Peur panique : émotions & sensations
Bon, je sais pas trop où poster ça, ici, sur le fil 3R3B, sur celui du quotidien en pleine conscience, sur mon blog...
Je suis un peu déboussolée et visiblement en quête de repères.
Je vous livre un peu tout ça en vrac, pardon d'avance si ce n'est pas toujours cohérent, que je me répète, que bref.
Alors voilà, je crois que je suis complètement prise de peur panique face à mes émotions désagréables et aux sensations désagréables aussi.
(Les agréables ne me posent pas de problème, je suis une vraie hédoniste et j'ai tendance à les rechercher et à les vivre pleinement ; au demeurant, il conviendrait de ne pas catégoriser les émotions, elles sont, pleinement, et ont le droit de cité. C'est juste pour préciser que je n'ai pas de problème avec les émotions et les sensations en général mais avec celles que j'ai cataloguées comme négatives).
Je comprends aujourd'hui pourquoi je suis bloquée depuis un an et demi au moins à l'étape "j'approfondis mes sensations et mes émotions". Ce n'est pas juste que je suis nulle ou pas assez disciplinée, c'est qu'il y a là un véritable enjeu pour moi, bien plus profond que ce que je croyais...
Je suis depuis janvier un programme de Mindfulness fondé sur les émotions et l'équilibre alimentaire. (Ce qu'on fait ici, mais sous la conduite d'une psy formée MBSR et avec un groupe). Lors de la méditation, j'ai eu plein de sensations désagréables. Qui m'ont mise en colère et m'ont fait peur. C'était pas la première fois. Et puis aussi elle nous a demandé de visualiser nos repas d'enfants, comment ça se passait, les sentiments, les injonctions etc. (pour voir dans quelle mesure nous étions toujours conditionnées ou pas par ce passé dans notre rapport à la nourriture). Et moi j'avais les larmes aux yeux, parce que euh, j'ai jamais pris un seul repas avec ma mère, que j'ai toujours mangé toute seule et que quand je repense à tout cela, j'ai un grand sentiment d'abandon et de solitude. Mon enfance était triste à en mourrir, on se moquait, parfois on me frappait, et oui j'avais envie de mourrir, pareil à l'âge adolescent, tant de haine et de souffrance. Bref.
Et les sensations.. les dernières années mon corps n'a été que souffrance, quotidienne, suite à une maladie, et j'avais mal partout, ça me réveillait dans la nuit et tout me coûtait, tout était difficile et douloureux.
Face à ces émotions et ces sensations, hier comme aujourd'hui, la stratégie que j'ai adopté instinctivement a été de faire avec, mais en écrasant tout ça, en mettant tout de côté, en débranchant mon corps et mon coeur et en laissant les pleins pouvoirs à ma tête. Mon corps et mon coeur devaient se plier à ma volonté, c'était moi qui disait, et puis c'est tout. C'est comme ça, que petit à petit, sans m'en rendre compte je me suis tendue, je suis devenue rigide, j'ai poussé mes limites corporelles jusqu'à l'épuisement et que certainement je me suis épuisée émotionnellement aussi.
Je ne me blâme pas pour tout cela, ça a porté ces fruits et c'est la solution que j'ai trouvé alors. Je n'ai pas de regrets.
Je constate juste qu'aujourd'hui il ne m'est plus possible de continuer comme cela, et je ne le souhaite plus. Ca m'est dommageable, il est temps pour moi de passer à autre chose (et pas que pour perdre du poids).
Mais voilà, quand je suis face aux émotions et sensations désagréables, c'est comme si tout se réactivait. Celles d'aujourd'hui réactivent celles du passé, et je prends tout dans la figure et dans le coeur avec une force inouie. Je pensais que la peur de ces émotions et sensations était supérieure à ce qu'elles étaient en réalité. Mais c'est comme si celles du passé avaient été cryogénisées et de ce fait conservées intact et là quand y'a tout, c'est too much, ça fait tilt game over, y'a le passé, le présent, la peur pour le futur (je veux plus vivre ça, je veux plus être malade) et je disjoncte. Peur panique. Et paralysie... Quoi faire? Comment faire?
pffffffffff
Ca vous parle tout ça ou c'est complètement crétin et la fille qui se regarde le nombril ? Oh la la, je me juge par-dessus le marché, ben ouais les habitudes ont la vie dure. Bref, je suis un peu paumée là.
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Soleluna, A moi aussi ça parle, ces émotions vives, ces mises en évidences, ces rappels, de ce que fut mon enfance...
Me concernant beaucoup de choses ont remonté lors de ma première psychothérapie en face à face avec un psy...Comme toi je faisais le constat que cela ne pouvait plus durer, je n'en pouvais plus de souffrir et j'ai été voir un psy pour me soigner.....Que "de crises" et de larmes versées pendant les séances, à parler, répéter , rerépéter mes vécus d'enfant maltraité, de rêves mouvementés et "pénibles" la nuit.......Mon psy me disait "c'est bien vous êtes en plein travail, ça bouge..." Et alors, quel bonheur , quel soulagement , de s'entendre dire "qu'est ce que vous avez du souffrir" Enfin, une reconnaissance par autrui de ce qui a été enduré....
