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De la souplesse pour éviter le contrôle.

L’alimentation émotionnelle Le perfectionnisme
29 Mar 2014 à 22h

Bonjour , 

Comme je viens de le dire dans le fil de la présentation sur les nouveaux arrivants , je suis de retour sur LC après un premier parcours mitigé .

Forte de ma première expérience je me rends compte que ce qui m'a manqué afin que les nouvelles habitudes acquises sur LC deviennent automatiques c'était de la souplesse et du lâcher-prise vis à vis de la méthode et du temps . 

Je m'explique , lorsque l'on s'inscrit ici on a envie que ça fonctionne , on y croit et on s'investit très fort  . Je faisais tout de façon très "orthodoxe",  à la lettre , très scolaire  et j'ai eu des résultats sur la balance sauf qu' après l'euphorie des premiers mois je me suis lassée de toujours me demander si j'avais faim , atteint la satiété , des eme , pourquoi , comment  ... au final j'étais dans une forme de contrôle et insidueusement j'ai lâché la méthode et suis revenue à mes vieilles et mauvaises habitudes . 

A l'aube de ce nouveau départ j'ai peur de revivre les mêmes choses; car même si je suis consciente de ma difficulté il m'est difficile d'être souple dans LC , je veux tout bien faire . D'ailleurs j'avoue repartir tout feu tout flamme , c'est excitant et euphorisant mais je crains le retour de bâton . 

Alors je vous sollicite , je sais la bienveillance que l'on trouve sur le forum .

Comment faites-vous pour insuffler de la souplesse dans votre utilisation de LC  afin de tenir jusqu'au moment inconnu où l'on sera enfin des mangeurs régulés sans y penser  ? 

Comment faites-vous pour ne pas tomber dans le contôle ( certes pas des aliments ni des quantites mais des sensations) ? 

J'ai une peur aussi...ne jamais parvenir à cet état  tant esperé de mangeuse régulée inconsciemment   ( parce que me réguler consciemment on l'a compris je suis assez fortiche ! ) .

Je n'ai guère d'idée , parasitée que je suis par mes peurs citées si dessus , si ce n'est peut etre accepter les phases comme elles sont ,  comme intrésèques à la condition humaine avec des hauts et des bas , accepter les changements tout en restant dans un zone de confort cad en évitant les extrèmes . Qu'en pensez-vous  ? 

Billie . 

 

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85 commentaires

Rhâ oui, le chocolat-banane, un pur délice aussi !

Mon stress de fin de travaux est tombé pile au moment où je commençais à m'ouvrir à quelques émotions relativement anodine (frustration de fin de repas, sentiment d'injustice par rapport aux mangeurs régulés). Et là, blam, je me suis pris la panique en plein dans la pleine conscience, ça fait mal, j'ai tout refermé ! J'ai même perdu le rassasiement gustatif pendant quelques jours. Pour toi, tu seras un peu plus avancée dans ton acceptation émotionnelle, tu ne le vivras pas forcément pareil !

J'ai commandé trois livres sur la pleine conscience, pour explorer à partir d'exercices que je ne connais pas, parce que j'ai besoin m'y remettre plus formellement, à froid (enfin, quand j'en serais à un moment où c'est faisable, parce que là, c'est un peu chaud encore !). Jon Kabat-Zinn : "Méditer : 108 leçons de pleine conscience" et Thich Nhat Hanh : 'Transformation et guérison", "Il n'y a ni peur ni mort". Des noms d'auteurs que j'avais lu dans le forum, et qui n'étaient pas trop cher. Je commence à avoir une petite pile de lvres à lire, qui s'abaisse lentement, que je laisse en plein milieu et que je reprends ("Maigrir c'est dans la tête", notamment, je le lis à dose homéopathique. Le docteur Apfeldorfer a une belle plume, mais elle est drôlement pointue, elle fait mal, parfois, il faut le temps de digérer !).

Je reviens sur ce fil (je viens de le reparcourir rapidement, et je vois plein de choses que je ne voyais pas dans les interventions. Je pense que j'y reviendrais plus attentivement quand j'en aurais besoin. C'est un fil qui m'a vraiment aidée, et je pense qu'il n'a pas fini !

