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Acceptation ou renoncement

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
16 Avr 2012 à 16h

L'un a une connotation plutôt positive, l'autre l'inverse...

 

Je suis une ancienne hyperphage puis anorexo-boulimique, en rémission ( j'aime bien ce terme, c'est un peu comme un cancer, ça aide aussi à accepter que ça peut toujours revenir et qu'il ne faudra pas être surprise). "Toute petite boule" des plus mignonnes dans ma tendre enfance, c'est à l'âge de 7ans que j'ai fait la rencontre du premier nutritionniste d'une très longue liste à suivre. puis j'ai commencé à être hyperphage pendant 8 ans avant de basculer 2 ans dans l'anorexo-boulimie.  J'ai fait 5 ans de thérapie et je suis clean depuis maintenant 5 ans ( je ne fais plus du tout de crises et n'ai plus besoin de soutien). Cependant ma relation à la nourriture et à mon poids restaient très malsains et c'est pour être plus sereine que j'en suis venue à LC, plus forcément pour maigrir mais juste pour m'apaiser, enfin je croyais tant que je pensais ne pas grossir...

Inscrite à LC depuis Juillet 2011 et maintenant dans ma période de consolidation, j'ai énormément progressé sur ma relation à la nourriture, le temps que je ne passe plus angoissée sur ce problème m'est tellement plus agréable, et tous les mets que je déguste tellement plus gouteux. Hormis quelques mauvais vieux reflexes (nourriture offerte et toujours du mal à laisser), le pilote automatique qui s'enclenchait lors des repas et moments de faim a disparu, de même que les EME. et je ne suis plus du tout dans la restriction. 

Mais voilà, le fait est que j'ai grossis. +4kg au compteur...
Depuis mon inscription je suis passée de 62 à 66 kgs pour 1.60m, alors que mes 62kgs (certes sous restrictions) étaient stables depuis 2 ans.
Le désarrois est bel et bien là et supplante le bonheur nouvellement trouvé d'une alimentation sereine.
La colère, la frustration, la déception sont au RDV.
L'incompréhension aussi, surtout quand la méthode LC se révèle fructueuse pour tant d'autres...la volonté de se remettre au régime refait surface.

Mais non, je ne veux plus retomber là dedans, hors de question, je me sens trop bien loin de ces dictats tous plus farfelus et irrespectueux de nos êtres. 

Ne me reste-t-il alors qu'à "accepter"? Cette fameuse acceptation du set point qui promet tant de libération?

Mais non, je ne peux pas, avec la même révolte que celle que je ressens quand je prend du poids je rejette cette idée, parce que dans cette situation, je ne peux pas m'empêcher d'avoir "renoncer" en tête au lieu "d'accepter". J'ai l'impression de me laisser tomber si j'accepte. Comme si cette acceptation n'était pas une réussite mais un échec.

J'essaie pourtant très dur de modifier ce système de pensées mais sans résultats. Du coup je reste tiraillée et n'arrive pas à être complètement apaisée.

Docteurs, qu'en pensez-vous? Avez-vous un conseil pour mieux appréhender ces idées?

 

D'autres personnes ont-elles rencontrées ce blocage, comment l'avez vous "débloqué"?

 

Merci et bonne journée 

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12 commentaires

Je ne sais plus où l'un des Drs dit que ce fameux set point se tient dans une fourchette. Il y a le point le plus bas, quand tout va bien, et le plus haut, quand c'est difficile et qu'on a plus recours à la nourriture en guise de réconfort.

Ne crois-tu pas que tu pourrais fort bien redescendre à tes fameux 62 kgs, sans plus être "sous restriction", si le chemin se poursuit ?

"Accepter" me semble la clef de la "réussite". Je crois (et je n'en suis pas là) que c'est lorsque nous cessons d'être obsédé(e) par le poids, lorsque nous cesserons de chiffrer pour nous évaluer, que nous serons en accord avec nous-mêmes, que paradoxalement ledit poids sera dans sa fourchette basse. Et que cela nous sera indifférent ! (Bon, d'accord, y a de la route...) 

Bonjour, 

sans avoir un parcours si difficile que toi avec la nourriture, je me retrouve dans ce qui est écrit.

