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Rassasiement gustatif essai 1

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Satiété, rassasiement gustatif et rassasiement global
Ancien abonné Remercié (10) Très actif (30)
26 avr 2013 à 20h

Bonjour à tous et toutes, 

Après des mois de résistances contre cet exercice j'ai enfin compris, lors de la journée "mon poids et moi" du 20 avril dernier à quoi il servait et ça m'a remotivée pour le faire. 

Dr Zermati a expliqué que pour pouvoir se réconforter avec un aliment, il est important de combiner 3 conditions : 

1) l'aliment doit être apprécié

2) l'aliment doit être dégusté

3) l'aliment doit être mangé sans culpabilité

Je me suis rendue compte que je n'étais pas capable de me réconforter avec des aliments (sans faire de compulsion) car je mangeais avec beaucoup de culpabilité. 

J'ai décidé de poster un petit compte rendu (comme SacripAnne) de mes 4 jours pour partager mon expérience.

Je me suis lancée aujourd'hui dans la deuxième partie de cet exercice avec un aliment sucré. Pour celles qui ne connaissent pas encore l'exercice, voici le protocole : remplacer durant 4 jours le déjeuner avec un aliment gras et sucré, en quantité que l'on choisit, et le déguster en ayant une bonne faim. Quand on a plus envie de manger de cet aliment spécifiquement, on arrête de manger. Si l'on a de nouveau faim, on attend au moins une heure et on remange le même aliment. Ensuite on mange ce que l'on souhaite au diner, toujours si l'on a faim. 

J'ai choisi l'aliment sur lequel j'ai le plus compulsé de ma vie, et le plus en cachette : la glace Häagen Dazs Pralines & Cream (durant un séjour aux USA j'en ai mangé plus d'un pot par jour pendant plusieurs mois, avec bien sûre plusieurs kilos au bout du compte). 

J'avais pris mon pdj à 9h donc j'ai eu faim à 13H15.

J'ai mangé 1/2 pot de glace en dégustant, j'ai ressenti un peu de culpabilité et une sorte d'excitation, je crois que c'était le plaisir de transgresser. J'ai pris du plaisir à manger, et bien qu'en commençant j'étais persuadée de manger le pot entier (c'était la quantité que j'avais choisi) je me suis arrêtée à la moitié. 

A 17h j'ai eu de nouveau faim et j'ai remangé 1 boule de glace, j'en avais pas hyper envie. 

Il est 21H et je n'ai pas faim donc je ne mange pas ce soir. Pour l'instant (mais la soirée n'est pas terminée) pas d'EME en vue. 

A demain pour la suite

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31 commentaires

Formidable expérience, merci de nous l'avoir fait partager !

Et en plus, c'est un plaisir de te lire, tu relates de façon très vivante.

Quand j'ai fait cet exercice, avec beaucoup de difficultés, je n'ai pas réussi à en tirer de bénéfice;  j'étais dérangée, comme toi d'ailleurs, par mon envie de salé quand j'ai faim.  Bref, ça n'a pas marché.   Par contre, avec l'aliment gras et salé, ça avait bien fonctionné et j'avais perdu 600g.

Il faudra peut être que j'envisage de recommencer mais je me demande si c'est bien utile car je n'ai aucun aliment tabou.  J'ai bien intégrée depuis longtemps que l'important c'est d'avoir faim, pas la nature de l'aliment.

Par contre, je me demande si ça peut aider sur le long terme à ne plus avoir des envies compulsives d'un aliment particulier, toujours le même.( En l'occurence, pour moi, le nutella,par exemple )   Et pourtant, si j'ai faim, je n'ai aucun scrupule à en  manger;  le problème, c'est que quand j'ai vraiment faim, je n'ai pas envie de nutella.   Et quand j'en ai envie, je n'ai plus vraimant faim.

Quel dilemne !

