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Help : l'Education Nationale pratique la restriction cognitive !!!

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
18 oct 2012 à 09h

Je suis très en colère. Indignée. Inquiète. Et pourtant, même pas surprise. 

Je suis enseignante dans un lycée, et bien sûr je supporte gentiment toutes les campagnes "mangez bien, mangez religieusement, au nom des fruits, des légumes, et du saint équilibre alimentaire" qui fleurissent ça et là dans les établissements. La sacralisation du petit déjeuner. La diabolisation de l'encas, avec mes élèves qui meurent de faim à onze heures, et qui me répondent, alors que je leur demande naïvement pourquoi ils ne prévoient pas une collation pour la matinée : "Bah non madame, c'est MAL de manger entre les repas !". 

Mais là, c'en est trop : ils ont restreint le ketchup à la cantine ! 

J'explique : le ketchup (et la moutarde) ont toujours été en libre service, ça ça n'a pas changé. Mais pour éviter que les élèves en prennent trop, et donc pour "lutter contre l'obésité" (je cite) on ne le renouvelle plus une fois le bidon terminé. Passons sur le fait que les élèves qui mangent tôt continuent donc à se servir comme ils veulent, et que par conséquent seuls les élèves qui mangent au deuxième service sont restreints, ou plutôt complètement privés de ketchup (qui au passage, leur sert souvent à améliorer l'ordinaire de la cantine qui laisse souvent à désirer niveau goût...). 

Non, le plus drôle (l'humour est la politesse du désespoir n'est ce pas), c'est que la vinaigrette, elle, reste en libre service et continue à couler à flots ! Mais oui, le ketchup est diabolique, alors que la vinaigrette, c'est bien connu, est pure car elle accompagne la Sainte SALADE !

Je connais bien une des CPE qui participe aux réunions administratives, et je lui ai donné les teneurs caloriques des deux aliments (110 kcal pour 100 g de ketchup, contre 500 environ pour une vinaigrette maison classique si je ne me trompe pas), histoire de lui fournir des arguments pour mettre à jour l'absurdité d'une telle mesure ! J'espère seulement qu'ils ne vont pas interdire la vinaigrette en plus !

 

Ma question est la suivante : que puis-je faire ? 

Je sais que je ne pourrai pas empêcher le gouvernement de diffuser ses "ne mangez ni trop gras, ni trop salé, ni trop sucré" à tout bout de champ, mais concernant mon établissement, mes élèves, j'ai vraiment envie de tenter quelque chose. Je ne peux pas m'appuyer sur les infirmières qui applaudissent des deux mains cette mesure (ce sont elles qui font l'apologie du petit déjeuner en gavant nos élèves de nutella même s'ils n'ont pas faim à sept heures....). J'aimerais pouvoir mettre en avant des études, mais je me perds dansmes recherches sur internet  (vous comprenez bien que si j'arrive en brandissant avec "Maigrir sans régime" ou "Mangez en paix" tel un petit livre rouge, on me prendra simplement pour une illuminée). 

Autre idée : faites vous des interventions dans les établissements scolaires ? Je serais ravie qu'une partie du budget du lycée serve à cela ! 

 

Merci d'avance pour votre aide, 

une enseignante triste, en colère, et surtout inquiète pour ses élèves. 

 

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8 commentaires

Ca va devenir compliqué, le "manger ensemble" ! 

 

Entre les pressions de plus en plus importantes des religieux et des végétariens, qui les uns comme les autres veulent supprimer la viande pour des raisons différentes, les pressions des bios qui veulent manger sain, et comme c'est plus cher il y en a si peu que pas, ou alors du pain noir qui part à la poubelle car les enfants ne le mangent pas, les pressions des diététiquement corrects qui veulent nous condamner au poisson vapeur-haricots verts (sûrement en cheville avec Mars, Haribo et Bounty), les impératifs des collectivités locales qui par mesure d'économie font des liaisons chaudes ou froides et suppriment toutes les vraies cuisines...

 

C'est pas demain la veille que ça sera steak-frites à la cantine ! Avec ou sans ketchup ! sad

 

Le steak, c'est pas casher / hallal / végétarien / bio, les frites, c'est pas possible en lisaison froide / diététiquement correct...

 

Quand j'étais petite, c'était la fête, steak-frites à la cantoche ! Good all days...

ma fille a la chance d'avoir une cantine où tout est cuisiné sur place, et d'être dans une école qui arrive à faire manger ensemble tous les enfants, qu'ils mangent de la viande ou non, du porc ou non, sans que ça soit stigmatisant ou signifié comme "dérangeant"
pour le ketchup, il ne me semble pas qu'il soit rationné non plus

de plus, les enfants sont consultés sur la taille de leur portion en fonction de leur appétit, et pas servi s'ils n'en veulent pas (pas de gachis) dans les petites classes, dans les grandes classes, on leur demande de goûter certains plats, surtout les entrées pour agrandir leur répertoire alimentaire.

ma fille ne mange pas de viande et tous les jours elle a du poisson à la place, d'ailleurs quand il y a des hamburgers-frites, ils lui font un hamburger de poisson.....

c'est sûr que c'est possible de manger ensemble et différemment, mais ça demande une véritable volonté au niveau collectif, et je crois que l'on a une chance folle d'être dans ce coin de France où le bien manger et surtout le bien-manger ensemble malgré nos différences est encore une priorité des mairies....  

ici c'est naturel, c'est le sud-ouest, c'est la campagne, moi qui m'attendait aux pires difficultés en mettant ma fille à la cantine   j'ai été bien surprise!   pourvu que ça dure....

