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L'apprentissage de l'imperfection

L’alimentation émotionnelle Le perfectionnisme
13 déc 2015 à 10h

Voilà j'ai fini le livre de Tal Ben-Shahar. Il dit dans la préface de ne pas le lire comme un roman: raté.  En même temps, je n'ai pas été perfectionniste sur ce point, on va le prendre comme quelque chose de plutôt bien !

Je savais être perfectionniste mais j'ai découvert que sous ce terme se cachait beaucoup plus de choses qu'on ne pourrait le croire. Tout d'abord le fait de ne pas vouloir ressentir ď émotions négatives. On ne veut pas montrer qu'on peut ne pas aller bien et on ne veut pas se l'avouer non plus ! " Je veux être parfaite alors je veux toujours aller bien!".

Il y a aussi l'angoisse lié à cela parce qu'on pense ne jamais pouvoir y arriver et parce qu'on n'est jamais satisfait de ce que l'on fait. J'ai compris d'où venait mon angoisse permanente: je ne veux pas me tromper. Mais selon Tal Ben-Shahar, on ne peut pas apprendre, on ne peut pas progresser si on ne se trompe pas. A l'école on dit cela mais en vérité on ne le crois pas vraiment.  On ne laisse pas assez aux élèves le droit de se tromper... 

C'est aller un peu à contre courant de la société quand même cette histoire parce qu'on doit être performant au travail, un bon mari ou une bonne épouse, un bon parent... On n'entend pas souvent que ľ on a le droit de se tromper et même que ľ échec est nécessaire. Mais en même temps il est quand même mieux vu de reconnaître ses erreurs que de s'enferrer à vouloir prouver qu'on ne s'est pas trompé. 

Moi je m'épuise à ne laisser passer aucune erreur. Quand j'oublie ou perds quelque chose j'en suis malade ! Préparer les bagages pour partir en vacances est pour moi une véritable épreuve... 

Alors je me lance le défi de faire de mon mieux sans pression. C'est ce que Tal Ben-Shahar appelle devenir optimaliste. Mais l'écueil c'est de vouloir devenir un optimaliste parfait !

Qui veut se lancer avec moi dans la grande aventure de l'optimalisme ? 

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37 commentaires

Super Liegama. Et je suis sûre que tu étais d'autant plus détendue, et donc plus disponible pour entrer en relation avec ta belle famille. Moi aussi, depuis des années, je laisse les enfants à mes beaux parents et nous partons 2 ou 3 nuits avec mon mari pour nous retrouver seuls et en amoureux. Ca fait du bien, non?

merci pour ce fil et vos partages, je crois me souvenir avoir acheté ce livre, mais pas encore lu ... eh bien ça pourrait être une bonne idée de lecture pour les vacances la semaine prochaine 

J'ai laissé mon mari s'occuper de la brosse à dents électrique comme c'est lui qui s'est brossé les dents en dernier. Je lui ai demandé s'il l'avait bien rangé dans la trousse de toilette et il m'a répondu que oui alors je ne m'en suis plus occupée. Arrivé à destination, on veut se brosser les dents: il avait oublié le chargeur. Quand je lui ai demandé, il pensait aux brossetttes et il a complètement oublié le chargeur! Total, ça me conforte dans l'idée qu'il faut que je vérifie derrière !!! Il va falloir que j'aille au delà de cela mais ça va être difficile parce qu'il y a toujours des choses qui nous conforte dans nos idées de Perfectionnisme...

[quote=FRED73]J'ai laissé mon mari s'occuper de la brosse à dents électrique comme c'est lui qui s'est brossé les dents en dernier. Je lui ai demandé s'il l'avait bien rangé dans la trousse de toilette et il m'a répondu que oui alors je ne m'en suis plus occupée. Arrivé à destination, on veut se brosser les dents: il avait oublié le chargeur. Quand je lui ai demandé, il pensait aux brossetttes et il a complètement oublié le chargeur! Total, ça me conforte dans l'idée qu'il faut que je vérifie derrière !!! Il va falloir que j'aille au delà de cela mais ça va être difficile parce qu'il y a toujours des choses qui nous conforte dans nos idées de Perfectionnisme...[/quote]

