Vous commencez en Dec-Janvier 2015

Bonjour tout le monde,

Pour répondre à tes questions Fattyfat,mon histoire personnelle  n'a rien d'extraordinaire, au contraire, c'est la chronique ordinaire d'une régimeuse, qui a erré de méthodes en régimes, c'est celle de la fille qui a été à 5 kilos du bonheur, jusqu'à LC.

Bien sur un parcours de vie atypique avec des cassures qu'on ne répare pas, des souffrances que j'ai calmé en mangeant.

Une psychanalyse débuté à 20 ans, parce qu'à bout de souffrances de mon corps, de mon poids (qui était tout à fait normal) et poursuivie pendant 8 ans ne m'a pas permis d'apaiser mon rapport à la nourriture. Alors j'ai continué d'errer à la recherche du poids qui me permettrait d'être heureuse.

Le tabac découvert à 25 ans qui me servira de coupe-faim, de tenir dans ma recherche et le maintien d'un poids qui n'était pas fait pour moi. Depuis LC j'ai compris que je me suis battue pendant toutes ces années contre 5 kilos, contre mon poids d'équlibre... Je n'ai su que sur LC que mon combat était perdu d'avance.

L'arrêt du tabac qui va me faire basculer définitivement, j'ai perdu ma béquille, je n'ai plus rien pour m'empêcher de manger et je sombre. Je reprends 10/12 kilos, que je repers péniblement avec WW, sans aucune défaillance de ma part, mais je ne maintiens mon poids que quelques mois. Je suis dans le contrôle absolu, je ne craque pas, je gère je tiens jusqu'au grain de sable et là je me noie, je remange, je regrossis inexorablement, je souffre tellement, je me hais, je hais mon corps, je hais la terre entière...

La connaissance de LC et des mois d'apaisement, entrecoupés de révolte, de haine, de pleurs, de rire, de bienveillance, de patience...et puis la rencontre virtuelle, téléphonique, physique de professionnels tellement bienveillants, tellement rassurants, tellement empathiques, tellement...Et puis l'acceptation d'un poids qui n'a pas bougé parceque c'est le mien aujourd'hui, c'est le prix à payer de tout ce que j'ai fait subir à mon corps. Et puis ma vie d'aujourd'hui tellement riche de sens, tellement, tellement...Et puis mon poids, mon corps qui ne mènent plus ma vie. C'est l'histoire de la fille qui n'est plus à 5 kilos du bonheur mais qui sait que le bonheur est à portée de main chaque jour, chaque seconde et qui le vit, qui le saisit quel que soit son poids...

Aujourd'hui, je crois que je suis inconsciemment compétente, mon poids est stable depuis presque 3 ans. Mon rapport à l'alimentation est totalement apaisé (ce qui ne veut pas dire forcément linéaire). Je ne crainds plus ni les fêtes, ni les vacances, ni les restaus, ni, ni, ni...Je m'autorise à manger trop, à refuser ce que je n'aime pas, à chipoter, à ne pas finir mon assiette, à me resservir, à ne pas manger de dessert ou alors à ne pas manger de viande pour garder une place pour le dessert...

Mon corps, ne me plait pas, je ne l'aime pas et j'ai encore des regrêts parfois lorsque je regarde les vêtements que je mettais il y a 4/5 ans ou les vêtements que j'aimerais porter mais qui ne me vont vraiment pas mais c'est le seul corps que j'ai à ma disposition alors je l'accepte et nous cohabitons. J'essaie de l'écouter du mieux que je peux et nous avançons de concert sans lutte.

Si je reste sur le forum c'est parce que je pense qu'aujourd'hui, je peux aider, apporter, en tant que marraine, un peu de mon expérience aux linecoachées qui en ont besoin. Parce que vous vivez, je l'ai vécu et d'autres m'ont aidé à passer des caps, m'ont soutenue lorsque je souffrais tant, m'ont permis d'être celle que je suis aujourd'hui.

Parce que je suis persuadée qu'aujourd'hui c'est la seule méthode à notre disposition pour arrêter ce combat impossible contre ses kilos en trop. Parce qu'aujourd'hui je sais de par tous les témoignages du site, de par tous ceux que j'entends ailleurs que pour beaucoup les régimes ont créé leur obésité. D'un simple surpoids réel ou imaginaire beaucoup de personnes sont passées dans l'obésité. Parce que le plus souvent la seule réponse que l'on apporte à un problème de poids, c'est une réponse alimentaire (régime) alors que justement ce problème n'est pas alimentaire (il est émotionnel, c'est une histoire d'acceptation).

Parce qu'aujourd'hui, je suis révoltée de voir, d'entendre les message qu'on fait passer aux jeunes (et aux autres), où la valeur d'un individu dépend de son poids, où le gouvernement avec le PNNS, les professionnels de santé laissent encore entendre aux gens qu'il suffit de manger équilibré et de bouger pour perdre du poids...

Quant à la stabilisation, ça correspond plus à renforcer nos automatismes d'attention, d'écoute de nos signaux internes et le renforcement de nos capacités à y répondre. Nous sommes et resterons fragiles dans ce domaine, il faut le savoir, il faut veiller au grain, c'est tout. Quand je sens que je parfois, je m'oublie trop, mon moral vascille pour une raison ou une autre, je me recentre sur la PC et je refais des séances plus précises, plus cadrées par exemple.

Je me réentraine également à refaire des exercices de dégustation plus protocolisés, je m'oblige à partir de la maison sans avoir pris mon petit-déjeuner (c'est ce que j'avais détesté le plus) pour réinscrire concrètement  en moi ces capacités-là.

Excuse-moi de cette longue réponse, mais comme tu le vois ma fougue m'a emportée.