Ce que je ressens quand je m'entraîne à ressentir la satiété
Hello à tous
l'idée de ce fil est venue en lisant un autre dans le forum "carnets"
l'expérience du fractionnement est souvent terriblement difficile pour les mangeurs émotionnels
j'ai dû m'y reprendre à 5 fois !!!!
je pense que c'est lié au fait que cet exercice nous confronte à beaucoup de ressentis, et les mangeurs émotionnels ayant la facheuse tendance à manger pour éviter de ressentir, eh bien cela provoque des EME en pagaille
j'ai donc pensé à ce fil pour venir exprimer avec des mots ce que l'on ressent en vivant cette expérience, que ça soit dans l'exercice en tant que tel, ou dans notre quotidien
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oui ce que je ressens à te lire, Pattie, c'est que tu vis des choses, sur le plan émotionnel, qui te mettent suffisamment "mal" pour que ta tête cherche à controler, apaiser, faire disparaitre toutes les aspérités pour que tout soit plat, calme et "controlable"
ça m'arrive presque tous les jours de manger une pèche à 11h et franchement y'a pas de ma à ça si tu as faim !!! ça ne te coupera pas l'appétit de façon dramatique !!! tu n'auras peut-être pas "les crocs" mais suffisamment faim tout de même
tu as parfaitement noté que cette tentative de ton esprit de prendre le controle de la situation génère d'importantes frustrations en retour :
incapacité à "gérer" les sensations avec la tête
frustration, sentiment d'injustice car tu as moins d'appétit que la moyenne
si tu apprends à laisser à ton corps les rennes, lui sera tout à fait compétent pour '"sentir" le stop, trier les aliments, se diriger selon ses besoins
pour lui le corps, il s'en fiche que les autres mangent plus, ce qui lui importe c'est lui, de manger selon ses besoins d'en profiter, de se restaurer, de prendre plaisir et de s'arrêter quand il est rassasié
je pense que ce qui t'empêche pour l'instant de "laisser la main" à ton corps et la raison pour laquelle ta tête s'invite en mode "hyperactif" pour tenter de controler les choses, c'est parce que tu vis des choses émotionnellement chargées et qu'il y a une certaine "peur" à arrêter de controler par la pensée
ce que j'ai envie de te dire c'est que ce controle est normal mais que tu dois apprendre à ne plus rentrer dans son jeu, lui dire "ok tu t'affoles je comprends, c'est dur de vivre ça" mais revenir vraiment à ton corps EN CONFIANCE
certes au début la confiance sera un peu sur-jouée, car la peur est là
mais la peur s'estompera au fur et à mesure que tu feras l'expérience qu'il n'y a rien à craindre à ressentir dans ces situations-là
à partir du moment où tu t'autoriseras à ressentir ce que tu ressens, des sentiments ambivalents, agréables, désagréables tout mélangés, les peurs, les sentiments d'incompétence, etc, etc...... tu seras capable de juste laisser ton corps prendre les rennes, faire imparfaitement, à vue de nez
et vivre ces moments tout à fait différement
Hier soir (parce que du coup, après le repas au restau, ma faim ne s'est pas manifesté très tôt !), j'ai ressenti un peu mieux mon corps. J'avais bien faim, la bonne faim, mais avec l'agacement de ne pas avoir eu faim de toute la journée (si, trois morceaux de pêche vers 14h).
Le soir, j'ai eu la bonne faim, j'ai mangé ce que j'avais envie de manger, mais j'ai senti au bout de trois bouchées que ça allait être moins bon, et ça m'a rendue un peu fébrile, dans le corps, avec dans la tête comme une envie d'accélérer le temps, pour que la prochaine bouchée ait été mangée au moment où ça m'apportait encore du plaisir (oui, bon, pas possible :-) J'ai ensuite mangé un autre aliment, qui était bon, mais j'étais dans les pensées. Un peu de tristesse de ne pas pouvoir manger davantage avec ma faim. J'ai dépassé ma satiété sciemment (enfin, pas tout à fait volontairement, mais sciemment), avec un bon niveau de dégustation et un réconfort assez moyen.
