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Le farniente ? bon ou mauvais ?

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
13 oct 2012 à 11h

Bonjour chers docteurs et bonjour à tous ceux qui voudront intervenir sur ce fil,

Ma question vient de cette réponse du quizz.... que j'ai trouvé lumineuse !

[quote]S’occuper l’esprit en travaillant, en ayant des loisirs actifs, en faisant du sport, en étant toujours de sortie, en parlant à ses amis, en regardant la télévision, a ses limites et nos pensées et nos émotions finissent toujours par nous rattraper. Ne pas ressentir d’émotion négative n’est tout simplement pas possible. Avoir une meilleure tolérance émotionnelle, c'est-à-dire savoir prendre du recul par rapport à ses pensées et ses émotions permet de ne plus avoir besoin de répondre à ses problèmes en mangeant.[/quote]

A une époque où j'allais très mal, j'étais "internet addict".

Mes journées et mes nuits (j'étais en arrêt longue maladie pour dépression), étaient "comblées" par internet. A peine si je levais le nez de mon intense activité de jeux en ligne ou de discussions enflammées sur des forums politiques, vers 20H, car mon estomac criait famine, violemment (après quasi 24H sans manger)...

Là, je sortais m'acheter un bon frites kebab et une grosse boîte de biscuits au chocolats, que j'avalais goulûment.

A ce régime pendant un an, j'ai bien pris 20 ou 30k... et pourtant, la nourriture était bien le cadet de mes soucis... Paradoxal hein ?

 

Bon ceci dit, à cause de cette période, j'avais cru que j'aimais ne rien faire. Et je m'aperçois avec vos explications que je jouais compulsivement, je surfais sur le web compulsivement, je me recréais un ersatz de vie virtuelle ultra dynamique... pour emplir l'angoisse du vide que je ressentais à l'époque : en effet, je changeais de métier du tout au tout à 40 ans, et j'avais sacrément le vertige. Aujourd'hui, il s'avère que ça a été un des meilleurs choix de ma vie et je fais enfin le métier que j'aime.  Cela m'a réconforté avec l'idée qu'une période vécue comme un échec intense est a posteriori une période de révolution qui permet toutes les transformations.

Etait-ce du farniente ? Etait-ce de l'hyper activité ? Je n'arrive pas à trancher du coup...

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19 commentaires

Au passage, Sîta, merci pour ta jolie photo !

Merci pour cette rigolade virtuelle (qui a débordé jusque dans le réel) Sîta, et Dr Apfeldorfer ! laughlaughlaugh

 

Le farniente est une forme de RPC avec plaisir non ? D'être là sans compromis avec quiconque que soi, dans une délectation de ce qui est ?

Cela permet un espace juste pour faire évoluer des parties de soi qui ont besoin de se transformer, de grandir, ou juste d'être considérées ?

Pour avoir expérimenté l'addiction "amoureuse", je reconnais également que c'était une façon de nier bien des choses dans ma vie qui ne me convenaient pas à l'époque, mais cela m'a aussi permis de regarder de plus près - et à mon rythme  - ce que je projetais dans cette addiction et de considérer tout cela avec mon regard à moi - de (re)trouver qui je suis, avec l'aide d'un thérapeute efficace - pas toute seule ! Cela a été une période douloureuse et incompréhensible car j'étais dans un état de "subir". Et cela m'a obligé à changer et à grandir, en quelque sorte à me recentrer depuis la personne que je suis.

Je profite de vos interrogations pour avancer ma propre pensée sur cette période dont je ne parle jamais. Je ne sais si cela aidera quelqu'un, en dehors de moi cheeky

Moi ça m'aide Baumedutigre

Merci :-)

 

Sylvie75, citation d’un quizz : Ne pas ressentir d’émotion négative n’est tout simplement pas possible. Avoir une meilleure tolérance émotionnelle, c'est-à-dire savoir prendre du recul par rapport à ses pensées et ses émotions permet de ne plus avoir besoin de répondre à ses problèmes en mangeant.

