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sexualité & libido

Notre rapport au corps Mon corps et moi!
10 avr 2012 à 01h

Bonsoir ou bonjour...selon le momentwink

J'ai essayé de voir si le sujet de la sexualité avait été abordé dans les forums, mais rien  mise à part un artcle écrit par G.Apfldorfer  " Peur du sexe, une cause de surpoids" ; le titre à lui seul exprime le contenu très intéressant 

Finalement l'inexistence du sujet dans les forums exprimerait également la dominance de cette peur, un instant je me suis dit "mais je vais faire un hors sujet là, linecoching c'est pour maigrir pas pour parler sexe et trouble de sexualité en tout genre"

Sauf que : comment dissocier notre image corporelle et notre relation à l'aliment, et comment dissocier l'esthétique et l'harmonie de l'esprit, comment dissocier la sexualité de la manière dont on habite notre corps...tout s'entremèle 

Et pourtant le sujet est évité magistralement !!!

Alors je me lance, peut-être que ça libèrera la parole...peut-être pas, mais au moins je tente cheeky

Femme de 34 ans, maman de 2 enfants et mariée depuis presque 12 ans, je n'ai cessée de souffrir de l'image de mon corps, à attendre les compliments d'un mari qui ne savait pas en faire ( trop dur pour lui et superflu selon son éducation), alors bah oui les régimes restrictifs sont passés par là...satisfaction, culpabilité et desespoir se frôlent...une perturbation psychique qui a bien sûre eu des répercussions sur ma libido.

Dodo était là et libido no no crying

Cela continue encore au présent malgré toutes mes tentatives de m'en sortir; les résultats positifs n'ont été que temporaires : lecture de livres écrit par des sexothérapeutes...le quick sexe, le casse routine, l'achat de dessous, maigrir, la danse, le week-end en amoureux, mes photos de nue (sympa même avec mes rondeurs ! ) , la littérature érotique (les films je n'ai pas aimé c'est super dégradant : beurk ), les massages, les thérapies (bon elles ont été courtes car discours répétitif à mon goût et sans issus ), pour finir j'ai même tenté des jeux de séduction (sympa mais les limites sont vite atteintes: fidélité comme principe de vie)...

Au final, j'ai toujours eu une petite amélioration grâce à ce fort désir de créer une harmonie sexuelle dans mon couple, mais je regrette amèrement que ce n'ait été que de courte durée à chaque fois no

Que faire maintenant ? Je suis fatiguée ...

Y aurait-il une solution pour  sentir son désir, le recevoir et l'entretenir ? 

Merci à vous pour vos conseils et votre participation heart

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44 commentaires

J'ai écouté l'émission. Effectivement le sujet est effleuré par le généraliste. Plaisir de manger en lien avec le plaisir sexuel. Retrouver sa faim serait-elle en lien avec retrouver ses envies, ses désirs? être plus à l'écoute de ses sentations qu'elles soient stomacales ou sexuelles, pour qu'elles se régulent ou réapparaissent me parait un truisme. Mais bon, dans la vie, la mise en application des evidences est nettement plus complexe. 

Merci en touts les cas d'avoir mis le lien. J'ai passé un bon moment à les écouter parler.

Bonjour,

 

Le sujet est intéressant...

 

Je viens de m'inscrire à LC. Une des principales raisons est que ces derniers mois j'ai vraiment pris beaucoup de kilos, et que m'on corps s'est pas mal transformé. Si j'ai toujours eu des bonnes cuisses/hanches, j'ai par contre toujours était habituée à être plutôt fine et musclée de la taille/abdo... Et maintenant, j'ai des bourrelets à la place..

Du coup, je ne me sens pas bien du tout à cause de ces transformations, au point que je ne supporte plus que mon compagnon me touche le ventre/par la taille...

Il me dit qu'il m'aime comme je suis, mais moi ça me bloque vraiment...

 

Chère Nessma,

je suis ravie de découvrir ce sujet. Comme toi, je pense que sexualité et nourriture vont ensemble et que ce sujet manquait sur ce forum.

Perso, j'ai remarqué un net changement de mes sensations internes quand j'ai cessé de prendre la pilule. Je l'ai prise durant près de 20 ans. Et progressivement, je me suis sentie devenir « neutre ». J'ai beaucoup et longtemps accusé mon ex-mari de ne pas savoir y faire. C'était plus commode que de me remettre en question, je crois et je craignais de casser la relation. Le jour où j'ai stoppé les hormones, le désir est revenu, timidement d'abord, puis de plus en plus. Et avec lui, mes sautes d'humeur. Cela n'a malheureusement pas suffit à sauver mon couple qui en était arrivé à un stade de non-retour.