Pourquoi ta fille ne mange t elle pas de viande ? C'est du à une allergie alimentaire, elle n'aime pas cela ou ce sont des raisons religieuses ? En tous cas il est rare de personnaliser comme ça les repas à la cantine !

ni l'un ni l'autre

j'ai été élevée comme ça, plus pour des raisons écolo et humanitaires,  on va dire.... je n'en ferais pas le détail ici 

du coup nous ne mangeons pas de viande, moi et mon mari (sauf grande exception, à peu près une fois par an et si on n'a pas le choix), et à chaque fois que ma fille a eu l'occasion d'en manger (à l'école), elle ne l'a pas digéré et est tombée malade systématiquement

à mon sens c'est parce qu'elle n'est pas habituée, mais bon dans son esprit elle y est allergique (j'en doute beaucoup et je lui ai dit) alors elle ne veut plus retenter l'expérience, peut-être plus tard, pour avoir un tout petit peu de souplesse, quand même...

Il va en falloir, du courage ! 

 

Je vous livre juste, pour vous détendre, une petite anecdote qui commence à dater. Il y a une dizaine d'années, de braves gens étaient allés faire la promotion du petit déjeuner dans l'école de ma fille. Ils avaient expliqué pendant un bon moment pourquoi le petit déjeuner était indispensable pour le cerveau, et pourquoi on allait avoir des mauvaises notes si on n'en prenait pas. 

 

Pour illustrer leur propos, ils ont demandé :

- Qui est le meilleur élève de la classe ?

- Jennifer ! 

- Ah, très bien. Eh bien, dis-nous Jennifer, qu'est-ce que tu prends au petit déjeuner ?

- Heu... rien... je n'ai jamais pris de petit déjeuner...

 

smiley

Je me demande si cette histoire n'est pas une grosse excuse pour économiser du ketchup tout simplement.

En parlant d'ouverture alimentaire et d'économie, tu pourrais en profiter pour leur glisser que si ils veulent faire santé, ils pourraient proposer un repas végétarien par semaine, mais là, je pari que ça le fait pas. Je sais que par rapport à ça, ils sont archi conservateurs et bornés.

Peut-être que le ketchup c'est trop américain ?

Bonsoir Mushroom,

L'école est effectivement et bien trop souvent un haut lieu de la restriction cognitive.

Mais il ne faut pas désespérer. L'éducation nationale est partagée dans sa politique nutritionnelle. Il y a d'un côté les tenants du PNNS, inspirées par le ministère de l'éducation nationale, qui milite essenentiellement pour l'information nutrtitionnelle. Et d'un autre côté, les tenants du PNA (Plan National de l'alimentation), inspirés par le ministère de l'agriculture, qui milite pour l'éducation alimentaire et l'éveil sensoriel.

On sait aujourd'hui que l'information nutritionnelle a peu d'impact sur le poids des enfants et peut même avoir des effets contre-productifs (culpabilisation et comportements compulsifs). On s'oriente davantage vers des politiques d'éveil sensoriel et d'éducation alimentaire.

Si vous êtes interessée, je vous invite à contacter l'Institut du Goût (npotlizer@idg.asso.fr) qui peut, je crois, proposer des interventions dans les écoles et organiser des classes du goût ou former les enseignats à ces nouvelles approches.

Bon courage.

 

JPZ

Bonjour Mushroom

Déjà, j'aime beaucoup votre pseudo, il est tout doux.

 

Je trouve ça chouette que vous vous engagiez pour vos élèves. je ne vois pas quels conseils vous donner, car vous vous attaquez à une croyance fortement ancrée maintenant dans nos cervelles françaises, grâce au matraquage de "mangez-bougez".

Il n'y a qu'à nous rappeler comment nous-mêmes pensions avant de démarrer le programme LC. C'est carrément de la décontamination mentale générale qu'il faudrait faire ! à l'échelle de toute la société.

Je ne sais pas ce que vous enseignez, mais si c'est une science humaine, peut-être vous est-il possible de faire passer le message lors de vos cours ? En tout cas, faire se questionner les élèves au sujet de ces préjugés, de ces tabous alimentaires, du fait que l'important est de se fier à ses sensations alimentaires ?

Bon courage et bonne chance dans votre démarche !