Merci beaucoup, Izabelle, pour ce fil qui arrive à point nommé, et pour ta réponse ! Tout revient à ça, l'augmentation de la tolérance émotionnelle. Mais j'identifie mal ce qui est émotions et ce qui est pensées. J'ai tendance à chercher à repousser les pensées pour essayer de trouver les émotions dessous, les tolérer, et hop, ça y est ! Mais ça ne marche pas. :-)
Ce fil est bien tombé, il me permet d'avoir un truc concret pour travailler ma tolérance émotionnelle. Il y a plein de trucs que je fais dans la journée pour ça. Par exemple, partir faire des courses sans ma cigarette électronique, et quand j'ai envie de fumer, je me "contente" de me centrer sur moi, je me dis que je cherche à repousser une émotion, je respire, je me centre sur ma bouche vide, sur ma respiration qui ne m'amène pas de nicotine ni de goût, et ça se passe super bien.
Mais c'est nettement moins facile avec la nourriture. Parfois, justement, quand on a fait des courses le matin, que je me suis centrée sur mon corps parce que j'ai eu envie de fumer, c'est plus naturel de sauter le repas de midi ou de le repousser et de le transformer en collation de l'après-midi. Parfois, non, ça se passe pareil. Ca ne se passe jamais pire, parce que je suis encore en mode binaire, donc si ça doit devenir pire, c'est pendant mon EME du soir, et là aussi, j'ai des "stratégies" pour amenuiser les tensions, comme devancer l'EME en m'offrant un dessert un peu après le repas, que je fais durer une bonne partie de la soirée, en dégustant, cuillère par cuillère, pour sortir de l'idée que je ne laisse mon EME s'exprimer qu'à partir de 23h. Depuis un bail, je n'ai plus eu d'EME qui me fait mal au ventre. C'est déjà un énorme pas. J'ai souvent envie d'aller plus vite, j'ai souvent l'impression que je stagne, mais quand je prends un peu le temps de me rendre compte du chemin que j'ai choisi, je vois que j'ai avancé, et qu'il sera très long et difficile, et que je ne m'en tire pas si mal pour le moment, puisque déjà, je suis toujours à peu près sur le chemin.Il faut juste que je sois plus modeste, au lieu d'avoir un oeil sur le sommet ! Je me dis que j'aimerais AU MOINS sortir du mode binaire, que ça serait déjà une étape. Mais en fait, je crois que sortir du mode binaire, c'est l'objectif. C'est comme si je commençais la course à pieds et que je me disais que j'aimerais faire AU MOINS un marathon.
A midi, j'ai ressenti la bonne faim (enfin, vers 13h, plutôt), et je me suis préparé un repas fractionné et un dessert "à volonté". Pour le plat, j'ai découpé à l'avance ce que je savais pouvoir manger en faim, parce que je voulais savoir si c'était vrai : avec une demi-saucisse et une cuillère de purée, j'ai quasiment assez mangé. Eh ben oui, c'est vrai.
Dans la tête, c'était tragi-comique ("Et voilà, c'est tout, mon destin est d'être rassasiée avec une demi-saucisse et trois bouchées de purée, pire qu'un régime").
Dans le corps, c'était le bonheur, plein de sensations agréables sur les papilles, dans la bouche, la gorge, le ventre, et la fin du plaisir en douceur, car effectivement, avec cette dose, le goût est bon jusqu'à la fin et je sais, pour l'avoir testé avant, qu'une mini-bouchée de saucisse en plus, ça serait juste une texture grasse avec un goût trop salé. Du coup, la mini-bouchée supplémentaire me ferait finir sur un goût pas terrible, alors que là, j'ai fini avec un plaisir conservé jusqu'au bout. Ce qui rendait ma tête encore plus désespérée, d'un côté.
Ensuite, j'avais encore faim, j'ai pris mon saladier de morceaux de pêches (morceaux parce que j'enlève tout ce qui est un peu pourri et un peu habité, ce sont les pêches du verger désert à côté de chez moi, où personne ne vient jamais rien cueillir). Là, c'était plus compliqué. Le goût restait délicieux, mais le ventre était vite rempli. Du coup, je ne sais pas quelle est la part d'EME et la part de besoin. J'ai arrêté d'en manger quand le goût s'est affadi (moins sucré, plus acide).
