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au sujet des EME

L’alimentation émotionnelle Les envies de manger émotionnelles
07 déc 2012 à 14h

faut il seulement les craindre ou peuvent elles nous apporter quelque chose ??

je m'explique quand j'ai une EME je fais de la RPC et depuis j'ai appris beaucoup de choses et prise conscience de nombreuses émotions et sensations!

quelque part j'ai l'impression d'apprendre de mes EME, elles me permettent quelque part d'avancer meme si à long terme j'aimerai les éradiquer !!

Et vous qu'en pensez vous??

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32 commentaires

HelloMe bravo pour ta comparaison entre les EME, la faim et les contractions, c'est très intéressant. 

Je n'ai pas eu d'enfant donc je ne connais pas les contractions... mais par rapport à la faim je suis tout à fait d'accord sur l'idée que quand on a faim on n'a pas de doute, et que quand c'est juste une EME, et bien souvent on en a.

De mon côté je peux essayer de donner des indications tirées de mon vécu personnel et notamment de mes accouchements. Bon, ça ne parlera peut être qu'aux mamans, mais disons que c'est ce qui me semble le plus parlant :)

Je peux m'aider de mes ressentis d'accouchement pour mieux maîtriser 2 aspects des EME, leur arrivée et évolution dans le temps (1) et leur nature (2)

(1) l'arrivée d'une EME et son évolution

Eh bien ça m'évoque l'arrivée d'une contraction :)

Une vague (comme dit par plusieurs personnes plus haut), ça monte, ça devient fort, parfois insoutenable, et après ça décroit. La comparaison est d'autant plus pertinente je trouve, qu'on retrouve comme pour les contractions différentes intensités : une EME aussi peut être faible (une envie fugace de manger, comme ça) ou alors forte, très forte, trèèèèès forte, insoutenable. Moi je suis assez abonnées aux secondes, et mon surpoids est du coup très important. Je pense que ça correspond à un refoulement très fort de sentiments qui me font souffrir. Ils sont donc très dur à éteindre, à étouffer sous la nourriture. Toutes façons ils reviennent après, les sentiments pourris... tonneau des Danaïdes quoi :) je remplis de nourriture mais ça ne suffit jamais....

(2) la nature d'une EME : Faim ou EME ?

Alors là c'est aussi intéressant. Pendant la grossesse, on demande 100 fois (enfin moi...) aux sages femmes "comment reconnaître les vraies contractions ? le début du travail ?". Réponse invariablement : oula, quand vous en aurez, vous saurez ce que c'est !

Eh bien, oui, la faim je crois que c'est pareil, quand on a VRAIMENT faim, le corps est très explicite, on a aucun doute sur le fait que pour "survivre", tenir le coup, il va falloir se nourrir. En revanche, en cas d'EME on a presque toujours un léger doute. En tout cas on se pose la question. Je crois qu'en résumé, si on "se pose la question", c'est une EME. Sur ce sujet d'ailleurs, moi j'ai en fait souvent peur d'avoir faim. Donc je crois que c'est une EME, mais dans le doute je mange.... et après je constate que vu la quantité ingurgitée, ce n'était pas de la faim... mais une grosse crise de compulsion. Les aliments étaient fades, mais j'en ai mangé des tas...

Voila, c'est mon approche, en tout cas ça m'aide de voir les choses sous cet angle.

mais alors là : tout à fait!!!!

 

d'ailleurs pour continuer la comparaison,  j'ai accouché sans péri, et je n'ai pas tant souffert que ça, parce que la sage-femme m'avait appris que la contraction en elle-même n'est pas douloureuse...

ce qui est douloureux, c'est la résistance du col de l'utérus (pardon pour les garçons), qui résiste donc à la contraction

 

 

donc en apprennant à détendre le col (ce qui est dur vu qu'on n'a pas de contrôle là-dessus, mais on peut détendre le périnée qui n'est pas si loin) et du moins en apprenant à "accepter" la contraction, à ne pas "résister", se crisper,  eh bien la douleur est bien moins forte

pour ma part, à un moment donné, quand j'ai réussi complètement accepter ces contractions, ces vagues, et à me détendre en même temps au niveau du périnée, je n'ai quasiment plus eu de douleurs, et ma fille est née très vite

alors que je suis super-douillette

 

cela m'a beaucoup aidé pour le travail qu'on fait ici, à voir que la "douleur"  c'est surtout le "combat", la résistance qu'on oppose

