Mais quelles résistances !
Que de mois à faire des exercices, à remplir des carnets, à vous lire, vous interroger, m'interroger, à répondre aux uns et aux autres. Et rien, ou presque.
Je ne suis pas découragée, je crois dur comme fer que je vais y arriver, que vous êtes dans le vrai. Je vous lis depuis des années, parle de vous autour de moi (ma belle-soeur m'a écouté et vient de perdre une dizaine de kilos rien qu'en s'écoutant, justement, sans trop de difficultés) et défend bec et ongles votre "méthode". Et je suis là avec mes kilos en trop. Et pas 4 ou 5.
C'est ce que je disais à une autre membre du site, je comprends, j'intègre, j'ai même parfois expérimenté, mais je n'arrive pas du tout au quotidien à m'y mettre complètement. C'est toujours, je m'y mets demain, et quand demain arrive, rien n'est plus urgent, important que de manger.
La réponse ? L'EME-Zen, mais quand j'ai furieusement envie de manger, je n'ai pas envie sur le moment de pratiquer l'EME Zen.
C'est pathétique.
J'entends aussi les concepts de tout ou rien, d'indulgence avec soi, d'acceptation de son corps. Je n'y ARRIVE PAS.
Je viens de lire un sujet où vous parlez (Dr Apfeldorfer je crois) d'une souris qui tourne en rond dans sa cage. C'est cela. Je suis une souris dans sa cage. Qui voit les portes de sortie mais ne les prend pas.
Merci de m'avoir lue.
Là j'ai juste envie de pleurer, marre aussi que mes enfants ne connaissent de mon visage qu'un visage obèse.
Amitiés.
Emmanuelle.
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Bonjour Emman,
Et si, en fait, ce qui vous bloquait, c’était cette pression intense, cette obligation impérative de réussir ? Réussir à faire parfaitement les exercices, réussir à contrôler le comportement alimentaire et le poids ?
Dans votre discours, on voit combien vous êtes sévère avec vous-même. Vous ne vous passez aucune faiblesse, vous semblez en rage vis-à-vis de vous-même. En tout cas, c'est ce que je perçois.
Du coup, n’est-ce pas cela (sans doute parmi d’autres choses) qui déclenche des EME ? N’est-ce pas là la cage dans laquelle vous êtes enfermée, la roue sur laquelle vous tournez ?
Peut-être serait-ce mieux si vous renonciez à « arriver », si vous acceptiez juste de faire les exercices du mieux que vous le pouvez, encore et encore, sans chercher à faire en sorte qu’ils « marchent ». Juste les faire. Just do it ! Sans attente, encore et encore.
Je crois que c’est dans cet esprit qu’il convient de faire l’EME-zen, comme tous les exercices de pleine conscience. On les fait, parce qu’on sait que c’est le juste chemin, et on guette avec curiosité les changements qui se produisent ou que ne se produisent pas.
Avec bienveillance aussi. Beaucoup de bienveillance.
Bonjour Docteur
en fait pour résumer et si j'ai bien compris
il faut apprendre à s'aimer
Petite réponse à jacquie qui écrit:
Bonjour Docteur
en fait pour résumer et si j'ai bien compris
il faut apprendre à s'aimer
S'aimer… Pas trop, quand même.
Je dirais, pour ma part, apprendre à s'accepter, se tolérer, à vivre avec soi-même.
Merci à toutes. Merci Docteur, je n'en suis pas encore là je crois. Dans le lâcher prise. Mais il faut absolument que je le travaille, que je le favorise, parce que cette exigence, je suis aussi en train de la faire vivre à mes enfants.
Je précise juste que je suis en thérapie (depuis des années) par ailleurs, et que lorsque je parle de ma belle-soeur, c'était surtout dans le paragraphe, ça marche la preuve :).
Et en me relisant, je me dis qu'au fond, je suis aussi perfectionniste et exigeante quand je parle de moi en tant que maman. Je suis loin de la Mère Fouettard !
Surtout Emman, le lien que tu fais avec ton visage et la façon dont le voient tes enfants.... Ça me touche... je me rend compte que nos enfants, ils nous trouvent belles et nous aiment. Ils voient la couleur de nos yeux, la brillance, le sourire. Les particularités qui font que nous sommes celles qui les chérissons et en prenons soin. Ma fille de 13 ans m'expliquait cela. Elle a de la peine quand je dis que je suis grosse. C'est l'amour, le vrai.... Ce n'est pas relié à nos croyances et perceptions sociales. Ils ne voient pas seulement la beauté intérieure, ils nous voient nous. Ils commencent souvent à avoir des préjugés sur le poids à force de nous entendre nous dénigrer ou en dénigrer d'autres parce que nous sommes souvent aussi intransigeante envers le poids des autres qu'avec le nôtre.
Mais je comprends aussi fort bien que tu aies envie de voir et de leur faire voir à quoi tu ressemble quand tu n'es pas si enchaînée dans cette douleur alimentaire... je comprends aussi cette impatience.
