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Le set point, toujours lui...

Maigrir sans régimes : La méthode Linecoaching La démarche Linecoaching: comment changer en profondeur
28 fév 2012 à 14h

C'est un endroit où on peut s'adresser directement aux Drs de A à Z, n'est-ce pas ?

Je voudrais d'abord les remercier tous deux d'une part de la qualité technique et de la richesse du site, qui sont vraiment remarquables. Chapeau, et c'est peu dire ! Et puis surtout de la compréhension et de l'empathie que nous y rencontrons à tous les niveaux, et qui sont excessivement rares. Merci infiniment.

Ceci posé, je voudrais demander qq ch au Dr Apfeldorfer.

Dans les écrits du Dr Z, le verdict tombe comme un couperet : quel que soit votre poids d'équilibre, vous n'avez d'autre choix que de l'accepter et de l'assumer. Alors que dans votre livre "Maigrir, c'est dans la tête", je me souviens que vous évoquez l'option de "maigrir à moitié". 

ça m'a paru frappé à la fois au coin de la compréhension et du bon sens. 

Il y a ici deux grandes catégories de personnes qui cherchent à maigrir : celles qui avaient un poids normal au départ, lequel s'est détérioré ensuite pour toutes sortes de raisons. Et celles qui étaient en surpoids génétiquement, dès le départ, et mon impression est qu'il y en a beaucoup ici. Pour ces dernières, dont je fais partie, il est évident que nous n'arriverons peut-être jamais à un poids dit "normal", quel qu'en soit notre désir. Mais cela dit, on se sent considérablement mieux quand on est un peu en surpoids que beaucoup en surpoids, et c'est un peu moins insurmontable à atteindre et à maintenir.

Et puis, il n'est tout de même pas tout à fait exact de comparer le poids à la taille ou à la couleur des yeux. On n'a jamais vu quelqu'un dont les yeux changeaient de couleur à cause de circonstances extérieures quelles qu'elles soient (à l'exception du port de lentilles). Alors qu'il y a tout de même une petite marge de souplesse dans le poids, quand on n'a pas d'ambitions trop déraisonnables. Il m'est arrivé plus tôt dans la vie de maintenir un poids un peu inférieur à ce qui était probablement mon poids réel (que je n'ai jamais connu) pendant presque 20 ans (ce sont des changements drastiques dans ma vie qui ont tout bouleversé).

Alors je voudrais savoir si vous envisagez toujours d'entr'ouvrir cette optique, ou si c'est pour vous du passé...

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11 commentaires

 

Bonjour tamar, bonjour tout le monde,

Bravo pour vos questions, des plus pertinentes. Et comme vous avez lu de bons auteurs…

Maigrir à moitié : ce que je voulais dire par là, c’est qu’on peut parfois maigrir jusqu’à la moitié… de ses espérances. On voulait perdre 20 kilos, et finalement, on se contente de 10. Il n’y pas là de contradiction avec la théorie du set-point, si ces moins dix nous conduisent au poids d’équilibre. Certains d’entre vous l’ont parfaitement relavé.

Concernant la modulation du poids d’équilibre, je partage votre avis. Certains chercheurs ont proposé une théorie du « settling point », ce qui correspond à une fourchette de poids, plutôt qu’à un poids parfaitement fixe. On pourrait, selon son mode de vie, se stabiliser spontanément en haut ou en bas de la fourchette. Par exemple, une personne pourrait avoir une fourchette de poids correspondant au poids d’équilibre située entre 70 et 77 kilos. Si elle est très active, attentive à ses sensations alimentaires, elle se stabilisera à 70 kilos. Si elle cesse toute activité, est plus approximative dans l’écoute des sensations alimentaires, elle se stabilisera vers 77 kilos. Si elle est une mangeuse émotionnelle, ou si elle est en restriction cognitive, ou les deux, elle dépassera vite sa zone d’équilibre et dérivera au-delà des 77 kilos.

L’activité physique et la quantité de masse maigre du corps, qui conditionne le métabolisme de base, ont donc une certaine importance. C’est d’ailleurs pourquoi le programme LineCoaching comporte une facette activité physique.

La sérénité émotionnelle, ce qu’on pourrait appeler l’ataraxie, pour employer le mot de Jean-Philippe Z. sont elles aussi des éléments importants pour que le poids reste dans la fourchette du settling-point.

Quant à la sérénité alimentaire, elle apparaît évidente, n’est-ce pas ?

Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Je ne le regrette pas, d’ailleurs. Sinon, quel ennui ! Sinon, quelle mollesse ! Sinon, quelle déprime ! Les difficultés de l’existence nous permettent de progresser, de nous améliorer, de devenir plus fort(e)s.

Faire ce chemin, travailler sur soi-même, sur l’amélioration de son mental, de son être émotionnel, de son propre corps, modelables pour une part, irréductiblement fixes pour une autre part, et ainsi devenir le meilleur soi qui soit, voilà un chemin qui, à mon avis, en vaut la peine !

Certains diront : bah, tout ça pour quelques kilos en plus ou en moins ! Est-ce cela qui, au fond, est en jeu ? Non, ce qui est en jeu, c’est cela : devenir le meilleur soi qui soit, s’engager et vivre sa vie, s’ouvrir aux autres, avec générosité. Tout cela, jour après jour, minute après minute, en pleine conscience de cette vie.

