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dégustation ou dégoutation ?

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Dégustation
21 déc 2014 à 01h

J'ai commencé hier. j'ai fait l'execice avec une poire (je n'aimepas trop la pomme) et de la baguette. Au départ, il faut avoir un peu faim mais pas trop (sinon c'est frustrant). mais je m'attendais à des révélations... Et bien à part qu'il est difficile au départ de ne donner que deux coups de dents ensuite c'est pénible de machouiller un truc jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une bouillie insipide et absolument pas appétissante (la texture comme disent les bons docteurs). et faut se forcer pour avaler...la texture. J'avais une autre idée de la dégustation ! 

J'ai pas pu tenir les 20 mn mais presque. 

Pourtant au départ la baguette était croustillante et odorante et la poire juteuse  et appétissante. 

J'ai peur de ne retenir la morale à l'envers. profite, regarde sent, hume et .. avale après 4 coups de dents sinon c'est gâché! C'est un peu provoc, mais... quel est le but du jeu ? c'est normal ça ?

Je pensais naÏvement qu ce serait l'inverse et que ça m'ouvrirait un monde de sensations inédites qui me ferait me rassasier d'un rien tellement ce serait riche en sensations.... loupé.

Demain, j'essaye le café

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11 commentaires
15/06/2017 - 09:42

je suis venue ici car je suis sur les activités de dégustation et franchement en respectant le protocole de dégustation sens par sens, en décortiquant tout, j'ai l'impression de totalement passer à côté de l'objectif : "déguster augmente le plaisir". Ca aurait même plutôt l'effet inverse : un plat est bon parce qu'il est composé alors décomposer les ingrédients dans sa bouche n'a pas d'intérêt pour moi ... du coup j'adapte un peu : je me concentre sur l'avant pour décomposer : visuel, odeur et en bouche, je mange juste un peu plus lentement en remarquant ce qui arrive.

Ca m'énerve parce que la faim non plus n'augmente pas le plaisir pour moi (étape précédente). 

En fait, je dois être en phase de démotivation avec ces difficultés qui se sont combinées juste au moment du relook du site pour ne rien arranger ...

Sur ce, je vais aller accueillir mes émotions ....

ça fait deux jours que je suis rentrée de Paris en me ramenant 8 petits macarons...un pour mon dessert de chaque soir....eh bien hier soir j'ai tenu 10 min pour finir mon macaron framboise, ce soir environ la même durée pour celui à la réglisse.

je ne vais pas recommencer car je l'ai déjà fait dans mon blog (//www.linecoaching.com/content/en-mode-3r3b) , ces moments de dégustation de macaron sont des purs moments de plaisir: l'odeur, la texture, la couleur et l'aspect du biscuit et de la crème, le son que ça fait sous la dent, les saveurs acidulées sucrées qui réveillent des souvenirs d'enfance, comment ne pas aimer prendre le temps de déguster un macaron?

du coup, un par soir me suffit largement, je fais durer le plaisir!

moi j'ai jamais dégusté jusqu'à la bouillie!

déguster, c'est regarder, sentir, écouter ce que ça fait sous la dent, quelle texture ça a lors de la bouchée, essayer de ressentir quelle zone de notre palais est titillée, bref prendre le temps de bien séparer les sensations, et non pas transformer un aliment en une sensation unique....celle de la bouillie.

Perso, en cette période de chocolats de Noël à profusion, la degustation me permet de ne plus jamais manger de chocolats " bas de gamme" sans me rendre compte que le chocolat n'est pas bon: ça m'évite de les ingurgiter sans réfléchir par quantité astronomique, il y en a , rien qu'à les regarder, luisant d'huile de palme,  je vois que le chocolat n'est pas de bonne qualité et que la degustation ne m'apportera aucun plaisir.

Je crois que la dégustation permet surtout de savoir ce qui est bon pour soi et je crois que certains deviennent plus "fines gueules" d'autres continueront à apprécier le chocolat de petite qualité de leur enfance par exemple.

