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EME-Zen en direct live

Linecoaching au quotidien Mon vécu du programme
Animatrice forum En or (1004) Très actif (30)
27 Aoû 2013 à 21h

Un nouveau post que j'aimerai qu'on utilise pour pratiquer l'EME-Zen,  non pas de façon formelle, mais informelle.......

 

par exemple, moi en ce moment, j'ai une grosse EME

l'inconfort que je cherche (inconsciemment) à calmer :  sur-excitation due à une grosse heure de résolution de problèmes informatiques  (et ouf j'ai réussi, j'ai eu droit à qq louanges)

ressentis physiques : gorge hyper serrée

donc j'ai envie de manger.....  mais je crois que ce soir je n'en ferais rien

 

je vais juste rester bras-dessus-bras-dessous avec ma surexcitation, puisqu'elle finira bien par se calmer d'elle-même

 

 

ce que je vous propose dans ce post,  c'est de venir quand vous avez une EME  (envie de manger émotionnelle, pour les nouveaux),  et d'y écrire :

j'ai envie de manger pour calmer......... tel truc

ce que je ressens physiquement (le cas échéant)

ensuite rester un petit moment avec ce truc-là : inconfort, fatigue, émotions négatives, positives, pensées dévalorisantes our rêve de gloire, ou encore surexcitation, sur-stimulation etc....

 

rester avec l'inconfort SANS RIEN FAIRE  pour le faire disparaitre  (attention c'est dur)

mais juste qq minutes.....

 

 

je crois que si on fait déjà ça à chaque EME,  on va progresser à pas de géants

j'appelle ça une version informelle de l'EME-Zen,  car pour moi l'utilisation de l'espace de respiration est automatiquement dévié par mon esprit tordu de controleuse émotionnelle  en  "arme"  de calmage  (qui marche tellement moins bien que le pain et le chocolat...)

 

 

à vos EME.....

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316 commentaires

Je ne peux pas t'aider sur ce coup-là ! Je tatônne moi aussi, à partir du livre de Russ Harris, "Le piège du bonheur" et des compte-rendus d'Izabelle. Pour moi, la première étape est la RPC, sur quelques respirations. Puis l'ouverture aux sons extérieurs, puis une sorte de body scan hyper accéléré, à la recherche d'un truc particulier (crispation, serrement de gorge). Et là, j'essaie de "me faire plus large". Mais pour le moment, c'est surtout un processus mental. Parfois non, c'est physique, et là, c'est chouette, facile ! Mais je ne sais pas comment y arriver à coup sûr. Donc je m'entraîne, en tâtonnant.

Je suis désolée pour ce que tu vis en ce moment.

Cette EME était entre autres due à ce que j'avais compris le matin, quand j'ai lu le chat de mercredi : je suis en restriction cognitive. Pas complètement, parce que j'ai testé, j'ai bien vu que les aliments se valent et que la seule différence, c'est l'appétence que le corps me donne pour tel ou tel aliment et l'attention que je peux porter à la dégustation. Mais j'ai encore ces vieux schémas. Ca me fait toujours très plaisir quand j'ai envie de légumes (ça me soulage), alors que quand j'ai envie d'un aliment que je pense plus calorique, quelque part ça m'embête. J'aime bien me les distiller, mais je n'aime pas en avoir une forte envie, parce que je juge encore parfois cette envie (comme dangereuse).

Du coup, très souvent, quand je fais une EME-zen informelle, je me retrouve à la détourner, sous la forme d'une négociation. Je m'autorise un carré de chocolat, mais ensuite, juste respirer. Je sais que ça ne fonctionne pas comme ça, parce qu'à d'autres moments, quand presque tout va bien, j'arrive à la faire d'une manière bien plus naturelle (et quand je mange après une vraie EME-zen, je ne juge pas. Alors que quand je la détourne, je juge). Même le choix de l'aliment n'est pas innocent : le chocolat est le seul aliment "interdit" que je m'autorisais quotidiennement pendant mon régime WW. Les cookies, même pas en rêve !