 

tes comparaisons sont très parlantes, HelloMe

[quote=izabelle]

 

cela m'a beaucoup aidé pour le travail qu'on fait ici, à voir que la "douleur"  c'est surtout le "combat", la résistance qu'on oppose

 

 

[/quote]

 

Ah oui, c'est exactement ça aussi que je ressens. C'est comme si j'avais "foi" en la fin de la douleur

Très intéressant cette discussion sur les EME, ça m'ouvre encore un peu plus les yeux. Je suis passée de "j'ai pas d'EME" (parce que j'étais en restriction en début de programme) à je crois toujours que j'ai pas d'EME parce que pour moi EME = compulsions, puis à "je sais pas si j'ai des EME mais je perds pas de poids" car j'en avais en fin de repas. Maintenant je reconnais mieux mes EME mais je cherche encore à les éliminer tout le temps et de manière définitive. Donc je suis en lutte. Je me rends compte que j'ai passé un peu vite l'exo : manger pour se réconforter. Dans ma grande tendance à l'ascétisme je pensais ne pouvoir maigrir que si j'arrivais à manger à ma faim et jamais plus. Ensuite il y a eu l'exo sur la satiété qui m'a fait bien peur car j'ai réalisé que je n'avais pas besoin de beaucoup de nourriture pour ressentir la satiété et me suis dit qu'il fallait (encore une nouvelle règle que je me suis inventée) manger tout le temps comme cela pour maigrir. Cette peur a engendré d'autres EME contre lesquelles j'ai essayé de lutter.

Ce que je retiens de ce fil de discussion c'est que le but est plutôt l'équilibre, avec quelques EME de temps à autres qui se régulent d'elles mêmes. J'ai réussi durant les 3 derniers jours à refaire l'exo de satiété, j'ai réussi à diminuer par deux les quantités de mes repas, sans ressentir de frustration, ni avoir besoin de collation. Par contre ce midi j'ai pas réussi et je comprends pas trop pourquoi, je crois que j'ai encore fait une EME. 

Izabelle est-ce que tu as l'impression d'avoir identifier toutes les causes de tes EME? Je demande cela car quand je sens (après coup) avoir eu une EME mais ne pas comprendre la cause je me dis que j'ai pas fini d'identifier les causes de mes EME, ce qui réduit ma capacité à les gérer non? 

eh bien non bien sûr je n'ai pas identifié toutes les causes, parce que j'en découvre toujours de nouvelles.....

disons que j'avais un gros paquet d'EME liés à des ressentis non acceptés qui étaient : sentiment de rejet, sentiment d'échec, sentiment d'incompétence

pour celles-là, celles qui m'ont bloqué pendant des mois, oui c'est identifié

du coup bon dès que je n'arrive pas à faire quelque chose ou qu'un patient me donne du fil à retordre, j'essaie d'être au coude à coude avec ce ressenti, de pouvoir l'accueillir au lieu de l'envoyer comme avant se faire frire des frites en enfer

mais ça ne m'empêche pas d'avoir des EME, encore bien sûr, sur des nouveaux sujets

récemment c'était sur le fait d'être "mal dans ma peau"   sic....

en fait je l'avais tellement enfoui que je n'en n'avais même pas conscience....   il a fallu deux ou trois évenements déclencheurs..   des grosses EME tout le week-end (eh oui ça peut encore m'arriver).....    et accueillir, accueillir

j'ai eu beaucoup de mal à savoir ce dont il retournait, mais je ne me suis pas creusé les méninges, j'ai juste fait un max de RPC, et c'était très dur je n'avais aucune envie d'en faire pour me confronter à tout ça

finalement les morceaux du puzzle se sont assemblés, je n'ai pas intellectualiser ou chercher à contrôler, j'ai juste "senti" à un moment que c'était "ça", et je suis restée avec 'ça", qui avait été tant enfoui depuis mon enfance (et mes traumatismes sportifssmiley)

c'est juste dans l'accueil, on ne peut pas le forcer, ni vouloir savoir à tout prix

la rpc est d'une grande aide même si à ce moment on n'a qu'une envie : ne surtout pas en faire (et finir la tablette de chocolat à la place : ce qu'ai fait!!!   et même j'en ai mangé trois!!!)

