Peur de maigrir
J'ouvre un post à ce sujet, puisque depuis longtemps, cette peur de maigrir, plus inconsciente que consciente (puisqu'officiellement j'ai bien envie de maigrir), me provoque je pense la plupart des mes EME de fin de repas....
en ce moment le soir c'est flagrant.... grosses fringales APRES le repas du soir.... insatiables....
cela me fait le coup dès que je maigris, comme un espèce d'affolement
ce n'est pas une vraie faim mais ça y ressemble beaucoup ce qui est très destabilisant
je pense que cette peur de maigrir est multiple, déjà elle est naturelle, mais elle s'amplifie par mon histoire certainement
pour l'instant la seule chose que j'ai réussi à faire remonter à la surface, c'est la peur de se retrouver "sans protection" si je deviens vraiment mince
cela est absolument irrationnel car j'ai déjà été plus mince que maintenant (et je me trouvais trop grosse bien sûr)
bref je n'en connais pas les tenants et les aboutissants, mais j'ai penser que le noter ici pourrait m'aider à l'appréhender plus sereinement chaque soir
ce soir donc, à nouveau : grosse fringale post-diner, envie de féculents (comme d'hab)
peur de maigrir reconnue, acceptée..... mais je n'ai pas sur-mangé, je la laisse évoluer gentiment
et vous, avez-vous des fois ce genre de peur qui agit de façon "souterraine"?
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Bonne idée de lancer un sujet comme celui-là ! J'aime bien ta proposition Izabelle, parce que mes EME sont également souvent le soir, en fin de repas. Le terme de "sur-manger" me parle d'ailleurs.
Quand ça arrive (quasi tous les soirs en ce moment) j'ai tendance à mettre ces EME en lien avec des choses assez "immédiates" : la journée de travail, les petites contrariétés de la vie... j'en oublie les mouvements de fonds, comme la peur de maigrir. Pourtant j'y pense en ce moment, mais ça ne vient pas au moment des EME, et pas non plus lors de la RPC... En gros, je n'y pense pas dans des moments de ressenti, plutôt dans des moments de réflexion sur ce qui se passe.
La "peur de maigrir" est une vieille connaissance, en raison d'elle j'ai stagné à un poids élevé pendant des années. J'y croyais dur comme fer à cette peur. Elle était très agissante dans ma vie, j'ai vraiment longtemps pensé que mes kgs me protégaient. Au début de LC elle s'est faite discrète, mais maintenant, après cinq mois sur LC et quelques kgs perdus, je l'ai retrouvée.
Cela me renvoie à de la fragilité. A une carapace qui s'en irait. A des désirs qu'il faudrait assumer (plus mince, je n'aurais pas le choix !?). La peur, ce serait d'apparaître plus fragile (et plus désirable), et de ne pas savoir me protéger de cela, ne pas savoir gérer la bonne distance par exemple. C'est une façon de ne pas avoir confiance en moi... Pourtant, y'a pas de raisons... on a tous des ressources.
Aussi comme tu le dis Izabelle, reconnaître ces peurs, les accepter... et défusionner... pour qu'elles soient moins agissantes (pour moi ça veut dire : ça pourrait être le bon moment pour passer à la librairie et acheter le fameux bouquin "Le piège du bonheur" avant les vacances).
Laureline
Le fait d'avoir peur de séduire, çà fait écho en moi.
Ado et jeune adulte, je plaisais aux hommes d'âge mûr ( ils avaient au moins 30 ans !!! On ne rit pas. J'en ai 54 aujourd'hui et je trouverais çà plutôt sympa). Vraiment les hommes me faisaient peur.
J'ai déjà pris du poids à cette époque mais assez raisonnablement.
Autre piste : quand j'étais petite, j'étais maigre, transparente, absente. je faisais tout pour me faire oublier.
Je crois que j'ai grossi beaucoup quand j'ai dit " stop, j'existe, regardez-moi ".
Le poids était symboliquement ma volonté d'être vue, entendue.
Maigrir, çà voudrait dire me reconnaître le droit d'exister tout simplement.
j'espère être au début de ce chemin
çà fait un peu tragi comédie ce que j'écris, non ?
Hello,
pareil de mon côté, quand je commence à perdre du poids j'ai une plus grande faim, comme si mon corps ne supportait pas la moindre perte alors que je suis largement en surpoids et qu'il pourrait vivre quelques semaines sans nourriture ce corps !
Je me suis aussi demandé pourquoi et j'ai aussi trouvé des réponses dans l'enfance, mais je suis presque sûre d'avoir bien intégré tout ça et que cela me touche maintenant assez peu. Je me trompe peut être.
Pour moi la couche de gras c'est la protection car je ne savais pas me défendre étant petite contre les gens qui se moquaient de moi, c'est aussi la masse qui me permettait d'être vue et prise au sérieux et qui me donnait de la consistance (enfin j'espérais). C'est donc autant une manière de se protéger que de se convaincre qu'on existe.
Par contre j'ai un doute par rapport à mon père, ma psy m'a démontré qu'il avait eu un comportement incestueux, j'ai lu quelques bouquins là-dessus qui m'ont aussi convaincue, mais je n'ai jamais percé l'abcès avec lui et je ne le ferai jamais. C'est la seule barrière que je vois. Mais comme j'ai accepté que son comportement était mal et que cela ne me mets plus en colère quand j'y pense, je ne suis pas sûre que ce soit ça.