En ce moment, je suis dans une période inhabituelle. Mon déménagement est prévu le 29 mai, les choses se débloquent, se bloquent ailleurs, se redébloquent, on fait des allers-retours quotidiens (voire deux fois par jour !). Mais ça devient (presque) routinier. Ma vie ne re-commence pas après le déménagement, elle n'est pas en suspens pendant la fin des travaux, j'en ai pris conscience. Du coup, pour la première fois lors d'une tentative de perte de poids, je n'ai pas suspendu non plus mon parcours. Il suit ma vie. Mais du coup, j'ai arrêté de le suivre à la lettre. Ce qui m'a permis (je crois, en tous cas, je manque de recul) d'en comprendre l'esprit un petit peu plus.

Depuis le moment où je me suis rendue compte que je suivais LC comme un régime, j'ai changé des petites choses. Je n'hésite pas à manger sans faim si ça me stresse trop de sauter un repas. Par contre, je mange peu. Par exemple, à midi, quand je suis au boulot, ça me met sous tension quand je ne perçois pas la faim, surtout si je l'ai perçue un peu vers 11h. Je sais qu'elle reviendra, et que je devrais la supporter jusqu'au moment où je pourrai manger. Trop stressant pour ma petite tolérance en ce moment. Donc j'ai décidé que si je préférais, eh bien je mangeais sans faim, mais peu. Par exemple en ce moment, je n'amène pas un sandwich entier dans mon pique-nique, j'en amène la moitié et une moitié de dessert aussi. J'ai testé, et je sais que ça me permettra largement de ne pas avoir faim au boulot mais d'avoir faim le soir. Je pense que je pourrais même me passer du dessert, mais ma petite tolérance émotionnelle du moment ne pense pas la même chose !

 

Mon EME du soir, qui a grandi depuis quelques semaines, commençait à me gêner vraiment. Depuis un bail, je prends un cachet pour dormir, et j'ai besoin de sentir le moment où le cachet me fait lâcher prise. Avec LC, j'ai découvert la puissance du lâcher-prise en pleine conscience, mais c'est encore récent et épisodique. Le cachet, c'est mon moyen le plus simple, le plus rapide et le plus familier. Donc je ne me couche pas dès que je l'ai pris, ce qui permet à mon comportement encore binaire de passer en mode gremlin. Impossible d'accueillir cette EME en pleine conscience (pas avec des lapins roses qui dansent dans la cuisine - bon, j'exagère nettement. Quand je ne stressais pas pour la fin des travaux, j'arrivais à manger en presque pleine conscience, en profitant des aliments, et j'en mangeais moins, même sous cachet). Donc j'ai pris le problème différemment. Au lieu de cantonner mon EME à la fin de soirée, après le cachet, je la vis en pleine conscience avant le top départ officiel donnée par la pendule. C'est Patience qui m'a donnée l'idée de faire ça, sur un fil d'EME, où elle racontait s'être réconfortée en faisant durer son chocolat.

 

Le soir, un moment après le repas, je prends un court moment pour observer mon EME. Et puis je prends un dessert (un truc en portion individuelle, style cheese-cake industriel ou tartelette à la crème de marrons). Je l'ouvre, je le sens, je le regarde, et j'en prends une cuillère. Et je le repose (bon, parfois, j'en prends une deuxième, une troisième... Mais je le repose toujours avant la moitié). Et je continue à tricoter tranquille devant mon dvd. Enfin, pas tranquille. J'observe mon EME, ses ruades, ses impulsions, les légères crispations qu'elle me provoque. Et puis au fil d'un point plus compliqué ou d'une maille perdue, j'oublie. Quand je reprends conscience de mon EME, je l'observe encore, et je reprends une cuillère, en la savourant. Là, une seule, jamais plus, l'empressement n'est plus là. Je peux faire durer ça une heure facile, en sentant le plaisir diminuer, en sentant la réticence à en prendre une autre cuillère vers la fin (puisque c'est moins bon), mais l'envie toujours présente. Depuis deux soirs, je me dis que je pourrais jeter le fond du pot. Mais je ne le fais pas (hé, pas trop d'un coup ! J'arrive à reposer mon dessert cuillère après cuillère, c'est déjà énorme !!!)

