Mauvaise tolérance à la sensation de faim
Bonjour Messieurs les médecins, bonjour à toutes et tous !
Je constate que j'ai très peu de patience quand j'ai faim, comme si j'avais tout de suite grand faim, et que cette grande faim devait être vite comblée sous peine de mort, allez, j'exagère, mais à peine, c'est comme en tout cas, si c'était un réflexe de survie qui me pousse à m'alimenter vite.
Je sais que les questions du type "pourquoi" sont les plus difficiles à résoudre. Et n'ayez crainte, je travaille mon "comment" et essaie de ne pas suivre ces pulsions.
Mais j'aimerais sur ce forum réfléchir néanmoins au pourquoi, car plusieurs pistes s'ouvrent, dans des directions en étoile :
1) J'ai fait tant de régimes que j'ai malmené ma faim, qui se rappelle donc à moi de façon violente.
C'est possible, mais ça fait plusieurs années que j'ai proscrit toute forme de régime, sans pour autant appliquer votre méthode, ce qui fait que j'ai bien grossi !
2) J'ai souffert de la faim étant bébé.
Mouais, c'est possible, j'avais 3 frères, mais pas une mauvaise mère (pas du tout même). Alors c'est pas le plus probable, et puis, surtout, surtout, totalement invérifiable !
3) Je suis génétiquement ainsi constituée que la faim m'est plus intolérable qu'à mon voisin.
C'est possible ça aussi non ? Une hyper-sensiblilité constitutive et physiologique à la faim ?
4) Je mange émotionnellement, car je suis dans l'évitement des émotions qui me sont pénibles, et manger les étouffe de façon très agréable.
Ca, depuis que je connais, c'est une certitude pour moi. Mais il m'importe de savoir si d'autres pistes de réflexion sont possibles, en plus.
Et vous, chers coachés ? D'autres pistes ? D'autres réflexions ?
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Bonjour Sylvie,
J'ai longtemps pensé que je ne supportais pas la faim, ce creux fort à l'estomac. Et finalement, je pense qu'avec le temps (j'ai été sensibilisé à la méthode il y a 3 ans, sur le principe d'attendre sa faim pour manger et d'avoir la possibilité de manger de tout) j'ai réussi à l'apprivoiser. Je ne sais pas comment l'expliquer parce que ça ne me paraît pas très conscient comme processus. Un peu comme si j'avais intégré, sans trop me forcer, le fait que "avoir faim = stop à la culpabilisation". Et plus "avoir faim = je vais tomber dans les pommes si je ne mange pas tout de suite maintenant".
Enfin j'écris "sans trop me forcer" mais il aura fallu du temps pour que j'arrive à en être à jouer avec cette faim. En fait, plus j'y réfléchis, plus je me dis que le fait d'avoir mangé sans réelle faim ces derniers mois (en dehors et pendant les repas, je n'y suis pas allée de main morte !) et d'en avoir pris conscience, ça m'aide à l'aimer cette faim. J'étais loin d'être sereine et heureuse ces derniers mois en agissant comme ça. Alors que depuis je me suis inscrite ici, je me dis que je me sens tellement sereine qu'il est peut-être possible que j'arrive enfin un jour à la cheville d'un maître zen... et qui me connaît sait que ça serait pour le moins extrêmement étonnant !
Je ne sais pas si je t'aide beaucoup, mais en tout cas, depuis quelques semaines, j'essaie de m'amuser un peu avec ma faim, j'en ai la possibilité car je ne travaille pas actuellement donc mon emploi du temps m'appartient. M'amuser avec ça aide à la dédramatiser !
Là par exemple, je sens que j'ai faim, depuis une 20aine de minutes. Mais je sens aussi qu'elle n'est pas très forte, donc je vais attendre un petit peu et commencer à préparer mon repas. Et seulement après, manger. J'ai déjà remarqué que ma faim a tendance à disparaître, puis réapparaître, ce qui veut dire (et mon corps et ma tête l'expérimentent du coup) que je ne tombe pas quand je commence à avoir faim et que je savoure davantage mon repas ensuite.
