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1 an sur LC : bilan et perspectives...

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching Livre d'Or
01 juin 2012 à 11h

Bonjour,

 

J'ai longtemps hésité à écrire ce bilan car il me semblait un peu présomptueux d'afficher une réussite, là où il y a encore finalement beaucoup de tatonnements, et beaucoup de choses à conquérir, encore et encore...

Puis j'ai reconnu là un sale coup de mon perfectionnisme (découvert sur LC d'ailleurs !). Ecrire un bilan, un témoignage, c'était pour moi conclure un parcours, et le conclure forcément sur une réussite totale... Et bien non, ce témoignage ne sera donc pas une conclusion. Plutôt le début d'une longue conquête. Et pas non plus le récit d'une réussite totale, juste le récit du changement, petit à petit.

Il me faudra du temps pour oublier le conditionnement de l'enfance et les années d'efforts vains pour restreindre mon alimentation et me forcer à manger "diététiquement correct".

D'aussi loin que je me souvienne, j’ai vu ma mère suivre des régimes, alterner enthousiasme et abattement face à son poids, se faire systématiquement des « assiettes à part » et faire la chasse à toute matière grasse dans tous les plats.

Avant même de commencer le moindre régime, je savais déjà tout sur les féculents, les protéines, le nombre de calories de chaque viande, les légumes plus ou moins sucrées. Même les carottes étaient jugées trop sucrées !

Pour une raison finalement obscure (j’ai des hypothèses mais cela ne résout rien), ma mère a toujours considéré que j’allais être « comme elle » : c'est-à-dire que je grossirai facilement et qu’il fallait donc que je fasse attention. Avec le recul, je n’étais sans doute pas maigre. Mais je n’étais pas grosse, même pas ronde ! Simplement, elle s’inquiétait déjà de me voir manger avec appétit de tout, du pain, du fromage, quand d’autres enfants préféraient aller jouer… (C’est en tout cas l’image véhiculée dans la « mythologie » familiale…)

Bref, toute petite, j’ai donc culpabilisé en mangeant… et j’ai connu dès l’adolescence les fameuses « envies de manger émotionnelles ». J’attendais que tout le monde dorme pour finir chocolats et pain, même sec… J’économisais le moindre franc pour avaler les viennoises au chocolat de la boulangerie voisine du lycée, et bien sûr, je grossissais…

J’ai essayé de nombreuses fois d’entamer des régimes… mais je n’ai vraiment maigri qu’au moment de ma première histoire d’amour…

J’avais déjà identifié un problème dans ma relation avec la nourriture. Puis j’ai eu un enfant, j’ai grossi, j’ai re-maigri, j’en ai eu un deuxième… et je me suis remise au régime, et petit à petit j’ai compris qu’il fallait sortir de celle logique infernale !!

D’autant que ma mère, finalement, était un bon contre-exemple : désormais à la retraite, toujours au régime, et de plus en plus en surpoids…

 Alors j’ai beaucoup lu… et notamment le blog de « Pensées de Ronde » de Caroline… Petit à petit, le récit de sa thérapie comportementale suivie auprès du Dr Zermati m’a interpellé. Il y avait tant de points communs entre ce qu’elle racontait, et ce que j’avais moi-même vécu… Tout cela a résonné très fort en moi… J’y ai beaucoup réfléchi. Ça a pris du temps. J’ai acheté le livre de J.Ph. Zermati « Maigrir sans régime » et celui de G. Apfleldorfer « Manger en paix » et peu à peu, c’était comme si un nouveau monde s’ouvrait à moi : la fin d’une malédiction qui pesait sur moi quand on avait dit, sur mon berceau « elle sera comme sa mère, elle grossira facilement, elle devra faire attention ».

Il fallait donc faire mentir les dieux !! ;-) Non, je ne suis pas programmée pour être grosse !!

Au début, la méthode m'a un peu désarçonnée : il s’agit avant tout de réapprendre à écouter son corps et ses sensations. Ça paraît simple, mais c’est très difficile pour qui a tenté depuis toujours d’oublier ses sensations pour mieux contrôler son alimentation.

Le parcours m’a permis de remettre en cause toutes les mythologies alimentaires apprises depuis l’enfance en ayant la preuve évidente que tout cela était faux : non, sauter un repas ne fait pas grossir. Non, ce n’est pas grave de ne pas manger le matin si on n’a pas faim. Non, une pomme ne fait pas maigrir, et non, le chocolat, le saucisson et le parmesan ne font pas grossir ! Réapprendre à manger, sans compulsion ni culpabilité, tous ces aliments tabous interdits depuis l’enfance, a été une grande libération !