je pense qu'il est important de finir par identifier le ressenti à la base d'une EME, mais ce n'est pas intellectuel et ce n'est pas pour se fustiger non plus ou pour avoir une maitrise là-dessus, ou le contrôler

c'est juste pour l'accueillir, et de mieux en mieux

 

aujourd'hui quand je suis en échec, cela ne me fait plus manger, parce que j'ai appris à accueillir de mieux en mieux ce ressenti qu'avant j'honnissais et dont je n'avais pas même conscience

mais aujourd'hui quand je suis confrontée à mon malaise dans mon corps, je suis encore en panique et les EME sont bel et bien là

 

c'est un processus, on découvre toujours des choses nouvelles mais  comme dans l'ensembleon a tendance à se rejouer toujours les mêmes films,  on est quand même de plus en plus libre et souple au quotidien....

et bien sûr cela permet que les EME ne soient plus un problème, mais simplement un truc qui arrive "de temps en temps" et qui nous incite, comme un bon chien de berger,  à faire un retour sur nous-même, à se recentrer, à intégrer de nouvelles choses

Bonjour Izabelle,

Je voulais te demander, pour me donner du courage :), as tu commencé à perdre du poids en même temps que tu as compris tes EME ? Enfin, compris et accueillies bien sûr.

oui maggy c'est important tu as raison

mais ça vient vite, on se sent tellement mieux

et pour peu qu'on repasse en mode "lutte" l'occasion de quelques jours, on ne s'affole plus, on prend son MP3 et on respire.....

 

HelloMe, pour te répondre très précisément

j'ai commencé à perdre du poids quand j'ai réussi à accueillir ces ressentis d'échec, d'incompétence ou de rejet

j'étais déjà bien à l'aise sur la peur ou la colère, mais en fait je n'en ressens pas tant que ça dans ma vie

en revanche pour ces ressentis, le trio gagnant comme je l'appelle, ce sont des choses que je pouvais ressentir au quotidien, mais sans avoir vraiment conscience de les ressentir  (oh ouais c'est pas facile!!!)

comme ce sont des ressentis très evanescents, de l'ordre de la pensée, mais non verbale,  cela a été un peu coton, de pouvoir en prendre conscience et les accueillir

la rpc m'a beaucoup aidé à lâcher prise sur l'intellect et pouvoir être dans l'accueil

mais le déclic, cela a été pour moi les tecnhiques de défusion que tu as pu lire sur l'autre post, car elles m'ont permis de pouvoir accueillir ces ressentis, vraiment, et ne plus lutter contre

en dédramatisant ces ressentis, j'arrivais enfin à les accepter en moi-même, je n'étais plus dans le rejet automatique de ce truc, et donc : plus d'EME

 

à partir de ce moment là, j'ai arrêté d'avoir EME sur EME sans pouvoir attendre la faim entre deux.... et donc j'ai commencé à maigrir

 

et puis ensuite, j'ai pu affiné encore mes sensations alimentaires, parce que quand on n'a plus d'EME de fin de repas, ça change la vie!!!!