Ma tête était contente, elle avait des pensées de régime (fruits à volonté, youpi !), du plaisir sucré, des pensées fausses, aussi (j'ai si peu mangé que je peux me lâcher sur les fruits !). Le corps s'est manifesté, avec la sensation du ventre trop rempli. Ma tête s'est rendu compte avec effarement que non, les fruits, ça n'est pas à volonté, même que c'est un truc dangereux, qui remplit vite l'estomac (zut, vaut mieux du chocolat !). Au final, je ne sais pas manger les pêches.
Après une petite pause, j'avais la sensation de ne pas avoir assez mangé. Je pense que c'était la satiété (sauf que comme je suis débutante, ça ne se manifeste pas par un désintéressement de la nourriture. C'est juste une sensation que je reconnais pour l'avoir vécu plusieurs fois, pendant l'étape du frationnement et par la suite). Mon ventre ne me faisait plus l'effet d'être trop rempli. Je pense que cette sensation a été aiguë parce que j'y étais attentive.
Donc là, EME, un carré de chocolat en pleine conscience.
J'ai eu à nouveau un peu faim vers 16 heures (à peu près comme quand je m'appliquais pour l'étape du fractionnement).
Et là, hop, danse de la panique de la tête, qui voulait que je mange et qui ne voulait pas que je mange : "Mange, tu vas avoir trop faim après, tu ne pourras jamais attendre le repas, et puis c'est vraiment pas juste de manger si peu, alors au moins, mange dès que tu as faim" et aussi "Ne mange pas, c'est une petite faim, tu n'auras plus faim pour le repas, quelle que soit la taille de ta collation". Et puis l'impression que si je mangeais, ça allait gâcher des "efforts", comme au temps du régime. Alors hop, j'ai décidé de manger (une prune).
Dans ma tête, c'était toujours aussi contradictoire ("C'est tout ? Je vais mourir de faim" versus "C'est bourré de sucre, je n'aurai jamais faim au repas !"
Dans mon corps, c'était "WOW, elles sont bonnes, les prunes, quel plaisir !" Et puis ensuite, la sensation que non, je n'aimerais pas en reprendre une autre, ni manger un bout de chocolat, au cas où.
Ce soir, on a prévu une pizza. Pâte et sauce de base industrielles, et puis on a ajouté des fromages, des aubergines, des courgettes et du chorizo. Je sais, pour l'avoir testé, qu'une toute petite part est largement suffisante pour mon rassasiement gustatif, qu'au-delà, c'est pas bon au goût. Et ma tête est déjà en train de jouer la frustration sur son violon (une si grande pizza pour une si petite part). Alors je me dis (elle me dit) que je peux dépasser ma satiété, je n'ai pas besoin d'arriver au sommet de ma montagne ce soir. Et quand je reviens à mon corps, il me dit "Ouais. Mais beurk." Ma tête, ça la rend folle quand mon corps fait ça.
D'autant plus folle qu'à 19h30, mon mari a mis le four en préchauffage, et qu'à ce moment-là, je n'avais pas faim. J'avais juste l'impression que ça n'allait pas tarder. Quand je ressens ça, ça veut dire que j'en ai pour un quart d'heure, ou une heure, ou plus, pour ressentir les premiers signaux. Ca la rend folle aussi, ma tête, de ne pas savoir quand je vais avoir faim, quand je vais avoir la bonne faim, ni même si je vais l'avoir.
Là, ça fait un quart d'heure, et j'ai faim. Pas tout à fait la bonne faim, mais presque. Et ma tête s'affole encore : "est-ce que ça ne va pas passer (le creux d'une vague de faim) à l'heure du repas ? est-ce que c'est la Bonne Faim ou une petite faim que ma petite tolérance émotionnelle me fait prendre pour une vraie ?"
Pfiou !