Désir et corps.

Il y a le corps et il y a l'esprit. Dans mes lectures récentes, il y a le très intéressant livre de Antonio Damasio « Spinoza avait raison. Joie et tristesse, le cerveau des émotions ». Ce chercheur en neurobiologie y parle des liens étroits entre nos sensations et nos émotions. Ce qui rejoint le point de vue développé sur LC à propos de l'usage de la RPC. Il est clairement établit depuis quelques années maintenant que nos sensations activent des cartes mémoires qui ensuite sont reliées à des ensembles de significations. Notre corps est un instrument de connaissance du monde qui est doté d'un câblage neuro très fin et automatisé au niveau des émotions. Viennent ensuite les sentiments, les désirs, qui eux sont un subtil mélange entre l'automatisme de base et les éléments de vie accumulés et la conscience de soi.

Pour faire bref et clair, notre corps nous envoie tout le temps des signaux émotionnels . Notre esprit est donc bombardé par des infos corporelles. Il est modelé par nos sensations. Il n'est pas séparé du corps.

La RPC travaille à ce niveau là. (ça c'est mon interprétation très libre et très sauvage) En se centrant sur les sensations de la respiration, on se reconnecte tout gentiment sur son corps. Et petit à petit, on réapprend à sentir véritablement son corps, ses émotions ( colère, tristesse, joie, peurs...) ses besoins et ses désirs (manger, dormir, faire l'amour, etc...)

Maintenant tout ça c'est bien joli, mais pour avoir de la satisfaction il faut tout de même être deux dans l'histoire et au même niveau de demande.

Dans ton histoire à toi, je crois voir du déséquilibre, de la méconnaissance, ou non reconnaissance des besoins de chacun en matière d'envies et de besoins sexuels. Il y a peut-être des verrous, des tabous. Chez toi ou chez ton homme. Qui font obstacle aux envies de changement. Liés au corps et à sa représentation, au désir de séduire, ou non.

Se lâcher au lit, se permettre tout et n'importe quoi, passer ses fringales, baffrer littéralement du sexe. Abandonner toute pudeur et retenue et se laisser aller à ses sensations, c'est pas facile. (fringale, baffrer, s'empiffrer, lien direct avec nos envies de manger émotionnelles, manger-baiser, même combat!!) J'ai mis très longtemps à faire sauter ce verrou. Mais j'ai aussi un partenaire qui m'y a aidée par son regard et sa sensibilité. Ça se fait à deux. On en revient toujours au même point. Zut alors.

Pour terminer cette longue bafouille, j'évoquerai les principes de la systémique: dans un système donné (couple, famille, etc) il suffit de changer un élément et c'est tout le système qui doit se réorganiser autour de ce changement. Donc logiquement, si toi tu changes, ton homme sera obligé de changer. Mais il n'y a aucune garantie sur la nature du changement, c'est bien embêtant, car cela force les humains à faire des paris sur l'avenir et à faire confiance. C'est bien connu, les gens ne se choisissent pas au hasard. Ils sont souvent complémentaires. Ce qui convenait à un certain moment de vie, peut ne plus convenir des années plus tard. L'introduction de changements à ce moment-là peut très bien faire sauter les anciens « accords tacites » sur lesquels sont fondés le couple.

Ce n'est pas pour rien que les gens ont peur des changements.

Notre rapport à la nourriture, à notre corps, à nos désirs, nous engage corps et âme. Changer cela entraine plus que de petits changements de surface. Cela nous implique profondément et change notre rapports aux autres. J'en suis convaincue.

et bien je n'étais pas revenue sur cette discussion récemment et je suis 100 % d'accord avec calico.

tu as très bien exprimé ce que j'ai découvert il y a quelques temps.

Bonjour Calico, je reprends ton "Zut alors" smiley et puis...et puis là je me suis dit "Calico, elle m'a compris" alors le reste a d'un coup fait écho, j'ai eu peur du changement, de méconnaître ce qu'il m'apportera comme conséquences, et de ce qu'il disait implicitement comme responsabilités que j'ai à m'attribuer...maintenant je n'ai plus rien à perdre, je ne sais pas si avoir ce sentiment est réellement porteur,  mais c'est ainsi....tout ce que tu dis est pertinents et amène à réfexion...je relirai à nouveau ton message...Merci 

Merci pour avoir déplacé le sujet dans le forum !