Bon courage dans tes réflexions en tout cas, bonne journée,
Marie
Comme vous, pas vraiment de pistes non plus, et j'ai découvert au fil des étapes les différentes faims et ce qu'il en résulte chez moi, c'est que j'apprécie bcp de manger avec une bonne faim et j'arrive à manger plus doucement, même que la dégustation chez moi laisse à désirer ....hihi....
Mais si une grande faim s'annonce, je suis aussi frénétique, je mange à la vitesse grand V, je n'écoute pas mes sensations, mais je sais maintenant et suite à l'entretien avec ma coach, qu'il ne faut pas arriver aussi loin car le contrôle est plus difficile, on a plus qu'une hâte, c'est de se remplir et d'être moins réceptifs à tout le reste (émotions, sassiété,etc....)
Donc, sans le faire exprès et par habitude aussi, c'est plutôt au boulot en général, j'anticipe la grande faim qui arrive avec un fruit ou autre chose que j'aime bien ( j'évite qd même un truc trop calorique sinon ca me repousse trop mon repas et ce sera trop tard pour manger) et je peux tenir jusqu'au déjeuner avec une bonne faim, et donc être plus à l'écoute de toutes ces sensations :-)
Mais j'ai encore bcp à apprendre pour déguster et manger doucement car c tjs pas au point, je dois être plus zen avec moi, m'écouter plus, ce que je n'ai finalement plus fait depuis des années, que dire, des décennies:(
Bref, je suis ce post de prêt à l'affût de qlq info que ce soit, merci à toi Sylvie, de l'avoir soulevé !
Biz
coucou sylvie,
voici quelques pistes dont tu n'as pas parlé il me semble.
1/ il est que on m'a serinné pendant tous les régimes que pour ne pas craquer il fallait calmer sa faim. Et donc moi je mange pour eviter de craquer sur des conneries. Ce qui est totalement con car manger du sucré, je suis capable de le faire sans faim juste pour calmer une émotion. On entretient le cercle vicieux avec cette croyance. C'est très dur de s'en depetrer.
2/ je mange pour me donner de la force. Dés que je me sens dépassée, j'ai cette croyance que manger va me permettre " d'affronter " quelque chose de difficile ou chiant.
3/ je mange car c'est mon moment de douceur et une parenthèse enchantée ou je ne pense plus qu'à ce que je suis en train de manger. les problèmes ou choses que j'ai pas envie de gerer, je le mets en stand bye.
4/ je mange pour me remplir d'amour et de plaisir comme un enfant....
bon courage et à bientôt pour des nouveaux echanges.
Bonjour à toi Sylvie et aux autres dans ce forum,
Merci Sylvie pour cette discussion qui m'a aidé. Je me reconnais tellement dans les écrits que ça me fait du bien de me sentir moins seule.
Je suis comme vous, très peu de patience (en générale dans la vie) dès que j'ai faim, j'ai eu l'impression de sauter de petite faim à immense faim en deux minutes. J'ai même eu l'impression durant 10 jours de ne pas découvrir ma "bonne faim". Je n'ai pas encore trouvé une solution durable mais j'ai noté certaines choses :
1. Je mange sans faim pour me donner du courage, pour confronter les situations qui me font peur. J'ai noté que je confonds des fois les symptômes de la peur avec ceux de la faim : palpitations, tremblements, sentiment que je vais m'effondrer.
2. Je mange sans faim pour me conforter après des moments émotionnellement forts (encore une croyance). J'essaye de trouver d'autres moyens de me conforter sans forcément utiliser la nourriture.
3. J'ai fait trop de régime où l'on m'a appris à ne jamais avoir faim, du coup j'ai peur de cette sensation. La RPC sensation de faim m'aide (j'en ai fait que 3 fois il faudrait que je pratique plus) à expérimenter que je ne vais pas mourrir de faim.
