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La peur de la faim

Se réconcilier avec ses sensations alimentaires Trouver et aimer la bonne faim
28 avr 2012 à 15h
J'ai réalisé il y a peu une chose pour moi surprenante : je ne supporte pas de fractionner, réduire les portions, sortir de table avec une sensation de pas assez, même minime. Et pourtant, je supporte (depuis l'exercice ad hoc, lol) très bien la faim. Pas toujours possible de prendre une collation quand elle se présente, et cela ne me stresse pas dans l'instant. Par conre, l'idée que je pourrais avoir faim, ça c'est ingérable. Il suffit qu'on me demande de réduire mes portions pour... que je mange trop ! Il y aurait donc faim imaginaire, à venir, et faim réelle, au présent. Et l'une est insupportable alors que l'autre ne me pose pas problème. Bizarre bizarre.

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25 commentaires

Isabelle, c'est sûr que c'est une bonne piste, mais quand même, on ne peut pas vivre dans l'inconfort jusqu'à la fin de ses jours, et quand le naturel reviendra au galop, j'espère que le poids restera tout de même perdu ?

en  fait  à mon sens il s'agit de sortir d'un fonctionnement où la nourriture est un anxiolytique "systématique"

en ce sens, oui, on peut "apprivoiser" cet inconfort dans un premier temps, ça demande un effort

ensuite, ça devient une seconde nature, on n'a plus besoin de se réconforter à chaque fin de repas, et avec le travail en parallèle sur les sensations alimentaires, on n'a peu à peu plus de raisons de stresser au moment de "quitter" la nourriture

il ne s'agit pas de vivre dans l'inconfort, mais de supporter de légers inconforts au lieu de les apaiser systématiquement par de la nourriture

ensuite, on prend le pli, et ça devient naturel de trouver sa satiété et de ne plus faire d'EME de fin de repas

finalement, le naturel, c'est ça, le comportement alimentaire normal, et notre déviation, de se rajouter des aliments doudous en plus, systématiquement

on peut continuer à se réconforter par de la nourriture ponctuellement, bien sûr, du moment que ce n'est pas à chaque repas

 

pour l'avoir expérimenter, cet inconfort ressenti au début devient ensuite naturel

d'autant qu'il ne dure que quelques minutes, il faut bien faire attention à ne pas basculer en mode restriction et privation.....    c'est à un cheveu à mon avis.....   d'ailleurs on voit bien quand ça provoque des EME ou non....

il faut essayer, réessayer, doser et affiner....  ça prend un certain temps, et puis à certaines périodes on prend du recul

 

mais à lire tous les échecs que je vois sur l'exo du fractionnement, je pense que l'écueil principal est de vouloir trop réduire son repas dans un premier temps, autant le faire bouchée par bouchée à mon avis,  du moins si on est sujet aux EME

 

bonne journée à toutes

Je ne connais qu'une réponse, à toutes les sauces :-)) la RPC.

Je vais poser la question aux Drs. Merci pour vos témoignages. D'en avoir parlé ici pour moi c'est déjà moins prégnant.

moi ce qui m'a fait "m'en sortir" c 'est de considérer ces quelques bouchées que je m'enlevais de mon repas comme un "inconfort", un petit inconfort que je m'imposais

avec donc toujours cette idée de travailler sur l'inconfort plutôt que de penser en terme de "réduire son alimentation"

cela m'a permis d'y arriver, et de ne pas en faire trop non plus en basculant dans une restriction de mauvais aloi

je renonçais consciemment au réconfort de fin de repas, en restant sur un mini creux  (en fait je m'enlevais une partie du dessert simplement) 

 

au début, j'avais "râté" le fractionnement,  car  j'avais enlevé de chaque plat, j'étais affamée, c'était insuportable, j'avais des EME toute l'après-midi

et ensuite en n'en faisant pas "trop", j'ai enfin réussi

et j'ai maigri d'ailleurs...

mais bon je faisais la rpc en même temps bien sûr, enfin je veux dire régulièrement dans la journée...

 

sinon moi j'ai toujours été incapable de faire un régime!!!  laugh

Merci Izabelle, de ces bons conseils...

En effet, j'avais tendance à penser qu'il fallait enlever un peu de *chaque* plat consommé, c'est ce que j'ai fait hier et j'ai passé mon après-midi à penser nourriture.... J'ai réussi à ne pas "craquer" (sans doute parce qu'il n'y avait pas le stress habituel du travail et qu'il faisait beau), mais ça a été une expérience éprouvante. Certes, je n'ai pas fait de RPC sad (j'ai toujours tendance à l'oublier, celle-là !)...

Le soir, j'ai mangé "normalement", mais "raisonnablement" (= en étant attentive à mes sensations, en cherchant à déguster, à manger lentement, etc.), mais ce matin, au petit dej, je suis allée me resservir "volontairement" d'une tartine, une tartine de trop par rapport à ma faim et à mes besoins. J'en avais conscience, mais je l'ai fait quand même. du coup, ce matin, j'ai trop mangé.

Mais je ne m'en fais pas (aujourd'hui), car je me dis que Rome ne s'est pas faite en un jour !!! Je pense que ma peur de manquer est tellement ancrée en moi, elle remonte bien sûr à ces période de régime, mais peut-être encore plus loin, car j'ai le souvenir d'avoir eu souvent faim dans mon enfance (alors que mon enfance n'a pas du tout été défavorisée !!!)....