Très bonne idée ce fil : je suis en plein dedans, j'ai commencé le fractionnement aujourd'hui
J'ai surtout ressenti de la peur : peur de ne pas y arriver ( sentiment d'incompétence), peur de vouloir faire trop de zèle ( cf " bonne élève " ), peur d'etre frustrée en me privant du plaisir retrouvé de manger ce que je voulais
En bilan de cette première journée : ça s'est bien passé, je suis sortie de table satisfaite, sans faim mais légère, avec encore de la place. Légère dans mon corps , et de ce fait sereine au final
Je suis quand même effarée par la faiblesse des quantités mangées, déçue de ne pas pouvoir manger plus( mais pas frustrée )
Pour autant, je suis bien conciente que j'ai fait l'exercice avec ma tete, pas vraiment avec mon corps : j'ai pas laissé parce que mon corps me disait "stop ", mais reduit volontairement UA et portions AVANT de manger
Y'a encore du boulot ...
Pascaline, oui, comme le dit Kaylee, dans Maigrir c'est dans la tête, et surement qq part sur ce site, le Dr A donne une très bonne méthode pour refuser de la nourriture "sociale"
j'ai testé, ça marche très très bien et pour les deux parties
il s'agit de faire trois compliments sur la nourriture et puis de refuser
NE PAS parler de sa faim, on n'a pas besoin de l'évoquer, car si on a "complimenté", remercié, mais qu'ensuite on ne prend pas, la personne en face comprend d'elle-même qu'en fait on n'a pas faim, mais elle, elle est "rassasié" de compliments de de remerciements sociaux
tout le monde est content et on n'a pas mangé sans faim
ça marche très bien avec les gens bien intentionnés
par contre pour les gens plutôt mal intentionnés qui veulent en fait vous faire "grossir", y'a une autre méthode, c'est celle du disque rayé
Pattie, je comprends bien que tes pensées s'affolent quand tu manges à ta faim, mais ce qui est important c'est que tu prennes conscience que cet affolement, cette volonté de controle par la pensée n'est motivé que par une chose : la peur de ne pas assez mangé
finalement c'est une peur bien légitime et ce n'est qu'avec l'expérience de la chose qu'elle finira un jour par se calmer
il te suffit d'en prendre conscience, de cette peur de ne pas avoir assez mangé, d'avoir conscience que tes pensées cherchent à répondre à cette peur, que tu les remercies mais que tu veux faire cette expérience, pour aujourd'hui seulement
ensuite soit tu visualises tous les endroits où tu pourras te procurer de la nouriture si besoin, soit tu gardes sur toi une collation
et à chaque fois que les pensées recommencent leur sarabande, tu leur dis "ok j'ai bien compris que vous aviez la trouille, mais moi je veux faire l'expérience de ceci, mais j'ai des solutions de secours, regardez là là et là...."
et tu te reconcentres sur les sensations agréables de ton corps à satiété
Tu te mets aussi beaucoup de pression sur le "réussir à faire"
alors que tu constates que tu as encore beaucoup d'EME
les EME naissent beaucoup plus dans le "faire" que dans le "être"
tu n'as pas à "gérer" tes EME, mais commencer à faire de la place aux émotions ou au ressenti que tu ne tolères pas encore pour le moment
il faut ouvrir une brèche, simplement
la petite place me semble en effet prématurée si tu as toutes ces EME
car c'est une pression supplémentaire que tu te mets, où ta pensée va s'engouffrer et là tout se mélange......
sois moins exigeante sur ta satiété, parce que pour l'instant en effet, on sent que c'est par la pensée que tu cherches à l'atteindre, or c'est rigoureusement impossible et ça rend "craaaazy"
Chléa, c'est très bien ce que tu as fait
tu vas t'habituer à ces quantités, d'autant que ça varie selon les jours aussi
on s'habitue tout à fait à ne pas se la jouer Gargantua, à accepter ses petits besoins, ceci dit la dégustation est d'une grande aide pour cela
Mavo, eh bien voilà, tu es confrontée à l'incertitude, en faisant cette expérience
oui, on est perdu, on ne sait pas
et c'est bien
notre mental est totalement déboussolé, alors le mieux est de se recentrer sur son corps, ses sensations
ne pas chercher à bien faire, trouver la satiété, mais plutôt faire l'expérience de ce "déboussolement" et remettre la boussole dans notre corps
faire confiance à ces ressources que l'on va retrouver après cette phase destabilisante
par contre je ne pense pas que l'expérience soit de manger en deça de sa faim, mais plutôt de "remettre en cause" les quantités que l'on a l'habitude de manger
pour certains, ils vont s'apercevoir qu'en les remettant en cause, ils mangent en deça de leur faim
pour d'autres, ils vont se rendre compte que oui, ils mangeaient encore trop par rapport à leur vraie faim, mais cela va réveiller d'autres ressentis comme la frustration ou la déception, ou la peur
d'ailleurs je m'aperçois que ces ressentis-là sont loin d'être anodins et se retrouvent souvent, la frustration de n'avoir pas plus d'appétit que ça, la peur d'être différent des autres, la peur de s'écarter des sentiers battus
Violette, je ne comprends pas que tu calmes ta faim avec un plat que tu n'apprécies pas
quand on a un petit appétit, on est obligé d'être plus exigeant que les autres en terme de la qualité de ce qu'on mange, parce que manger avec faim un plat qu'on n'aime pas, ensuite ne plus avoir faim pour le dessert alors qu'on l'aime, c'est du masochisme!!!
