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Profiter d'un moment agréable sans se prendre la tête

L’alimentation émotionnelle Le perfectionnisme
16 jan 2016 à 09h

Est ce du perfectionnisme ? En tout cas j'ai remarqué que quand je suis en vacances ou là maintenant après une inspection, bref dans un moment où on décompresse, je me dis qu'il faut que j'en profite parce que ça ne durera pas. 

Comme d'habitude je me juge, en pensant qu'il est vraiment ridicule de se prendre la tête parce que ça y est je peux décompresser et en profiter pour me reposer et me détendre. 

Or le mot profiter me mets la pression, il faut que j'en profite après ça sera trop tard, après je m'en voudrai de ne pas avoir profiter de ce moment !

Cela m'est arrivé pendant ces vacances, on avait loué un appart avec vue sur mer. Cool mais stressant aussi parce qu'il FAUT en profiter ! Total, je m'angoisse et fini par tout gâcher tellement je suis stressée... 

Cela vous parle t'il ?

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17 commentaires

C'est quoi, décompresser sans se mettre la pression, par exemple ? C'est telement étrange comme notion pour moi que je n'arrive même pas à imaginer ce dont tu parles ! laugh

Bon, là, je ne vais pas trop rester ici, je vais finir un truc à faire et je vais aller me coller devant la télé : sacrilège total, roue libre complète, le truc que je ne m'autorise jamais avant 21h. C'est ça, décompresser tout pourri ??

ah bah dis donc mavo  si tu ne t'autorises pas la télé avant 21h  dis-moi  y'a du boulot!

 

en fait je parle de l'état intérieur, peu importe ce que l'on fasse

de mon côté je ne me gêne pas pour passer deux heures devant la télé en plein après-midi si je n'ai pas d'urgence et que j'en ressens le besoin

et c'est souvent ce que je fais le samedi en fin d'après-m, par exemple

et si je suis juste fatiguée, eh bien cela est plutôt agréable, normal, ça répond totalement à l'inconfort en question

 

simplement, cela m'arrive souvent que la décompression ne soit pas agréable du tout à vivre

parce que beaucoup de sentiments affluent quand on se repose, et pour peu qu'on se soit mis en pression, ces sentiments là sont fortement désagréables

les fois où je suis juste fatiguée, aucun problème, je profite

mais régulièrement, au lieu de profiter, je me sens très mal

il y a des remontées de ressentis diffus :  je me sens nulle, inutile, sans intérêt, ou autre truc sympa dans le style.......

ça remonte pendant la décompression et cela n'est pas franchement agréable

c'est pourquoi c'est le moment où je suis le plus susceptible d'avoir des EME massives

 

voilà ce que j'appelle une décompression difficile

en fait cela est difficile essentiellement quand je lutte contre ces ressentis, en mode  "oh non je peux enfin me reposer alors vous allez pas me faire ch....."

quand j'arrive à les accueillir ça se passe bien en revanche

mais c'est pas à tous les coups que j'ai le courage de le faire, ce qui est stupide d'ailleurs, mais les vieux réflexes ont parfois la peau dure

Ah bah voilà, c'est exactement ça, la décompression pourrie. Je prends conscience en te lisant Izabelle que c'est la raison pour laquelle je continue sur de longues périodes à me mettre la pression : pour éviter de vivre les ressentis diffus, inconfortables et autres émotions non pleinement vécues qui remontent dès que j'arrête l'activité. Je ne sais d'ailleurs pas très bien toutes les identifier tellement je les évite mais il y a du : je me sens nulle, ou ma vie n'est pas à la hauteur, je ne ne suis pas une mère à la hauteur, je ne sais pas connecter avec moi même ni avec les autres comme je le souhaiterais, je suis une pauvre control freak qui ne sait pas profiter de la vie etc...

Je note également que le perfectionnisme me protège de ces émotions que j'évite. Tant que je suis en action, tant que je vise un but, je me sens en contrôle et je ne ressens pas ces émotions, je n'ai pas d'EME non plus et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes (grosse illusion bien sûre). 

C'est un réel effort pour moi d'arrêter les activités. Un effort qui est d'autant plus grand que le train de l'activité est en marche rapide. C'est comme s'il me fallait sauter d'un train et je n'aime pas du tout cela. 

Et pourtant, quand je m'autorise enfin, à me poser, même peu de temps, je crée un espace pour ces émotions et une fois que j'arrive à laisser certaines me traverser, arrive alors des réponses à des questions ou des situations qui me paraissaient insolubles. 

Je me rends compte également en vous lisant que je suis bien loin de mon rythme idéal, je n'ai pas regardé la télé, ni même me suis posée dans une journée depuis des semaines, hors les quelques moments de yoga qui sont toujours de l'activité pour moi et durant lesquels je cherche toujours inconsciemment à "pratiquer parfaitement", afin d'être "parfaitement reposée". 

Cette pression d'être toujours "plus" est de plus en plus insuportable à vivre, surtout que j'exige des autres au moins autant qu'envers moi même. Si j'acceptais enfin d'être imparfaite en tout (ce que je suis déjà de toutes façons), que se passerait-il vraiment? J'ai l'impression que je ne pourrai plus fonctionner. Je ne sais pas ce que c'est que "d'être" sans "faire à fond tout le temps tout".

