Se couper de ses émotions : mal être supplémentaire
Hier soir, en prenant ma douche ( c'est toujours en prenant ma douche que tout s'éclaire dans ma tête), j'ai compris un truc
genre 
parce que dans la soirée, je me sentais genre "pas assez aimée", en "manque"
ce qui est assez étrange, vu que j'ai un chéri adorable et très démonstratif (bien que pas en super forme actuellement)
Je trouvais ça bizarre ce ressenti, quand soudain, ça fait un beau
(j'aime ces moments)
J'ai soudain compris qu'à cause des inquiétudes (angoisses!!) qui me taraudent en ce moment, je me suis coupée de mes émotions, afin de ne pas trop "resssentir", pour ne pas laisser l'angoisse prendre trop de place
du coup, m'étant coupée de mes émotions, je ne "ressens" plus
et paf..... ça se transforme en "personne ne m'aime, je suis seule, en manque, etc....."
c'est fou à quel point ça m'a frappé
en effet, j'ai des réticences à prendre ma douche (pour moi un grand signe de lutte, car elle me connecte toujours à mes émotions), à m'interroger sur ce que je ressens en cours de journée.....
je suis heureuse d'avoir enfin compris, dans mes tripes, à quel point me couper de mes émotions peut engendrer, en tant que tel, un mal-être
je ne dis pas que je pourrais accueillir vraiment l'angoisse du jour au lendemain, mais au moins, quand je me sens " coupée", comme ça, je saurais pourquoi.....
au lieu d'accuser le monde entier..... je pourrais au moins tenter de me reconnecter à moi-même
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[quote=FRED73]
les conflits avec mon mari sont tout le temps dus à cela : je culpabilise et j'aimerai que mon mari me rassure. C'est bien sur encore pire puisque lui ne se sent pas le droit d'être en colère parce que ça me fait culpabiliser. D'ailleurs c'était comme ça dans ma famille : la culpabilité tenait une place centrale. J'aimerai vraiment me débarrasser de cette maudite culpabilité qui ne pourri encore la vie même si j'en ai conscience ![/quote]
ah c'est pas à toi que j'apprendrais que tant que tu cherches à te débarrasser....... tu la renforces....
c'est pourquoi la ré-assurance est en quelque sorte notre pire ennemi, elle donne trop d'importance au ressenti problématique, elle le renforce....
en fait, on lui consacre trop d'énergie, à vouloir rassurer, se débarasser, etc.... et on le renforce
ce qu'il y a c'est que l'attitude de ta famille t'a rendu allergique à la culpabilité, mais c'est un ressenti que tout le monde a, régulièrement, il est impossible de s'en débarasser
je le trouve moi aussi particulièrement inconfortable
pendant des années, je l'ai totalement refoulé, je ne connaissais pas la fameuse culpabilité
aujourd'hui je m'aperçois (enfin) qu'elle est présente très souvent
beaucoup plus depuis que je suis maman, ça c'est évident.....
avec la culpabilité, le meilleur moyen c'est toujours la défusion, en effet..... pour pouvoir l'accepter, la dédramatiser intérieurement
pour ne plus avoir besoin de s'en débarasser....
[quote=Lavienrose] Quand il a été dispo je me sentais en colère si j'avais pu le quitter sur le champ en lui balançant sa tasse, qui trainait( elle était sur la table, mais la colère m'a fait penser qu'elle traînait) lui dire des trucs super méchants, ça m'aurait fait du bien...mais non je ne suis pas la colère ... Alors je n'ai fait que des reproches Bon Ben lui n'a pas été du tout dans la bienveillance, ce que je peux comprendre, mais quand même ( j'ai une liste de tous ses défauts...) Il m'a donc en retour reproché que je ne faisais pas de demandes pour satisfaire mes besoins..... ..[/quote]
en effet, tu ne ressens pas, parce que pour l'instant c'est tellement "dur" de ressentir "ça" que tu entres directement en lutte
je pense que ce ressenti là, tu parviens à le faire monter à ta conscience et à accepter sa présence, tu pourras alors faire les demandes à ton homme en toute sérénité
pour faire remonter ce ressenti, la seule qui fonctionne pour moi c'est la RPC, encore qu'il ne faille pas l'utiliser comme un outil, mais elle aide à rendre ce qu'on ressent suffisamment "non-menaçant" pour qu'on en ait conscience
essaie de parler à ta colère, et demande lui pourquoi elle est là....
ça peut être un sentiment d'être abandonnée ou de n'être "pas importante"
une histoire qui a probablement pris ses racines dans ton enfance pour qu'elle soit si difficile à conscientiser maintenant
[quote=Lavienrose]Je sais que j'ai raison.mais pourquoi je ne vais pas lui dire de raccrocher?? Pourquoi quand il va chez son pote voisin je ne vais pas le voir et lui demander de rentrer??? Mais mon pb c'est pourquoi je me zappe ?[/quote]
Je ne sais pas si tu as employé les mots que tu voulais réellement employer, mais j'ai peut-être une réponse à ce que je lis.
