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J'ai faim, je mange, mais je ne m'arrête pas...

L’alimentation émotionnelle Les envies de manger émotionnelles
22 oct 2011 à 15h

Pour moi, le problème le plus difficile à gérer c'est "l'arrêt" de la prise alimentaire.

Si j'ai une EME isolée, en journée, je la repère bien car elle arrive "comme un cheveu sur la soupe", en dehors de toute faim. C'est super évident ! (déjà je suis très contente de les repérer, celles là !)

Par contre, lors d'un repas notamment, je commence à manger avec la faim et puis... le vide... je ne suis pas mal à l'aise, je ne me sens pas mal ni rien, enfin je n'en ai aucunement conscience en tout cas. Et là je n'arrive pas à savoir quand arrêter. Après le repas, parfois j'ai encore faim rapidement, parfois j'ai trop mangé... impossible de me réguler correctement là dessus

Et vous ?

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29 commentaires

merci Marie

et à tous ceux qui viennent partager sur le forum

Hello, je suis toute nouvelle sur le site... Généralement je trouve qu'il ait plus difficile de se stopper lors des collations, l'après-midi j'ai une petite faim, mais lorsque je mange quelque chose je n'arrive plus à m'arrêter. Pour les repas, j'ai également de la peine à savoir où j'en suis...du coup j'arrête de manger, j'attends un moment et si je sens que j'avais encore faim,je prends un fruit ou un yogurt pour avoir une petite touche sucrée à la fin et du coup j'ai l'impression que je me sers moins pendant le repas.

Le soir est aussi un problème pour moi...lorsque je n'ai pas faim, mais juste envie de manger je vais me laver les dents...cela peut paraître un peu bizarre, mais du coup je ne mange plus devant ma tv (trop fatiguée pour me relaver une seconde fois les dents).

"Et en fait, il y a toujours des signes avant coureurs dans la journée: émotions inconfortables, sentiment d'échec pour telle ou telle raison ou déprime, qui font que le soir, j'ai finalement besoin de me réconforter parce que je n'ai pas suffisamment pris soin de moi avant. "

Bonjour à tous,

c'est une phrase de Marie4 qui m'éclaire beaucoup aujourd'hui donc  merci à toi  pour les signes avant coureurs  que je tâcherai de ne pas négliger

j'avais repéré la fatigue, chez moi surtout le manque de sommeil et aussi le froid, (je suis très frileuse)  et puis l'ennui parfois,alors je vais maintenant ajouter le fait de ne pas avoir bien digéré (je ne trouve pas d'autre mot...comme c'est bizarre) certaines émotions dans la journée : c'est ce qui s'est passé aujourd'hui.

mais comme beaucoup d'entre nous ici, moi aussi je suis capable de manger sans compulsion pendant presque tout le repas et juste au moment du fromage ou du dessert, parfois après, ça se réveille : je ne peux pas m'arrêter comme ça, il va me manquer quelque chose, comme si le fait de faire un repas normal, comme tout le monde, sans excès et surtout sans compulsion, c'est ça qui n'est pas normal pour moi (en fait c'est souvent au bout de plusieurs repas sans compulsion que ça se met à revenir, comme si la disparition des compulsions faisait peur : après tout c'est une perte aussi pénible qu' une autre , un deuil à faire, une séparation d'avec une partie de soi qui a toujours connu ce fonctionnement) Vivre sans compulsion, j'espère qu'on y arrivera tous

Bonsoir,

Je partage à 100% ce que tu as écrit Lore :  je crois que l'arrêt des compulsions c'est comme un grand saut dans le vide, moi aussi dès que je commence à avoir un comportement plus ou moins normal, çà me fait  peur, çà m'angoisse....

Je n'ai pas seulement des compulsions alimentaires, je souffre aussi d'un TOC sévère, la trichotylomanie (je m'arrache les cheveux). Depuis  environ 20 ans ma vie est un enfer : j'ai des trous sur toute la tête et je suis souvent obligée de porter des perruques ou faire des tissages pour les cacher. Je ne le dis pas à tout le monde car j'en ai honte et c'est exactement cette même honte qui m'habite depuis que je suis en important surpoids (je pèse 90 kg pour 1,60 m).