M'être rendue compte que j'étais en restriction cognitive, c'est comme si j'avais reculé dans mon parcours. Pire : c'est comme si j'avais cru avancer sans avancer vraiment. Je sais que c'est faux, c'est mon histoire de l'incompétente. Mais ça chamboule. Et ce qui est vrai, c'est que je ne m'identifiais pas du tout comme en restriction cognitive. J'ai eu un peu la même surprise que quand j'ai découvert que j'étais perfectionniste ("Ah mais zut, moi aussi, alors"). Et que donc j'avais tout un travail à faire alors que j'avais cru pouvoir m'en dispenser.

En tous cas, aujourd'hui, ça a été plus calme. Je n'ai eu faim qu'à 15 heures. Avant, j'avais eu plein de pensées contrôlantes ("je vais manger ci et ça, en essayant de faire léger pour avoir faim ce soir, mais j'ai aussi envie de ça, et ça va me faire une EME, et vu qu'en ce moment, je travaille à y céder - ressentir, puis céder - ça va bloquer ma faim jusqu'à demain"). J'ai accueilli le flot de pensées en disant merci à ma tête de vouloir m'aider, mais que sur ce coup-ci, j'allais essayer autrement. Quand j'ai eu faim, j'ai mangé le premier aliment que j'ai eu en tête, un kinder bueno acheté le matin. Et pas d'EME.

Ce soir, j'ai pris un repas normal, principalement composé de salade verte (là, c'était une vraie envie indéniable). Pour le dessert, j'avais une petite place, pas énorme, mais ça allait. J'ai mangé mon yaourt au lait de brebis. Au bout de trois bouchées, j'ai senti que j'accélérais le rythme. Je me suis arrêtée, j'ai pris le temps de voir ce qui se passait. C'est allé très vite (quand c'est pas tout embrouillé, c'est chouette, ça semble facile !) : j'avais peur de m'interdire de manger le reste. Du coup, je me suis rassurée moi-même. En ce moment, c'est une sorte de pacte : je me laisse manger comme je veux, ce que je veux, sans m'occuper de la satiété, en notant le rassasiement gustatif sans forcément arrêter (j'ai besoin de m'exercer à nouveau sur ça) mais je regarde ce qui se passe et j'essaie de travailler l'expansion (Russ Harris dit qu'il ne faut pas lire trop vite, qu'il faut pratiquer. Et ça me fait râler, mais d'instinct, je le fais. Là, ça fait deux jours que j'ai suspendu ma lecture).

Donc j'ai fini mon yaourt tranquillement, avec ma toute petite cuillère, en prenant bien le temps, en me centrant sur le goût qui devenait moins bon. Le lit de châtaigne qui était sympa au début, parce que ça changeait, puis trop sucré, trop liquide, et pas perceptible quand je mélangeais. Ca faisait longtemps que je n'avais pas laissé le goût devenir moins bon. Je m'arrêtais avant pour finir sur une note pas frustrante. Là, je me laisse expérimenter le "trop", parce qu'entretemps, j'ai l'impression d'avoir oublié que c'est moi qui l'ai abandonné, que personne ne m'a forcée, que je l'ai fait parce que ça me satisfaisait mieux de ne pas avoir ce trop.

Ensuite, une envie de Sundy (j'ai acheté deux aliments doudou pour la rentrée : kinder bueno et sundy. Je compte en faire mon pique-nique de midi si j'ai besoin de réconfort). J'ai cédé tout de suite : tu vois, je me lève, je le prends, je le mets sur la table, je le lâche un petit moment, pas d'inquiétude, je vais m'autoriser à le manger, tout va bien, je ne vais pas chercher à m'arrêter avant la fin, pas besoin de me presser. Et ensuite, je l'ai dégusté (ouverture du papier, dégagement des odeurs, souvenirs, petit croc', tout). Quand il est devenu moins bon, je me suis arrêtée, j'ai pris un petit moment, et j'ai continué à le manger, pour bien sentir que c'était moins bon.

Je ne sais pas trop ce qu'il y a derrière. L'envie de me prendre avec des pincettes, je pense. Avec douceur. En me répétant les choses, en me les faisant bien revoir toutes. Je sors d'un moment où j'étais en colère pour mon petit appétit, je suis aussi inquiète pour la rentrée, pleine de découvertes de mes lectures de l'été (un Christophe André et un demi Russ Harris), fatiguée de l'alternance contrôle / lâcher-prise / contrôle déguisé / lâcher-prise, etc. J'ai besoin de revoir que toutes ces obligations (manger peu, goûter plus, revenir sur mon corps, "expanser", manger des légumes à chaque repas ou presque), ce sont des choix que j'ai fait, moi, et pour moi, parce que mon corps m'y incite, parce que je sens un mieux-être.

