Aller au contenu principal
Accueil forum       Retour à liste des sujets

Et si j'arrêtais de me "perfectionner"

L’alimentation émotionnelle Le perfectionnisme
Ancien abonné Remercié (10) Très actif (30)
28 Aoû 2016 à 18h

Bonjour à tous, 

J'ai eu comme une révélation l'autre jour en découvrant un blog "anti-régime" (the fuckitdiet) qui invite à arrêter d'essayer de se changer, de modifier son corps, son poids et apprendre à s'accepter (stop fixing yourself because you are not broken). Et d'arrêter toutes règles liées à l'alimentation afin de normaliser son rapport à l'alimentation. J'ai réalisé que j'essaye depuis 27 ans de modifier mon corps en le contrôlant à travers l'alimentation et le sport. C'est ce contrôle qui m'a poussé aux multiples régimes mais également ce contrôle qui m'empêche d'avancer dans LC car le but depuis le début pour moi est la perte de poids.

J'espère perdre du poids avec LC, car j'associe toujours une tonne de choses à la minceur (quand je serai mince je serai heureuse, légère, agréable, détendue etc.... ) Et j'ai appliqué la méthode comme une bonne perfectionniste en culpabilisant dès que je ne mangeais pas à ma faim ou que je ne m'arrêtais pas à satiété et en considérant les EME comme des choses à éviter. Et je me prenais la tête à chaque repas : est-ce que j'ai faim, j'ai pas très faim, je devrai attendre, si je n'ai pas faim "il ne faut pas" que je mange, j'ai pas réussi à m'arrêter à satiété, je suis nulle, je suis incapable même d'appliquer une méthode aussi simple etc.... autoflafellation/culpabilité en boucle continue et beaucoup d'anxiété. Du coup, même si j'ai arrêté de faire de grosses compulsions EME je n'ai pas perdu de poids mais je me sens en "échec" depuis 2 ans. 

La réalisation que je n'ai pas à changer mon corps a été une énorme libération et m'a fait prendre conscience que j'essayer tout le temps d'être parfaite en tout. Je me suis dit que j'en avais marre de vivre ma vie à essayer d'être parfaite en tout : mère parfaite, épouse parfaite, parfaite dans mon job, parfaite à me détendre, parfaite à perdre du poids, parfaite à faire de la PC, parfaite à manger uniquement quand j'ai faim, planifier des vacances pour qu'elles soient parfaites, l'ensemble de ma vie n'est qu'une quête vaine de perfection. Je me mets la barre hyper haut dans absolument tout ce que j'entreprends sans me laisser une once de répis et je m'étonne ensuite d'être épuisée, stressée et incapable de me détendre. Depuis toujours j'ai refusé de remettre en question cette manière d'être car elle a été un moteur énorme, j'ai réalisé des tas de choses à être ainsi. Mais aujourd'hui je n'en peux plus.

Alors je lâche l'affaire, je suis totalement, inexorablement imparfaite et c'est ok. Depuis cette réalisation, j'identifie beaucoup mieux les milles et unes pensées automatiques qui me traversent la tête tout le temps (souvent sur le thème il faut/je dois/t'es nulle/t'aurais pas du) et je m'autorise réellement à manger absolument tout ce que je veux quand je veux si j'ai faim ou pas et même en regardant la télé puisqu'il n'y a plus d'enjeu. Me suis dit que manger devrait être plus facile que ce que j'en ai fait jusqu'ici.

C'est comme si un énorme poids (c'est le cas de le dire) s'était envolé de ma poitrine.

Et vous, vous êtes vous déjà demandé comment vous mangeriez s'il n'y avait plus l'enjeu du poids ? et comment vivriez-vous si vous deviez garder le corps que vous avez aujourd'hui?

 

Voir le dernier message

Répondre
37 commentaires

Eh beh c'est pile le fil qu'il me faut pour ce matin.

J'ai vraiment beaucoup de mal à sortir de mon perfectionnisme aigu :(

Je suis revenue ici il ya presque deux semaines en me disant que j'allais "ma laisser tranquille", "me lâcher la grappe" et "arrêter de me prendre la tête et de me mettre la pression".