A une époque où j'allais très mal, j'étais "internet addict". (…) A ce régime pendant un an, j'ai bien pris 20 ou 30k... et pourtant, la nourriture était bien le cadet de mes soucis... Paradoxal hein ?

Bon ceci dit, à cause de cette période, j'avais cru que j'aimais ne rien faire. Et je m'aperçois avec vos explications que je jouais compulsivement, je surfais sur le web compulsivement, je me recréais un ersatz de vie virtuelle ultra dynamique... pour emplir l'angoisse du vide que je ressentais (…)

Sitâ : Pour avoir passé moi-même une part non négligeable de ma vie en ligne, et de cette même façon compulsive, je te réponds sans hésiter que le geekage intensif n'est pas du farniente. Pas plus qu'un trip après une prise de drogue.

Certes, tu ne "fais rien" si on veut, dans le sens rien de tangible ou de productif, mais ton esprit est sollicité en permanence. A aucun moment tu n'as de place pour ce qui vient de toi (…) Dans le farniente au contraire, il y a une notion d'arrêt sur soi, de prendre le temps de se sentir vivre. C'est exactement, à mon sens, l'inverse de combler le vide par une activité permanente (…)

Lorraine : Tout ce qui est ou ressemble à de l'addiction (au jeu, au travail...) c'est à dire quelque chose qui prend toute la place dans nos journées, dans nos préoccupations,  nous sert d'anesthesiant à nos émotions. On ne ressent plus. On fait .

On est dans le mode FAIRE complètement "scotché" à son activité ne laissant aucune place à nos sensations corporelles et émotionnelles.

L'idéal est d'être dans le mode ETRE, être relié à soi même, à ce qu'on fait, le plus possible dans l'instant,  savoir pauser, se poser, pour s'observer et continuer ,autrement éventuellement. (…)

Le farniente , je l'entends comme "prendre son temps à ce qu'on fait" (…)

Mims68 : Le temps est primordial, on doit respecter son rythme, avancer doucement mais sereinement en intégrant et digérant chaque étape, pourvu que le corps et l'esprit ne fassent plus qu'un et que la symbiose opère..... (…)

 

Je persiste et signe !

Merci pour ces posts. Je ne saurais mieux dire. Ne ressort-il pas de tous ces posts que lorsqu’on cherche à fuir des pensées, des émotions pénibles, on en est soulagé à (très) court terme, mais qu’à moyen et long terme, on développe une addiction qui ne fait qu’ajouter des problèmes aux problèmes ?

On peut ainsi devenir addict à Internet, ou aux séries télévisées, ou au travail, ou au sport (que l’on pratique alors sur le mode compulsif), aux achats frénétiques, et ainsi de suite. Ce qu’on appelle aujourd’hui les addictions comportementales.

Ces addictions soulagent-elles de l’addiction à la frénésie alimentaire ? Que nenni, elles s’y superposent et entretiennent le système addictif.

Le contraire de la frénésie est-il donc de « ne rien faire » ? Tout dépend de ce qu’on entend par là. Ne rien faire d’utile ? ne rien faire du tout ? Et quand on « ne fait rien », que fait-on en réalité ? Que fait notre esprit ? Est-il accaparé par des stimuli externes, ou bien est-on dans le mode ÊTRE, comme le pointe si bien Lorraine ? A-t-on fait mentalement ce pas en arrière, qui nous permet de nous placer en position d’observateur de nous-même, de nos processus mentaux ? Dans ce cas, on fait ce constat : « je » est celui qui observe les pensées, les émotions, les sensations, et n’est pas ces pensées, émotions, sensations. « Je » est ce qu’on peut appeler la conscience, une conscience qui reste toujours la même, de l’enfance à la mort, tandis que pensées, émotions, sensations, corps, tout cela ne cesse de changer.

Est-ce cela, le farniente ? Je ne le pense pas, car la pleine conscience demande de l’attention, de l’éveil, alors que le farniente évoque plutôt l’assoupissement.