 

Ca ne change pas mon EME d'après-cachet. Elle est toujours là et j'y cède toujours. Je ne sais pas si ça la fera évoluer un jour. Pour le moment, le changement que je vois, c'est que ma faim revient un peu avant midi, ce qui n'était pas le cas il y a une semaine. Je me dis que peut-être, je mange moins pendant mon EME d'après-cachet, parce que j'ai apaisé une partie du trop-d'émotions-compliquées avant. Autre changement : je mange plutôt du salé que du sucré, alors qu'en principe, cette EME est sucrée à fond. Et puis aussi, j'ai réussi à jeter un aliment qui me faisait compulser. C'était des fruits séchés pas terribles, qui ont tué toute faim avant 15 heures pendant trois soirs. Le quatrième soir, ras-le-bol, ce n'était même pas bon, il y en avait trop à finir, j'ai jeté. Et puis aussi, maintenant, souvent, je cherche à m'asseoir pour manger pendant mon EME de mode binaire.

 

Mais le vrai changement, c'est qu'au lieu de me dire que mon EME était un problème que je réglerai peut-être un jour, je lui ai donné un autre statut : elle n'est pas le problème. Elle me signale une envie de me réconforter (de quoi ? ça, je verrai, j'ai le temps !). Et donc je me réconforte en pleine conscience, pleinement moi, au lieu d'attendre le top départ officiel de mon gremlin de comportement binaire. Je me suis autorisée à manger sans faim et sans stress (à midi, c'est la Travailleuse Modèle qui m'y "pousse") tout en restant dans le parcours LC, sans penser que je gâche mes chances de perdre du poids. D'ailleurs, j'en ai perdu. Mais de toutes façons, pour réussir à faire ça, il a vraiment fallu que je lâche du lest sur le stresseur poids. Je m'étais motivée avant le jour de ma visite chez le médecin pour lui dire que non, pas aujourd'hui, pas de balance, juste la visite (je ne me pèse que sur sa balance, environ tous les deux mois). Et au final, au moment M, j'ai lâché prise sur ça aussi : ça ne me dérangeait pas. Mes nouvelles pratiques me convenaient pour traverser ce moment stressant, le chiffre ne pouvait pas changer ça. Je suis montée sur la balance, et j'ai trouvé ça anodin (ça ne vaut pas une tuerie de Mamie Nova chantilly chocolat coeur caramel beurre salé dégustée cuillère après cuillère !). J'ai à peine écouté le chiffre (je n'ai pas entendu s'il y avait un virgule 5 derrière ou pas), et je n'ai pas eu envie de le savoir. J'ai mis "virgule 5" sur ma courbe LC, c'est tout. L'ordi s'en fiche aussi ! Le médecin était tout content, il a fait une courbe sur son ordi avec mes chiffres depuis fin août. Moi aussi, j'étais contente. Si j'avais écouté le stresseur poids, je ne sais pas si j'aurais maigri ou pas. Mais je ne me serais pas autorisée à recevoir mon EME du soir longuement, en mangeant en pleine conscience un produit que je choisis soigneusement, mode Gremlin off. Le plus important, c'est ça : une cuillère de dessert. Le temps. La cuillère. Le temps. Trop bon !

 

Tout ça m'a aussi beaucoup aidée à augmenter ma tolérance émotionnelle face à la fin de travaux.

 

Merci à Billie d'avoir ouvert ce post, à Patience d'avoir relaté son lent réconfort chocolaté, et à Izabelle, pour le fil "Accueillir un ressenti désagréable", qui a beaucoup nourri mes réflexions et mes actions.

[quote=Pattie]

Mamie Nova chantilly chocolat coeur caramel beurre salé

[/quote]

Ils font ça?! Mama.....Il FAUT que je le trouve!!! Là j'ai 2 pots de chocolat banane qui m'attendent pour ce week end...j'ai hâte.