Moi c'est pareil, je ne sais pas trop ce que veut dire décompresser tout pourri ! En général quand je suis trop fatiguée, je dors. Je suis souvent fatiguée parce que je vis les choses à fond emotionnellement,  c'est à dire que les choses ne glissent pas sur moi, je prends tout à coeur. Alors le soir je suis vraiment très fatiguée !

Ca me parlait beaucoup ce type de stress, profiter avant que ça disparaisse, etc...

J'ai remplacé le "falloir" par "vouloir". C'est un bon truc pour demander quelque chose à quelqu'un : "chéri tu veux bien faire la vaisselle ce soir s'il te plait" et plus "faut qu'on fasse la vaisselle" 

pas de "faut que je profite" => "je veux profiter"

ça change tout dans la tête!

c'est un peu pareil avec la nourriture non ? La peur que le moment passe trop vite : "faut que je déguste mon plat" => "je veux déguster mon plat!" :)

En plus quand on dit "je veux" on affiche sa volonté, et du coup on sera plus à même d'envoyer paitre les rabas jois :D

de mon côté également si je m'impose de "profiter"  parce que j'ai deux heures devant

ET qu'en fait j'ai besoin de décompresser

j'ai compris que quand je décompresse, en fait je ne profite pas, mais que de toute façon c'est essentiel

j'ai appris à accepter que ces deux heures puissent être pourries même si c'est les seules heures de tranquilité de la semaine...

ça m'a soulagé d'un poids....

accepter d'être "moyen" le temps d'une décompression  c'est réellement accepter l'imperfection

mais c'est tellement vrai en fait, tellement humain

on a besoin de décompresser et pendant ce moment là,  ben ce qu'on vit cela n'est pas top top

c'est la décompression

 

c'est contraire à l'image du perfectionniste des loisirs qui voudrait qu'on tire profit de chaque minute pour être au  "top"  (y compris du loisir)

depuis que je ne m'oblige plus à profiter de mes fins d'après-m de samedi  (fin de ma semaine de travail, je finis le samedi vers 16h)  eh bien la vie est plus simple en fait...  wink

y'a du lacher prise là dedans

 

par exemple, là je viens de faire une fin de samedi bien pourrie,  dans la décompression

eh bien c pas grave, y'a pas mort d'homme

Comme d'habitude, nos questionnements se croisent et se rencontrent. Contrôler, faire parfaitement, se mettre la pression, la mettre aux autres...

Là, voilà, typique... samedi après-midi d'un week-end exceptionnellement peu chargé. J'ai fait le ménage, pas à fond mais assez pour que la maison ressemble de nouveau à un lieu habité par des êtres humains. Et là : angoisse du vide, je n'ai pas de "programme" et au lieu d'être ultra heureuse de ce moment vide, ça m'inquiète et je cherche comment remplir.

Bon, la bonne nouvelle c'est que ça m'a permis de venir ici.

La mauvaise nouvelle c'est que plus ça va, moins je m'autorise à ne rien faire, ou à faire inutile... Il faut toujours que je fasse un truc de ma to-do list, ou bien du sport, ou bien lire (mais dans un esprit  "c'est important de lire").

Autant il y a des sujets sur lesquels j'ai l'impression d'avoir vraiment avancé dans ma vie (la colère), autant j'ai l'impression de m'enfoncer de + en + dans le perfectionnisme et l'ultra-exigence. Je dois être tellement pénible pour mon entourage, accessoirement !

Oui, Fred, je me reconnais bien dans cette injonction du "profites !". C'est parfois un devoir (pendant les vacances...) et parfois un droit. Le soir par exemple : j'ai bien le droit de... me reposer... arrêter de me mettre la pression... ce que ma tête traduit par : manger sans faire attention à ce que demande mon corps !

On en revient évidemment aux questionnements autour du perfectionnsime, qui nous embête de différentes manières... Si on se mettait moins la pression tout le temps, on n'aurait moins besoin de la relâcher, la pression... Et on profiterait de façon plus naturelle, et non pas par obligation !

Je vis un grand moment de décompression après une grande période d'hyper pression. Je réalise à quel point je ne sais pas vivre sans me mettre la pression pour tout, c'est insconscient, ça me pourrit la vie, et celle de mon mari et je me sens aujourd'hui fort démunie face à ce fonctionnement. 

Ma mère me disait également : profites!!! quand elle avait décidé que c'était le moment de profiter (par exemple en vacance) et APRES qu'elle m'ait fait ch..... pendant tout une période. Résultat impossible pour moi de profiter, je décompressai et me sentais juste mal. 

Aujourd'hui je suis libre matériellement de ne pas vivre sous pression (j'ai ma propre entreprise, je suis libre de mes horaires par exemple), mais je me mets quand même la pression. résultat ces 6 dernières semaines, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase c'est mon fils qui a commencé à se réveiller à 4h du matin, je me suis retrouvé en deux jours en déficit de sommeil avec comportement de control freak qui s'est réveillé pour atteindre un paroxysme il y a quelques jours. Et là je décompresse avec la crise et me dis que vraiment, faut que je trouve un moyen d'arrêter de vivre ma vie comme cela. J'ai besoin de plus de temps pour moi, de temps "off", de temps pour faire de la PC, pour vivre plus calmement et je n'arrive pas à en trouver.

Oui, c'est pas bête ça ! Je vais y réfléchir. Merci pour cette piste Mavo !