Il y a parfois un malentendu, on pense que « maigrir sans régime », c’est comme « maigrir sans effort ». Mais les efforts demandés sont constants. Il ne s’agit pas de « volonté » au sens de « volonté de dominer ses pulsions (alimentaires) » comme le sous-entendent les régimes. Il s’agit d’être prêt à faire les efforts nécessaires pour mieux se connaître : savoir quand on a faim, quand on n’a pas faim… toute chose oubliée finalement depuis des décennies !

Mais la partie la plus difficile fut pour moi d'accepter l'inconfort de l'instant: la fatigue, l'angoisse, l'ennui, le vide... Accepter l’inconfort de ces émotions, et ne pas y réagir impulsivement en allant manger : pour moi, ce fut (et c’est encore) la partie la plus difficile !

 En commençant la méthode LC, je me suis aussi inscrite dans le même temps dans une salle de sport. Je n’ai donc pas suivi le parcours forme proposé par le site. Par contre, j’y ai comptabilisé, au début, toutes mes séances de sport.

J’ai essayé de tenir compte de ce que j’apprenais sur le parcours alimentaire au cours de ces séances de sport. Les séances de RPC, le body scan m’ont servi pour essayer d’identifier mes douleurs musculaires, penser à mon souffle, supporter l’inconfort, notamment pendant les séances d’étirement.

Petit à petit, j’ai pris goût à ses exercices sportifs. Pour la première fois de ma vie, je me suis mise à courir… jusqu’à courir mon premier 10 km en compétition il y a quelques jours. Au-delà du sport, et de l’exercice physique, c’était aussi un défi important lié à l’image de mon corps : accepter de courir devant les autres, par exemple, a été difficile au début.

Dans le parcours alimentaire, il y a un défi qui ressemble à celui là : il s’agit de marcher tête haute dans la rue et d’affronter sans honte le regard des autres. Et bien, courir, pour moi, c’était la même chose : ne plus avoir honte.

 La messagerie du coach m’a aussi beaucoup aidé au début, notamment dans les périodes de découragement. Quand on croit avoir avancé, et que les compulsions alimentaires réapparaissent, et persistent, alors c’est très important de pouvoir en parler très vite, et de comprendre que le chemin est nécessairement long. Il faut du temps pour « désapprendre » des comportements ancrés depuis toujours ou presque.

Et les chats, quel bonheur ! Pour moi, les Dr Zermati et Apflerdorfer étaient de grands médecins parisiens inaccessibles, réservés à quelques heureux privilégiés, qui avaient l’argent pour la consultation et la chance de la proximité. Alors, pouvoir échanger très simplement avec eux, se sentir reconnue, écoutée, je l’ai vraiment ressenti comme une vraie chance !

Et enfin, les forums. J'encourage les plus méfiantes à s'y investir. Il s’est créé des liens très forts entre certaines d’entre nous. La méthode remue beaucoup de choses intimes, provoque d’importantes remises en cause personnelles. Donc les échanges étaient parfois très émouvants, très forts. Et puis, que ça fait du bien de ne pas se sentir seule et de voir que d’autres sont confrontés aux mêmes difficultés ! On arrive au départ avec un problème dont on se sent la cause principale. On charrie des tonnes de culpabilité, de honte de soi… et on découvre grâce aux forums que nous sommes très nombreuses à affronter ces difficultés. Les compulsions alimentaires, par exemple, sont très culpabilisantes. On les vit seule dans la honte, et c’est un vrai soulagement de comprendre que c’est malheureusement un problème très courant !

C’est enfin dans les forums que j’ai identifié les sources communes de nos difficultés : le perfectionnisme, le « tout ou rien », l’hyperactivité aussi… et bien sûr, les difficultés à accepter l’inconfort émotionnel !

Quelques mots sur les outils : les outils liés à la découverte de la RPC. C’était un domaine inconnu, que j’ai totalement découvert. Donc cela m’ouvre beaucoup de perspectives. « L’EME Zen » par exemple est un outil essentiel, pour moi. J’ai mis du temps à le comprendre, et je ne le maîtrise pas encore totalement. Mais j’ai compris que cet outil là était la clef de beaucoup de choses. Les soirs où cet outil me permet de refermer la porte du frigo, et de stopper une EME, j’ai vraiment l’impression de vaincre quelque chose de très fort en moi !

