cette impression d'inceste
Salut les filles,
Eh oui, je dis bien les filles, car c'est à vous en tant que filles à papa que je m'adresse.
Sommes-nous nombreuses à ressentir parfois, comme un vieux truc un peu dégueu et très collant, un vague ou franc dégoût pour son père, comme si ce bonhomme vous avait fait des trucs, vous ne savez pas quoi, mais vous vous dites qu'il n'y a pas de fumée sans feu ? Bon dieu, c'est pas agréable hein, de penser cela d'un bonhomme qui, si l'on fait remonter tous ces souvenirs conscients d'enfant (pour moi, ils démarrent vers 6 ans), a juste été un père normal, bref, un bon père, et dans tous les cas, pas un père inscestueux !
J'ai une explication ces jours-ci qui me satisfait, appuyée sur un souvenir personnel. Et si petite fille, nous étions tellement, mais tellement amoureuse de notre papa que... nous le désirions sexuellement, ce qui nous le savons aujourd'hui, est très banal et très naturel, ce bon vieil Oedipe. Oui mais, petite fille, on se disait quoi, en ressentant cela tout en grandissant et se socialisant ? Que c'était mal, que c'est monstrueux, que c'était dégueulasse.
Qu'en dites-vous, c'est une piste non ? Et nos braves pères n'y seraient pour rien.
Vous devez vous connecter pour poster un commentaire
Vous devez préalablement être authentifié auprès de votre assureur afin d'accéder à nos services
Répondre
Je parcours le forum de manière aléatoire et ce soir sur ce thèmme je voulais partager une information pour celles qui sont sur le fil et d'autre qui pourraient être concernées : Voir le site du Dr Salmona psychiatre spécialisée dans les traumatismes sexuels et qui a sorti un livre l'année dernière et aussi AIVI association internationale des victimes d'inceste qui a fait une enquête qui met au jour le nombre de 2 milions de victimes estimées et qui sont surtout victimes d'un proche !
Intéressante, cette conversation. Elle me rappelle que je me pose depuis longtemps la question d'un "événement" de ce genre, entre mon père et moi. cette vague sensation de dégoût, de peur, de méfiance, de répugnance, je l'ai ressentie aussi vis-à-vis de mon père, sans avoir aucun souvenir de quoi que ce soit de criminel de sa part.
Juste cette petite chose, que j'ai un peu de mal à raconter, aujourd'hui encore. je devais avoir 16 ou 17 ans (j'en ai 33 aujourd'hui). Un jour, au cours d'un repas avec des amis, mon père dit : "ressentir des choses pour sa petite fille quand on la prend sur ses genoux, c'est normal. Dans ce cas-là, on va se promener.". J'étais là, face à lui quand il a dit ça. Et j'étais partagée entre pluisuers pensées :
- Mon père a-t-il toujours suivi cette ligne de conduite ?
- A-t-il ressenti ce genre de choses vis-à-vis de moi (j'ai une grande soeur) quand j'étais petite ? est-ce pour cela que nos contacts étaient toujours si réduits ?
- Est-ce vraiment "normal" de penser ça quand on a sa fille sur les genoux ?
Aujourd'hui encore, je n'ai aucune réponse à ces questions. Et c'est un mystère qui me pèse un peu, et qui restera sans doute à jamais irrésolu.
Qu'en pensez-vous, les filles ? Avez-vous déjà entendu ce genre de choses dans la bouche de votre père ? Comment faut-il l'analyser ?
Cet échange m'a beaucoup touchée, et je me reconnais dans le message de Sylvie75. Je pense que tu as un élément de réponse. Pour ma part, mon père a forcé ma mère à avoir des rapports, un jour. C'est un euphémisme assez malvenu, mais je sais bien le nom que cet acte porte. Ma mère a porté plainte, elle est allée au bout mais a témoigné en en faveur de mon père pour ses enfants (j'ai une soeur). Aujourd'hui, je trouve cet acte juste et héroïque. Enfant, je ne comprenais pas, et j'étais perdue. Mon père et ma mère se dépréciaient mutuellement devant nous. C'étaient des heures horribles de ma vie où ils nous coincaient régulièrement pour nous expliquer leurs problèmes d'adultes, nous imposant la violence de leur intimité. C'était souvent enfermées dans une salle de bain, en cachette, dans une voiture, fermée, sans issue qu'ils décidaient de nous parler, ça durait des heures. Les pires moments de ma vie. Je devais épier ma mère au service de mon père et faire des rapports. Ma mère, démolie par cette histoire n'était pas en mesure de nous aider, pire, elle nous mettait en danger. Je lui ai tout pardonné en sortant de l'adolescence, tant elle est une mère géniale.
Un jour, seules en voitures avec mon père, il a rétorqué à ma soeur et à moi "vous comprendrez quand vous serrez plus grandes" et nous avons été très instantes pour qu'il nous dise son point de vue. Il a dit : "mais c'est de la faute de la loi française. Un viol entre mari et femme, ça m'existe pas". Aujourd'hui, la femme que je suis est révoltée par ces propos. Mais je crois, qu'ayant moins d'une dizaine d'années au moment des faits, j'ai tout simplement vécu la situation comme s'il avait aussi heurté mon intégrité physique. Allez dire à une enfant qu'elle n'est pas sa mère...
Écrire ceci me fait réalier cela. Si je m'identifie à ma mère, j'aimais donc mon père. Pourtant, il me rejettais enfant, il ne me supportais pas et mettait un casque pour ne pas m'entendre et écouter la télé. Il tolérait plus ma soeur (carrée, rangée, disciplinée, éveillée, meilleure à l'école... tiens à se demander pourquoi aujourd'hui elle a le syndrôme de "madame parfaite"). Il passait son temps à nous punir (mot absent du vocabulaire de ma mère qui m'a éduquée à la confiance, à la réflexion et au partage). Il m'enfermais dans le garage dans le noir si j'étais pas sage, me tirais mes oreilles jsuqu'au bout des 1000 mètres de terrain. J'étais terrorisée par ses punitions. Je crois commencer à comprendre pourquoi je suis un peu dépendante affective (ouch, dur à écrire)...
Je vous rassure, j'ai grandi et notre complémentarité est telle avec ma soeur, que nous sommes les meilleures alliées du monde envers et ontre tous. S'il y a du bon dans tout : j'ai trouvé une meilleure amie fidèle, honnête, qui m'aime profondément pour la vie.