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Et s'il y avait autre chose ?

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
11 oct 2015 à 10h

Bonjour,

derrière ce titre un peu accrocheur, je voulais partager une véritable interrogation, qui me taraude depuis quelques temps. Cette question a, du reste, été posée lors de la journée du 3 octobre, et quelquefois dqns les chats, mais sans trouver véritablement de réponse (en tous cas je ne l'ai pas perçue). 

D'après les travaux de nos deux médecins, il y a deux raisons, et seulement deux, pour lesquelles on a envie de manger : la faim, et les EME. Dans ce dernier cas, une EME est liée à une émotion, et manger nous permet de nous réconforter. Les EME sont normales, et tout le monde en ressent, ce qui ne va plus, c'est lorsque la prise alimentaire ne nous réconforte pas.

Bon.

Mais, pour ma part, et je crois pour beaucoup d'entre nous, il y a comme un manque dans cette théorie. Je m'explique : je suis à la maison, j'ai bien mangé, en respectant mes sensations, tout ça, je n'ai donc pas faim. Je passe à la cuisine devant la délicieuse tarte aux ... (renseignez le fruit qui vous convient) ou le gateau ou le cake, dont il reste quelques parts dans le plat. Je ne suis pas sous le coup d'une quelconque émotion, ni agréable ni désagréable, et pourtant, cette patisserie me fait très envie. 

C'est là qu'intervient ma question : je n'ai pas faim, je n'ai pas besoin de me réconforter, alors pourquoi ai-je envie de manger ? 

La question n'est pas de savoir si je mange ou pas à ce moment-là, mais j'aimerais comprendre quel est le mécanisme qui entre en jeu. Je suis certain qu'il ne s'agit pas de faim, alors il doit s'agir d'une EME. Si c'est le cas, je n'ai rien compris aux EME, puisque je sens bien qu'aucune émotion ne m'habite à ce moment-là, et que je ne recherche aucun réconfort avec cette nourriture.

Il peut m'arriver, bien entendu, à d'autres moments, de manger pour me réconforter, pour soulager l'ennui, la fatigue, la frustration. Mais là, dans cette situation que je décris, situation que, j'en suis sûr, chacune et chacun d'entre nous a déjà vécue, d'où vient cette envie de manger ?

La réponse naturelle qui vient aussitôt est : c'est de la gourmandise. Or, la gourmandise ce n'est pas ça. La gourmandise, c'est la recherche du plaisir maximum en mangeant, et nous savons bien que manger sans faim réduit le plaisir.

Alors quid ?

Merci de vos retours d'expériences et des commentaires de nos médecins, si possible.

Paquito

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24 commentaires
Bouche vous avez dit bouche.... Ça fait un peu stade oral non. Je sais que ma mère m'a donné son (ou mon) lait mais c'est à peu près tout ce qu'elle m'a donné donc ha du grain à moudre. Dès que j'ai fini avec la faim des cellules, je passe le livre.

Paquito,

A cette non capacité de savoir résister dont je suis très coutumière aussi je pense à EME de tentation . Je ne sais pas pour toi mais si je situe cette tendance dans un contexte émotionnel je retrouve quand même des moments particuliers comme le départ d'amis avec lesquels j'ai passé du bon temps ou encore au retour du boulot..

Et quand au magasin ma vue est happée par les grains de  raisin (même celui de Chili en hiver) est que je salive, je me dis que ça aussi à a voir avec la tentation et l'EME. Les "bons" jours, je pique un grain que je  déguste, les "moins bons" jours, j'en mange 3-4 un peu goulument...

Après, toujours me concernant,  je pense aussi à -parfois- une incapacité à résister à la frustation alimentaire , surtout aux moments où j'ai conscience de ma main qui se sert dans le plat sans avoir le réflexe de retirer la main.

Voilà, je ne sais pas si mes propos feront écho en toi, si c'est le cas, super.