Bonjour Doremi, 

Merci de tes compliments. Tu dis que tu n'as pas d'aliments tabous mais tu dis quand même compulser sur le même aliment. Je me permet d'ajouter que je n'avais pas vraiment de culpabilité à manger de la glace quand j'avais faim mais comme toi, quand j'ai faim je n'ai pas envie de glace et je n'ai souvent plus vraiment faim voir pas du tout quand j'en ai envie. 

C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles je compulsais sur la glace c'est que j'avais l'impression au final que ce n'était jamais le moment d'en manger. Je pense que si je m'écoutais (mais je n'en sais rien car c'est mon mental qui parle là) j'aurai peut être envie de glace 2 ou 3 fois dans l'année, en Italie par exemple, pour goûter dans l'après midi. A ce moment, je pourrai en profiter en la dégustant en ayant faim. 

Tout ça pour dire que tu serais peut être étonnée de découvrir des choses en faisant l'exo avec le nutella. 

Le nutella a été longtemps un aliment tabou pour moi, et j'ai beaucoup, beaucoup compulsé dessus étant plus jeune. C'est l'exercice de la dégustation qui m'a fait prendre conscience que je n'aimais pas le goût. J'avoue avoir été fortement destabilisée de réaliser que je n'aimais pas le goût d'un aliment que j'avais tellement consommé. J'en ai même pleuré durant la dégustation ! C'était comme si on m'enlevait mon "doudou", ma béquille. J'ai voulu réitéré l'expérience de la dégustation et j'ai racheté un autre pot. Je confirme que je n'aime pas du tout cela, et le pot est toujours dans le placard depuis plusieurs mois maintenant, je pense le jeter. 

Bonjour Doremi, Peut être faudrait-il que tu prennes le nutella comme aliment réconfortant et que tu fasses l'exo de l'EME zen avec. D'abord à froid : avec une petite faim, tu le déguste vraiment puis à chaud. Tu peux regarder le post nom de code 20.4 dans gérer les difficultés du quotidien, Soleluna explique cela très bien. Bon courage à toi !

Merci encore pour ce partage et bravo tu accueilles tes émotions avec une vraie bienveillance du coup ça interpelle. Je bloque un peu sur cette partie et je crois aussi que c'est parce qu'elle est clé ! Pour le rassasiement gustatif je pense qu'il est plus compliqué avec la glace, je ne saurai dire pourquoi mais ça me fait pareil je reconnais le rassasiement gustatif du chocolat parce que c'est gras et très onctueux et très riche du coup je le ressens mais sur la glace je dois être vraiment très attentive pour me étendre comme que je n'en veux plus, c'est peut être pareil pour les vous c'est plus riche et gras d donc ça rassasie plus vite ? En tout cas je Tyrone ton expérience vraiment enrichissante 

Merci pour ce partage d'expérience ! C'est passionnant de voir comment tu évolues et les mécanismes de contrôle ont la vie dure ! Ce qui est dingue c'est de voir que même quand on a le droit de manger ce qu'on aille dans culpabilité, le contrôle et la culpabilité résistent...Moi j'arrive a cette étape et pour l'instant je ne m'y suis pas encore mise. J'avais déjà fait cet exercice il ya un an mais je me rend compte que j'étais dans la culpabilité, et le contrôle. du coup jet prends le temps pour la faire cette année. J'attends la suite de ton expérience! 

Häagen Dazs m'a tuer...
MDR!
J'adore ton post Liegama et c'est super intéressant.
Je n'ai pas encore fait cet exercice, je viens de regarder, la satisfaction est en avant-dernière position chez moi (1,5 an sur le site et même pas fini le parcours! Pas besoin de m'exercer à la tortue, j'en suis une déjà mais je le savais pas :) mais il me tarde. Patience patience.
Comme les autres, hâte de lire la suite.
Belle journée

 

Merci beaucoup pour ce post ....... grâce à Vous j'avance un peu plus aujourd'hui, alors que j'étais en grand désespoir frown

 

Mille MERCIIIIIIIIIIII

Suis contente de savoir que ça t'aide Ibode. 