On peut aussi remarquer que la définition de Descartes, qui a tant marqué notre pays, ne colle pas avec cette vision : ce n’est pas le « je » qui pense, en tout cas pas celui est « est ». Comme le disait Lacan : là où je pense, je ne suis pas, là où je suis, je ne pense pas.

D’un autre côté, « être » ne peut se concevoir sans rien « faire ». La vie est faite d’engagements, d’actions. Une vie qui en vaut la peine, qu’est-ce donc sinon une vie où on s’implique, où on agit pour faire des choses qui donnent du sens à l’existence ? Le fameux « bonheur » qu’on nous vante tant n’est-il pas cela en définitive : avoir une vie riche, pleine de sens, tout en acceptant la douleur qui immanquablement l'accompagne (Russ Harris)?

Accepter les douleurs de la vie, sans les fuir, permet de s’impliquer dans des choses qui en valent la peine, qui ont du sens à nos yeux. Tout le contraire de l’addiction, à Internet ou autre, qui ne sont que des bouche-trous et autres passe-temps.

Comme quoi, vous pouvez le constater, je vous en ai écrit une tartine, mais sans rien dire de plus que ce que vous avez déjà dit. 

Bonjour Sylvie,

Pour moi farniente est synonyme de plaisir : cela veut dire, prendre du temps pour soi, pour réfléchir, pour admirer un paysage ou un feu de bois. C'est plutôt un étât contemplatif. Sans doute parce que je suis assez solitaire et que j'ai besoin de me retrouver seule avec moi même de temps en temps. Le tourbillon d'activité ou de monde, sans aucune "respiration" me donne facilement l'impression de me perdre.

Au sujet des addictions, moi j'ai presque envie de dire que la dépendance affective est une addiction comme une autre. Sauf qu'elle est beaucoup plus sournoise parce que justement beaucoup plus fréquente, conventionnelle et même valorisée socialement. Elle se pare alors de merveilleux atours: Romantisme, dévouement, amour, générosité, devoir...
Mais n'est elle pas dans bien des cas le meilleur moyen d'échapper à soi même ?...En s'étourdissant à se questionner sur les autres.
C'est actuellement ma petite remise en question à moi...et comme toi à une époque Sylvie, je me pose des questions sur mon choix professionnel  et mes désirs profonds.
Pas confortable c'est vrai, mais comme vous je pense que ça peut parfois être nécessaire.
 

blush...      cheekycheekycheekycheekycheekycheekycheeky.... !!!

Bonsoir Docteur Apfeldorfer et tout le monde,

Merci Docteur de l'intérêt porté à nos posts et tant mieux si vous les estimez complets...Vous nous ferez profiter de vos apports de connaissance une autre fois...smiley

J'ai bien rigolé avec Sita et Mims car c'est vrai que quand tout est dit, tout est dit ! winkcheeky

Mais on sait aussi aussi que chaque réflexion en amène une autre.....et c'est comme ça que je vais "rebondir" sur le post de Pommedereinette.

Bien cordialement,

Lorraine/Fabienne

Mais docteur, si tout est dit...

(Cette intervention parfaitement inutile vous était offerte par Sitâ. Sitâ, premier producteur français de flood !)

Pfff... ça a bugué.

Bon, je me demandais si, à un moment ou un autre, tout un chacun ne finit pas par passer par une phase de "passage à vide" nécessaire pour mieux prendre sa vie en main plutôt que suivre des rails préétablis. Et Dieu sait combien ça n'est pas confortable (j'ai connu aussi...)  !

Ensuite, en vous lisant, je m'interrogeais aussi sur nos attitudes quand le conjoint dégringole. Je suis passée par la phase chercher des solutions à sa place (si évidentes quand il s'agit d'autrui ! ), le ras-le-bol (jusqu'à envisager de le quitter), et là, avec le travail effectué ici, c'est plutôt tenter autant que possible de lui laisser (ou lui rendre) sa place de père et époux responsable, et gérer tout seul son vide intériur. Même si...