Tout ça pour dire que ça va prendre du temps à sortir de ces habitudes si bien ancrées, mais aujourd'hui, il y a un rayon de soleil, mon cyste a fait sa première fleur, et j'y crois !

laugh

Je suis contente de vous lire, car si je ne trouve pas de réponse non plus à la question qui me taraude, au moins je sais que ne suis pas la seule à la poser !

Moi ça fait deux semaines que je suis sur l'exercice du fractionnement. Ca me rend dingue, je n'y arrive pas... Pareil, je n'arrive pas à renoncer à la nourriture (j'ai choisi de diminuer le nombre plutôt que la taille des portions, bon alors je devrais essayer de réduire la taille ?), déjà, à l'époque où il fallait attendre sa faim, j'ai eu beaucoup de mal à m'y mettre (mais une fois que j'ai accepté de jouer le jeu, ça s'est bien passé)....

Là, j'ai dû faire l'exercice un seul jour, aujourd'hui, je me suis relancée mais non, une demi-heure après le repas, j'ai plongé dans le chocolat...

Et ça me déprime. Donc ça me fait manger encore plus. Je ne sais pas comment résoudre ce problème.

Nos bons docteurs diraient sûrement une petite RPC à l'apparition des premiers symptômes... J'avoue que je n'y pense pas, toute prise que je suis par cette peur de manquer....

Je suis preneuse de vos solutions. Celle qui consiste à renoncer à d'autres choses que la nourriture, elle ne me coûte rien. Je n'ai jamais eu du mal à jeter, à me débarrasser (de tout sauf de la nourriture !)... Ou alors dans les phases où je suis très zen, très sereine, d'une façon générale, mais en ce moment, ça n'est pas le cas. Et je n'arriverai jamais, de toute façon, je le sais bien, à vivre dans un état de sérénité où les problèmes ont disparu...

A bientôt !

je ne suis pas encore à cette étape de fractionnement mais je sais qu'elle sera difficile

je pense que comme Lia, j'ai la peur de me séparer de quelque chose, de perdre, de jeter, sentiment de perte, d'abandon, d'insécurité, que rien n'est jamais acquis, que l'on ne peut être sûre de rien, peur de l'inconnu de l'avenir...

très positive ce matin...  mais le fait de découvrir jour après jour ce que l'avenir nous réserve, c'est ce qui fait l'intérét de la vie !

 

petite marie

Justement Tamar : je crois que j'ai tant supporté la faim, tant serré les dents et la ceinture, jusqu'aux crises d'hyperphagie, qu'il me semble que l'enfant en moi se révolte encore et que toutes les explications raisonnées de l'adulte que je suis devenue, bernique !

Tiens, merci pour la piste ! C'est peut-être mon enfant intérieur que je dois rassurer...

J'ai refait l'exercice de fractionnement et vlan eme sur eme du grand n'importe quoi. Je pensais que c'était aussi en lien avec la faim hypothétique. Mais dans les faits je supporte bien la faim, ja'ime attendre une bonne faim et je me réjouis d'avori faim le matin.

Pour ma part j'en reviens à cette idée que je ne supporte pas l'idée de me restreindre, de diminuer, d'arrêter avant la faim du morceau de gâteau, de laisser quelques cuillières, de me séparer de ce "petit plus".

Alors je me sépare régulièrement d'autres choses dans d'autres domaines, trier ranger, liquider des affaires en souffrance, compléter ce vieux dossier, donner cette colllection de livres de recettes jamais faites. Et j'aprécie pleinement de vivre les résultats positifs, plus d'espace, l'esprit tranquille d'avoir bouclé quelquechose. 

Et du coup au repas il me semble plsu abordable quand je le souhaite (et pas quand je dois remplir un compte rendu pour chaque repas et collation) de me séparer d'un petit truc. A midi bon repas avec des amis, tartare de suamon en entrée et asperges, quinoa et poulet grillé, salade.Je n'ai pas pris de pain ni de fromage sans aucune peien ni regrets. En dessert il y avait tarte aux pommes et glace vanille, j'ai pris un mini bout de gâteau mais là aussi sans soucis j'ai dot non à la glace.

Je préfère faire ainsi, à tout petits challenges personnels.

Attendez une seconde ! On a toutes fait des régimes, non ? Et en période de régime, on avait faim tout le temps, non ? (Sauf peut-être Dukan, que je n'ai pas essayé parce que j'ai horreur de la viande.) Et on le supportait, pas des jours, mais des semaines et des mois... et pourquoi ? Parce qu'on l'avait décidé, parce que désormais c'était ça la norme, pour un certain temps. "Faire attention", ce n'est pas autre chose que de fragmenter, c'est-à-dire manger un peu moins à chaque fois. Il suffit de décider que c'est ainsi le temps de l'exercice, on en a fait bien bien d'autres !

A part ça, l'exercice de la faim m'a beaucoup aidée en me faisant toucher du doigt que la faim disparaît avant de reparaître plus tard. Quand on sait cela, il est plus facile de se dire : bon, elle va disparaître bientôt, et le temps qu'elle réapparaisse, l'exercice sera fini et je pourrai déjà manger de toutes façons.