Sinon, Pattie, rassure toi, je n'ai pas retenu que ça de ton merveilleux post qui a tant fait écho en moi. Je crois que tu es vraiment vraiment sur le bon chemin.

Aujourd'hui, grâce à la méditation, j'ai réussi à augmenter ma tolérance émotionnelle et du coup EME, certes, mais sans passage à l'acte, tout en étant pleinement convaincue que si je le veux, je peux manger sans faim, si je sens que ça m'aiderait.

Mais jusqu'ici, non, c'était trop dur, je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas vivre tout ce stress, sans dépasser un peu ma faim, sans manger quelquefois sans faim. Et c'est grâce à cette acceptation, faite en pleine conscience, qu'aujourd'hui je décide de vivre ces émotions stressantes, sans nourriture.

Et je sais que je ne serai jamais à l'abri de à nouveau rencontrer une période trop difficile, trop dure à vivre, sans le réconfort apporté par la nourriture. C'est ça être une mangeuse émotionnelle, non?

Je crois que tant qu'on ne tombe pas dans l'excès, que le poids est relativement stable, finalement c'est déjà pas mal...

Et puis, ça me rappelle que moi aussi je vais devoir vivre une fin de travaux et un déménagement à la fin de l'année...on va voir comment je vais réussir à vivre ça "sereinement"! wink

Pattie, Merci pour ton post. Cette EME du soir est très présente pour mo en ce moment aussi et ton expérience m'aide à voir d'autres possibilités avant de me mettre à manger par culpabilité. J'ai toujours ces phases de réaligné ment avec moi même ou tout semblé se réguler naturellement et ces autres phases ou la peur de perdre le contrôle me fait justement perdre contrôle. J'oscille, je crois que j'apprends aussi, mais j'ai l'impression de tourner aussi beaucoup en rond autour de ces compulsions. Dans ma vie, je découvre une réelle peur de m'exprimer, d'oser être moi, d'oser le ridicule, et plus j'étouffe tout ça , plus je cherche à régler les problèmes par la nourriture, ce q a pour effet bien sur l'effet inverse. Au fond j'y crois je sais que j'évolue, mais p**** urée , ça demande du courage !!!!
Super Pattie ! De beaux exemples de souplesse :-) . Et je pense que c'est vraiment ca l'esprit de la méthode ! Je suis bien contente que ce post résonne en toi !

eh bien moi je lachais sous le pretexte  de ce que j'avais lu dans le blog de caro ( penseesbycaro) , à savoir une consultation avec le Dr Zermati qui lui disait " tout le monde grossit à Noël": j'avais pris ça comme une autorisation de relacher, j'avais oublié qu'il lui disait de se faire confiance , qu'elle avait appris à être à l'écoute de ses sensations...

moi j'envisage la souplesse essentiellement sur une journée....   c'est clair que je n'envisage pas de relacher mon attention pendant toutes les vacances....   mais sur une journée comme Paques, c'est un peu normal....  je dis ça mais je ne l'ai même pas fêté....    c'est le comble

par contre si ça dure plusieurs jours, c'est là où on en effet on peut reprendre du poids car le corps n'a pas le temps de réguler

ce qu'il y a c'est que je pars rarement plus de deux-3 jours en vacances....   du coup c'est l'avantage de prendre très peu de vacances...  laugh

de la souplesse, oui, mais pas trop...j'ai rediscuté avec la coach de mes prises de poids systématiques lors de mes vacances:

en fin de compte je relache trop systématiquement et de façon trop importante l'écoute de mes sensations et je suis obligée de m'y remettre en rentrant...d'où l'effet petit yoyo autours du même poids depuis la reprise du programme...

C'est la délicate frontière entre le lâcher-prise et le laisser aller .... 

J'ai du mal parfois avec ça , je me dis que si je me laisse aller c'est que je suis encore au moins en partie dans le contrôle ou en d'autres termes que c'est la tête qui commande et non le corps .... 

C'est la délicate frontière entre le lâcher-prise et le laisser aller .... 

J'ai du mal parfois avec ça , je me dis que si je me laisse aller c'est que je suis encore au moins en partie dans le contrôle ou en d'autres termes que c'est la tête qui commande et non le corps ....