moi je ne mange que des choses que j'aime, l'avantage est que maintenant que je manges avec faim j'aime beaucoup plus de choses, je suis beaucoup difficile qu'avant
Céline, c'est tout à fait ça, la dégustation aide énormément à vivre facilement le fait d'avoir besoin de moins que son entourage
mais bon je ne garde pas des plombes en bouche, et surtout je ne cherche pas les aromes, je trouve ça trop intello !!!!
je coupe mon dessert en petit morceaux, je le savoure en laissant fondre en bouche, en ressentant pleinement le gout
[quote=izabelle]
pour d'autres, ils vont se rendre compte que oui, ils mangeaient encore trop par rapport à leur vraie faim, mais cela va réveiller d'autres ressentis comme la frustration ou la déception, ou la peur
d'ailleurs je m'aperçois que ces ressentis-là sont loin d'être anodins et se retrouvent souvent, la frustration de n'avoir pas plus d'appétit que ça, la peur d'être différent des autres, la peur de s'écarter des sentiers battus
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Izabelle nous écrivions au moment moment sur le même sujet ! 
Je suis absolument convaincue de manger au delà de mes besoins. Quand je faisais les exercices de façon "formelle", notamment le fractionnement, je voyais bien que très peu de choses me suffisaient.
Mais je n'ai jamais réussi, à date, à réellement adapter mon alimentation à ces petits besoins.
Ce fil m'aide énormément et me redonne un peu d'espoir dans le fait que c'est possible, qu'un jour j'arriverai à manger en respectant mes besoins, c'est-à-dire moins.
[quote=izabelle]
Violette, je ne comprends pas que tu calmes ta faim avec un plat que tu n'apprécies pas
quand on a un petit appétit, on est obligé d'être plus exigeant que les autres en terme de la qualité de ce qu'on mange, parce que manger avec faim un plat qu'on n'aime pas, ensuite ne plus avoir faim pour le dessert alors qu'on l'aime, c'est du masochisme!!!
moi je ne mange que des choses que j'aime, l'avantage est que maintenant que je manges avec faim j'aime beaucoup plus de choses, je suis beaucoup difficile qu'avant
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Je sais, Izabelle, je sais.... La réalité est que je n'aime pas grand chose, que je préfère le poulet alors que mon compagnon préfère la viande rouge...
Par exemple: quand je vivais seule, je pouvais manger du poulet et du riz trois fois par semaine. Mais là, on est trois. Ma fille adorerait manger ça, mais son transit n'aime pas trop le riz, alors je n'en fais pas aussi souvent que j'aimerais (je me vois mal lui dire: non, non, moi je mange du riz mais toi non). Et pour mon compagnon, et bien, de temps en temps, j'essaie de faire des plats qui soient aussi à son gout.
Alors, j'ai le choix: soit je fais 3 plats différents pour trois personnes (j'arrive souvent à adapter), soit parfois, je mange un truc qui ne m'éclate pas.
Mais attention, je sais justement bien ne pas trop manger de ce plat pour avoir encore faim pour le dessert: j'ai encore faim pour le dessert!!!
On est 3 à la maison, et on n'a pas les mêmes gouts. je n'ai pas encore trouvé la solution pour satisfaire tout le monde, si ce n'est à tour de rôle...
