difficultes avec la degustation
Je suis en train de faire le deuxieme exercice de degustation, a savoir deguster les 3 premieres boucheesde chaque plat pendant 4 jours.
Je ne comprends pas si cela veut dire qu'il faut faire a chaque fois comme dans le 1er exercice (qui dure environ 10 minutes) et ou l'on touche l'aliment, on le porte a son nez tres lentement et les yeux fermes, puis on le garde dans sa bouche etc...
De plus, je trouve difficile de deguster. Bon d'accord, j'aime le fromage. Je percois son odeur, son gout sur la langue, sa texture, et alors ? C'est cela deguster ? En quoi est-ce different de manger "normalement" ? C'est juste un peu plus lent. Il doit y avoir un truc que je ne fais pas bien car on est sense ressentir quelque chose de "special" quand on deguste non ?
Aussi, je ne percois pas le mode de cuisson des aliments. Je sais comment les aliments ont ete cuits, mais c'est un savoir rationnel, pas quelque chose que je percois.
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Perso, je n'ai pas pu faire si long chaque fois, alors j'ai "adapté" quand c'était nécessaire.
J'ai quand même appris à déguster, et j'en serai éternellement reconnaissante hihi
Mais si, on peut le faire, j'ai regardé mes collègues "régulés", aujourd'hui : il y a ceux qui ne font pas attention et mangent "pour manger", de la nourriture banale, et souvent ne mangent pas tout (pas bon, pas faim, pas le temps).... Et ceux qui se sont fait une petite salade, ou se sont acheté un sandwich, ou en sont au dessert, eh bien ils prennent le temps et se taisent. Bon ils ne reniflent pas la nourriture (c'est impoli), mais ils "chipotent", coupent les morceaux en petits bouts, mâchent lentement et sont relativement concentrés.
Et si on mange comme ça, on est rassasié plus vite, donc si on ne gagne pas du temps, on n'en perd pas non plus...
Ce midi je m'étais acheté un sandwich poulet-hawaï, dont je me suis privée pendant des années. Un petit, longueur de la baguette : 15 cm. Malgré le tohu-bohu de la salle des profs, j'ai pris le temps de m'installer, d'ouvrir ma bouteille d'eau, de me détendre dans mon coin et j'ai grignoté gentiment en écoutant les conversations, sans participer. Eh bien... je n'ai pas terminé mon sandwich. Au bout d'un moment, je me suis rendu compte qu'il était en suspension dans mes mains, à hauteur de ma bouche, mais... pas dedans ! je l'ai laissé là, il restait 5 cm environ. Et nous voilà à 18.40 h et je commence seulement à penser au repas suivant...Je crois que ça commence à rentrer, profitons-en pendant que ça fonctionne....
Ah oui, personne ne m'a fait de remarque, ni sur ma façon de manger, ni sur le fait que je n'avais pas tout mangé.... les gens s'en contrefichent !
Bonjour Marie Paule merci d'exprimer aussi bien comment tu vis la dégustation cela m' inspire et m'aide a m'y mettre
c'est formidable ce forum j'y apprend plein de chose
merci a toute et a chacune
Souris
Ah Proust ! Ce brave Marcel, notre maître à tous... n'empêche, il l'a fait durer, sa madeleine.... et ça dure encore !
C'est quoi, votre madeleine à vous ?
Moi c'est le nesquik chaud, ça me rappelle les hivers quand j'étais petite et que je m'imaginais avoir du chocolat chaud... chez nous, on ne "chipotait pas tant". Maman n'avait pas le temps... Le chocolat chaud, c'était mon graal ! avec du pain grillé et du beurre, c'est encore meilleur, un goûter de roi... que je mangeais chez mes copines dont c'était l'ordinaire....
Aussi, dès mes 12 ans, à l'école, à la récré, je m'offrais toujours du chocolat chaud, tout mon argent de poche y passait, ça me faisait 5 chocolats chauds par semaine et mon amoureux m'en offrait un de temps en temps...
Mon amoureux est devenu mon mari et il me fait toujours des chocolats chauds pour me remonter le moral... Et depuis que j'ai vu le film "Pôle express", et la chanson du chocolat, c'est encore mieux...
Je viens de découvrir en Marcel Proust un précurseur de la LC ! Lisez plutôt :
" ...un jour d'hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j'avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d'abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l'appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m'apporte un peu moins que la seconde. II est temps que je m'arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas en lui, mais en moi."
Est-ce que ça ne vous rappelle pas quelque chose ?
Bonjour, j'ai fini cette étape il y a peu, et je trouve ça difficile aussi!!