J'ai commencé LC il y a un mois et je grossis ! C'est tellement difficile à accepter que je pense arrêter. D'autant qu'avec LC je pense mille fois plus à la nourriture qu'avant : ai-je une petite, un grande une grosse faim ? est-ce que j'ai mangé 2, 4, 5 unités.. est-ce que le fait que c'était de petites parts n'a pas une certaine importance ? comment était ma respiration, etc... J'en peux plus ! Tout ça pour gagner du poids, certes peu, mais quand meme ! 

Quand j'ai faim ça me rends grognon... et avec LC j'ai tout le temps faim... ou presque. A tel point que j'ai des douleurs stomacales importantes..

Bon bref tout ça n'est pas concluant pour moi

Peut être que tes 62 kg "stabilisés" ne l'étaient pas vraiment, qu'il y avait encore beuaocup de contrôle et d'anxiété? du coup 66 kg est peut être le poids d'équilibre de ton corps.

Il doit bien être possible d'être heureuse et de vivre sa vie à ce poids là. Sans resctrictions ni obsessions particulières. Ecris un mot à ta coach ou sur le tchat pour avoir une réponse personnalisée.

Bonjour tout le monde et merci de vos réponses :)

 

Alors pour le poids, j'ai effectivement hésité à l'indiquer car au final il n'est pas important, j'ai bien conscience qu'il n'y a aucun impératif médical à être moins grosse et là on parle d'esthetique. J'ai peut être un peu trop développé pour en venir ou je voulais et du coup ma question s'est un peu perdue?

 

Finallement ce n'est pas cela qui est le plus important, et j'accepte l'idée du set point (enfin en théorie, un peu comme les enfants: j'aime bien ceux des autres...); ce qui me turlupine ici et c'est que je l'écris: quand j'envisage l'acceptation et finallement ses bénéfices je sens grandir une espèce de revolte qui me fait dire que je renonce plus que j'accepte, qu'à rejeter je rejette ( j'espère que ça a du sens ce que je raconte) et me laisse tomber. Alors avec ces pensées en arrière plan, difficile de faire une acceptation totale...

 

Merci encore et très bonne journée à vous tous.

Morgane

La question que tu dois te poser est : preferes tu une vie à 66 en mangeant ce que tu aimes sans te poser de question et sans culpabilité par rapport à la nourriture ou une vie à 62 en restriction permanente avec la culpabilité associée à chaque fois que tu t'écartes?

A toi de faire un choix en toute connaissance de cause.

C'est sure que si tu ne regardes que le facteur poids tu risques de te révolter : pourquoi je devrais accepter ça! .. mais regarde la vue d'ensemble :  le poids est une chose, mais la sérénité d'un rapport normal à la nourriture ... surtout que tu peux "jouer" sur ton apparence  (ta stature, ton sourire, ton maquillage, tes vêtements) pour te mettre en valeur, alors qu'il est autrement plus difficile d'acquérir cette serénité vis à vis de la nourriture ...

Ta révolte c'est sur l'injustice de la vie : oui il y a des filles qui bouffent ce qu'elles veulent et font un "34 fillette" et d'autres en mangeant la même chose (voir moins) font un 40, un 42 ou plus ... c'est la vie. tout comme il y a des gens qui sont nées avec un cuillere en argent et d'autres dans des familles en difficultés, tout comme il y a des personnes avec des maladies génétiques graves et d'autres qui fument comme des sapeurs et qui sont en pleine santé ... La vie est profondément injuste à la base ... et si nous pouvons changer certaines choses (réduire certaines inégalités ou compenser), nous devons accepter d'autres sur lesquels nous n'avons pas d'influence  ...

bon courage 

Nikaia

Bonjour Morgane,

Je pense que tu devrais te poser la question de ton propre équilibre. Comment te sens-tu par rapport à ces kilos, en essayant d'être objective ( oui je sais dur, dur!). Te sens-tu dans le respect de  ton corps et tes sensations?  as-tu eu l'impression de trop lui donner à manger par moment, as-tu eu l'impression d'aller au delà de ta satiété?Pour la plupart des gens , 4 kilos de moins ou de plus ne changent pas forcément grand chose, et comme il est dis un peu plus haut, en jouant avec les habits ça ne se remarque pas. C'est plutôt dans ton ressentis qu'il faut te poser la question, que sentais-tu avant de te peser? Etais-tu à l'aise avec ton corps?