 

pour moi c'est justement sur ce genre de détail que tu dois commencer par apprendre à lacher...

tu n'as pas TA brosse à dent électrique...et alors? est ce vraiment fondamental pour que le séjour soit réussi? l'absence de cette brosse à dent peut elle remettre en cause la qualité de ton séjour?

tu peux utiliser les brossettes pour une soirée, aller t'en acheter une manuelle, ou utiliser celle de ta maman...

concentre toi uniquement sur les indispensables , les trucs qu'on ne doit pas oublier, les trucs que, lorsque je prends un avion je mets en bagage à main parce que je sais que si je ne les perds, je serai mal:

ma liste en voyage plongée est courte, puisque je sais que tout le reste je pourrais éventuellement trouver sur place: il y a mon passeport, mes carnets de plongée, un maillot de bain ( impossible de trouver un maillot à ma taille aux maldives par exemple...) et ma combi, mon ordi de plongée, et des gouttes pour les oreilles.

Le reste , c'est pas grave, je peux oublier, si j'oublie, ça ne risque pas de me laisser en rade au fin fond d'un bled paumé, y'a moyen  de s'arranger.

[quote=FRED73]J'ai laissé mon mari s'occuper de la brosse à dents électrique comme c'est lui qui s'est brossé les dents en dernier. Je lui ai demandé s'il l'avait bien rangé dans la trousse de toilette et il m'a répondu que oui alors je ne m'en suis plus occupée. Arrivé à destination, on veut se brosser les dents: il avait oublié le chargeur. Quand je lui ai demandé, il pensait aux brossetttes et il a complètement oublié le chargeur! Total, ça me conforte dans l'idée qu'il faut que je vérifie derrière !!! Il va falloir que j'aille au delà de cela mais ça va être difficile parce qu'il y a toujours des choses qui nous conforte dans nos idées de Perfectionnisme...[/quote]

Personne n'est parfait smiley, ça m'est arrivé aussi, d'oublier le chargeur, l'autonomie a tenu 5 jours en me brossant les dents matin et soir pendant 3 mn. L'autonomie est plus importante que ce qu'on pense. J'avais quand même acheté une brosse normale à 3 sous dans le 1er supermarché venu, au cas où...

Il a oublié le chargeur mais aussi le manche, on a que les brossettes qui s'adaptent sur le manche. Mais ça c'est bien arrangé finalement parce que ma mère nous a prêté le sien, en ce moment elle se sert d'une brosse à dents manuelle.

Eh oui, déléguer ne m'est pas facile non plus.

Je trouve ton témoignage super intéressant, surtout quand tu dis ce que ça implique d'accepter: laisser à l'autre avoir l'image de nous-même que bon lui semble, et qu'on n'a pas tant d'énergie à mettre à chercher à la contrôler/l'orienter.

Bravo pour ce chemin et n'hésite pas à continuer à partager là dessus, je trouve ça très inspirant !

Et dire que j'ai ce livre depuis un moment ! Mais je n'arrive pas à m'y mettre, voir des gens motivés aussi dans cet apprentissage me motive !

Se tromper ? Je répète toute l'année à mes élèves que cela est normal, qu'on a le droit de se tromper, que même la maîtresse se trompe mais dans la vraie vie c'est une autre histoire ! Je ne leur montre que des erreurs contrôlées :); je n'accepte pas de me tromper dans la vie quotidienne.

Les bagages ? Toute une histoire également, cela m'angoisse durant des jours voir des semaines avant. Je pars avec ma maison pour être sûre de ne rien oublier et je vérifie 14 fois les valises. Tout ça pour quoi ? Quand je vois mon compagnon qui fait son sac en 3 minutes je suis envieuse (et autant dire qu'une fois en vacances c'est lui qui avait raison sur ce qu'il fallait prendre).

Parfois cette imperfection se retrouve dans une sensation que je déteste : le gâchis. Avoir la sensation qu'un moment est gâché quand un grain de sable vient se glisser dans les rouages de ce que j'avais prévu est insupportable. Une fois cette sensation que le moment n'est plus parfait je ne suis pas capable de me remettre dans l'ambiance, je suis en mode tout ou rien.