Déguster les 3 premières bouchées, à mon avis ça n'est pas y passer 10 minutes, mais prêter vraiment attention au goût, texture et tout. En fait, cette étape, c'est à mon avis toujours, un entraînement et une prise de conscience à la fois. Un entraînement, parce que déguster devient de plus en plus réflexe avec le temps, et une prise de conscince, du fait que l'on mange sans prêter attention la plupart du temps. du moins je l'ai vécu comme ça. Le réflexe de déguster me vient de temps en temps, par surprise, et j'en suis contente dans ces cas-là!
j'ai demande aussi a la coach, et la degustation des 3 premieres bouchees doit se faire comme le premier exercice. Super pratique a la cantine lol !
Je me suis beaucoup posé la question aussi, et finalement en lisant les posts un peu partout, j'ai picoré ce qui pouvait m'aider.
D'abord, j'ai compris qu'il fallait manger "avec sa bouche" et pas avec son estomac. Pour moi ça veut dire que c'est dans la bouche que ça se passe et pas dans les sensations que je peux avoir au niveau du ventre, attention, concentration !
Donc je "retiens" tant que je peux les aliments "à l'avant" de la bouche (oui, bon je sais, c'est trivial, bienvenue dans ma bouche...),, presque contre les dents et je les laisse s'imprégner de salive car c'est seulement à ce moment-là, je trouve, que je commence à percevoir les saveurs dans la bouche. Ensuite je les "suce" (chut, dans les places du fond...) en respirant bien jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien. Ainsi je peux déterminer la consistance, la température, la longueur en bouche, etc...
Facile avec le fameux grain de raisin, mais essayez de retenir du chocolat à la vache mauve. Faites l'exercice avec une frite, ou un bon morceau de steak saignant,... ça vous change la vie, et l'avis sur l'aliment aussi...
Voilà, c'est comme ça que j'arrive à concentrer mon attention sur ce qui se passe au niveau de mes mandibules, puisque c'est à ce niveau-là que la satiété doit "venir à nous", comme dit le Dr A.
Je crois que j'ai fait l'expérience de la satiété aujourd'hui en sortant du magasin. J'ai déballé ma barre de chocolat à la vache mauve et aux noisettes, d'habitude je la mange toute, mais là, en "dégustant", après une demi-barre, je croyais que j'avais fini.... et j'ai "oublié" de manger le reste... Une grande première, aucune barre de chocolat lait/noisette n'a survécu plus de 2 minutes entre mes mains jusqu'à celle-ci, qui attend sagement dans mon armoire que j'en aie de nouveau envie... Je n'y croyais pas trop, mais c'est vrai : en dégustant, on retrouve la satiété...
Pourvu que ça dure !
j'avoue qu'à part manger un peu plus lentement et mieux apprécier le goût des choses, pendant cet exercice, j'ai eu l'impression de rater quelque chose...
sauf que j'ai fait deux expériences après coup très intéressantes... donc bien après l'exercice (puisque j'en suis au fractionnement)..
donc j'avais faim, et mes enfants étaient en train de goûter les fameux biscuits pour lesquels on est obligé de se resservir: les granobip....
et bien j'en ai pris un et avec les enfants, on a fermé les yeux et on a senti la sensation de sablé et essayé de savoir quels goûts on ressentait... et je me suis rendue compte avec stupeur qu'on ne sentait quasiment pas le chocolat (et pour les petits pareils)... quel intérêt alors de manger un truc au chocolat... c'était bon mais sans plus... je n'en ai même pas eu envie d'un deuxième........... un truc impossible: avant j'aurais descendu la moitié du paquet....
la deuxième chose c'est cet aprem: invitée chez une copine à boire le café, elle avait fait une tarte... comme j'avais allégé mon repas de midi, j'ai pu en manger... elle était aux abricots, un peu acide... d'habitude j'aurais rajouté du sucre, mais comme je l'ai mangée lentement, en détaillant le goût (en profitant pour faire des compliments) et bien je l'ai trouvé super bonne... acide mais je me suis régalée....
donc, même si je ne suis pas une pro de la dégustation, ça m'a appris quand même d'une part à mieux apprécier des choses sans en rajouter et à me rendre compte qu'il y a des choses qui sont moins bonnes que ce que je pensais...
alors, même si vous ne faites pas aussi bien que prévu, il y a des choses que vous apprenez.
Un truc dont je me sers: c'est de parler de ce qu'on mange avec les convives: détailler un plat avec les autres: ça permet de le manger lentement et d'analyser ce qu'on mange sans avoir l'air bizarre....