Dans mon cas ( nous faisons la même taille ) je sais que deux kilos c'est important car à ces deux kilos près, tout en restant plutôt ronde, je sens ma taille se dessiner ( ou pas ) et ça me rappelle ma féminité, même si les autres ne le voient pas!!! ça se joue plutôt entre moi et ma sensation... je sais aussi que dans les périodes ou j'ai pris du poids, souvent je le "sens" insidueusement, je sens inconsciemment que je le nourris trop ( j'ai souvent l'estomac plein, je supporte mal la sensation d'estomac vide etc...) et ça , ça peut rendre malheureux...  et tout ça je m'en rends compte aussi à postériori en suivant la méthode LC. C'est là  une des clés, réapprendre à écouter les signaux que nous envoie notre corps, lui redonner sa place!

Bon je ne sais pas si c'est très clair ce que je dis...

Merci Mesdames de vos réponses :)

 

@Nikaia: Justement, j'ai répondu à cette problématique (si tant est qu'elle en soit vraiment une...): je veux me faire à l'idée que peut être le poids qui me correspond est plus élevé que mon idée et que c'est comme ça faisons contre mauvaise fortune bon coeur, et c'est dans cette idée que j'ai pris ma décision - enfin que j'essaie-  j'ai fait ce choix de ne pas retomber dans le monde ridicule des régimes. Et non, je ne pense pas que ma revolte intérieure à l'idée d'accepter cette décision une bonne fois pour toute soit une révolte envers l'injustice des différents métabolismes qui font la diversité des îndividus, il y a déjà un baille que j'ai compris qu'un framboisier n'avait pas le même effet sur tout le monde et ça ne me dérange plus :)

 

@Ccil: Je suis dans ton cas, à 4 kg près, ma silhouette est complètement différente et chez moi ça se voit beaucoup car je prends tout dans le ventre et les hanches. Mais encore une fois ce n'est pas une question de nombres ici, comment je me sens par rapport à mon corps si je me dis qu'à partir de maintenant je me laisse déguster en paix? Bein en guerre justement...

Il est vrai aussi que plus je fais de la RC, avance dans LC, et me reconnecte avec mes sensations. plus bizarrement je me deconnecte du "dehors", comme si je me reconnecte à l'intérieur, mais me desensibilise de l'exterieur, ma peau elle-même faisant finallement partie du dehors, c'est aussi très bizarre et ne m'aide pas vraiment à apprécier mon corps au final, un peu comme si je devenais imperméable...

 

Bref, un sacré mic-mac tout ça...

Vu d'ici, ce que je comprends, c'est que tu voudrais accepter ton "nouveau" corps, alors que dans les faits tu te retrouves plutôt à renoncer à "l'ancien" corps. Est-ce à peu près ça?

Et en refusant de retourner vers les régimes et leurs restrictions, te te retrouves à renoncer à pluôt qu'à accepter?

Dans ce cas, je trouve ta révolte tout à fait normal. Elle fait partie du processus de deuil.

Moi aussi j'ai dû faire ce deuil. Oh! j'ai encore beaucoup, beaucoup de kilos à lâcher. Mais lorsque ce sera fait, je n'aurai pas pas le corps que je voudrais. Plus à mon âge, plus avec un passé d'un tel surpoids. Alors il me faut faire le deuil du corps que j'aurais voulu...

LA différence avec toi, c'est que tu as eu un corps qui te plaisait. Là, ça te révolte de devoir accepter un corps qui te plait moins alors que tu as vu/eu ce que tu souhaitais. Et même en faisant le choix de ne pas reprendre les régimes qui t'y ramènerait sans doute, tu as du mal à prendre la voie de l'acceptation.

Avec ce choix, tu as probablement un deuil à faire. Je dis probablement, car personne ne sait si tu restera avec ce poids-ci. Mais on dirait que tu ressens la perte de quelque chose en acceptant ce corps-ci.

Et dans la perte, il y a un processus émotionnel. La révolte en fait parti, la peine aussi. Tout ça précède l'acceptation.