Et c'est là que tu as raison Izabelle, parfois il suffit d'exprimer ses émotions et pensées pour éclaircir certains points : même si j'ai fais la paix avec ce passé, ça ne veut pas dire que je l'assume au présent. C'est à dire que j'ai peur que quelqu'un ait un comportement similaire avec moi car je ne saurais pas comment réagir. Et surtout, je ne me fais pas confiance pour savoir où est la limite entre l'acceptable et l'innaceptable. A quel moment la personne en face manque de respect envers moi ? Et c'est drôle car je me rend compte que par le passé j'ai eu un total manque de respect pour mon corps au niveau du sexe et de la drogue et de l'alcool et de la bouffe. Ce que j'ai pas mal ralenti ou stoppé car j'ai rencontré quelqu'un de formidable. Et voilà au global, j'ai bien maltraité mon corps et je continue encore avec la nourriture et l'alcool (je ne suis pas alcoolique mais je bois pas mal quand même).
Je pense que la réponse réside dans le respect pour soi, qui va de paire avec la confiance en soi. Le gros travail que je dois faire c'est me convaincre que je me connais, que je peux me faire confiance, que je peux faire les choses bien.
Je ne sais pas si cela vous parle, je pense que pour moi c'est une partie de la solution. Le reste c'est de la rpc et de la patience !
Je vais donc essayer de faire comme toi Izabelle, ça tombe bien je suis en train de noter comment se passent mes fins de journées
Je vais donc tenter de pister ces EME spéciales "j'ai peur de maigrir" et de voir comment je peux les accepter.
Et non non, ça fait pas tragi comédie !! Ou alors on fait toutes dans le tragi comédie dans le coin
merci pour toutes vos contributions, je trouve ça bien que l'on puisse exprimer ces choses là, et si des esprits chagrins trouvent que ça fait trop "psycho", ben tant pis pour eux, qu'ils ne lisent pas..... personne ne les y oblige (j'prends mes précautions...)
de plus, on est dans le forum vert, donc privé......
et de temps en temps, je trouve que c'est bien de creuser un peu tout ça, voir les choses en face
pas la peine de savoir le pourquoi du comment, mais simplement savoir ce qu'on ressent, et l'accepter sans chercher à le transformer
pour ma part, je rejoins cette idée de protection, pas forcément revlativement à la séduction, mais plutôt protection contre l'hypersensibilité
c'est Mandala qui m'avait mis sur la voie quand j'ai constaté que j'avais plus d'EME en société qu'ailleurs, les situations sociales me donnent beaucoup d'information à gérer, de part mon hypersensibilité
genre je ressens tout ce que les gens ressentent, ce qu'ils pensent de moi, des uns et des autres, il y a beaucoup de bruit, beaucoup d'informations, de conversations, j'ai en tête un milliard de choses au même instant
bref beaucoup de stimulations pour une hypersensible
ça ne veut pas dire que je n'aime pas, j'adore voir du monde, mais la sur-dose de stimulations m'incite à me "protéger" par cette carapace de gras qui absorbe gentiment tout ça (ou du moins j'ai cette impression totalement fausse)
la seule fois où j'ai maigri, dans ma vie, c'était une année où je n'avais plus aucune stimulation sociale, j'étais avec ma fille et mon homme dans une maison isolée à la campagne, je ne voyais personne..... j'ai quand même perdu 15 kilos.... et je ne travaillais pas non plus (sauf le boulot de maman, bien entendu)
tout ça pour réfléchir à voix haute et constater que cette fonction de protection me semble liée à cette hypersensibilité
je pense avoir aussi ce truc de la perte d'identité puisque j'ai un surpoids depuis mon enfance
et de façon connexe, je rajoute cette "peur" d'être trop parfaite, ce qui est totalement stupide parce que je suis loin d'être parfaite
mais depuis mon enfance, on m'a toujours "reprochée" d'être trop parfaite, d'avoir de trop bonnes notes, de savoir faire trop de choses (pas mes parents, qui s'en fichaient, plutôt mes "amis")
alors le surpoids est le signe tangible que je suis imparfaite...... donc un peu une façon de me faire accepter, je pense.....
bon la réflexion continue......
hier soir je suis restée un moment avec ma peur de maigrir, sans en avoir peur, comme avec un enfant inquiet.....
on verra ce que ça donne ce soir.....
Je me retrouve totalement dans ton témoignage Izabelle, comme toi je suis en surpoids depuis mon enfance et du coup j'ai cette peur de perte d'identité. Je ne m'imagine pas sans ces kilos en trop, quelques part ils font partis de moi. D'ailleurs je me suis surprise à dire hier soir à mon chéri, "je ne me vois pas à 60kg, je serais trop mince je n'aurais plus de formes" (je mesure 1m70). Je pense que si je maigris il faudra que je fasse le deuil de ses kg et du fait qu'en fait ils ne me représentent pas.
Tes paroles sur le fait de "paraître" parfaite font aussi echo en moi. Au collége on se moquait de moi car j'étais trop bonne éleve, trop gentille, trop fifille à papa à faire tout correctement alors je me dis que ton idée des kg pour se protéger n'est pas bête (mais du coup on me reprochait aussi d'être trop grosse). Enfin c'est compliqué tout ça mais merci pour ces réflexions Izabelle.
Le fait de paraître parfaite fait également écho en moi. J'ai toujours eu cette image de petite fille modèle qui me collait à la peau et... j'ai toujours détesté ça. Ado, je me suis mise à ne plus étudier, par paresse mais aussi et surtout en espérant secrètement avoir de mauvaises notes, faire en sorte que tout le monde soit au courant et me débarrasser de cette image...
Aujourd'hui encore, m'entendre dire qu'en fait, quand on creuse, je suis étonnamment "rebelle" est un immense compliment pour moi.
Je ne suis pas en surpoids donc la théorie comme quoi mon surpoids serait une manière d'échapper à cette image que j'ai toujours l'impression de trainer aujourd'hui ne s'applique pas... N'empêche, ça me parle tout ça.