi, tu souffres de cette situation précise, avec ton frère qui a fait un choix draconien, avec ton amoureux qui en a fait un également dans le sens inverse, et peut-être aussi avec ta mère qui n'a pas été capable de faire ce choix. Difficile de dire laquelle de ces trois positions se défend le plus, mais ce qui est sure c'est qu'elles naissent toutes de beaucoup de souffrance.
Par contre, tu n'es pas la cause de cette souffrance. Ton père l'est. Moi qui suis le genre à tout relativiser, ça je refuse de le relativiser. Tu dois t'entrer dans la tête, "avec gentillesse mais fermement", que ce n'est pas ta parole qui a brisé vos liens. Ce sont ses actions. Et "victime" ne définit pas qui tu es, seulement ta position dans cette partie de ta vie. Tu as été la victime de, tu n'es pas une victime en tant que personne. 

Je ne saurais pas te conseiller sur comment agir ce soir, mais il me semble quand même que peu importe la nourriture, pour l'instant. Tu ne te refuserais pas une couverture supplémentaire quand il fait froid. Ce n'est pas le moment de te faire la morale, mais plutôt celui de prendre toute forme de soutien. Il sera toujours temps, au calme, de travailler sur cette béquille. Pour le moment, tu en as besoin, elle est là... utilise-la. En toute conscience.

Je crois par contre, mais c'est quelque chose que je dis avec prudence et qui ne concerne que moi, que tu as raison de ne pas vouloir risquer un esclandre. Tu vas à cette fête pour ton frère cadet, pas contre le benjamin. Là encore, ça se règlera plus tard. Ce soir, l'enjeu est de célébrer avec ceux que tu aimes, et de faire de ton mieux pour ne pas te laisser miner par les autres. 

J'espère que tu pourras lire ces quelques mots avant de partir. Tu as raison de chercher la chaleur, le soutien et le respect où ils te seront donnés. Tout comme de laisser le reste à ceux qui ont choisi de prendre parti contre toi. Ils ne seront pas les seuls à être présents, ce soir, loin de là smiley