Je n'ai jamais pesé ce poids jusqu'alors (même enceinte) j'ai pris 30 kilos en 4 ans suite à l'arrêt du tabac (je fumais 2 paquets et demi par jour) eh oui, même ma façon de fumer était compulsive...

Je suis extrêmement vexée par l'attitude de mes soeurs et belles soeurs (toutes quasi squelettiques) qui trouvent que je ne fait pas le moindre effort pour maigrir (mais aussi pour arrêter mon TOC), elle n'arrêtent pas de me parler de volonté et de besoin vitale pour une femme d'être belle, pour elles c'est simple : "il suffit de le vouloir, d'avoir envie de changer", je leur répond à chaque fois poliment par mon inusable "je sais, je sais"... alors que  j'ai envie de leur hurler "je sais, mais j'y arrive pas ! c'est pas si simple ! vous croyez que j'en souffre pas ?" je ne la fais pas, je n'hurle pas car en plus de me savoir grosse et lâche elles seraient capables de me trouver amère et aigrie...

Tous les soirs je me couche en disant que demain "j'arrête" et tous les matins je me réveille encore plus obsèdée par la nourriture, je ne pense plus qu'à çà, je ne vis que de çà et plus le temps passe plus je me dégoûte...

J'ai envie qu'il se passe à nouveau des choses spéciales dans ma vie, j'espère que je vais trouver ici un point de départ.

Bonsoir Gara,

je me joins à toutes celles qui t'ont déjà encouragées. Oui, tu es à un bon endroit, peuplé de bonnes personnes, empathiques et bienveillantes. Pofites-en. Il n'y a pas de raisons pour que tu n'aies pas ta part de bonnes choses. 

Je ne pense pas me tromper si je dis que tu portes beaucoup et que tu donnes beaucoup autour de toi. Et non, tu ne manques certainement pas de volonté. Respect. Ton quotidien est ce qu'il est et je parie que tes soeurs et autres n'en voudraient pas, même si elles n'oseraient en convenir ouvertement. Ces histoires de compulsions n'ont pas grand choses à voir avec la volonté. Ce sont des réponses inadaptées à des craintes, des surcharges émotionnelles. Les femmes supportent beaucoup de choses incroyables dans leur vie de tous les jours. Ce qui passe assez souvent innaperçu, pour cause de modestie. Tout parait tellement aller de soi. Et pourtant, le découragement n'est jamais bien loin. Il est normal de chercher du réconfort. Pas toujours de la meilleure manière, hélas. 

Apprendre à s'aimer, à s'écouter c'est pas facile tous les jours. Et ça fait peur aussi. On se découvre parfois au bord de gouffres insondables. D'où l'importance des espaces de parole pour éviter les vertiges et se sentir en sécurité.

Celui-ci me parait safe et cosy. 

Tout de bon pour la semaine à venir. Bises.

Vous me faites plaisir, je découvre que je ne suis pas la seule à enrager lorsqu'après un bon repas, qui cale mon estomac et satisfait mes papilles juste comme il faut, je me vois impuissante ouvrir le placard et prendre du chocolat, du pain, puis des gâteaux... et pas de signal de fin si ce n'est ma volonté qui finit par dire stop alors que je ne sens même pas de satiété. Depuis longtemps je compare mon estomac à un puits sans fond : je n'ai que très rarement l'impression qu'il est rempli!!

J'adhère tout à fait à la description du Dr Z "impulsivité alimentaire", "réflexes pavloviens".

Et sinon pour ce qui est d'ouvrir un paquet de gâteaux et de le finir en 5 minutes je suis championne : mes préférés ce sont les pepitos chocolat au lait, mais je finis le paquet par habitude, dès qu'il est ouvert...Comme ça je me dis qu'au moins on n'en parle plus il est à la poubelle il n'est plus là pour me narguer!