Pour moi ça marche plutôt bien, masi j'ai pris des années et trois thérapies avec des psy différents pour en arriver là. Sans compter les nutritionistes et les lectures. Puis un jour j'ai eu l'impression d'avoir fini d'errer à travers un fouilli de démarches qui ne semblaient me mener nul part, bien que je me sentais de mieux en mieux avec moi-même... mais du point de vue alimentaire, il y avait un flou incompréhensible, quelque chose que je n'arrivais pas à saisir. Mon corps et ses craintes qui agissaient par eux-même malgré tout. Et j'ai trouvé la clé je pense.... quelque chose dans le fait de réconcilier mon coeur et ma raison, le cerveau limbique et le cerveau cognitif (la petite et la grande fille). C'est la bienveillance envers soi-même et surtout de faire travailler ces deux parties de nous ensemble. Parce que nos besoins, ils ne peuvent être contrôlés. Ils se rebellent sinon. Et je suis tombée sur LC pour m'accompagner dans la rééducation.
Bon courage. Tes enfants apprendront certainement beaucoup aussi de te voir tenter de trouver une solution saine à ce qui te taraude.
Chaleureusement.
AguaMaria
Bonjour Emman,
Je te lis et j'ai l'impression de me revoir, moi et ma souffrance, l'année dernière...
Je comprends ce que tu veux dire quand tu parles de porte ouverte que tu n'arrive pas à prendre... j'y revois mon incompréhension à respecter tout simplement une satiété de plus en plus évidente... comme si ce simple respect me demandais un effort incommensurable...
Sans budget pour aller consulter en privé, j'ai tout de même exploré d'autres avenue au de-là des comportements alimentaire. Je me souvenais que dans "Maigrir sans régime" Z mentionnait que pour certaines personnes, parfois, il faut débuté par le volet psy avant que ne s'enclenche la descente...
Je me suis questionnée sur des trucs comme : à quoi me sert cette doudoune de graisse? quels avantages j'en retire? quels inconvénients? Quelles sont mes peurs à m'en défaire? quelles sont mes peurs à la garder? quels réconfort elle m'apporte? de quoi elle me protège? Quelles sont mes croyances sur les femmes "en chair"? sur les femmes minces et sexy?
Spontanément, il y a des réponses qui viennent, je les ai notées bien sûr, mais je ne m'y arrêtais pas, parce que souvent, les résistance les plus difficiles sont plus profondes, alors je restait ouverte à plus de réponses.
Je ne dis pas avoir tout régler, j'ai encore des réstances, des peurs non réglées et des croyances pas encore assez modifiées. Par contre, j'ai obtenu suffisamment de réponses pour commencer à avancer. La descente se fait en douceur (heureusement sinon les résistances rapliqueraient dare-dare), mais elle est bel et bien amorcée.
Je te souhaite bon courage xxx
Bonjour Emmanuelle,
Je suis très touchée par ton message, on y sent presque du désespoir et tout au fond, l'envie d'y croire encore. Je pense que je suis d'autant plus touchée par ta situation qu'elle ressemble à la mienne par bien des points.
J'ai juste envie de te dire de ne pas te décourager et de valoriser tes progrès et uniquement tes progrès. Viens écrire sur ton blog ou le forum tes réussites même si elles te paraissent petites, tu verras, ça permet de se sentir compétent et de s'encourager soi-même naturellement (comme si on imprimait nos progrès dans notre tête).
Et puis je rejoins l'avis de Nikaia, as-tu pensé à une thérapie complémentaire? Il y a peut-être une résistance psychologique dans ton cas. Parfois, on fait sauter un verrou et tout se met en place tout seul...
As-tu aussi contacté ton coach?
C'est vrai que c'est si facile de trouver le réconfort rapide dans la nourriture qu'il est dur de s'en passer. Je ressens ça aussi. Il faut du temps pour vaincre nos bonnes vieilles habitudes, mais ça va venir. Je suis sûre que ça vient déjà, petit à petit.
Je t'envoie plein de pensées positives et d'encouragement. Et ne t'inquiète pas pour tes enfants, ils sont les premiers à te connaître "de l'intérieur".
Grosses bises
Emman, ta souffrance résonne en moi comme un écho et je la comprends parfaitement. Comme toi j'ai pleuré en venant ici crier ma souffrance, ma colère, ma haine, ma jalousie des autres qui ont perdu du poids et que sais-je encore.
Aujourd'hui, après avoir lu, relu, les conseils des docteurs, des forumeuses, en laissant du temps au temps, les choses ont changé. Les prises de conscience suivent les prises de conscience, la haine a quitté mon foyer, la colère aussi. Le désespoir vient moins souvent me rendre visite...et puis j'ai intégré que la PC doit se pratiquer comme un traitement donc régulièrement, que l'EME-zen, ça marche, ça limite la casse...et ça permet d'avancer plus sereinement.
Effectivement certaines sont bien dans leur peau maintenant et nous on fait partie de celles qui galèrent encore, mais comme ça dans beaucoup de domaine.
Courage ma Belle, tes enfants voient sans doute ton visage d'obèse mais ils connaissent aussi le coeur de leur Maman, son amour, sa compréhension, sa douceur, sa chaleur. Sans doute sont-ils face à ton corps, plus tolérants que tu ne l'es toi-même.