Profiter d'un moment agréable sans se prendre la tête
Est ce du perfectionnisme ? En tout cas j'ai remarqué que quand je suis en vacances ou là maintenant après une inspection, bref dans un moment où on décompresse, je me dis qu'il faut que j'en profite parce que ça ne durera pas.
Comme d'habitude je me juge, en pensant qu'il est vraiment ridicule de se prendre la tête parce que ça y est je peux décompresser et en profiter pour me reposer et me détendre.
Or le mot profiter me mets la pression, il faut que j'en profite après ça sera trop tard, après je m'en voudrai de ne pas avoir profiter de ce moment !
Cela m'est arrivé pendant ces vacances, on avait loué un appart avec vue sur mer. Cool mais stressant aussi parce qu'il FAUT en profiter ! Total, je m'angoisse et fini par tout gâcher tellement je suis stressée...
Cela vous parle t'il ?
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Ouais, c'est comme pour le lundi qui est le jour pendant lequel je ne travaille pas et je suis seule à la maison: les enfants sont à l'école, ma fille chez la nourrice et mon mari à son travail. J'ai donc la journée pour moi, c'est cool mais je me dis toujours que si j'ai décidé de faire comme ça, il faut en profiter parce que je perds tout de même de l'argent, il faut que ça me soit profitable !
Il y a aussi la phrase "carpe diem" traduite par " profite du jour présent " et reprise dans le film le cercle des poètes disparus sous la forme " faites que votre vie soit extraordinaire ". Il faut donc profiter, oui ça devient une injonction. Ça met une pression folle. En fait, " carpe diem " devrait être traduit par " soit pleinement fans le moment présent " comme l'indique la pleine conscience. Et cela fait toute la différence.
Pour moi, "carpe diem", c'est "apprécie le moment présent". Le verbe "profiter" me dérange, claque comme un ordre, parce que "profit" = "bénéfice" ? Alors qu'apprécier, je le rapproche du verbe anglais "enjoy". Savourer, déguster. Sans l'idée de "profit/bénéfice" qui peut culpabiliser si le "bénéfice" n'est pas au rendez-vous.
Doublon
Oui, Fred, je me reconnais bien dans cette injonction du "profites !". C'est parfois un devoir (pendant les vacances...) et parfois un droit. Le soir par exemple : j'ai bien le droit de... me reposer... arrêter de me mettre la pression... ce que ma tête traduit par : manger sans faire attention à ce que demande mon corps !
On en revient évidemment aux questionnements autour du perfectionnsime, qui nous embête de différentes manières... Si on se mettait moins la pression tout le temps, on n'aurait moins besoin de la relâcher, la pression... Et on profiterait de façon plus naturelle, et non pas par obligation !
Oui, c'est pas bête ça ! Je vais y réfléchir. Merci pour cette piste Mavo !
Je vis un grand moment de décompression après une grande période d'hyper pression. Je réalise à quel point je ne sais pas vivre sans me mettre la pression pour tout, c'est insconscient, ça me pourrit la vie, et celle de mon mari et je me sens aujourd'hui fort démunie face à ce fonctionnement.
Ma mère me disait également : profites!!! quand elle avait décidé que c'était le moment de profiter (par exemple en vacance) et APRES qu'elle m'ait fait ch..... pendant tout une période. Résultat impossible pour moi de profiter, je décompressai et me sentais juste mal.
Aujourd'hui je suis libre matériellement de ne pas vivre sous pression (j'ai ma propre entreprise, je suis libre de mes horaires par exemple), mais je me mets quand même la pression. résultat ces 6 dernières semaines, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase c'est mon fils qui a commencé à se réveiller à 4h du matin, je me suis retrouvé en deux jours en déficit de sommeil avec comportement de control freak qui s'est réveillé pour atteindre un paroxysme il y a quelques jours. Et là je décompresse avec la crise et me dis que vraiment, faut que je trouve un moyen d'arrêter de vivre ma vie comme cela. J'ai besoin de plus de temps pour moi, de temps "off", de temps pour faire de la PC, pour vivre plus calmement et je n'arrive pas à en trouver.
ah les diktats de tout ordre.....
ça me fait un peu penser à l'injonction d'être heureux pendant "les fêtes"
ça ne se commande pas le bonheur, et de profiter aussi
je pense qu'être de plus en plus souvent dans le moment présent aide à profiter sans que ça soit un diktat
pour ma part, je "profite" souvent de vagues de contentement intérieur qui arrivent soudain sans crier gare
je pars rarement en vacances, mais ça m'évoque, à une époque, mon samedi fin d'aprè-midi
je finis généralement à 16h, ma fille rentre vers 18h
voilà deux heures où je me mettais l'obligation de "profiter, me détendre, faire des choses agréables"
tant que je me mettais ce diktat, j'avais les pires EME du monde
un jour j'ai décidé que j'avais le droit de ne pas être bien à ce moment-là, que je décompressais et que donc c'était normal de ne pas être bien
bref, ne pas m'obliger à en profiter
parfois, du coup, je faisais même de la compta ;-)
cela m'avait beaucoup aidé d'arrêter de me mettre la pression
la décompression du stress est qqchse d'assez inconnu, j'apprends à le connaître chaque jour et je dirais que cela n'a rien d'immédiat
quand on est en décompression, on profite rarement, c'est même parfois rageant, mais une fois qu'on a compris le processus je trouve que c'est tout de même beaucoup plus facile à vivre
on sait ce que c'est, on ne culpabilise plus, on s'autorise à ressentir ça