Bonjour Gara,

Tu es certainement au bon endroit pour trouver de la compréhension et de l'empathie que tu ne rtrouves pas autour de toi. La sérénité alimentaire, sera probablemnt de la partie au fil du chemin. Alors la première étape, de la bienveillance pour toi-même, de l'écoute, et du respect.

Bonne route avec nous!

Bienvenue Gara, et oui tu es au bon endroit, bravo pour avoir fait cette démarche. Tu vas voir, c'est une approche holistique. Tu ne peux pas progresser dans ta manière de t'alimenter sans améliorer aussi les autres aspects de ta vie. A mon avis, tu verras aussi des progrès dans ton TOC. Et un jour tu pourras dire *merde* à tes soeurs et belles-soeurs et un jour elles verront le résultat de toutes tes démarches et tous tes progrès intérieurs. Il faut être patiente et bienveillante, par contre. Rien n'arrive en un jour avec cette méthode - la SEULE qui marche.

Je n'ai pas de TOC mais à mon avis, la méthode de la respiration en pleine conscience va bien t'aider. Un moyen de te relaxer et de comprendre de mieux en mieux pourquoi tu t'arraches les cheveux, littéralement et autrement.

Bon courage et comme l'a très bien dit AguaMaria, tu es ici chez des amis et nous t'offrerons la bienveillance, compréhension et empathie dont nous avons tous besoin ici.

hello Lore, 

Ravie de t'avoir aidée! 

Je suis d'accord avec toi, l'ennui, le froid me portent également vers la nourriture. J'ai remarqué autre chose: la solitude est aussi à rajouter à la liste! Si je reste un peu trop longtemps sans parler à quelqu'un (de bienveillant, hein, la foule du métro ou les collègues hargneux, ça ne compte pas...), je vais compenser plus facilement par la bouffe... 

On en apprend tous les jours sur soi-même!

Ce que tu décris sur le "deuil de la compulsion" est super intéressant. C'est vrai qu'il faut accepter de laisser mourir ce mode de fonctionnement, qui même s'il est toxique, est quand même le notre... Si ça peut t'aider j'ai un petit truc qui m'aide parfois pour les dérapages de fin de repas, enin quand la compulsion n'est pas trop forte: je me lève de table, je m'active genre je fais la vaisselle, et puis je mâche un chewing gum (ça occupe la bouche et évite l'hypersalivation désagréable des EME), puis je vais faire un tour sur internet, sur les sites que j'aime bien, pour penser à autre chose. L'idée est de dévier mon attention de la bouffe en m'appuyant sur le fait qu'après le repas, mon estomac est plein, donc j'essaie de laisser le temps à mon corps de m'envoyer le signal de la satiété, et ainsi de diminuer mon attirance pour la nourriture! Et quand ça marche la compulsion disparait assez naturellement, laissant place aux sensations de satiété habituelles de fin de repas. 

Bon courage à toi!

je comprends bien ce que vous ressentez toutes car j'ai moi aussi cette difficulté intrinsèque à m'arrêter. j'ai compris en pratiquant la méthode qu'il faut avant tout penser à ce qu'on mange afin "d'éviter de manger ses problèmes au lieu de manger de la nourriture..."

Désormais je fais très attention à ce que je mange. Pas dans le sens de me surveiller mais plutot de prendre conscience que je mange, d'apprécier, de déguster et de prendre du temps pour me rendre compte que je suis en train de manger. J'ai constaté ainsi que je m'arrête plus vite et mieux car je sens plus facilement monter le sentiment de satieté. En parallèle j'essaie aussi plus de comprendre les émotions qui me parcours au moment où je mange ("tiens je suis en colère" , " ce client m'a énervé et m'a vraiment mis en difficulté"..., "super je suis en forme et je me sens léger ...)

J'ai bien apprécié la phase de dégustation et j'ai adapté la méthode dans mon quotidien pour penser à prendre du temps et savourer les 3 premières bouchées... Et je trouve que çà marche !

Allez y courage, pensons notre alimentation et je pense que çà peut aller mieux