4 eme journée de fractionnement aujourd'hui
Ce matin, rien mangé ; j'ai commencé à ressentir la faim des le matin, puis elle est partie; retour en fin de matinée mais pas eu envie de manger pour garder une bonne faim pour le déjeuner
Déjeuner bof, bon mais bof : un peu de saumon fumé, du riz, une peche; la peche était tres bonne; entre le plat et le fruit, je me suis quand même octroyée 2 lichettes ( vraiment !) de fromage ( 2 fromages différents) car j'en avais envie et inutile que je finisse par faire une fixette dessus . C'était juste pour avoir le gout dans la bouche car j'avais tres envie de ma peche ..et peur de ne plus pouvoir la manger
Quand je suis sortie de table j'étais contente d'avoir pu manger ce que j'avais eu envie de manger, même en ( très ) faible quantité
Vers 18h, j'ai commencé à sentir une failm impérieuse ( déjà là depuis 1h ) : j'ai mangé 4 amandes , histoire de tenir jusqu'au diner , mais de ne pas me flinguer mon repas du soir .
Et là, j'ai constaté que 4 amandes c'était suffisant ; pas suffisant sur le coup mais suffisant 20 minutes après environ . Et par " suffisant " j'entends : suffisant pour tenir confortablement jusqu'au diner, pas suffisant pour calmer VRAIMENT ma faim . Juste suffisant pour calmer l'urgence ( l'inconfort )
Au diner j'avais prevu pâtes aux poivrons et creme vanille ( enfin mini creme pour moi ) ; Ben j'ai pas pu manger la crème..
Avant la fin de mon plat de pates , j'ai senti un " Stop " massif de mon corps . Il n'en restait qu'une seule bouchée,et c'était vraiment tres tres bon; en temps normal je l'aurais mangée ..et c'est d'ailleurs ce que j'ai voulu faire .
Impossible...
Et là, j'ai été bluffée : j'ai jamais ressenti ce stop là auparavant ( ou aors je l'ai senti et j'ai pas fait attention, je ne sais pas ) .
En fait exactement la même sensation que quand je faisais des compulsions et qu'arrivée au stade ultime, n'en pouvant plus physiquement, je finissais par arréter . Mais j'étais vraiment au stade ultime hein, celui ou on n'est même plus capable de bouger ...
Ben là, c'est ça que j'ai senti ( alors que franchement, j'étais trèèèèèèèès loin du stade ou on ne peut plus bouger, )
Du coup je me suis dit " zut, foiré, j'ai pas été assez attentive, j'ai trop mangé "..
Et même pas 3 mn apres, la sensation était partie...donc au final, je n'avais pas trop mangé
Il est génial ce" stop " ...^^ .. pas sure que je parviendrai à le ressentir à chaque fois, mais j'ai bien aimé recevoir comme ça un signal aussi clair
Du coup je suis sortie de table contente, satisfaite ( tant pis pour la creme, on verra plus tard ou demain )
Mon fils s'est bien foutu de moi , en stigmatisant la ridicule bouchée que je laissais, en me rappelant pendat 1/4 d'heure "qu' avant "je lui demandais de finir ses assiettes, qu'il ne fallait pas avoir les yeux plus gros que le ventre, que laisser une seule bouchée c'était n'importe quoi, etc etc ...
J'ai rigolé avaec lui ; moi j'étais très contente ..:)
J'ai encore assez frais dans la tête le repas au restau d'hier. Ca n'est pas du direct, donc je suppose que c'est déjà un peu "mentalisé". C'est mon premier restau (vrai restau, hein, les mc do ne comptent pas) depuis LC, avec des amis, pour fêter leur départ le mois prochain pour adopter leur trois futurs enfants, bref, le truc bien chargé en émotions. On a choisi un restau japonais qu'on aime.
Ca a commencé la veille au soir. Pendant mon EME du soir, j'ai mangé en essayant de manger moins, pour avoir faim vers 13h le lendemain. Pensées de contrôle.
Le matin, pas faim, mon déca sans sucre, nickel. Et puis vers 10h, petite faim qui grandit, le truc indéniablement pas émotionnel. Légère panique et agitation des pensées : si je mange, je ne vais plus avoir faim, si je ne mange pas je vais avoir trop faim et être de mauvaise humeur.
