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"les peurs" de maigrir

Notre rapport au corps Mon corps et moi!
Ancien abonné A lire (0) Très actif (30)
15 juin 2012 à 06h

Je me demandais  globalement ce qui pouvait empêcher de maigrir, il y a plusieurs posts qui parlent de ça : maigrir = mourir, dans aussi sexualité et libido; Pour ma part en m'éloignant de ces sujets, j'ai peur d'une "mort morale", c'est à dire de devenir quelqu'un de pas terrible humainement, de m'attacher trop à mon physique et de ne plus compter sur ma tête.

Quand je faisais du yoyo, je me suis aperçue, que cela me faisait un choc de me sentir bien dans mon corps et une petite obsession s'installait, j'avais l'impression de n'être plus qu'une poupée, de rentrer dans un autre monde, que mon physique suffisait, pas assez de recul, j'en oubliais ma tête, j'en ai un peu honte et je ne veux pas retomber dans ces travers, alors je me dis que de prendre du recul sur son physique c'est pas du luxe qu'on est du poids à perdre ou pas, c'est une composante de notre personnalité, mais cela ne fait pas tout, loin de là;

Moi qui croyais être dégagée de ces "bas instincts", en fait je m'aperçois qu'ils sont toujours plus proche que l'on croit, et qu'ils peuvent venir nous dévaster comme un mauvais rêve, dans ce cas là j'en perdais ma substance et je m'en veux encore, alors j'ai toujours peur de ça; Avez-vous vécu des choses ressemblantes ?

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116 commentaires

Merci Marie-Paule, ton message m'a vraiment fait réfléchir positivement. Je me suis rendue compte que je défendais celle que j'ai été pendant toutes ces années et que j'avais du mal à lâcher cette protection qui n'était pas là pour rien. Le changement de mon image me confronte à une autre moi-même et au fond la carapace s'effrite, tout celà ne va pas de soi.

Tu as raison, il faut "consentir" à perdre ce poids, c'est exactement le mot qu'il faut. Je vais prendre mon temps. C'est en tout cas un vrai bonheur de pouvoir partager ainsi sur ce forum, ça fait vraiment du bien!

J'aurai plaisir à te lire encore..

Grande nouvelle! Ce matin je décide de me peser, je ne l'avais pas fait depuis  début juillet: vacances en Espagne, apéros, tapas , mode de vie vacances qui s'est pas mal poursuivi en aout, puisque je suis prof et que donc relax à la maison. Je pensais avoir repris un petit peu ou au mieux être restée au même poids.En fait j'avais perdu presque deux kilos! In-croyable. Je vous assure que jamais dans ma tête je n'ai eu l'impression de faire un régime. Donc LC marche vraiment. Bon OK il est vrai que j'ai fait du sport en piscine et un peu de marche, j'ai du manger moins sans m'en rendre vraiment compte. 

Du coup...et voilà pourquoi j'interviens sur ce sujet...je me mets à essayer des vêtements que je ne mettais plus (à presque six kilos de moins depuis le début..) et je rentrais dedans à l'aise et je me suis regardée dans la glace et je me suis trouvée jolie, j'ai le visage plus fin, la silhouette plus sculptée et là : ENORME ANGOISSE

Je ne sais pas pourquoi, je vais écrire au coach mais je voulais partager car il y'a un truc là qu'il faut surmonter. Pourquoi je suis incapable d'être tout simplement heureuse ??????Ca vous a fait ca aussi? Ca vous parle?

Par contre pas de EME: simplement angoisse

oh oui je connais bien cette impression, c'est elle qui a fait que pendant mes 4 premiers mois sur LC je n'ai rien perdu : dès que je sentais que mon corps se mettait en mode "j'élimine", je freinais des quatre sabots.... sans comprendre pourquoi. Je suis persuadée qu'on n'a pas pris tout ce poids pour rien, il nous a été utile à un moment, même si cela présentait des inconvénients.  Faut-il comprendre à quoi il servait ? A la réflexion, je crois que ce n'est pas le plus important, je trouve que c'est mieux d'accepter le blocage, et d'attendre qu'il se lève. Il est toujours temps de comprendre après. Je crois qu'il faut laisser le temps à notre inconscient de comprendre qu'il n'a plus besoin de cette protection et que même cette protection devient une gêne.