Je n'ai pas d'enfant, je ne peux pas me traiter comme mon enfant (je n'ai pas la moindre idée de comment je ferais). Je peux essayer de me traiter comme un élève. Donc là, c'est comme quand je passe un pacte avec certains de mes élèves en soutien : je te demande de travailler à fond. En échange, quand tu sens que ça fume par les oreilles, tu me le dis et on fait une pause jusqu'à ce que tu dises qu'on peut reprendre. Au début, ils n'osent pas, c'est à moi de le sentir. Ensuite, ils osent. Y en a une, en soutien, j'ai travaillé comme ça 5 minutes sur chaque demi-heure hebdomadaire. Et elle a progressé sur le point travaillé (bon, pas beaucoup, forcément, avec une saturation si basse. Mais le plus important, c'est que les lignes bougent au moins une fois et sans douleur, pour donner une chance au goût de "revenez-y" de prendre la place du poids inexorable de l'obligation). Ce que je fais avec mes élèves, je ne le fais pas avec moi. Moi, quand j'ai commencé à sentir vaguement le stress de rentrée, j'ai levé mes boucliers et je me suis mise à travailler la petite place ("t'as du mal à marcher ? alors cours !") Donc là, je replie mon armée, je laisse entrer mon "adversaire" (l'envie de manger beaucoup, par exemple), et je vois ce qui se passe.

J'aimerais bien le faire sans en attendre quelque chose, mais ça me semble impossible. Ce que j'en attends, c'est de ressentir que non, je ne veux plus manger beaucoup. JE ne VEUX plus (ou en tous cas moins souvent, ce sera déjà pas mal !), pas "il faut" ou je ne peux plus.

[quote=Pattie]

Donc là, je replie mon armée, je laisse entrer mon "adversaire" (l'envie de manger beaucoup, par exemple), et je vois ce qui se passe.

J'aimerais bien le faire sans en attendre quelque chose, mais ça me semble impossible. Ce que j'en attends, c'est de ressentir que non, je ne veux plus manger beaucoup. JE ne VEUX plus (ou en tous cas moins souvent, ce sera déjà pas mal !), pas "il faut" ou je ne peux plus.

[/quote]

ton adversaire, ce n'est pas l'envie de manger beaucoup

l'envie de manger beaucoup, c'est ton armée!!!!

 

je ne crois pas que tu sois en restriction cognitive, mais ce qui te travaille, c'est simplement la peur

c'est elle qui génère toutes ces pensées de controle, cette envie d'avoir envie de choses légères parce que ça fait moins peur que d'avoir envie d'un cookie

finalment ne serait-ce la peur de donner le contrôle à ton corps?

je crois que c'est tout à fait normal et que ce que tu fais c'est très bien

moi aussi j'ai renoncé à la satiété parce que trop stressant,  et finalement ça s'est fait tout seul une fois que j'avais renoncé

et les pincettes, y aller doucement, c'est excellent

[quote=izabelle]

finalment ne serait-ce la peur de donner le contrôle à ton corps?

[/quote]

Peut-être. En tous cas, pour le moment, c'est sûr que je ne le crois pas capable à lui tout seul de me réconforter. Même si j'ai déjà testé le réconfort, et que j'ai vu que ça pouvait marcher.

D'ailleurs, ça ne doit pas être un hasard maintenant que j'y pense : j'ai suspendu mon étape de boucle de fin sur un exercice : celui du réconfort. Après celui-ci, je repartirai dans une boucle. Mais je ne l'ai pas fait, il est en suspens depuis au moins quatre mois.