 

Je te remercie pour ta question "s'il y avait autre chose" . Je  me la pose aussi. Et  si cet autre chose en plus des EME il n'y avait pas aussi l'habitude. L'habitude profondément ancrée qui prend ses sources dans la toute petite enfance. 

L'habitude de ne savoir faire que comme cela c'est à dire  se servir, manger sans faim, finir les plats, ne pas se poser de limites,quelqu'un qui la pose etc car dans l'enfance à la maison ça se passait comme cela 

Fichue habitude qui à force de travail se fait oublier pour en créer une autre, comme celle de mangeuse régulée par exemple, mais dès le dos tourné, hop, le naturel revient au galop.

 

Merci d'avance pour les réponses

Merci Lorraine pour ce retour d'expérience.

Le terme EME de tentation me semble approprié, il s'agit bien d'une tentation, mais est-ce pour autant une EME ? La tentation est-elle une émotion ?

Si tes EME se cristallisent sur du raisin, ça va. Ce n'est pas la même chose pour moi, en général, c'est plutôt sur des aliments riches.

L'incapacité à la frustration, je ne sais pas. Je me dis que s'il doit y avoir frustration, c'est qu'il y a lutte, et s'il y a lutte, on est dans la restriction, on s'interdit cet aliment, non ?

Je vois que cette question soulève des interrogations, et que c'est une expérience partagée.

C'est vrai que ça a à voir avec notre mauvaise régulation. Je vis avec mon épouse et notre fils de 14 ans, tous deux régulés que c'en est un scandale, et il peut y avoir le meilleur des aliments sur la table, s'ils n'ont pas faim, ils n'y touchent pas, on dirait qu'ils ne le voient pas, alors qu'il me crève les yeux !

Comme quoi, on a encore du chemin à parcourir...

Paquito

Paquito

Tentation = émotion ? : la non résistance à la tentation et surtout comme je l'écrivais le lien avec le contexte émotionnel comme le départ d'amis. Je suis une spécialiste encoe avant , alors que j'ai largement bien mangé, je picore dans les plats, de dessert chocolat  de cacahuètes salées , ce  en débarrassant  . Donc du bien gras et sucré car le bol de tomates ceises restant de l'apéro ne m"intéresse pas à ce moment là

Maintenant on pourrait peut être parler "d'états d'être" car l'ennui, la fatigue qui font également manger sans faim ne sont pas non plus des émotions

Le raisin : j'ai pensé à cela concernant le livre de J. CHOZEN qui évoque la faim des sens. Et quand je vois le raisin dans le magasin (pas à la maison)  j'ai une attirance irrestible....Alors que je ne l'ai pas pour un autre produit...

frustration :  la toute petite frustration, celle qui a à voir avec le petit effort que l'on peut faire et ne pas vouloir tout tout de suite alors que l'on en a même pas besoin (comme la petite frustration qui est souvent attendue chez le petit enfant le "Non") ..  Pour moi c'est pas de la lutte, car il n'y a pas de souffrance, ni même de pensées obsessonnelles. Souvent, je suis en mesure de tolérer cete frustation .

Moi, idem époux et fille de presque 14 ans, régulés aussi , très rarement tentés, peu d'EME....et quand j'y regarde de près c'est vrai que ce n'est pas du tout le même rapport à la nourriture dans l'enfance. Mon mari mange façon comme il appris chez lui par ses parents , comme sa mère avait l'habitude de cuisiner, c'est à dire pas gras, peu de bonbons etc et dans une ambiance familiale plutôt zen. Donc, maintenenant il n'a aucun mérite wink, il continue à faire comme il a toujours fait sans se poser de question.

Alors, je me dis , zut, n'y a t-il donc pas moyen qu'un jour  je ne sois plus une mangeuse émotionnelle, et que la mangeuse émotionnelle laisse définitivement la place à la mangeuse régulée  ?