4. J'ai noté que quand je prends ne serait qu'une minute pour respirer avant un repas quand je sens déjà bien ma faim j'arrive à commencer le repas en étant un peu plus détendue. Il y a six mois j'avais noté que je me mettais à table en entourant mes pieds autour des pieds de la chaise, comme si j'avais peur qu'on m'enlève ma pitance (mais d'où me vient cette croyance...). Je me dis que ma solution serait de continuer à essayer de me détendre et accumuler des expériences positives où je me rends compte que je ne vais pas mourrir.
5. Si je fais autre chose je peux maintenant mieux supporter la faim mais dès que je m'approche de la cuisine ou que je me met à table, je ressens une sorte d'angoisse, d'excitation qui me fait manger bien trop vite.
De manière générale je me rends compte que j'ai du mal à supporter la frustration. J'explique cela par le fait que je prends beaucoup sur moi dans nombre de situation, du coup je crois que j'estime que j'ai le droit de compenser en me faisant du bien, en mangeant ce que je veux, dès que je le veux (et non dès que j'ai faim) et que je ne veux pas en plus supporter une sensation de faim.
Courage à toi et dis nous si tu as trouvé d'autres pistes.
hello
l'avantage de ce que l'on apprend ici, c'est que l'on se connecte aux sensations physiques réelles de la faim : creux dans l'estomac, voire tiraillement, gorge serrée, etc.....
et finalement en se centrant sur les sensations physiques, on s'aperçoit qu'elles sont tout à fait supportables, et ce sont elles, la réalité
car en fin de compte, ce qui rend la sensation de faim bien plus difficilement supportable, et qui crée cette sorte d'urgence, ce sont les discours internes qu'elle provoque, selon notre histoire, notre vécu et bien sûr les émotions qu'elle génére (peur le plus souvent, non?)
me centrer sur les sensations physiques m'a vraiment aidée à pouvoir à nouveau supporter la faim, cet inconfort particulier
l'étape "pleine conscience appliquée à la sensation de faim" a été cruciale à ce niveau là
j'ai découvert que, pour ma part, j'avais peur de cet inconfort pour ce qu'il symbolisait en terme de "possible perte de contrôle"
peur de ne plus contrôler les choses, liée à mon envie de contrôler mes états intérieurs en général
le travail de lâcher prise concernant ce contrôle est déjà très aidant, mais quand cette peur revient, j'essaie de faire de la place en moi pour l'accueillir, respirer et accepter
bon week-end à tous
Quels sont les besoins physiologiques de chacun pour pouvoir vivre (le métabolisme) celui la varie suivant les individus. Alors pourquoi mangeons nous au delà du nécessaire. Une réflexion : le vide intèrieur (creux à l'estomac) et le manque de relation. Lorsque je mange, je suis en relation avec la nourriture qui va me faire du bien (en apparence) quand le trop est là ça fait mal. Mais qu'est-ce qui manque réellement et angoisse à ce point ?
En vous lisant, quelque chose me remonte à l'esprit — j'allais écrire à la gorge.
J'ai lu le Journal d'Anne Frank il y a bien longtemps, peut-être 30 ans, quand j'étais adolescente. Je ne l'ai pas relu depuis. Dans le livre, il y a un passage que je n'ai jamais oublié : dans la cachette, avec la famille Frank, il y a un couple "âgé" (peut-être une cinquantaine d'années, je ne sais plus). A un moment, on se rend compte que l'homme a pris plus que sa part de la nourriture. La mère d'Anne, qui est présenté comme quelqu'un de très doux s'il me souvient bien, se met en colère en disant qu'il a volé la nourriture des enfants. Et la femme de l'homme prend sa défense, en disant qu'il a besoin de cette nourriture, qu'il ne peut pas en être privé.
Je n'ai pas relu le passage, c'est de tête, j'irai éventuellement vérifier, mais c'est comme ça dans ma mémoire.
Je me souviens m'être demandé avec une terrible angoisse si dans une situation similaire je serais capable de ne pas voler de la nourriture, moi qui ai toujours volé de la nourriture (chez mes parents, bien sûr, volé du chocolat dans les placards). Je me suis demandé si, dans le cas où ce vol de nourriture serait quelque chose de vraiement grave (voler la nourriture des enfants ! quelle horreur !) je serais capable de me priver, d'avoir une morale assez forte pour ne pas prendre cette nourriture, à portée de ma main.