Pour partager la fin de la journée, j'ai donc manger mon "déjeuner" glace vers 16h puis à 19H30 j'ai eu une soudaine envie de faire du sport (suite à la lecture du défi sport lancé par Isabelle). 

Je me suis dit que j'allais faire 20 mn de mon DVD Turbo (sorte de mélange de dance hip hop, mouvement de capoera, et arts martiaux). 

En fait j'ai fait 1H en m'éclatant, ça m'a fait du bien. 

Et la faim est revenue hyper nette (c'est vraiment l'avantage avec le sport ça aiguise les sensations de faim et de satiété). J'ai donc mangé mon dîner à 21H, une salade de roquette, haricots noir, pâtes complètes et truite fumée, pleins d'herbes avec une vinaigrette bien moutardée comme je les aime. Je me suis vraiment régalée, j'ai pris du plaisir même si j'ai mangé un peu vite et la satiété est tombée, très nette. 

Pas d'EME de fin de repas, même si j'ai entendue une voix dans ma tête qui me disait de ralentir quand je mangeais. 

A demain pour la suite.

Deuxième jour de l'expérience. 

On est samedi et je me suis levée plus tard donc j'ai pris mon pdj vers 11H donc j'ai pas eu faim avant 17h. J'ai eu une pensée du type : c'est pas l'heure de mon déjeuner habituel, je ne vais pas pouvoir faire (parfaitement j'entends) l'exercice. J'ai accueilli cette pensée et me suis lancée dans l'exo. 

Ce n'est qu'en écrivant maintenant, après avoir fait l'exo que je me rends compte de pleins de choses.

Tout d'abord, hier en remplissant le compte rendu j'ai vu que je ne savais pas exactement combien j'avais mangé de glace, n'ayant pas pesé ma glace avant.

Du coup aujourd'hui j'ai voulu mieux faire. Et vous savez ce qu'on dit, le mieux est l'ennemi du bien.

Ah ce foutu perfectionnisme!

Dans un souci de savoir exactement combien j'allais manger de glace j'ai pesé ma glace. Cette action m'a rappelé toutes les fois où j'ai pesé mes aliments quand j'étais au régime et ça a généré un certain stress chez moi et de la culpabilité.

J'ai alors fait l'erreur de regarder les calories sur le pot de glace (vieux réflexe de régimeuse).

Et j'ai commencé à cogiter, je vous mets ici ce qui se passais dans ma tête (à toute vitesse bien sûre, je n'en avais pas pleinement conscience au moment où cela se passait) 100ml de glace = 246 calories, dans l'exercice précédent tu avais droit à 100g d'aliment, car 100g de chocolat = environ 500 calories soit moins qu'un repas "normal" qui est à environ 700 calories, c'est pour ça que tu pouvais maigrir en faisant cet exercice; donc ne dépasse pas 500 calories, voir en dessous, et puis tu as mangé très léger ce matin, encore une chance de pouvoir maigrir. A cela j'ai trop attendu d'avoir faim, donc j'avais une presque grande faim. Bref toutes les erreurs que je fait d'habitude : croire que d'avoir plus faim me permettra de plus maigrir, continuer à vouloir maigrir, laisser mon mental diriger et l'écouter, et agir en fonction plutôt que d'écouter mon corps sans intervenir.

Du coup j'ai pesé 150g de glace. Mais cette décision a été faite par mon mental, pas à l'écoute de ce qu'on corps voulait. L'intervention du mental a eu raison de moi, j'ai eu beau déguster comme hier j'ai ressenti plus de culpabilité à manger et à la fin du bol j'en voulais encore (pour compenser l'effet contrôle mental) et encore faim. J'ai essayé alors de dédramatiser le tout, me suis resservie une dernière boule que j'ai dégusté plus calmement et sereinement, à la fin de cette boule je peux pas dire que j'ai ressenti le rassasiement de manière net comme hier mais j'ai senti par contre que j'avais évité une plus grosse EME sur le moment (EME résultant du contrôle mental). 