Je disais donc, cette question m'interpelle aussi car j'ai constaté, depuis quelques années déjà, que ma libido était en berne et jsuqu'à récemment, j'ai vraiment pensé que c'était lié à mon surpoids (oui bon, mon obésité). Non pas au poids en lui-même mais à l'image dégradée de moi-même que j'avais. Bien que mon mari, avec moi depuis le lycée (c'est dire qu'il m'a connue dans toutes les périodes de ma vie à l'exception de l'enfance) n'ait jamais manifesté ouvertement quoi que ce soit sur mes variations de poids et m'ait toujours montré son amour et son désir, j'étais tellement dégoûtée de moi-même que je n'arrivais pas à comprendre l'idée même qu'il puisse avoir envie de moi. J'ai traversé une sorte de désert du désir, avec des relations sexuelles toujours satisfaisantes au bout du compte mais toujours à sa demande, à lui.

Depuis que je travaille sur moi, sur mes émotions, je me sens beaucoup mieux dans mon corps et dans ma tête mais pour autant, je ne retrouve pas la petite étincelle qui m'animait autrefois. Je ne pense donc plus que cette baisse (voire perte à certains moments) de libido soit liée à mon poids et à mon image. Comme le suggère Yayie, je pense plutôt à la contraception hormonale. Les informations sont contradictoires à ce sujet, je ne sais pas trop quoi en penser...

ingalill, pour savoir il faut essayer :) et franchement moi j'ai vu la différence quasiment immédiatement et mon chéri aussi et il est hors de question que je revienne en arrière.

bonjour à toutes,

merci Nessma pour ce sujet ô combien intéressant et qui me renvoie à mes propres questionnements oubliés. J'ai eu une , même plusieurs périodes "mince"  et quand je me trouvais grosse, c'est que j'avais plus 5/8 kg par rapport à cette référence. Aujourd'hui, ce n'est pas 5/8kg, c'est 20kg en plus que j'ai pris progressivement depuis 8 ans, après avoir arrêté de fumer. Si je fais cette petite description c'est pour distinguer ma sexualité de "mince" et ma sexualité de "grosse" parce ce que j'ai remarqué dans ma vie ( j'ai la quarantaine, ça donne un peu de recul),  que c'est dans mes périodes minces, je consommais des hommes par envie de séduction émotionnelle, par compulsion en quelque sorte : au lieu de manger, je cherchais la relation physique, je n'avais jamais assez du regard des hommes et de leur désir concrétisé par la relation sexuelle pour me rassurer sur ma valeur et cette valeur passait par  quelque chose du genre : "je plais, donc j'existe". A chaque fois que j'entamais une relation un peu plus durable, je me remettais à grossir , comme si l'amour d'un seul homme ne me suffisait pas ou plus , c'est vraiment une histoire de quantité comme avec la nourriture. Jusqu'au jour où je me suis lassée et où la qualité a commencé à m'intéresser réellement : j'ai rencontré l'homme avec qui je vis aujourd'hui et que j'aime. Point de vue sexualité, j'ai eu du mal avec le rapport quantité/qualité : je trouvais qu'on ne faisait pas assez l'amour : et pour moi ça voulait dire s'il ne me désire pas plus que ça c'est qu'il ne m'aime pas.

Je n'en suis plus là, je crois que ce n'est plus ma valeur que je recherche mais juste la sensation d'exister, et pour moi ça passe par l'excitation des sens en tout cas par le corporel comme s'il n'y avait que mon corps pour me prouver que j'existe : s'il n'y en a pas assez sexuellement, je compense avec la bouffe, parfois avec le sport, j'adore me dépenser physiquement de façon intensive et ponctuelle, bref