Merci Izabelle, ça m'éclaire pas mal. Ca résonne en moi quand tu dis que tu as mis du temps à identifier. je sens que je suis encore trop dans le "volontarisme" et pourtant la RPC fait des merveilles, je m'en rends compte tous les jours. Elle me permet de faire "remonter" des émotions enfouies. Cela ne se passe quasiment jamais sur le moment mais après, dans la journée ou le lendemain. Ce que je n'arrive pas encore à faire c'est aller faire la RPC quand j'ai une envie de manger, je reste dans mon automatisme pour le moment et j'attends la faim ensuite;

Mais ça fait déjà plusieurs mois que je fais cela, maintenant je me sens prête à essayer, une fois, peut être avec une petite EME. En ce moment je suis sur l'exo de la satiété (que j'ai procrastiné pendant 3 semaines) et j'arrive à faire une minute de pause toutes les 5 bouchées en moyenne, ça m'aide à me calmer, à manger moins vite et à ressentir ma satiété. Par contre, je sens que je suis en lutte quand je recommence à avoir faim dans les 2h qui suivent. Aujourd'hui par exemple, je n'ai pas écouté cette faim, j'ai trop attendu, et 4h plus tard, grande faim, et EME où j'ai trop mangé. 

Je sens aussi que je peux encore beaucoup travailler l'accueil des émotions. Elles me font encore peur, j'ai encore beaucoup besoin de mettre des mots, d'hyper analyser le tout. J'ai comme tu dis des ressentis très évanescents, de l'ordre de la pensée dont je n'ai pas vraiment conscience. Je suis tellement dans ma tête. La RPC m'apporte d'être plus dans mon corps.

Ce qui est dingue chez moi, c'est ma capacité à pervertir toute activité qui m'invite à être dans mon corps. Par exemple je pratique le yoga depuis bientôt 10 ans très régulièrement mais j'ai réussi à en faire une activité cérébrale ou presque et en tout cas très rigide. J'ai longtemps pratiqué en mode "performance" à m'étirer toujours plus loin (jusqu'à me faire mal) à pousser mon corps au delà de ses limites. On est très loin du "accueillir et respire dans l'inconfort de la posture". Dernièrement j'ai réduit ma participation au cours de yoga pour pratiquer chez moi, seule, en suivant ma respiration. 

Je note aussi l'importance de "dédramatiser les ressentis". Je pense que je m'accroche au drame dans ma vie, je ne sais pas vraiment pourquoi mais c'est un peu un automatisme. Qu'est-ce que j'ai passer comme temps dans ma vie à créer du drame. Ca ma fait rire l'autre jour de me rendre compte à quel point je nourrissais le "drame" dans ma vie. Ca m'a fait rire car ça ressemble à ma mère (oh l'horreur total!) qui aime cela également. Geneen Roth parle de faire le deuil de la "drama queen" dans ses livres et je me rends compte aujourd'hui à quel point c'est vrai pour moi. 

ah je n'avais pas lu ce passage de Geneen, intéressant J'ai aussi lu dans un autre livre que le fait de "faire sa drama queen" est un moyen d'évitement!!!! ça parait fou, non? ça évite d'accueillir vraiment le ressenti c'est vrai que quand on y pense, quand on se fait un mélo dans sa tête, on est en lutte contre ce truc... je crois que ça doit être pour ça que j'essaie de mettre des titres mélodramatiques exagérés sur mes petits drames intérieurs.... je pense que je suis pas mal comme toi, très cérébrale, et ce n'est pas évident d'arrêter d'analyser ses pensées en permanence à chaque fois que j'ai utilisé une méthode thérapeutique qui laisse le mental au "repos", j'ai eu toujours de bien meilleurs résultats et c'est vrai que la RPC produit un peu cet effet, à retardement pour moi aussi, ce n'est pas pendant la rpc que je prends conscience de ces trucs qui me travaillent, mais un peu après, comme si ça faisait le ménage de ce "brouillard intérieur" et après, ça apparaît nettement, avec du sens.... sans réfléchir, juste l'évidence pour la satiété tu as raison de le remarquer, il faut vraiment manger en cas de faim ensuite, sinon ça devient de la restriction et boum on repart en arrière faire de la rpc en cas d'EME je crois bien que ce n'est pas vraiment possible, du moins pour moi..... ce qui m'a aidé c'est de simplement observer cet inconfort pendant 5 min, 10 min, 15 min, juste l'observer, sans bouger de mon canapé ou aller m'écouter un MP3 c'est peut-être moi, mais sinon, si je me fais une "rpc" au moment de l'EME, ça devient simplement un moyen de lutte et ça empire encore plus le processus aujourd'hui j'observe simplement cet inconfort, cette envie