Bon allez nouvelle résolution pour 2016 : arrêter de chercher à être parfaite et au passage ne plus me préoccuper du regard de la société à mon égard ;).

 

 
 
 
 

Hello, je trouve ce fil très intéressant je partage ce mal du perfectionnisme et je me soigne. Pour moi, être optimaliste ça veut dire au quotidien lâcher sur pleins de choses. Pour reprendre l'exemple des bagages, ça va mieux depuis que j'ai fait un tour du monde de 6 mois avec un sac à dos. Avant de partir, l'angoisse, le stress, la peur de manquer m'ont submergé, mais au bout de 2 semaines de voyage, j'ai réalisé que j'avais besoin de bien moins de choses que je ne le pensais et j'ai commencé à lâcher prise. maintenant je ne me stress plus pour cela. Dans une semaine je vais partir chez mes beaux parents, ils habitent Paris, je me dis qu'il y a tout et que s'il me manquait quelque chose je pourrais toujours l'acheter. Je sais déjà que je vais prendre que 3 tenues pour mon bébé, il y a une machine on pourra toujours lavé. Pour moi idem, je prends beaucoup moins de choses qu'avant et je sais que je peux encore m'alléger quand je rentre des vacances avec des choses non utilisées. 

Au quotidien, mon "mieux faire" se porte maintenant à essayer d'être détendue, car quand je suis détendue, je suis une meilleure mère et épouse. Pour cela, j'ai lâché sur le perfectionnisme du rangement, du ménage, de la cuisine, j'ai arrêté complètement de me peser, de vouloir maigrir, de culpabiliser d'avoir besoin de me reposer quand je suis fatiguée et également d'avoir besoin de temps pour moi seule. J'ai simplement arrêté de faire certaines choses. Cela se traduit par certains soirs où je suis trop fatiguée pour faire à manger alors je le dis simplement à mon mari et lui se met à faire la cuisine. S'il ne sait pas comment faire je l'aide du canapé. J'ai mis mon bébé à la crèche une journée par semaine et durant la mâtinée de cette journée je ne prévois rien du tout et je fais ce qu'il me plait. J'ai arrêté de faire du sport quand j'en ai pas envie, de voir des gens quand je suis trop fatiguée. Je m'autorise à annuler des invitations en dernière minute, à dire non quand je ne veux pas, cela implique d'accepter de ne pas maîtriser l'image que l'autre aura de moi. 

Un des trucs durs à lâcher c'est la planification permanente des choses que je faisais sans cesse, je cherchais tout le temps à tout prévoir, à contrôler le futur (proche). Mon mari n'arrêté pas de me dire que c'était fatiguant. Je perdais une énergie folle à prévoir, organiser et puis un imprévu pointait son nez et tout mon petit planning était perturbé, je le vivais mal et je n'arrivais plus à profiter du moment. Apprendre à ne plus planifier, à laisser les choses venir, à les vivre comme elles se présentent et non comme je me le représentais est un défi de chaque jour. Mais je note que moins je planifie, plus je suis détendue et plus je suis présente à ce qui se présente. Je donne un exemple, pour aller à Paris il faut faire 5H30 de route sans s'arrêté de là où j'habite mais avec le bébé cela donne plutôt 7h30 de trajet avec les arrêts. Au dernier voyage j'ai voulu absolument que l'on parte au plus tôt, on n'y est pas arrivé et on a terminé dans les bouchons le soir, à l'entrée de Paris, fatigués avec bébé hurlant dans la voiture. C'était pénible et depuis j'ai noté une forte envie de prévoir pour le futur voyage tout un tas de choses pour éviter de revivre ce moment. Mais je me rends compte que ma peur c'est finalement de ne pas arriver à me confronter à l'inconfort du moment pénible, surtout quand on ne sait pas combien de temps ce dernier va durer. C'est au final un manque de confiance dans mes capacités à me confronter à la vie qui me pousse à contrôler.

C'est un long chemin, un jour après l'autre, mais je ressens un apaisement grandissant de lâcher peu à peu toute cette pression.