je crois réellement que l'amour peut beaucoup dans la relation de couple, surtout quand on éprouve soi-même ce que veut dire aimer un autre. Moi dans les moments où je ressens de l'amour, je suis soudain très apaisée et faire l'amour devient très doux et intense, c'est encore mieux que quand on éprouve juste du désir parce ça permet au corps d'être autre chose qu'un corps et là je me sens exister dans la relation, dans l'échange. Le problème c'est le quotidien, le stress des contraintes du boulot, des enfants, on oublie de se poser, de donner du temps à la relation de couple. Et si on oublie de se donner du temps, ça donne des compulsions, je parle pour moi en tout cas. Parce que la quantité c'est aussi la facilité de l'immédiateté, je mange ce qui me tombe sous la main. Du coup, je suis grosse et je regrette mon ancien pouvoir de séduction de mes périodes "mince" (complètement artificiel j'en conviens) car quand je suis grosse je me dévalorise et alors je retombe dans la recherche de réassurance sur ma valeur. Du coup quand je pense perte de poids j'associe fantasme de séduction et donc peur d'avoir des envies de séduire (ou plus si affinité) émotionnelles qui pourraient porter atteinte à mon couple : tout ça est imaginaire mais exerce une certaine influence sur ma résistance à maigrir.

Je m'arrête là pour aujourd'hui, au plaisir de vous lire

Bonsoir Nessma,

Loin de moi l'idée qu'une femme mince est une débauchée!!! Je dis juste qu'il me semble qu'on reçoit globalement plus de compliments et de regards masculins lorsqu'on est relativement dans la norme que lorsqu'on est obèse (avec bien heureusement des exceptions), c'est pourquoi ça peut provoquer une peur de maigrir chez certaines personnes. Je connais beaucoup de femmes qui en ont fait l'expérience au fil de leurs régimes. Mais je n'ai pas la prétention de faire de mon cas une généralité.

Par contre, il me semble que tu parles pas mal de fatigue. Est-ce que tu as essayé de diminuer ta fatigue? Ca peut être un sacré frein à la sexualité, non?

Bonsoir,

Je trouve que c'est un très bon sujet et que c'est bien de l'aborder, même si c'est difficile de surmonter sa pudeur pour répondre.

Donc moi je suis complètement concernée par ce sujet, même si j'ai eu une sexualité plutôt épanouie avant d'avoir des problèmes de poids. Je suis sûre que ma peur de maigrir est liée à la peur de séduire et de ne pas savoir résister à la tentation qui pourrait en découler, même si cela ne s'appuie sur rien de concret. Cela fait très peu de temps que je prête attention aux signaux que m'envoie mon corps et que je lui "laisse sa place". Jusqu'à récemment (je pense que lc a été un déclencheur), je le maltraitais et l'ignorais. Par exemple, je somatise énormément. Je supporte mal qu'on me touche (sans parler des massages!). Je ne vais quasiment jamais chez l'esthéticienne. Cela se ressent bien sûr au niveau de la sexualité avec beaucoup de pudeur et une certaine gêne, même si ça va mieux avec le temps.

J'ai été élevée dans la peur des hommes et la peur -transmise par ma mère- de l'agression. Sans compter que ma mère n'a pas tellement développé la féminité chez moi et que le rapport au corps était plutôt vu comme quelque chose de pratique ou médical. Ca n'aide pas! J'ai beaucoup de retenue dans mes gestes et du mal à exprimer mes sentiments. Donc je suis toujours sortie avec des hommes patients et doux. J'ai eu plutôt de la chance. Quand j'étais mince, mon ami de l'époque me couvrait de compliments. J'ai commencé à grossir vraiment après notre rupture mais ç a s'est aggravé pendant ma première grossesse (tout est remonté à la surface à cette époque-là). Mon mari, lui, n'est pas très à l'aise pour exprimer ses sentiments et ça me manque beaucoup. J'ai remarqué que mon envie et ma peur de maigrir venaient en grande partie de cela. J'ai envie de retourner à cette époque bénie où je me sentais belle dans les yeux d'un homme et en même temps, ça me fait peur puisque cela me renvoie à une époque où je n'étais pas avec mon mari. C'est difficile à expliquer mais ce qui est sûr, c'est que c'est lié. Je me demande aussi souvent (pas plus tard qu'hier) ce que ça changerait pour mon couple si je maigrissais (certainement rien, mais parfois je me prends à rêver que je me sentirais plus aimée).

Ensuite, il est vrai que la vie de famille avec son lot de fatigue et de stress n'est  pas forcément l'amie de la vie de couple. La preuve, il suffit d'un peu de calme ou de vacances pour qu'elle remonte en flèche. Je n'ai pas de solution à proposer, juste envie de dire que je partage tes préoccupations.

Bonne soirée