Bonjour Paquito,

Et ravi d’avoir fait votre connaissance IRL lors de la journée du 3 octobre.

Lors de cette journée, j’ai tenté de vous répondre et dans un premier temps, je vous ai dit que les envies de manger n’avaient que deux causes : la faim et les émotions.

Je maintiens !

Mais il faut préciser la chose suivante, que j’avais commencé à expliquer lors du groupe, mais ensuite, nous sommes passés à autre chose…

On peut distinguer les émotions extra-alimentaires, celles qui nous prennent en fonction de ce que nous sommes conduits à vivre : la tristesse ou la déprime, la peur ou l’angoisse, la colère, la culpabilité. Nous réagissons aux événements, aux souvenirs, par des émotions et par des pensées, des discours intérieurs.

Nous avons ensuite ce que nous avons appelé les émotions alimentaires, qui découlent de la restriction cognitive : on peut avoir peur de manquer, de craquer, d’avoir faim, ou se sentir coupable d’avoir mangé. On peut ressentir toutes la palette émotionnelle : culpabilité (« je n’aurais pas dû en acheter »), tristesse (« je ne serai plus jamais mince comme je l’ai été »), désespoir (« je ne m’en sortirai jamais »), honte (« je n’ai pas de volonté », ou « je suis horrible »)…

Face aux émotions alimentaires ou extra-alimentaires, on mange pour calmer les émotions, comme vous l’avez bien compris.

Les émotions alimentaires, cela nous renvoie donc à la restriction cognitive. Et la restriction cognitive, c’est un interdit qui pèse sur certains aliments. Et ces aliments-là, ils deviennent d’autant plus désirables. Tentateurs, pour employer votre mot. Alors, lorsqu’ils croisent notre route, ils deviennent irrésistibles.

Quelles sont donc les émotions en cause, alors ? La honte ou la culpabilité (de céder), la peur ou l’anxiété (je vais grossir si je cède), la déprime ou la colère (je n’ai pas de volonté). Ces émotions sont souvent masquées : n’apparaît à nos yeux que le désir, l’envie de manger.

C’est pourquoi, lors du groupe, je vous ai dit que votre désir d’aliment provenait de là et que vous étiez encore, à ce jour, en restriction cognitive.

On peut être en restriction cognitive même lorsque l’on mange de tout, qu’on ne s’interdit rien concrètement. Mais mentalement, on est toujours dans cette idée que l’on transgresse.

Alors, voilà pourquoi je vous ai conseillé de reprendre les exercices sur la restriction cognitive, par exemple de faire des repas composés d’un seul aliment, de ceux sur lesquels vous craquez le soir, pendant 4 jours pour chaque aliment. A consommer jusqu'au rassasiement gustatif, ce qui implique de déguster attentivement, bien sûr. Souvent, cela est à poursuivre plusieurs semaines, afin de passer en revue les aliments tentateurs.

Jusqu’à ce que vous puissiez les considérer à leur juste place : de la nourriture nourrissante, bonne au goût, que l’on consomme après s’être demandé si c’est bien de cela qu’on veut, là, maintenant.

L’autre exercice intéressant que vous pouvez faire est l’EME-zen : vous mangez ce que vous désirez, sur un mode de dégustation, jusqu’à ce que vous vous sentiez bien, rasséréné, réconforté, satisfait. Vous consommez la quantité nécessaire à cela (en dégustation, toujours, bien sûr) puis vous attendez que la faim revienne pour manger à nouveau. Mais pour que l’EME-zen puisse bien fonctionner, il convient tout d’abord que vous ne diabolisiez pas les aliments consommés. Sinon, pas de réconfort, pas de satisfaction, toujours du désir, du désir, du désir !

Je crois que vous avez déjà fait un très gros travail et bien avancé, Paquito. Mais là, encore un effort !