Très éprouvant sur le moment et les jours qui suivent tout ce chamaboulement émotionnele en moi, envie de solitude, larmes qui coulent sans arrêt, ....
Mais après coup, des mois après, ça m'a fait l'effet d'une renaissance...Passer à autre chose....Enfin...ne plus reproduire éternellement les mêmes shémas de vie destructeurs....Et je te souhaite le même dénouement
Je suis contente que tu puisses accueillir ce qui t'arrive , ne rien rejeter, fondamental pour ensuite accéder à un autre choix de vie comme tu le souhaites....
Oui, je pense que tu devrais en discuter avec la psy....Peut être peut elle te proposer des séances duelles ? A moins que le groupe ait son effet thérapeutique aussi....alors à la psy de savoir bien gérer...Je pense que surtout tu ne dois plus rien étouffer...Laisse jaillir ce qui doit l'être et la présence des autres ne doit pas être un frein....Et mettre en mots par la parole l'écriture, tes ressentis, tes rêves et les partager avec un thérapeute. Reste entourée et accompagnée par un professionnl surtout, pour ne perdre pied //peurs-panique.
Soeurette de LC je t'embrasse, ça va aller....et quoiqu'il se passe émotionnellement tu peux le vivre, n'oublie pas
bravo de t'apercevoir que ce jugement sur toi, à la fin, n'était pas utile!!!
bien sûr que ça me parle....
ce sont comme des traumatismes, qui se réveille, et donc état de panique, de fuite
ce qui fonctionne le mieux pour moi dans ces cas là, c'est de faire de la place, en moi-même, à l'intérieur, par la respiration, pour "tout ça"
tu respires et tu imagines que tu t'élargis et qu'ainsi toutes ces sensations et émotions désagréables ont plus de place
ce que je fais aussi parfois, pour arrêter de lutter, c'est que je visualise l'émotion et la sensation et j'imagine qu'elle va et vient en moi comme un nuage et que moi je la laisse passer, comme une écluse ouverte qui laisse passer l'eau
dans le livre que je suis en train de lire, c'est assez bien décrit, ce stress "post-traumatique"
en fait quand tu vis un évenement stressant, l'amygdale se met en alerte, secrete tout un tas d'hormones.... c'est la réaction de "fight ou flight", mais quand il se trouve que c'est sur une situation qui ne peut être résolue (par ex ici le fait de se sentir abandonnée au moment des repas), l'amygdale s'affole, se met en "surchauffe" et à un moment pff.... déconnexion, un peu comme un cours-jus...... on se retrouve en état de dissociation, coupé de ses émotions
bon je décris un peu vite, et ensuite le passage que ta situation m'a fait rappelé :
"de plus le procesus de guérison ne peut plus se mettre en route. Isolée, anesthésiée par les décharges permanentes de morphine et de kétamine, l'amygdale ne peut pas évacuer le choc émotionnel vers une autre structure : l'hippocampe, qui est l'équivalent d'un logiciel de traitement et du stockage des souvenirs et des apprentissages. La situation stressante va rester piégée en l'état dans l'amygdale. Pendant des années parfois, à chaque flashback, la personne va revivre mentalement le souvenir intact, dans son intensité originelle. Puisque l'amygdale a du disjoncter c'est un moment très violent qui a été piégé et qui sera revécu en boucle, tel quel, c'est ce mécanismque qu'on appelle "le stress postaumatique"
bon j'ai pensé à ça quand je t'ai lu......
pour ma part, je pense que ce qui aide le plus, à sortir de cet état là, c'est d'aider l'enfant intérieur qui a vécu ce truc-là, à mettre des mots sur ce ressenti-là, pour sortir de ce "piège"
peut-être que faire remonter le souvenir en séance de groupe n'est pas le plus approprié, parce que là c'est toujours plus dur de faire un travail serein, et surtout en visualisation c'est un peu "violent"
tu pourrais plutôt te prendre un petit cahier et laisser ton enfant intérieur décrire, avec des mots, ces repas-là......
alors oui, à un moment il ne trouvera pas de mots pour dire ce qu'il ressent, mais toi, en tant qu'adulte, tu peux "prêter" tes mots à ton enfant intérieur
pour ma part, j'ai surtout fait ça en séances de sophro-analyse, en visualisation mais en état de conscience modifié
mais je pense que lorsque c'est trop fort, c'est mieux de passer par l'écrit
parle-en à la psy qui anime le groupe, pour qu'elle adapte ton protocole si c'est trop violent pour toi de faire remonter les souvenirs ainsi