Bref, je ne sais pas si ce que je dis là fait du sens pour quelqu'un d'autre lolll dans ma tête c'est pourtant très clair hihi.

Bonjour Morgane,

Je comprends bien votre colère et votre douloureux tiraillement. Je vais essayer de vous répondre.

Qu'entend-on par acceptation ? Il s'agit en fait de l'acceptation de nos ressentis intérieurs, nos pensées automatiques, nos sensations et nos émotions. Il s'agit d'événements qui se trouvent en nous et hors de notre contrôle. Nous pouvons travailler sur nos émotions, nos pensées et nos sensations. Mais nous ne pouvons en empêcher l'apparition.

Nous pouvons les observer, accepter leur existence et faire de notre mieux pour "faire avec". L'acceptation nous permet de répondre à ces événements de façon appropriée. Elle nous permet d''élargir le champs des réponses possibles et nous évite d'y réagir de façon automatique et souvent stéréotypée. L'acceptation de nos ressentis intérieurs est dans ce cas le moteur des actions qui suivront. L'acceptation devient le principe du changement.

Mais peut-on tout changer ?

Certaines choses dépendent de nous, d'autres pas. A cet égard, il faut lire Epictète qui nous dit qu'il faut renoncer à changer ce qui ne dépend pas de nous et nous mobiliser pour changer ce qui dépend de nous. Beaucoup de choses dépendent de nous, elles requierent notre attention, notre temps et notre énergie. Mais beaucoup d'autres, encore plus, ne dépendent pas de nous. Et vouloir les changer revient à dilapider toute cette énergie dont nous avons besoin pour changer ce qui dépend de nous. Nous ne pouvons pas nous permettre ce luxe.

Comment transposer tout cela sur le poids et le comportement alimentaire ?

Nous pouvons travailler sur notre comportement alimentaire en apprenant à respecter nos besoins et non à lutter contre eux. Il faut pour cela apprendre à accepter nos sensations alimentaires, nos émotions, nos pensées. C'est ainsi que nous mettons toutes les chances de notre côté pour satisfaire les besoins de notre organisme. Ceci fait, le poids de notre corps ira se stabiliser au niveau pour lequel il est programmé, notre set-point. Celui-là nous ne le choisissons pas. Il ne dépend pas de nous, mais de nos gènes et de nombreuses autres interactions qui nous échappent en grande partie.

Alors quel choix avons-nous ?

Nous pouvons accepter ce poids ou continuer à lutter contre lui. C'est un vrai choix que nous sommes libres de faire, chacun en son âme et conscience. Et maintenant que vous avez travailler avec nous, en toute connaisssance de causes. Vous connaissez les avantages et les inconvénients de chaque choix.

Epictète utilisait une métaphore pour illuster l'acceptation. Un chien est attaché par une longue corde à une charette. Il peut se révolter, tirer sur sa corde, s'étrangler, mordre les passants et recevoir des coups en retour. Ou il peut en prendre son parti, gambader autour de la charette, lécher la main des passants et recevoir des caresses en retour. Mais ce que fait observer Epictète, c'est que dans tous les cas, qu'il le prenne bien ou qu'il le prenne bien, le chien devra suivre la charette.

Alors l'acceptation, c'est d'une part l'acceptation de nos ressentis intérieurs qui nous permet d'élargir le champs de nos possibles. Et c'est d'autre part l'idée qu'au bout du compte nous ne changerons que ce qui dépend de nous. Ce qui représente déjà beaucoup, beaucoup de travail.

La nature fonctionne ainsi. Elle n'est ni bonne ni mauvaise. Accepter que les choses soient ainsi ce n'est finalement que renoncer à des illusions. Est-ce un échec ?

JP

Bonjour Mr Zermati,

 

Merci pour vos explications et jolie métaphore, je crois que vous avez trouver les mots justes dans mon cas.

Je vais méditer tout ça.

 

Un grand merci aussi à vous deux, messieurs Zermati et Apfeldorfer pour votre engagement et soutien. Par ceux-ci vous nous montrez que le changement de mentalité qui laissera à chacun la liberté d'être fière de son unique morphologie dépend de nous.

Bonne journée à tout le monde.

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