Moi, je ne serais pas "allée lui dire de raccrocher", ni "allée le voir chez son pote voisin" pour lui dire de rentrer pour la raison que c'est un adulte et que je ne suis pas sa mère.
Par contre, là où je suis restée très en arrière de ce que j'aimerais être capable de faire, c'est que je serais incapable de lui dire ensuite, à son retour ou après le coup de fil, que j'aimerais bien qu'on passe plus de temps ensemble, qu'il me laisse plus de place dans son temps libre... J'aurais peur d'avoir l'air pleurnicharde, en demande, alors que c'est pourtant adulte et sain de dire quand ça ne va pas. Au moins, si l'autre réagit bien, j'irai mieux ; s'il réagit mal, je saurai pourquoi je vais mal... Mais peut-être préféré-je, parfois, n'avoir pas trop de certitudes...
Moi aussi je me coupe de mes émotions en ce moment.... Je déconnecte en m'empifrant d'ailleurs....
Je suis, fin d'année oblige, en plein bilan. Et ça fait mal. J'ai le sentiment que cette année écoulée je l'ai perdue, gâchée en ne faisant rien de constructif. J'ai bientôt 33 ans (en janvier) et je suis toujours seule, incapable de trouver un amoureux. Je n'aime pas mon boulot, mais j'ai une formation qui ne donne pas beaucoup de possibilités sur le marché de l'emploi. Le plus déprimant c'est que je passe mes journées à être en contact avec des futures mariées, c'est un comble.. Je les regarde, et me dis souvent: pourquoi elles et pas moi? Je ne suis ni trop moche, ni trop bête, Cupidon me fait la gueule, à coup sûr...
Non en fait je suis probablement responsable de ma solitude... Il faut être prêt pour pouvoir s'ouvrir à l'amour, accepter les rencontres... Et je sais bien que mon coeur n'est pas tout à fait libre. Pourtant j'aimerais tant avoir un amoureux, une famille. Je me sens tellement inutile, c'est comme un grand vide...
et cette année qui touche a sa fin, j'ai vraiment l'impression qu'elle est perdue.
Quelques mois avant de mourir, ma mère avait écrit: "La vie n'est que ce que l'on en fait, l'avenir sera magnifique!"
Ecrire ça alors qu'elle en était à sa troisiéme récidive de cancer et qu'on ne lui donnait pas beaucoup d'espérance de vie... C'est remarquable. Je ne m'en sens pas digne, à faire du surplace. A patauger dans ma vie stérile. Oui je sais, je suis dure avec moi-même. Parce que je trouve que j'ai fait quand-même un joli chemin intérieur depuis ces trois ans de deuil.
Ah ben tiens, maintenant que je l'écris, je me dis que c'est peut-être ça la clé de mon immobilisme... J'ai passé ces trois dernières années à voyager dans ma tête, pour acquérir la sagesse et la relative sérénité intérieure qui m'ont permis de me relever de la mort de ma maman...
Je m'égare un peu, mais je sais que je tiens là tout ce qui me fait manger plus que de raison... La frustration, la solitude, la peur de rater ma vie, le sentiment d'être inutile...
Je sais qu'il faut que je recommence la RPC... Absolument. Un peu de défusion ne me ferait pas de mal aussi, mais je n'ai jamais été très douée pour ça. Jamais eu le déclic. Il va être temps de reprendre la lecture du piège du bonheur aussi...
Voilà. Voilà pourquoi je me suis réinscrite sur LC... Parce que, bien plus que de perdre du poids, il est temps que je reparte à la rencontre de ma sérénité intérieure...
[quote=fadinarde]
Moi aussi je me coupe de mes émotions en ce moment.... Je déconnecte en m'empifrant d'ailleurs....
Je suis, fin d'année oblige, en plein bilan. Et ça fait mal.
[/quote]
tu sais ce que c'est les bilans? du vent.... du jugement....
les bilans sont des histoires qui font souvent très mal
justement parce que ce sont des histoires
ton histoire me fait penser aux enfants de survivants de la Shoah.... j'en ai plusieurs dans mon entourage.....
le mal être est encore plus fort, parce que les parents ont vécu de telles horreurs que les enfants accusent le coup et se sentent coupables de ne pas pouvoir être heureux malgré les conditiions de rêve qu'ils ont
tu as bien repéré tout un tas de ressentis qui t'assaillent en ce moment....
alors, je te propose de mettre une belle étiquette sur cette histoire de "patageuse au long cours dans une vie stérile", et de lui accorder peu d'importance
dès qu'elle se pointe : paf.... étiquetée.....