J’ai particulièrement apprécié les défis visant à réussir à faire des pauses dans la journée. Cela fait partie des choses que je n’avais pas comprises… La nécessité de faire des pauses, de se recentrer sur soi a été une grande révélation…

Sur le plan alimentaire, le changement est réel :

J’étais dans un mode restriction alimentaire la journée / perte de contrôle le soir. J’ai donc réappris à manger à ma faim la journée et tenté de mieux gérer mes fins de journée (même si c’est encore parfois difficile). Surtout, je ne culpabilise plus en mangeant, et j’essaie de déguster tout ce que je mange. Je mange donc avec plus de plaisir, et moins d’appréhension.

Enfin, j’ai désormais un vrai point de repère, qui m’aide à reprendre pied dans les périodes difficiles : la faim. Je sais maintenant que si j’attends d’avoir faim pour manger, je ne grossirai pas. Et que donc, je n’ai plus besoin d’avoir peur.

Cette peur qui m’a enfin lâchée, c’est ma plus belle conquête !

 Des choses essentielles ont changé dans ma vie : je n’ai plus peur de grossir, je n’ai plus honte de mon corps, je ne culpabilise plus en mangeant.

Un point important aussi : je reconnais de mieux en mieux mes émotions, et je commence à mieux savoir les accepter. Cependant, la pleine conscience n’est pas encore quelque chose de naturelle pour moi. Mon défi des mois à venir, c’est cela : progresser dans la pratique de la pleine conscience, car je sais maintenant que je ne pourrai pas maîtriser totalement mon impulsivité alimentaire tant que je ne maîtriserai pas mieux la respiration en pleine conscience.

 Voilà. Ce petit bilan m'a bien aidé, finalement, à faire un bilan d'étape. Car pour moi, la route continue. Je me sens encore fragile, et je veux l'être de moins en moins.

Bonne route à tous et toutes !

Lily
 

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24 commentaires

[quote=Lily]

J'ai longtemps hésité à écrire ce bilan car il me semblait un peu présomptueux d'afficher une réussite, là où il y a encore finalement beaucoup de tatonnements, et beaucoup de choses à conquérir, encore et encore...

Puis j'ai reconnu là un sale coup de mon perfectionnisme (découvert sur LC d'ailleurs !). Ecrire un bilan, un témoignage, c'était pour moi conclure un parcours, et le conclure forcément sur une réussite totale... Et bien non, ce témoignage ne sera donc pas une conclusion. Plutôt le début d'une longue conquête. Et pas non plus le récit d'une réussite totale, juste le récit du changement, petit à petit.

 

[/quote]

Je crois que tu viens de trouver l'argument pour me pousser à écrire mon propre témoignage ;-) Ce que je me refuse de faire parce que tout n'est pas parfait... Bon, à mon stylo alors.

Merci pour ce long message très instructif en tout cas !

Bonsoir Lily,

 

Merci Lily de ton témoignage superbement bien écrit , j'aime beaucoup ton style.

Merci aussi de nous rappeler que nos réussites ne sont pas des fins en soi. Les apprentissages  continuent, pour aboutir à d'autres réussites (apprentissages assimilés )  et ainsi de suite.

Et merci aussi d' avoir écrit :

"Enfin, j’ai désormais un vrai point de repère, qui m’aide à reprendre pied dans les périodes difficiles : la faim. Je sais maintenant que si j’attends d’avoir faim pour manger, je ne grossirai pas. Et que donc, je n’ai plus besoin d’avoir peur.

Cette peur qui m’a enfin lâchée, c’est ma plus belle conquête !

 Des choses essentielles ont changé dans ma vie : je n’ai plus peur de grossir, je n’ai plus honte de mon corps, je ne culpabilise plus en mangeant."

 

Je vais le recopier pour pouvoir le relire et me rafraîchir la mémoire si le doute m'assaille.

 

Très bonne continuation à toi

 

Lorraine

Souvent je lis les forums mais sans jamais y prendre part. Mais aujourd'hui, Lily, j'ai envie de te dire merci pour ton témoignage.

A la lecture de ton message, je me dis que tout est possible. La route est longue, certes, mais elle est accessible. Parfois, il y a des embûches mais elles sont surmontables, l'essentiel étant d'être sur la bonne route...

Aujourd'hui, j'ai envie d'y croire et de penser qu'un jour, je serai en paix avec moi-même...

Merci encore, félicitations à toi et bonne route à tous.

Karine

je plussoie !!!!! je me rends compte en lisant ce que tu as écrit que tu décris parfaitement la méthode et les hauts et bas qu'on peut avoir, les sensations, les prises de conscience, les avancées ...

en fait j'aimerai que quelqu'un qui ne connait pas la méthode lise ce que tu as écrit et dise ce qu'elle ressent en te lisant !!!!

bravo à toi