Personnellement, j'ai compris que le blocage était levé lorsque je me suis vue sur le DVD du mon stage d'impro : je bougeais bien, je jouais juste, mais là j'ai vu que c'était dommage que mon poids me gêne dans mes déplacement et dans mes expressions. Et depuis.... je perds du poids (ou je gagne de la densité....).   Je n'étais pas du tout dans le jugement de moi-même, mais dans l'acceptation des choses et dans la recherche d'un mieux, tout simplement.

Je pourrais bien sûr expliquer ce blocage : sur 30 ans de prise de poids, j'ai eu le temps d'y réfléchir.  Je pense qu'il y avait chez moi de la rebellitude : "il faut être mince ? eh bien je m'en fiche, aimez-moi comme je suis...." et perdre du poids, c'était rentrer dans la norme, devenir transparente. Quand j'ai maigri, j'étais toujours déçue du peu d'attention que j'avais des autres : ni plus ni moins qu'en ayant du poids, en fait.... alors pourquoi faire un effort ? On trinque pendant un an  pour perdre 20 kilos et on en a juste une petite remarque de temps en temps : "c'est mieux comme ça". C'est TOUT ? Attends, moi je me suis affamée, j'en ai pleuré de ne pas pouvoir manger avec les autres, boire avec les autres, tout ça pour ça ?

Maintenant, je "consens" à maigrir, pour être encore mieux, pour me faire vraiment du bien, et l'avis des autres, je m'en fiche, et si je n'y arrive pas ce n'est pas grave car je m'aime déjà comme je suis. Mais j'ai du plaisir à manger comme je mange maintenant, j'ai du plaisir à me sentir plus légère, à voir que mes vêtement me vont mieux, alors je continue tranquillement. Et j'aime autant que ce soit lentement, pour prendre le temps de m'habituer (et ne pas racheter toute une garde-robe d'un coup !).

Tout simplement, ce poids, je n'en ai plus besoin .... je n'ai plus besoin de ces kilos pour m'affirmer, pour dire qui je suis.  Je n'ai plus peur d'être qui je suis. J'étais belle sur scène et je me sentais bien, avec mon poids, mes rides, mon strabisme et aussi mes mouvements tout ronds, comme une africaine, mon côté "Joséphine ange gardien" qui fait craquer.... Je ne voudrais pas être quelqu'un d'autre !

Je ne sais pas si ça t'aide, mais moi ça m'a fait du bien de le dire....Ne te prends pas trop la tête, n'ajoute pas l'angoisse à l'angoisse, si tu peux, prends acte de ce qui se passe en toi et va ton chemin tout droit !  Ton corps et ton coeur savent ce qu'il faut faire et quand il faut le faire, lâche-prise et laisse-toi faire...

Bonne rentrée !

Marie-Paule quel merveilleux témoignage que voilà. Merci cela fait réfléchir et donne du courage et de l'espoir.

Bri

Pour ma part, je pense qu'il y a plusieurs raisons...

La première et la plus évidente de toutes: je ne sais pas ce que je serai quand je serai mince. La peur de l'inconnu, en gros, puisque je n'ai jamais été mince. Quelle sera alors ma différence, celle dans laquelle, finalement, j'ai appris à puiser ma force? Et comment sera mon corps? Aurai-je toujours la taille bien marquée, les seins bien ronds? J'ai peur de ce que ça pourrait donner.