En fait en réalité, je n'ai pas encore réussi à lacher prise :( j'ai toujours cette envie de bien faire, cette peur de mal faire, d'avoir raté, ce sentiment de nullité lorsque je pense avoir raté un exercice ici ou que j'ai eu une compulsion.

Hier soir j'ai fait une compulsion due à la fatigue, trop crevée, trop faim, je suis retombée à pieds joints dans mes travers et avec tout le discours maso culpabilisateur qui vient derrière. J'ai mal dormi et je suis encore plus crevée qu'hier ^^''...

Je suis perfectionniste dans mes tentatives de m'accepter : soit je m'accepte, ,soit je ne m'accepte pas. Tout noir ou tout blanc. J'aimerais avoir le même déclic que Liegama, enfin trouver l'équilibre pour être libérée de ce poids et enfin lacher prise.... être imparfaite, libre et heureuse (pour plagier le livre de Christophe André)... où est la solution? :(

Bonjour Titeraphy,

moi aussi je tombe sur ce fil et je me reconnais dans quasiment tout. Ca fait 1 an que je suis ici sans résultats et je n'ai que des critiques dans ma tête en permanence : je ne suis pas assez volontaire, trop nulle, incapable de resister au moindre aliment, incapable de reconnaitre la satiété.

Pour ma part en lisant Liegama je me rends compte que je n'ai jamais pensé à dissocier poids et nourriture, j'ai tellement l'impression que chaque aliment qui entre dans ma bouche = kilos (et finalement quelque soit l'aliment!).

Et moi aussi je suis toujours dans mes compulsions du soir... bref en un an je n'ai pas progressé et je me sens vraiment déroutée. Mais c'est clair que le perfectionnise c'est la clé de l'enfer envers soi, et qu'il faudrait un peu plus se lacher la grappe ;)

Malheureusement je n'ai pas non plus la solution... si ce n'est qu'être ici même quand on y arrive pas encore c'est dejà bien ?

Bonjour Liegama,

Je suis inscrite depuis 1 mois et des poussières sur LC mais je me reconnais déjà dans ta desciption, sauf que moi, je n'arrive pas à m'enlever l'objectif de perdre du poids de la tête... j'ai aussi toujours l'impression de ne pas faire bien, juste, etc. et mes compulsions alimentaires ont même augmenté... barvo à toi si tu as réussi à diminuer tes EME et de te sentir si libérée! J'aimerais bien en arriver là. Ce n'est pas si facile de se dire qu'on fait du mieux possible et que l'important est d'être bien dans ses baskets, comment as-tu fait? Est-ce le porgramme qui t'a aidé?

Bonne continuation et au plaisir de te lire!

Verena

oui c'est déjà bien

en parler aussi, c'est comme tout, c'est mieux quand ça sort que quand ça reste à l'intérieur  où cela  a tendance à prendre des proportions dramatiques

 

il y a de très fortes injonctions sociales à être dans la "norme" du poids,  et cette norme est variable selon notre conscience

pour certains c'est l'IMC,  pour les autres c'est tout à fait autre chose, ils ne se sentent " normaux" qu'avec un IMC de 18 parce que leurs copines sont comme ça

bref notre attirance vers la "norme"  est tout à fait  "normale" laughlaughlaugh

ça nous rassure, on a l'impression qu'on va se fondre dans la masse, qu'on sera accepté, pas rejeté

j'en rigole souvent avec ma fille qui est ado  et qui est tellement dans ce processus  (mais qui sait donc avoir un certain recul, en tous cas ça lui fait du bien de prendre ce recul parfois)

 

c'est pourquoi on se met tant la pression pour  "réussir"

ce qui n'est pas mal en soi, mais le problème c'est que ça a tendance à favoriser le mode de fonctionnement "faire"  (agir, décider, controler, etc)

et que celui-ci  ne sait en fait que contrôler et juger en terme d'alimentation

un peu l'inverse de ce que l'on recherche ici

ce mode "faire"  est très utile dans plein de domaine  (tiens, pour faire des plannings par exemple)

mais pour retrouver une alimentation régulée et automatiquement régulée,  ce n'est pas vraiment notre meilleur allié