Lorsqu'on devient plus attentif à la dégustation, on saura, lors de la découverte de nouveaux aliments ce qu'on aime dedans, si l'équilibre des saveurs, arômes, nous convient, ce qu'on aimerait modifier pour qu'il nous convienne parfaitement et là on décidera s'il est bon ou non pour nous.

Les aliments sont bons parceque nous les aimons et non l'inverse. les aliments que nous aimons, nous les aimons pour de multiple raisons, à cause des souvenirs positifs qui y sont associés. Ces souvenirs peuvent être rattachés à une texture, un arôme en bouche (aussi mauvais peuvent-être paraitre aux gouts de certains), à une couleur, une forme.

Un aliment aussi exceptionnel puisse-t-il être dans sa composition, rareté, saveur, odeur pourra sembler odieux à quelqu'un si sa dégustation le renvoie à un souvenir douloureux. 

L'important grace à la dégustation est vraiment de découvrir ce qui est bon pour soi. C'est ainsi que j'ai découvert lorsque j'ai fait la dégustation sur le café que je n'aimais pas son amertume, que j'aimais son odeur celle du café moulu chez ma grand-mère avec un moulin à manivelle que l'on coinçait entre nos cuisse pour mieux le caler ...J'avais bu jusqu'à cet instant des tonneaux de café...aujourd'hui je n'en bois presque plus. 

[quote=marieal]

moi j'ai jamais dégusté jusqu'à la bouillie!

déguster, c'est regarder, sentir, écouter ce que ça fait sous la dent, quelle texture ça a lors de la bouchée, essayer de ressentir quelle zone de notre palais est titillée, bref prendre le temps de bien séparer les sensations, et non pas transformer un aliment en une sensation unique....celle de la bouillie.

Perso, en cette période de chocolats de Noël à profusion, la degustation me permet de ne plus jamais manger de chocolats " bas de gamme" sans me rendre compte que le chocolat n'est pas bon: ça m'évite de les ingurgiter sans réfléchir par quantité astronomique, il y en a , rien qu'à les regarder, luisant d'huile de palme,  je vois que le chocolat n'est pas de bonne qualité et que la degustation ne m'apportera aucun plaisir.

[/quote]

Tout à fait d'accord yes Faisons-nous du bien en dégustant de bonnes choses. Je suis tombée l'autre soir sur une publicité pour des chocolats Lxxxt, dans laquelle des "artisans chocolatiers" en toque blanche dans une cuisine feutrée déposent délicatement une noisette avec une pince sur un chocolat, ça m'a donné envie d'en manger, quelques jours plus tard au supermarché je suis tombée sur une boite de chocolats à l'aspect raffiné de cette même marque, j'ai repensé à la pub, mais... j'ai retourné la boîte et regardé la composition : horreur, une longue liste de composants tout ce qu'il y a de plus artificiels.

La voici, sachant que les ingrédients sont classés par ordre de quantité (copier-coller in extenso sur le site Internet de ce qui est appelé "informations nutritionnelles" de "93 chocolats au lait extra-fins fourrés") :

Ingrédients : sucre, beurre de cacao, lactose, poudre de lait, praliné noisettes (noisettes, sucre)  9%, pâte de cacao, matière grasse végétale (coprah, palme), praliné amandes (sucre, amandes)  3%, noisettes  2%, beurre laitier concentré, amandes, poudre de lait écrémé, sucre inverti, émulsifiant (lécithine de soja), sirop de glucose, meringue lactée (sucre, amidon de blé, protéines de lait)  0,2%, extrait de malt d'orge, éclats de gaufrettes (farines de blé et de riz, sucre, poudre à lever (carbonate acide de sodium), huile de palme)  0,2%, stabilisant (sorbitol), orange, arôme (vanille), pomme, fibre d'ananas, arômes, arômes naturels, épaississants (alginate de sodium,  orthophosphate de calcium ), conservateur (acide sorbique), acidifiant (acide citrique).
Peut contenir de l'oeuf et d'autres fruits à coque.