Merci de m'offrir des pistes !

c'est sûr que son role n'est pas de te réconforter,  juste d'être et de s'adapter à l'environnement

par les sensations, les émotions

peu à peu tu vas apprendre à avoir de moins en moins besoin de te réconforter, simplement parce que ce n'est plus nécessaire

et ça n'est plus nécessaire quand on a réapprivoisé toutes ces sensations et émotions

d'où l'intérêt de replacer toujours son attention dessus

 

alors niveau EME en direct

j'en ai eu une ce midi, mais j'avais faim en même temps

ce qui est assez bizarre, j'avais faim parce que c'était midi, et une belle faim

et en même temps une EME  parce que c'est la rentrée au collège pour ma fille et qu'elle n'est pas dans la classe de sa copine

 

en pleine conscience je me suis réconfortée en attendant que le repas cuise

trois lamelles de parmesan  et un demi-verre de blanquette de Limoux  (elle était entamée, je précise, je ne l'ai pas ouverte pour en prendre un demi-verre)

 

eh ben ça fait du bien

 

et puis après le repas un carré de chocolat dessert aux feves de cacao

[quote=izabelle]

trois lamelles de parmesan  et un demi-verre de blanquette de Limoux  (elle était entamée, je précise, je ne l'ai pas ouverte pour en prendre un demi-verre)

 [/quote] Aurais-tu peur que nous pensions de toi que tu es une "alcoolique" hihihi ^^?? Tu t'es réconfortée et tu as eu raison car c'est ce dont tu avais besoin et tu l'as fait en pleine conscience.

Pour les enfnats, je me rends compte que moi aussi j'ai un peu de mal à les lâcher ... c'est difficile de les laisser vivre leur vie avec la possibilité qu'à un moment ils souffrent ... j'espère que les 2 petites nénettes en question ont grandi en maturité et laisseront ta fille tranquille :-)

Concernant les EME, même si j'en ai moins, j'ai du mal à les canaliser et les accompagner quand elles se présentent, je suis encore loin des EME-zen ... mais je vais y travailler !

A mon tour de raconter une EME.

Il est 14h, on sort du repas et j'ai faim, je sais que ce n'est pas un faim mais la contrariété. Je me dis que ça va être l'occasion que j'attends depuis quelques jours, celle de tester l'EME zen. Je sors mon paquet de friandises acheté pour cette occasion, je suis le protocole, je ressens la colère, le sentiment d'impuissance et je déguste tout doucement deux amandes au chocolat, je me sens plus détendue. Sauf que la colère est trop forte et que j'avale ensuite d'un trait la fin du paquet d'amandes sans m'attarder sur leur goût.

  • Le pourquoi du comment :

Mon conjoint a fait un très grosse dépression il y a quelques années, il a été hospitalisé plusieurs mois. Je lui en veux terriblement de cet épisode car j'ai l'impression qu'il a démissionné, qu'il m'a abandonnée, qu'il m'a laissée porter les enfants, la maison, les finances et tout le reste seule à un moment qui était difficile pour tous les deux. Et je me suis aussi en colère contre moi car je me sens responsable de sa dépression, je me dis que s'il avait eu une "bonne épouse", il n'aurait pas sombré.  (je sais que ce ne sont que des pensées, des ressentis, mais je vous les expose)

En ce moment, je sens qu'il replonge. De jour en jour je le sens moins bien, plus irritable, plus colérique, plus soucieux. Mais il ne veut pas aller consulter, il ne veut pas prendre ses traitements. Je suis furieuse. Contre lui qui ne fait rien pour éviter la catastrophe et forcément contre moi qui ne sais pas le rendre heureux et qui le rend peut être malheureux. (idem, je sais que ce ne sont que des pensées, pas forcément la vérité)

  • Donc aujourd'hui :

Ce matin, j'avais prévu de tester un produit de beauté sous la douche, de prendre un petit moment rien qu'à moi. Sauf qu'une de mes filles en ce moment ne me lâche pas et refuse de me laisser prendre ma douche tranquille (c'est une vraie éponge, depuis toute petite, elle calque son comportement au moral de ceux qui l'entourent). Je demande à mon homme de s'occuper d'elle, il essaye trois secondes puis il lâche l'affaire sous prétexte que ça ne sert à rien d'essayer, qu'elle ne veut que sa maman. Donc je vais prendre ma douche quand même, en colère contre mon homme qui démissionne une fois encore, contre ma fille qui râle derrière la porte de la salle de bain et contre moi qui n'arrive pas à offrir à ma famille le cadre épanouissant dont je rêve. A la sortie de la douche (pas franchement le moment de détente espéré), colère de mon conjoint parce que notre fille ne lui obéit pas. Pour ne pas rester dans cette atmosphère et que chacun puisse avoir un temps de décompression, je prépare un pique nique et je pars en forêt avec mes filles. La balade se passe très bien, le pique nique aussi, sauf que je sens bien que je dépasse la satiété, mais je sais bien pourquoi, la colère n'est pas complètement retombée. Retour de pique nique, je retrouve mon conjoint qui est lui aussi toujours très en colère, la tension remonte. Je couche les enfants, mon conjoint part faire du sport et je fais mon EME.