Je n'ai pas la réponse à ce jour.
J'ai eu la chance de ne jamais manquer, mais je crois que la peur de manquer est là, tapie au fond de moi, moi qui ai grandi avec la génération d'après-guerre, bercée par les récits de ma grand-mère, racontant comment les patates étaient "du luxe", comment elle avait dû partager un seul œuf entre ses 3 enfants (et rien pour elle, c'était une évidence sous-entendue), comment juste après la guerre les restrictions semblaient encore pire que pendant la guerre, comment enceinte en 1945 elle avait si envie de tomates que son mari lui en avait planté un pied sur le balcon pour qu'elle ait enfin le légume dont elle rêvait...
[quote=Rikki]
Je me souviens m'être demandé avec une terrible angoisse si dans une situation similaire je serais capable de ne pas voler de la nourriture, moi qui ai toujours volé de la nourriture (chez mes parents, bien sûr, volé du chocolat dans les placards).[/quote]
C'est peut-être un autre de nos points communs à beaucoup ici ?
Chez ma mère, à partir de l'adolescence, je volais de la nourriture le soir en douce (biscuits apéritifs, chocolats etc.)
Je me faisais disputer le lendemain, et je n'ai pas souvenir que ma mère disait que mes frères faisaient pareil. Maintenant que j'y pense, c'est dingue, de se faire disputer parce qu'on a mangé. Je ne ferais pas ça à mon enfant.
C'est bizarre quand on pense que je n'ai aucun souvenir d'avoir eu faim enfant. Et c'est pour ça que je me demande s'il faudrait remonter à bébé... Non pas que ma mère fut une mauvaise mère, non. Mais peut-être que les préceptes en vigueur à l'époque étaient qu'il fallait laisser pleurer les bébés, qui faisaient des caprices ? tandis qu'ils avaient faim ?
Mes parents, enfants de la campagne, n'ont pas spécialement souffert de privations pendant la guerre.
J'ai comme vous toutes, et pour les mêmes raisons, une forme d'intolérance à la sensation de faim, je n'y reviendrai donc pas. En revanche, je suis presque plus perturbée, depuis que je suis le programme, par mon intolérance .... à la sensation de NON-FAIM ! Avoir faim me manque ! Or, depuis que je m'écoute plus et mieux, je me rends compte que je n'ai pas faim si souvent que ça. A l'instant, j'ai entendu un bruit, comme un gargouillis, je me suis dit "chic, c'est mon estomac qui gargouille, je vais enfin pouvoir manger" (sachant qu'à part un mini biscuit avec mon thé ce matin, je n'ai pas mangé depuis hier soir car je n'ai pas faim). Vérification faite, c'était juste un de mes chiens entrain de se lécher les .... enfin voilà quoi, un peu trop bruyamment ! Mon estomac, lui, se tient tranquille et est bien mieux élevé ! Je vais donc attendre encore un peu.
Eh bien écoute Sylvie, je n'ai pas de piste à te proposer, mais je me retrouve confrontée aux mêmes genre de sensations :-S : très peu de patience, cela devient de la frénésie et de la nervosité en un rien de temps.
C'est même, je pense, cette étape de la découverte de la faim qui m'a amenée à être bloquée ensuite dans l'étape de la dégustation car je l'ai passée trèèèès rapidement, comme pour en être débarassée. Ca a quand même aboutit à la réinitialisation de mon parcours alimentaire. et, je te le donne en mille, la première étape que je retrouve à présent à la suite de mon 2ème carnet découverte c'est .... la DECOUVERTE DE LA FAIM ... Tadaaaaaaaaam ;-). Signe or not signe mdr :-P ?
Merci beaucoup pour ton post qui pousse à la réfléxion. Je vais donc m'y mettre de ce pas ... creuser un peu ... et j'attends également les réactions des autres LineCoachés et LineCoachées, ainsi que des Docteurs ;-).