Il y a aussi une certaine forme de rébellion. Ma famille et mon entourage de manière générale ont tout fait (du meilleur au pire) pour me faire maigrir lorsque j'étais plus jeune. Je n'ai pas fait de crise d'adolescence à proprement parler par exemple, je n'ai pas marqué mon opposition à l'autorité parentale hormis sur un point: mon poids. Cela ne leur plaisait pas que je sois grosse, que je mange en dehors des repas... alors, par simple esprit de contradiction d'abord, puis par relation totalement malsaine avec la nourriture dans laquelle je n'avais plus aucun repère, je faisais le contraire de ce qu'on me demandait. Aujourd'hui encore, cela me joue des tours. Aujourd'hui encore, je n'ai pas envie de lire le plaisir et la joie dans le regard de mes parents et de ma famille lorsqu'ils verront que j'ai maigri, cela me met hors de moi, un peu comme si, une fois de plus, ils allaient s'approprier ce que JE fais de mon corps.

Pour finir, la peur de plaire est très présente, et ambivalente en ce qui me concerne. J'aimerais plaire plus, être considérée comme belle et pas "mignonne" ou "toute jolie". Mais j'ai peur, parce que les regards que j'attire aujourd'hui en étant en surpoids me mettent souvent déjà mal à l'aise, et je me dis naïvement que plus mince, j'en attirerais encore plus.

Je suis consciente de tout cela mais je n'arrive pas encore à mettre tout ça derrière moi.

Merci pour vos conseils et vos témoignages.

En effet, Noelle, je devrais me recentrer sur mon comportement alimentaire. Après avoir lu ton post, la semaine dernière, c'est ce que j'ai commencé à refaire. Comme si pendant quelques semaines je m'était un peu absentée de moi-même, en tout cas de cet aspect de moi.

Ederl, je n'ai pas réussi à faire ma lettre aux proches. Je ne sais pas pourquoi, j'angoisse à l'idée de la rédiger. 'ai trop peur, comme si en la rédigeant j'allais à nouveau devoir me plier à ce que les autres attendent de moi, à ce que je crois qu'ils pensent de moi.

 

Fortune, que te dire.. déjà merci pour nous avoir fait suffisamment confiance pour parler ici de ce qu'il t'est arrivé.

L'art permet d'exprimer ce qu'on  abesoin de sortir, en parallèle il est aussi important d'avoir quelqu'un de solide, sain d'esprit et relationnellement, et de formé à l'accompagnement des personnes qui ont vécu cela. Parce que l'art permet de s'exprimer, mais pas de se réconforter.

J'ai vécu quelque chose de similaire, comme pas mal de personnes sur ce site je crois. Ma thérapie m'a énormément aidée, je suis une autre personne maintenant. Ou plutôt, je suis moi-même, maintenant. Mon thérapeute m'a permis de me sentir contenue quand j'avais la sensation d'éclater en mille morceaux. Sans lui, je ne sais pas où j'en serais. La kinésiologie aussi m'a énormément aidée.

Ca fait 17 ans que je me "soigne" pour cela, et ça peut paraître long. Ca demande un gros investissement personnel et financier. Mais c'est de soi qu'il s'agit. Personne ne vivra à notre place, personne ne sera heureux à notre place. il n'y a que nous qui puissions faire quelque chose pour nous-même, avec de l'aide, mais c'est nous-mêmes qui cheminons.

Beaucoup de courage à toi Fortune.

Salut Clémentine,

A propos des autres, je pense qu'il y a une indépendance à acquérir, je travaille dessus aussi et déjà de savoir qu'on a ce problème là, c'est la première étape,  les autres ce sont les autres, et nous on vit avec nous même. Travailler son estime, son amour, sa confiance en sois permet aussi je pense de se détacher des autres, de leur regard.
Imagine que tu es seule sur terre et alors qu'est-ce que tu voudrais ?

allez une autre pour la route :

//www.youtube.com/watch?v=RzwG3r9_L9o

Bonne journée.