Les sentiments : colère (contre lui, contre moi), peur (que sa dépression recommence, de l'avenir de notre couple), déception

 

 

[quote=Léonore]

Les sentiments : colère (contre lui, contre moi), peur (que sa dépression recommence, de l'avenir de notre couple), déception

[/quote]

je comprends tout à fait ta peur et ta colère

sans doute aussi le fameux  "sentiment d'impuissance"  qui est tellement difficile à vivre dans nos sociétés où l'on s'efforce de tout controler sans arrêt

eh oui la dépression de ton homme, le fait qu'il ne veuille ni consulter ni se traiter  t'entraine dans une grosse situation d'impuissance particulièrement pénible et stressante

et accepter de vivre cela, c'est du haut niveau en terme d'acceptation émotionnelle

 

c'est pourquoi c'est certainement encore trop dur pour l'instant de la vivre et que l'EME prend des poportions plus importantes, qq part c'st un systeme de protection, donc pas etonnant qu'il s'active pour des choses aussi fortes, c'est normal, ne t'en fais pas, ça montre que tu as une bonne santé psychique  (c'est déjà ça!!!)

ce qui est important c'est que tu sois présente à toi-même, autant que tu l'es pour tes filles

à savoir,  toi tu es aussi  l'une des filles, toi aussi tu es une éponge et tu souffres

alors aies simplement conscience de ces souffrances, même si tu ne peux pas les changer,  sois juste "là"  pour toi,  présente à toi-même

la maladie de l'autre ce n'est pas facile,  et sois bien sûre que tu n'y es pour rien dans sa dépression

la dépression on peut l'avoir en ayant  "tout",  cela n'a rien à voir avec ce que l'on a, ce que les autres nous donnent, c'est vraiment un problème à lui, et il faut qu'il aille consulter  parce que oui, il ne vit pas tout seul, et que tu n'as pas envie qu'il en arrive encore une fois au stade de l'hospitalisation

 

plein de courage pour toi

l'expansion c'est simplement un espace de rspiration,  tu fais de la place à l'intérieur, en toi-même,   à l'émotion, par exemple la peur,  tu  t'élargis dans la pensée pour lui donner plus d'espace

cela empeche en fait de se mettre en lutte,  parce qu'on ne peut en meme temps accueillir et refuser

par contre, je ne comprends toujours pas comment on fait l'expansion, j'arrive à ressentir ce qui se passe, mais automatiquement je me mets en mode "contrôle"

Hier, j'ai lu le dernier chat, et j'ai compris que j'étais dans la restriction cognitive sans m'en être aperçue. Pour moi, je n'ai plus d'aliments tabous. Sauf que pour certains, je me les restreins sans que ça vienne forcément de mes sensations alimentaires. Si j'ai envie d'une poire en EME à la fin du repas, ça va. Je me l'autorise. Si j'ai envie d'un carré de chocolat ou deux, aussi. Mais pas davantage. Je ne prends que très très rarement un cookie, par exemple. Ou alors je me le prévois sur le repas, je mange petit pour garder pas mal de place (ça prend pas mal de place, un cookie, surtout que là, la recette contenait trop de beurre pour mon goût). Je ne peux pas juste me dire "J'ai envie d'un cookie".

Alors hier, au repas de 13h, j'ai mangé mon nem, de la salade de riz. Et puis j'ai rangé. Et puis un cookie. Très bon. J'ai eu envie d'un autre cookie, une envie impérieuse. Respiration. Sensation physique d'accélération. Pensées de contrôle : déjà, un cookie, c'est pas mal. Tu sais bien que le prochain sera bof.