Quand je revois leur publicité soignée, je me dis que cela frôle la publicité mensongère angry

Salut bethza,

Je te l'accorde c'est pas terrible, moi j'ai triché = avalé avant la bouillie blush

Et je suis d'accord avec toi, on pourrait croire que le but est de nous dégoûter de nos aliments préférés mais ça ne m'a pas dégoûté du pain...par contre, je le mange beaucoup plus lentement - avant j'avalais tout rond - et ça ne me fait plus une boule indigeste dans l'estomac.

C'est plus tard que tu vois les effets, en tout cas, pour moi c'est le cas yes

Toutefois je ne suis pas bêtement le programme, j'ai besoin de comprendre ce que c'est sensé m'apprendre et quand je ne comprends vraiment pas, je "saute" mon tour hihihi

Bonnes Fêtes à tous

Isa

et oui, on a des surprises quand on prete attention a nos aliments.. les saveurs et les non saveurs nous sautent a la figure..

ça m'a donné le d desir de mieux choisir ma baguette, de trouver les boulangers qui font une belle baguette bien alvéolée.. avec du bon beurre cru ou demi sel

et il y a un certain nombre de mes aliments fetiches qui ont changé de statut : pas vraiment de gout, pas de parfum, juste un gout pateux

j'ai appris a mieux choisir le chocolat, le café etc.. a ne pas me precipiter sur les cacahuetes salées parceque , au final, je ne les aime pas

bonne decouverte de ton gout!

Bon, je vois que je ne suis pas la seule à avoir des états d'âme avec la dégustation. ça rassure. mais, les choses ont été différentes avec le café. Le café? je le prends au petit déjeuner, au lait, sans sucre. En journée? une fois tous les 10 jours, noir, sans sucre et déca. Bref, je ne suis pas fan mais je ne déteste pas non plus. Du coup, je n'en attendais pas de plaisir particulier, donc pas de frustration et beaucoup de richesse d'analyse. J'ai trouvé l'exercice très intéressant. Je comprends que l'on puisse parler de ''crus '' de café. Peut-être que la clé est là, et que le problème vient de la confusion entre dégustation et plaisir attendu.

Bonsoir,

Je crois que tu as trouvé la réponse à ta question.

A quoi sert la dégustation ? A être attentif aux signaux renvoyés par nos 5 sens vis à vis d'un aliment et de savoir s'il nous convient ou pas. Et puis comme tu le soulignes, lorsqu'on mange quelque chose que l'on est sensé aimer, on en attend du plaisir et la dégustation nous permet de savoir si oui ou non notre attente est satisfaite si le plaisir est au RV. Quelquefois,  on mange et on n'y trouve pas son compte (de plaisir). Si dans notre mode de fonctionnement, le plaisir alimentaire occupe une place importante et que la frustration est là, on risque de continuer à manger à la recherche d'un plaisir introuvable et le repas se termine en compulsion. La dégustation permet dès la 1ère bouchée d'être en phase ou non avec ce qu'on mange et depouvoir chercher le plaisir attendu dans un autre aliment.

La dégustation permet aussi de percevoir le moment où le plaisir décroit et où l'on va pouvoir abandonner cet aliment-ci pour continuer le repas avec cet aliment-là si la faim est encore présente. C'est ce qu'on appelle les appétits spécifiques.

Bien sûr n ne peut pas déguster de la sorte tous nos aliments mais être attentif à la 1ère bouchée de chaque plat peut-être un bon exercice au quotidien. De plus, lorsque l'on utilise la nourriture pour se réconforter lors d'émotions trop inconfortables, la dégustation permettra de se réconforter avec peu.

Alors c'est vrai que peu à peu, on apprend à connaître ce qui est bon pour nous.

merci de cet éclairage. je vais voir comment se passe l'exercice suivant, dégustation des trois premières bouchées et je vais faire l'exercice sur certains de mes péchés mignons voir ce que je trouve ( chips, saucisson sec, roquefort,et chocolat noir fourré truffe).