et revenir au présent...... petit cuicui d'oiseau, respiration, ce que tu veux.....
ne te laisse pas entrainer dans cette histoire, jette les bilans au feu, et vis dans le moment présent le plus possible
tu n'as rien à prouver, rien à réaliser, rien à accomplir
juste ETRE..... fadinarde
le mal être est encore plus fort, parce que les parents ont vécu de telles horreurs que les enfants accusent le coup et se sentent coupables de ne pas pouvoir être heureux malgré les conditiions de rêve qu'ils ont
p>[/quote] Je me permets de rebondir sur ces mots d'Izabelle à travers mon témoignage sur le poids de l'histoire familiale. En prenant juste la génération qui me précède, donc mes parents, j'ai porté le poids de leur histoire un bon moment. Maladie, racisme, coup d'Etat, ruptures familiales, obligation de réussite, soucis financiers : mes parents ont fait le plein ! Et malgré leur incroyable capacité à plier sans jamais rompre, mes frères et moi trainont quelques lourdes injonctions liées à leur histoire. Par exemple, nous avons tous fait de longues études pour prouver que les enfants métis ne sont pas des tares de la nature ! Autre exemple, j'ai attendu le retour de mon père aux côtés de ma mère pour commencer à vivre ma vie. Mais il a aussi fallu que je vive "mon" propre drame à moi, en perdant ma fille, pour m'autoriser à avoir ma propre singularité : une vie autre que celle de mes parents, que celle de ma mère... J'ai sans doute transcendé mon chagrin ainsi. Je dis d'ailleurs que j'ai accouché ma fille, mais que c'est elle qui m'a fait naître. Mais il a fallu cela pour que je commence à me donner le droit d'être heureuse... Cela dit, c'est quand même couillon d'avoir attendu mes 30 ans pour commencer à m'autoriser à penser que j'ai le droit et la légitimité de vivre Ma vie, non ? :-) Sachant que 6 ans plus tard, je patauge encore bien sur certains points ! :-) Bref, ces quelques lignes ma foi très personnelles ne sont pas là pour faire dans le misérabilisme et faire pleurer dans les chaumières ! C'est plutôt pour dire que c'est vrai : il ne faut pas attendre pour vivre Son instant présent à Soi, il faut accepter d'être responsable de plein de choses mais pas de tout. Il ne faut pas attendre le drame ou le "trop tard"... Je mets plein de "il faut" ou "il ne faut pas" dans mes dernières phrases ; mais ce sont les quelques injonctions que je veux bien garder pour poursuivre ma vie maintenant. En me relisant, je me demande si je ne suis pas un peu à côté de la plaque par rapport au sujet initial de ce fil, mais tant pis, j'appuie sur "envoyer" ![quote=Patience]
Cela dit, c'est quand même couillon d'avoir attendu mes 30 ans pour commencer à m'autoriser à penser que j'ai le droit et la légitimité de vivre Ma vie, non ?
[/quote]
Non c'est pas couillon. C'est le temps qu'il t'a fallu, dans ton histoire à toi, avec tout ce qui t'entourrait, avec tout ce que tu as vécu, pour arriver à cette conclusion. Si c'est le temps qu'il a fallu c'est que c'est le temps juste.
Pas de regrets. Surtout que certains n'arrivent pas du tout à cette prise de conscience, même au bout de leurs vies :)
Cette année, on a tous eu 40 ans avec ma bande de copains du collège :) J'ai plongé à maintes reprises dans les photos pour les montages et autres petits cadeaux. A chaque fois j'ai été surprise par le même sentiment, en regardant ces photos qui défilaient à travers les âges, je me suis trouvée objectivement en surpoids, ronde, mais pas obèse, et jolie. J'étais jolie, j'avais quelque chose, j'étais pulpeuse et moi je me sentais comme une baleine échouée sur la plage, monstrueuse, un thon (pour filer la métaphore pissicole ! mdr :) et comme toi je me suis dit, pfffffffffffff, que de temps perdu, quelle crétine...
Et puis après je me suis dit, peut-être pour me consoler, que ce qui comptait c'était d'utiliser ce ressenti, cette découverte, dans ma vie présente et pour le futur. Sinon ça n'aura été que du gachis, et ça j'aime pas (parce que, Parker Lewis ne perd jamais !). C'est fait, c'était pas "bien", mais pour pas que ce soit vain, il faut que j'en tire quelque chose, que j'apprenne.
Et on dirait bien que tu fais pareil. :)
Chère Patience, ton histoire est drôlement poignante... Comme le disait Fadinarde, elle a tout à fait sa place ici. Que de choses tu traverses. Tu aurais peut-être pu prendre Courage comme pseudo ;)
Prends-bien soin de toi. amitiés, soleluna