D'accord avec les derniers commentaires "l'automatisme qu'on nous promet" ne peut nous rendre totalement invulnérable. Je me souviens avoir aussi posé la question et avoir eu cette même réponse : oui, même devenu "compétent inconsciemment", il nous restera une faiblesse, un petit talon d'achille (mais qui n'en a pas ?) qui nous rendra un peu plus vulnérable que d'autres sur le plan de l'alimentation.

Je ne dirai pas non plus que LC est plus facile à suivre qu'un régime... D'ailleurs, très souvent, dans ce forum, on retrouve des témoignages du type "c'est trop dur, j'ai envie de reprendre un régime". Parce qu'avec un régime, on a la nette impression de reprendre la maîtrise de son alimentation. Alors qu'avec LC, il s'agit de reprendre la maîtrise de soi. Et ça c'est bien plus long. Et plus dur, dans le sens où les remises en causes personnelles sont bien plus profondes.

Bonne route !

Lily

Est-ce que c'est vraiment si difficile que ça ? Grosso modo, c'est tout de même beaucoup plus facile qu'un régime, non ? Sauf qu'il faut encore, pour le moment du moins, être sans cesse en train de réfléchir à quelque chose, mais si l'automatisme qu'on nous promet finit effectivement par se mettre en place, à partir de là ça s'appelle tout simplement vivre naturellement sans plus penser à son poids, quel qu'il soit ! Le travail le plus difficile me paraît être le "quel qu'il soit", mais à part ça, je ressens LC comme un apprentissage de n'importe quoi qu'on ne saurait pas faire : les difficultés ne concernent que la période d'apprentissage.

Difficile ou pas, chacun pourra en juger. Il y a sur ce forum un nombre non négligeable de personnes qui ont du mal à suivre le programme, ce qui semble justifier que ce n'est pas si simple. Le Dr Apfeldorfer écrivait lors d'un chat que les personnes qui, comme nous, sont en difficulté avec leur poids, conservent une certaine fragilité, même lorsqu'elles parviennent à être régulées. Cette fragilité peut nous faire revenir à des EME lors de moments difficiles émotionnellement. La différence, c'est qu'on ne repart pas à zéro, mais qu'on a les outils pour passer ces moments pénibles. Personnellement, je ne pense pas que les difficultés ne concernent que la période d'apprentissage. Je pense que je vais rester "convalescent" pendant un temps indéterminé, et je reste vigileant pour ne pas perdre les bons réflexes et les nouveaux comportements.

Je pense aussi que la nourriture restera ma "faiblesse" durant toute ma vie. Même si je deviens inconsciemment compétente, les périodes de bouleversement émotionnel me poussent vers la nourriture. Beaucoup moins qu'avant, mais toujours.

Je ne comprends pas très bien la logique de ce que vous dites, puisque son poids d'équilibre, quel qu'il soit, il pourrait toujours l'atteindre en suivant les grandes lignes de LC, pourquoi aurait-il dès lors besoin de se contenter de moins ?

Parce que ce n'est pas facile d'atteindre son poids d'équilibre, que cela demande des efforts, y compris en suivant LC, et qu'on peut se contenter de demi-efforts pour un demi-résultat.

Je connais ce très beau texte de Z, et je te remercie d'avoir pris la peine de le recopier ici. Mais ce n'est justement pas exactement ce que je voulais dire. Dans le livre en question, qui date tout de même d'il y a quelques bonnes années, il m'avait semblé que A se montrait un peu moins catégorique, et proposait une solution de compromis, qu'il appelait "maigrir à moitié". Disons que quelqu'une a un IMC naturel de 31 (non, ce n'est pas moi, c'est juste un exemple!), et elle sait bien, pour l'avoir vécu d'innombrables fois, qu'elle n'arrivera jamais à maintenir durablement l'IMC "normal" de 25 dont elle rêve. Il ne faut pas l'encourager à en rêver, nous sommes tous d'accord. Mais elle se sentirait tout de même drôlement mieux avec quelques kilos en moins, disons un IMC de 27 ou 28. Cela lui demanderait des efforts continuels, certes. Mais pas aussi épuisants, et le côté positif, sans être radieux, serait tout de même assez considérable pour valoir ses efforts. Il m'avait semblé qu'il encourageait cette solution en demi-teinte, et j'aurais aimé savoir ce qu'il en pense aujourd'hui.

Bonjour,

je suis aussi intéressé de connaître la réponse du Dr Apfeldorfer, mais ce que j'ai cru comprendre de ce "maigrir à moitié" est moins optimiste que ce que tu décris... Maigrir n'est pas une obligation, c'est un choix. Ainsi, je pense qu'il s'agissait de maigrir à moitié, lorsqu'on est au-delà de son poids d'équilibre. Dans ton exemple, quelqu'un qui aurait un poids d'équilibre situé à un IMC de 31, et qui se trouverait à un IMC de 35, pourrait descendre à un IMC de 33, et du coup, se sentir déjà mieux, en ayant perdu la moitié de ce qui la sépare de son poids d'équilibre.

je crois aussi que c'est ce dont il s'agit