 

il faut développer un autre mode, le mode  "être",   qui consiste à être dans le présent

cela  correspond aux sensations alimentaires (qui ne peuvent être ressenties que dans le présent),  à la dégustation, sensation de goût

au niveau émotionnel, c'est aussi un mode  "salvateur"  car les émotions dans le présent sont utiles et précieuses (quoique parfois désagréable, mais c'est parfois nécessaire)

alors que dans le passé ou le futur,  elles ne servent  "à rien"

 

 

je pense très sincèrement que l'on peut (et que de toute façon on va)  garder notre mode faire hyperactif dans plein de domaines et tant mieux

 

mais dans le domaine de l'alimentation, on doit développer l'autre mode : être, sentir, être en contact, au présent

c'est la seule façon de vraiment retrouver un mode d'alimentation régulé et automatique, sans effort et donc durable

 

l'effort consiste surtout dans un premier temps en un effort d'attention

recentrer son attention sur le présent, sur le corps

observer ses pensées de contrôle, mais ramener son attention sur ce que l'on ressent dans le moment présent

 

la pleine conscience est une aide formidable pour réaliser cet entraînement de l'attention

 

 

ce qui m'aide à tenir sur la longueur,  car on ne développe pas un nouveau mode de fonctionnement en 5 min,  c'est la notion de processus

me concentrer sur le processus, pas les résultats

observer mes actions et mes avancées en terme de processus

Merci beaucoup pour ton message plein de bon sens Izabelle :) vraiment merci.

Ca aide à prendre du recul et à dédramatiser!

Je me rends compte de tout le chemin que j'ai déjà parcouru depuis que j'ai commencé à venir ici (il y a quelques années) et je vois certains progrès (même si j'ai souvent le sentiment de faire du sur-place).

Par exemple : je ne me pourris plus mes journées de lendemain de craquage, je reprends pied avec la réalité bien plus rapidement que l'an dernier par exemple. Ou encore : je me trouve égale à la veille en terme de beauté/mocheté et ce malgré la quantité mangée. Ou mieux : je mange le jour suivant :D avant je me privais des jours entiers pour "compenser".

Je reviens dans le présent en fait, tu as raison la clé est là : dans le présent, même s'il est parfois douloureux et qu'on serait tentée d'aller voir ailleurs ^^'' y'a necore du chemin et j'ai envie de dire "tant mieux"!!

c'est vrai... j'avais un peu tiltée aussi - mais l'essentiel, c'est de comprendre ce qui a voulu être ditsmiley

Bonjour milagros,

Je n'aime pas cette expression : "femme varie", car on est ce qu'on est et on ne change pas ; par contre, nos humeurs changent selon les circonstances ou les émotions qui nous traversent ; nos comportements peuvent être changés car ce sont eux qui sont dysfonctionnels, mais cela n'a rien à voir avec ce que nous sommes et resterons. Mais cela n'engage que moi... cheeky

[quote=minifouine]

Bonjour milagros,

Je n'aime pas cette expression : "femme varie", car on est ce qu'on est et on ne change pas ; par contre, nos humeurs changent selon les circonstances ou les émotions qui nous traversent ; nos comportements peuvent être changés car ce sont eux qui sont dysfonctionnels, mais cela n'a rien à voir avec ce que nous sommes et resterons. Mais cela n'engage que moi... cheeky

[/quote]

Minifouine, je ne faisais que citer un adage bien connu, pour m'en moquer. Je ne parlais pas de toi. Désolée si cela t'a déplu ou blessé, ce n'était nullment mon intention. J'aurais sans doute dû être plus explicite.

Rassure-toi milagros, je ne l'ai pas pris du tout pour moi. Je crois que c'est moi qui ai mal interprété, mais je trouve cette expression tellement péjorative, voilà tout ! cheeky

merci Milagros

c'est vrai tu as raison - je pense ainsi... par moment...et à d'autres je pense le contraire 

ce soir ça va car je reviens de ma répétition de chants et chanter, ça fait du bien !

merci et bonne nuit - pt être à mercredi oui