Ce deuxième jour me confirme ce que je découvre depuis une semaine, à savoir que je suis encore beaucoup dans le contrôle mental, sans toujours en avoir bien conscience tellement c'est automatique. 

A demain pour la suite.

Troisième jour de l'expérience. 

On est dimanche mais aujourd'hui je suis réveillée à 7h par la lumière du jour. 

J'ai attendu d'avoir une bonne faim qui s'est manifestée à 9H30, j'ai encore attendu un peu (des fois j'attends encore un peu histoire d'être sûre) et je me suis demandée ce dont j'avais envie. Comme pour le reste de la semaine j'ai pris conscience de "The Voice" dans ma tête. J'ai décidé d'appeler ces voix dans ma tête qui n'arrêtent pas de me dicter ce que je dois faire : "The Voice". Ce matin elle me disait : tu devrais manger des protéines, ce serait mieux pour commencer la journée, sinon tu vas moins bien gérer l'exercice à midi, et en plus tu as fait du sport hier, non vraiment il te faut des protéines, mange des oeufs, non des blancs d'oeufs, sans le jaune c'est mieux, c'est moins gras etc... Ca a duré au moins 10 mn avant que je lui dise d'aller se faire voir ailleurs et que je me reconnecte à ce que je désirais manger. J'ai réalisé que je voulais une tartine de pain grillé, purée d'amande et miel de tournesol et des fruits sur du yaourt de soja. Je me suis préparée tout ça avec un de mes thés préférés. 

Comme en ce moment j'arrive à me mettre à table plus détendue (une fois que je me suis débarassée de The Voice), je suis parvenue à déguster ma tartine, je me suis même étonnée du nombre de bouchées dont j'ai eu besoin pour la déguster. Et à la fin de ma tartine j'ai ressentie la satiété, du coup j'ai remballé tout mon petit yaourt pour plus tard non sans entendre de nouveau The voice qui me disait que ce serait quand même bien de manger ces fruits pour les vitamines et les fibres, décidément elle est toujours là. 

Réapparition de la faim à 13H00, après m'être activée la mâtinée, j'évite la même erreur qu'hier et je ne pèse pas ma glace. Je regarde à peu près combien j'en prends du pot. Je me sers 1/3 du pot et je m'assois à table, 3 respiration, connection avec mon corps, où se situe la sensation de faim et je commence.

Je note après 3 bouchées que je n'arrive pas à me concentrer car mon homme s'active non stop à côté de moi pour prendre des photos (que je viens de lui demander de faire) pour le blog.

Je sens monter en moi une frustration de "ne pas arriver à déguster". Je finis par changer de pièce pour être plus au calme et continue à manger. Je suis alors assaillie par pleins de souvenirs de moments où j'ai mangé cette glace. Ces souvenirs sont douloureux, chargés des émotions de l'époque. Comme je le disais hier cette glace était mon doudou, me rassurait et me soutenait quand j'allais mal. Aujourd'hui c'est comme si toutes ces émotions étaient associés dans mon esprit à cette glace, et qu'elles décidaient de sortir. 

J'ai terminé mon bol et j'ai fait une pause de 3 mn pour accueillir un peu ces émotions.  J'ai noté que j'avais encore bien faim, et que je n'avais pas ressenti le rassasiement. Je me suis resservi 1 boule. Quand j'ai resssorti le pot du congélateur, j'ai eu alors une immense envie de manger à même le pot, comme je le faisais toujours, jusqu'au bout, comme pour engloutir de nouveau toutes ces émotions. J'avoue que je ne m'attendais pas à ça. 

Comme j'avais encore bien faim, quand je me suis resservie, je ne peux pas dire que c'était une EME, mais il est clair que ces émotions étaient inconfortables. J'ai essayé d'accueillir comme j'ai pu et j'ai continuer à manger doucement, et j'ai fini par sentir que j'en avais plus envie, plus d'intérêt. Je ne sais pas si c'est la satiété ou le rassasiement qui m'a fait arrêter mais c'était pas ma tête, donc je me dis que c'est déjà ça. 

On verra comment se déroulé l'après midi.