Et puis j'ai mangé un autre cookie. Il était bof. Plus du tout envie de manger d'autres cookies. Mais l'EME persistait, avec les pensées de contrôle. Impression que j'allais dans la mauvaise direction si je cédais à mon EME (puisque j'arrive à ne pas y céder), impression d'aller dans la mauvaise direction si je n'y cédais pas (parce que c'était comme un régime que je pratiquerais). L'envie de ne plus être binaire (ne pas céder à l'EME, accueillir zènement le ressenti, et puis le soir, céder).

J'ai mangé un carré de chocolat. Je m'attendais à ce qu'il soit bof. Et il était très bon. Je savais que le suivant ne serait pas bon, mais l'EME était toujours là. La pensée contrôlante était devenue un peu de lâcher prise, je m'autorisais à voir, à goûter à nouveau, à explorer les limites du rassasiement gustatif.

J'ai pris un autre carré de chocolat. Il était nettement moins bon. Mais l'EME était toujours là (ça me rappelle une chanson amusante de Steve Warring, sur un fermier qui tente de tuer son chat mais "le matou revient, le jour suivant, le matou revient, il est toujours vivaaaant".

J'ai pris un troisième carré, et là, l'EME a disparu. Complètement. Je n'ai même pas eu d'EME quand je n'ai pas eu faim à l'heure du repas suivant (j'ai eu faim à 23 heures). (Un peu de regret pour ma trop petite capacité à ingérer des calories, mais rien de lourd).

Peut-être que mon EME était liée à ça, à cet empêchement que je me fais de manger tranquillement ce que j'ai envie de manger. C'est double, dans ma tête et dans mon corps : j'avais envie de manger de la salade verte, mais envie de manger des cookies. Ma tête pense que c'est mieux, la salade, c'est un appétit spécifique. Ma tête pense aussi que c'est mieux les cookies, parce que sinon c'est un régime, et je sais à quoi ça mène. Ma tête pense aussi que si ça se trouve, la salade est une envie émotionnelle de manger sain, et pas un appétit spécifique. Mon corps n'a pas émis d'objection violente ni sur les cookies, ni sur le chocolat. Quand j'ai une vraie envie de salade, elle est puissante, impérieuse.

Le soir, quand j'ai mangé, j'ai eu envie du nem qui restait, et puis d'une tartine de pain de mie grillé avec du beurre et de la confiture d'orange amère. Le plus goûteux était la confiture. Un vrai délice. C'est peut-être la manière de mon corps de satisfaire ses appétits spécifiques avec ce que je peux lui donner tout en satisfaisant mes besoins émotionnels. Et au passage, en rangeant la confiture, j'ai eu envie d'un radis (délicieux aussi, un vrai régal).

Pas du tout envie de chocolat.

J'en ai quand même mangé plus tard, vers minuit, quand je suis passée en mode binaire. Sauf que ma tête était en mode binaire, pas mon corps. Le premier carré était bon les trois premières secondes, puis beurk. J'en ai quand même mangé un deuxième, qui était carrément vraiment pas bon du tout et qui m'est resté sur l'estomac. Ca me l'a déjà fait, ça, quand je laisse une trop grande place au repas pour le chocolat, parce que j'en ai très envie. Le soir, soit je n'en ai pas envie soit il n'est pas bon. J'ai ensuite pris quelques noisettes (avec des pensées de jugement : le chocolat me reste sur l'estomac et je prends des noisettes, c'est n'importe quoi. Mais je voulais premièrement des noisettes, deuxièmement ne pas chercher à contrôler mon EME du soir, et troisièmement tester les limites du rassasiement gustatif hors faim, en mode non régime), et elles étaient bonnes. C'est juste l'idée du chocolat qui n'était pas bonne du tout.

C'est la première journée depuis LC où je me laisse céder autant à des EME et où je n'essaie pas tant de me réconforter que d'explorer ce que je croyais acquis et qui ne l'est pas. Pas vraiment, pas tout à fait, pas tout le temps. C'est aussi la première fois où mon corps n'est pas en mode complètement binaire pendant mon EME du soir. Ma tête, oui, mais pas mon corps. Et finalement, ma tête pas complètement non plus, puisqu'elle a réussi à prêter attention à l'inconfort. Il était petit (enfin, grand, mais petit par rapport à mes anciens inconforts over-chocolatés), il ne m'a pas perturbé longtemps (alors qu'avant, mon ventre était douloureux jusqu'au lendemain). Et pourtant, j'ai réussi à le voir.