Un petit mot sur les différentes choses qui nous font manger. Je le dirai un peu différemment de Jan Chozen Bays, mais cela revient à peu près au même : on mange pour avoir l’énergie nécessaire pour l’organisme, pour avoir les nutriments et micro-nutriments que le corps demande pour son bon fonctionnement. Bon, cela, c’est la physiologie.

Mais on mange aussi pour partager avec nos collègues, copains (co-pains : qui partagent le même pain), familles, personnes aimées. Nous avons faim des autres.

Puis les aliments sont porteurs de représentations nourrissantes : nous préférons les aliments qui sont porteurs de sens, d'un sens positif, à ceux qui sont insensés. Les représentations nourrissantes sont diverses: culturelles (manger un plat de sa région), familiales (fait par sa grand-mère qu'on aime), personnelles (qui nous rappelle tel ou tel événement important de notre passé).

Et enfin, on mange pour se réconforter, pour diminuer le stress.

Voilà pour les gens qui n’ont pas de problèmes. Ceux qui en ont rajoutent à cela la restriction cognitive et les envies de manger émotionnelles.

Voilà, je crois que j‘ai fait le tour. À bientôt, tout le monde. Salut Paquito!

eh oui la restriction cognitive est tenace

moi également j'en souffre a minima, bien que je ne me sois jamais rien interdit dans ma vie, ces émotions  "alimentaires" sont bel et bien présentes, notamment quand il s'agit de s'arrêter, même quand les papilles ont été satisfaites et la faim également

c'est bien d'observer l'entourage qui n'ayant pas cette "histoire" de restriction, n'a aucune difficulté à s'arrêter

de plus en plus, il m'arrive de réagir aussi comme ça, donc je me dis que ça progresse peu à peu

 

et ce qui m'aide en ce sens c'est ressentir cette fameuse "frustration" de s'arrêter  (ou de ne pas consommer un aliment à disposition)  en pleine conscience, car c'est vraiment là qu'on s'aperçoit qu'il s'agit d'histoires que notre tête nous raconte, et lorsque l'on revient dans notre corps,  tout semble plus naturel, plus simple

Au début de mon parcours, je ne pensais pas en être victime parce que comme toi Izabelle, je ne me suis jamais rien interdit. Et pourtant... Cela est bien sûr dû aux restrictions que nous avons connues. Pour ma part, il s'agissait de mon père qui me disait de ne pas trop manger, de faire attention. Rien de tel pour avoir envie de s'empiffrer ! Je n'ai jamais empêché mes enfants de manger ce qu'ils aiment et ne le ferai jamais. Ils savent s'arrêter quand ils n'ont plus faim et peuvent laisser des choses qu'ils adorent dans leur assiette sans problème.  L'année dernière pour Halloween, mon deuxième a refusé des bonbons que des voisins voulaient lui donner parce qu'il en avait déjà beaucoup. Ma belle-mère n'en est pas revenue '

Je n'ai pas fait partie du groupe docteur, néanmoins je vous remercie pour votre réponse à Paquito.

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Je n'ai pas fait partie du groupe docteur, néanmoins je vous remercie pour votre réponse à Paquito.

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Moi de même Docteur, merci pour cette réponse détaillée et fort utile.

Cher Gérard,

quel plaisir de vous lire. J'ai également été ravi de faire votre connaissance in persona. 

Vous confirmez dans votre message très complet ce que nous avions un peu mis en lumière le 3 octobre, à savoir combien la restriction cognitive peut être tenace, et, cela ne fait plus beaucoup de doute, j'en souffre encore.

D'avoir identifié cette difficulté va sans doute me permettre de la repérer chaque fois qu'elle se présentera. Pour moi, l'important est surtout de pouvoir lacher prise, et prendre ce qui vient avec sérénité. Je poursuis la méditation quotidienne, qui m'apporte beaucoup.

Merci encore pour votre travail, et pour votre bienveillance.

Bonne soirée,

Paquito