Merci à vous toutes pour vos réponses, loin de moi de vouloir plomber l'atmosphére, je voulais juste faire part d'une réflexion nous voulons tous être apaisé avec notre rapport à la nourriture et si possible "perdre du poids"  mais Il me semble que s'assimiler à des personnes minces  demande 'de faire un parcours sur soi pour non pas effacer mais exprimer une douleur , un mal être avec un autre moyen. Ederl oui  je suis suivie par une psy mais je n'en vois pas la fin. Je ne suis pas sur de ce chemin car l'inconscient est très rusé . J'ai perdu beaucoup de temps à chercher à perdre du poids par tous les moyens, je vais écouter et suivre les conseils du docteur Apfeldorfer, je vais essayer de gagner de la minceur. 

quand je lis vos histoires, elles me touchent parce que vous semblez, pour la plupart, avoir beaucoup souffert et vous avez la mémoire de vos souffrances

personnellement, à 55 ans et obèse morbide (n'ayons pas peur des mots), je ne me souviens pas d'avoir souffert vraiment ou alors je me le cache; il est vrai que j'ai été, avec ma soeur, mon aînée d'1 an à peine, séparée de mes parents qui ont du beaucoup travailler pour s'en sortir et qui nous mises en pension pour que nous ayons une bonne éducation, de 4 à 11 ans mais ils l'ont fait pour notre bien et se sont saignés aux quatre veines pour nous offrir une bonne école et des vacances en colonies tous les ans

on peut dire qu'ils m'ont manqués, c'est vrai, mais je ne leur en veux pas et j'ai toujours été très choyée en pension et quand nous avons arrêté la pension et que leur situation était stable, j'ai eu une adolescence sans histoire, une vie, somme toute banale; alors que s'est-il passé ?

où dois-je chercher mes "disfonctionnements" si tout ce que j'ai vécu me semble normal? ais-je consciemment ou inconsciemment décidé de fermer à tout jamais les portes qui me pemettraient de comprendre qu'en fait mon enfance a été plus difficile que je ne le crois sans mes parents puisque tout s'est déroulé normalement par la suite?

portes que je n'ouvrirai sans doute jamais car je sais que ma mère en souffre encore aujourd'hui de nous avoir "abandonnées" ma soeur et moi

j'ai la chance de les avoir encore tous les deux aujourd'hui et on s'adore, ils nous aiment encore comme deux petites filles et ils nous trouvent belles ma soeur et moi (toutes les deux en surpoids sévères alors qu'ils ne le sont pas)

mon mari, mes enfants et mes amis m'aiment comme je suis même s'ils m'ont connue "normale" aussi jusqu'à 30 ans; même mon médecin qui m'encouragent à perdre un peu de poids pour mon bien-être me dit "quand on vous regarde, ce n'est pas la première chose qui saute aux yeux, on vous voit vous et pas ce qu'il y a autour"

qu'est-ce qu'ils ont tous à m'aimer comme je suis, je les rassure ou quoi, ou alors leur indulgence à mon égard est sans limite; alors pourquoi je maigrirais puisque qu'on m'aime comme ça?  et moi, est-ce que je m'aime ? je n'aime pas mon corpsr mais j'aime qui je suis grâce à tous ces gens merveilleux qui m'entourent

j'ai beaucoup de chance, vraiment, alors oui peut-être que j'ai peur de maigrir, car cela m'obligerait à savoir pourquoi et à ouvrir ces portes si bien fermées et pourquoi faire remonter à la surface ce qui ferait souffrir d'autres que moi

je suis sur LC parce que je sais que ce poids me fait souffrir, physiquement s'entend alors j'espère ne pas être "condamnée" à rester comme ça uniquement parce que ma vie me plaît et que je refuse de réveiller le passé

merci pour votre écoute et bonne continuation à toutes et à tous

teresa

 

Mistigri comme je me retrouves dans ton témoignage. Lors de cette fameuse colonie on m'appelait "cannibale à 4 fesses", génial hein et c'était une fille plus âgée que moi, plus grosse que moi mais qui devait sans doute souffrir beaucoup. Mais ça on ne le sait pas à 11 ans. Mais bon voilà, la vie est un combat dès le premier souffle. Je le vois bien avec ma première petite-fille née il y a 6 mois. Parfois je suis un peu triste pour elle mais bon c'est comme ça.