A 11h, je mange un morceau de pêche. Et puis un autre. Et un troisième, et j'arrête. Pensées : j'ai trop mangé. Qu'est-ce que c'est bon ! J'ai mangé trop vite, je suis coupable. C'est pas juste, on devrait tous pouvoir manger quand on veut ce qu'on veut, pourquoi je dois penser à tout ça ? Et puis "Bon, ce ne sont que des pensées". J'ai mangé juste ce que j'avais besoin de manger à ce moment-là. Mais l'appétit prévisionnel, aux oubliettes ! C'est pas juste !
Au repas, si j'avais suivi mes sensations, j'aurais attendu une bonne heure, je pense, peu-être deux. Et puis j'aurais mangé un sushi sur l'assortiment de pfiou, je ne sais plus ? une douzaine ? qu'il y avait (et du coup, hein, lequel ?). J'en ai laissé deux, ceux qui m'avaient paru le moins goûteux. Ensuite une moitié de morceau de saumon teryaki (il y en avait beaucoup, j'en ai laissé deux morceaux), et puis deux ou trois "baguettées" de l'excellent riz. Et puis la moitié de mon cheese-cake (c'est la première fois que je le trouve si énorme !) mais j'ai tout mangé. Il y avait aussi un peu d'agacement, parce qu'on avait galéré pour trouver le point de rendez-vous, et que mon mari ne raffole pas des conversations où on parle d'enfants (au début, en bonne ego-centrée, je pensais qu'il craignait que ça me déclenche des envies de maternité. Mais en vrai il a si mal vécu son rôle de père avec son fils que c'est très douloureux pour lui). Et puis laisser des choses aussi bonnes, ça m'embête, par rapport au plaisir, j'ai envie qu'il soit assez grand pour tout contenir, par rapport au cuisinier, par rapport à mes amis (ça fait la fille qui a pris des résolutions. Je trouve cette pensée idiote, mais je l'ai quand même, et elle me gouverne un peu, je n'arrive à laisser qu'une part que j'estime socialement acceptable, et sans être à l'aise dans mes baskets).
En même temps que je mangeais, je parlais, j'écoutais, j'avais l'impression qu'on aurait pas le temps de dire tout ce qu'on voulait, et puis je me déroulais mentalement le repas que j'aurais pris si j'avais respecté mes sensations, et je le trouvais petit, injuste, et je me rendais compte que je dégustais peu.
C'est comme si j'avais vécu deux repas en parallèle, sans en vivre vraiment aucun. Du coup, mon corps, il était un peu absent. Enfin, ma conscience était un peu absente de mon corps.
Alors c'était un chouette repas, dans l'ensemble. Mais je suis devenue très exigeante. Depuis LC, j'ai vécu d'excellents moments où j'arrivais à laisser mon mari être agacé sans vouloir effacer son agacement, où je partageais la conversation en étant vraiment présente, où je mangeais peu en étant vraiment satisfaite, et où mes pensées n'étaient que des pensées. Du coup, le repas qui aurait été chouette avant, maintenant, il me laisse un goût de pas fait.
J'en reviens pas d'avoir été si absente à mon corps. Depuis deux ou trois jours, j'ai un peu de mal à être dans mon corps. En principe, ça me déclenche un fort besoin de faire une séance de méditation formelle, pour me remettre dedans. Parfois, ça ne le déclenche pas et je le provoque. Mais là, non. Je me laisse happer par l'accélération mentale et le remplissage d'activités.
Peut-être que c'est la lecture en pointillé de Russ Harris qui me fait ça. Je frôle le travail sur les valeurs. Je ne sais pas si j'y suis prête, je surinvestis peut-être ce que ça va m'apporter, du coup j'ai envie de le bâcler (comme ça au moins je saurais pourquoi ça ne marche pas) ou de le repousser (mais j'ai vraiment envie de mettre des mots sur des trucs que je perçois comme un manque, en ce moment).
C'est ce genre de repas, que j'ai souvent. Pas aussi aigü, avec restau, appétit planifié depuis la veille, amis, moment-clef de vie. Mais avec les pensées qui tournent sans cesse, de la difficulté à percevoir mon corps, l'impression qu'il y a un film protecteur entre mon corps et ma perception qui me fait ressentir les choses en filigrane.